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EAN : 9782843046780
220 pages
Zulma (16/01/2014)
4.37/5   194 notes
Résumé :

Construit comme une enquête et un réquisitoire, avec une extraordinaire lucidité, le roman de Boubacar Boris Diop nous éclaire sur l'ultime génocide du XXe siècle mieux que tous les essais et témoignages.

Avec une sobriété d'un classicisme exemplaire, l'auteur expose les faits, ses rouages et ses ressorts cachés : quelques personnages en situation, avant, pendant et après le génocide, se racontent et se croisent, s'aiment et se confessent.>Voir plus
Que lire après Murambi, le livre des ossementsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Murambi , le livre des ossementsBoubacar Boris Diop

« Comment peut-on se dire intellectuel capable, pour parler comme Cheikh Hamidou Kane, de « brûler au coeur des choses » si on ne sait même pas se demander pour quelle raison et par qui tant de corps mutilés de Tutsi ont été du jour au lendemain lâchés sur le Nyabarongo ou jetés aux chiens ? Pourquoi n'avais-je pas été capable de voir un seul de ces centaines de milliers de morts ? En m'incitant à me poser de telles questions, les témoignages des rescapés et mes lectures me tendaient sans pitié le miroir où je voyais défiler mes graves déficiences. »
Boubacar Boris Diop, Dans sa postface de « Murami, le livre des ossements » écrite 11 ans après son roman /reportage sur le génocide du Rwanda, Boubacar Boris Diop réfléchit sur cette inconscience, ou ce déni, ainsi que sur les responsabilités de la françafrique, qui a envoyé des troupes et des armes pour soutenir les Hutus, qui a construit un stade de volley- ball au dessus des charniers de Murambi, puis qui as aidé les assassins à fuir au Congo.
Les Hutus regroupés dans l'Interahamwe ont assassiné dix mille Tutsi par jour, pendant cent jours.
Un million de morts.
De la manière la plus barbare, inimaginable.
Boubacar Boris Diop, 4 ans après la fin du génocide de 1994, est invité au Rwanda, pour un atelier collectif d'écriture.
Son premier personnage voit bien que se prépare une tuerie : la radio des Mille Collines tenue par les Hutus au pouvoir lancent depuis plusieurs mois des « appels au meurtre totalement insensés » : de plus, ils ont un prétexte en or: la mort du Président Habyarimana dans un accident d'avion resté mystérieux.

Trois parcours dans cette enquête : Jessica, la survivante, la combattante, celle qui a toujours gardé le cap et jamais renié ses convictions. Pardonner, dit elle ?
Stanley, dont on n'entendra pas beaucoup parler.
Et Cornelius, fils d'un Hutu marié à une Tutsi, qui a fui le pays dès les premiers symptômes de meurtres. Il redécouvre son pays, ses blessures et son passé qui lui saute à la gorge. Il revient dans un chez lui qui n'est plus le sien, sauf son oncle, un homme lumineux, qui lui parle :
Bien sûr, dit il, les étrangers avaient mis les Tutsi sur un piédestal, et leur avait dit « vous n'êtes pas des noirs, vous n ‘êtes pas des sauvages. ». Mais de quoi se plaindre le plus ? de l'audace de ces conquérants belges puis français, ou de l'incroyable stupidité des chefs tutsi de cette époque ? L'allégresse de tuer des Hutus a t elle été insufflée par les colonisateurs ou est elle le fait de la vengeance et de la soif de pouvoir de certains chefs ( qui après avoir incité au meurtre les pauvres paysans, les renverront à leur pauvreté initiale)?
Nous ne pouvons en vouloir à personne de notre manque de fierté, conclut l'oncle Siméon. Nous nous comportons comme des esclaves, ce qui s'est passé en 1994 porte un seul nom : la défaite.
Boubacar Boris Diop s'appuie sur l'histoire, les préliminaires au génocide, sa préparation depuis 1959, les premiers meurtres, pour décrire la haine sans raison entre habitants parfois de maison qu'ils partagent, l'extermination, prenant le « solution finale » nazie comme exemple, et éclatant au grand jour en 1994.
Livre fort, donnant la parole aux uns comme aux autres, les chefs hutus incitant au viol, au découpage à la machette, au carnage, l'excitation de massacrer faisant perdre le goût du repos. Jour et nuit, la boucherie, partout, y compris dans sa propre famille.
Réflexion aussi : à commencer : connaître l'histoire, la voir comme elle a été, au risque de se voir opposer le refus d'en voir la spécificité : les massacres ont toujours eu lieu, disent certains des amis de Cornelius, suivi des discours de politiques français, de Jean D'Ormesson et d'autres, puis complètement rendus obsolètes et faux par les études de Patrick de Saint Exupéry entres autres et du livre de Jacques Morel, où la France a été « au coeur du génocide des Tutsi » .
Et écriture somptueuse, les citations essayant de rendre le phrasé spécial de cet auteur sénégalais.
Boubacar Boris Diop n'affirme rien quant à la raison de la démence des Cent. Jours, comme son héros Cornelius, il est déchiré. Il nous éclaire, en faisant parler.
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Que d'émotions et d'effarement à la lecture de cet ouvrage, que j'ai longtemps hésité à lire.!..
Après la lecture d'un premier ouvrage en 2015, "Souveraine magnifique " d'Eugene Ébodé , à propos des vastes massacres qui se sont abattus sur le Rwanda, au printemps 1994: le pays des mille collines .
Boubacar Boris Diop revient lui aussi, sur le génocide des Tutsis par les Hutus .
Pourquoi Murambi ? C'est ce lieu sinistre transformé aujourd'hui en Mémorial où le 21 avril , 45000 Tutsis furent terrorisés puis massacrés à la machette par les milices interhamwe qui ont pillé et incendié les maisons des Tutsis , volé leur bétail ....... La mort rôde partout ......
Dans ce récit extraordinairement lucide , sobre et mené comme une enquête, écrit par devoir de mémoire : l'auteur donne à voir une série de regards qui éclaire le lecteur sur l'ultime génocide du XX° siécle .
Nous replongeons dans l'atmosphère qui précéda les évènements .
Avant , pendant et aprés, les personnages sont tous bouleversants : le colonel Perrin , officier de l'armée française, Jessica miraculée et résistante , Faustin Gasana , membre des milices du Hutu Power, enfin le lumineux Siméon et son frére, Cornelius , de retour au Rwanda, après l'exil.
Effarement , découverte d'une horreur qui défie l'imagination......
Comment s'exprimer après un génocide ? Ce crime absolu ?
Comment raconter ce qui ne se raconte pas ?
Comment mesurer une telle tragédie ?
Sobre et nuancé, explicatif , l'auteur tente de réhabiliter les morts ........
La postface nous renseigne sur beaucoup de choses, notamment l'auteur y met en exergue le rôle trouble qu'aurait joué la France ? ?
Le devoir de mémoire est une des façons d'opposer un projet de vie au projet d'anéantissement des génocidaires .
Il est très difficile de commenter un tel ouvrage on se sent humble et petit ! Il Nous permet tout de même , de faire pénétrer dans nos consciences l'esprit et les visages des victimes de cette sanglante tragédie , de mesurer la responsabilité , parfois occultée des puissances occidentales dans les grandes tragédies africaines .
Un roman puissant , