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EAN : 9782262015183
350 pages
Perrin (12/08/1999)
4.04/5   13 notes
Résumé :
Chacun de ses petits-enfants a inspiré l'oeuvre littéraire de la comtesse de Ségur, devenue une véritable comédie humaine du monde enfantin. Etudiée par les psychanalystes qui la comparent à Sade à cause de la fréquence des châtiments corporels qu'elle met en scène, admirée par les historiens qui y voient un tableau fidèle des réalités et des mentalités de la France du Second Empire, l'oeuvre de la comtesse de Ségur, phare de la Bibliothèque rose, est avant tout un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
"Bonjour les Babélionautes! J'espère que vous allez bien après tout ce temps. Aujourd'hui, on envoie du lourd avec une biographie, La comtesse De Ségur née Rostopchine, de Ghislain de Diesbach.

-Oh ce nom!

-Méchante, on ne se moque pas!

-Je ne me moque pas! Je veux juste dire que, lorsque j'ai vu le bouquin, j'ai pensé qu'il sentait la vieille noblesse catholique et traditionaliste de France, c'est tout... et qu'on allait passer un bon moment malsain!

-Ooooh, mais j'ai tellement envie de lire une bio de la comtesse De Ségur! Elle a bercé mon enfance avec son style élégant, gracieux et saturé de niaiseries moralisantes, j'adorais ça! Et je me suis toujours demandé qui elle était vraiment!

-Prends-le, mais tu vas voir, j'ai raison, c'est pas bon!

-On verra bien! Or donc, la comtesse De Ségur naît au début en Russie et en 1799, est maltraitée et convertie à la religion catholique par sa mère, la redoutable Catherine Rostopchine, se marie en France à Eugène de Ségur qui la trompe allègrement, enfante une descendance nombreuse et écrit maints livres édifiants. A la fin, elle meurt dans la pauvreté et la douleur à Paris en 1874.

La première chose que j'ai remarquée...

-... c'est qu'on ne parle pas de Sophie Rostopchine! le début du texte est consacré à son père, Fiodor Rostopchine, et à sa carrière politique.

-Allons, Méchante! on ne peut quand même pas négliger le contexte dans le cadre d'une biographie!

-Certes, mais à condition de me démontrer les conséquences sur la principale intéressée! Et je ne sais pas très bien comment elle a vécu la fuite et l'incendie de Voronovo, son château d'enfance!

J'ai passé presque toute la lecture à reculer et renâcler devant ce texte. Au début, je ne comprenais pas pourquoi je me sentais si incommodée, après tout, des bios, j'en ai lu une ou deux.

J'ai fini par en saisir la raison: l'auteur ne se gêne pas pour partager ses opinions personnelles sur les faits ou les personnes. "Telle période, c'est mal et vilain, parce que je le décide en fonction de mon idéologie."

Je ne trouve pas mon compte dans cette démarche intellectuelle. Je ne souhaite pas connaître les vues de l'auteur sur le sujet, je souhaite connaître LE sujet. La confiance que j'établis avec l'auteur se retrouve réduite à néant avec ce procédé. Ne me dis pas quoi penser, expose-moi les faits!

Ensuite... tu te souviens des dissertations sur les peuples et les genres dans la littérature du XIXe siècle?

-C'est-à-dire?

-Toutes ces pages, là, dans Balzac, ces paragraphes chez Maupassant, pour t'expliquer que les Corses sont rancuniers, les Polonais indolents, les Arabes menteurs?

-Aah! Oui. On est d'accord que c'est n'importe quoi, sauf pour les Corses peut-être.

-Hé bien, ce monsieur se lance dans une dissertation similaire sur la nature du moujik.

-Nan, mais, Méchante, c'est parce que le bouquin a été publié au XIXe siècle, on est revenus de ces préjugés...

-1999, ma grande, c'est ça, ton XIXe siècle?

-Ah! Ah oui... ça devient moins justifiable, surtout après deux guerres mondiales... maiiis, je sais pas, peut-être qu'il les a rencontrés et qu'il les connaît, on n'en sait rien!

-Enfin, j'ai repéré une grosse contradiction contrariante! Mme Rostopchine, la maman de Sophie, décrite comme une affreuse fanatique terrifiant ses moujiks, aussi agréable à ses proches qu'une plaie dans le séant, finit par mourir... et se voit qualifiée de "belle âme". Ah bon?

Comment une personne terrifiant son univers peut-elle posséder une belle âme? Tu passes des centaines de pages à te dire que le monde se portera mieux sans elle et quand elle se décide à le quitter, elle devient une belle âme? C'est absurde! Qu'on arrête de me raconter n'importe quoi! Qu'on cesse immédiatement de me prendre pour une truffe!

Toujours plus loin, je suis tombée sur une allégation purement raciste! En 1999, une équipe d'édition s'est dit "c'est bon, ça passe".

-Tu as fini?

-Non! Je me sens malpropre après pareil ramassis de douteuseries! Je te préviens, à la fin de cette critique, je file me laver avec des bouquins de Simone Bertière avec l'enthousiasme extatique d'un mannequin promouvant le Tahiti Douche! "Fraîcheur cérébrale, cascade de connaissances..."

-Tu dis n'importe quoi...

-T'aimes pas le gel douche? Pas grave, j'ai une version yaourt. "Pour prendre soin de mon cerveau, car le bien-être vient de l'intérieur, je lis Simone. Simone Bertière, ce sont des textes de qualité, enrichi en renseignements précieux avec une touche de désintox pour lutter contre les idées reçues en histoire. Simone, et mieux vont mes neurones!"

-Mes dieux, on n'a jamais fait carrière dans le marketing, et heureusement qu'on n'a même pas essayé... Tu as fini, je peux parler des points positifs?

-Si tu en trouves, oui.

-Hé bien, M. de Diesbach n'est peut-être pas historien, mais il sait écrire, cela est certain! J'ai trouvé sa prose élégante et plaisante, il se permet même une petite blague classe et graveleuse à la fois.

En outre, de longs passages sont consacrés à l'analyse et aux commentaires des romans séguriens! Je crois bien que ce fut ma partie préférée: revoir ces textes par des yeux adultes sans avoir besoin de les relire m'a procuré plaisir et stimulation, enfin!

-Plaisir gâté par une erreur de calcul dans l'analyse de François le bossu...

-Ah, c'est pour ça que je te voyais sur Gallica?

-Oui, j'ai Vérifié, madame. Et non, les données ne sont pas exactes, madame.

-Tu ne pardonnes rien, hein?

-"Rrrien de rrrien..."

-Et j'ai également apprécié les portraits et photographies illustrant l'ouvrage...

-Ca reste un peu mince, quand même.

-Oui, en effet. le livre aura au moins eu le mérite de me faire comprendre ce que je cherche dans une biographie.

Je reconnais que tu avais raison de te méfier, Méchante. Ce n'est pas un livre pour nous, malgré mon intérêt pour cette grand-mère de littérature.

-Tu vois? Il faut toujours écouter la voix de son inconscience."
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Se souvenant de sa jeunesse en Russie, la comtesse de Ségur narrera, dans Les Bons Enfants -un de ses livres les moins connus-, l'histoire d'un Russe et de sa famille assiégés par une meute de loups dans une grange où ils se sont réfugiés pour la nuit.
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A la fin du XVIIIe siècle existe en Europe, au Septentrion, un pays fabuleux dont les voyageurs qui s'y sont aventurés rapportent des récits où l'émerveillement le dispute à l'effroi. Là-bas, disent-ils, tout est singulier et la Nature elle-même échappe à l'ordre habituel des choses. (...)
L'hiver, le silence impressionnant de ces solitudes infinis est troublé seulement par les hurlements de loups criant famine.
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Très significatifs sont à cet égard certains de ses livres qui paraissent composés en deux temps. La première partie, toute de violence et de passion, semble écrite par la fille du comte Rostopchine alors que la seconde, inondée du "lait de l'humaine tendresse", est due à la mère de Mgr de Ségur.
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[Mme Fichini] fouette Sophie comme les Arabes battent leur femme, en pensant que, si elle ne sait pas pourquoi, Sophie, elle, le sait.
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On ne peut qu'admirer la puissance de travail de la comtesse de Ségur car si elle écrit vite, ignorant l'angoisse de la page blanche, elle écrit beaucoup, vraisemblablement pendant des journées entières.
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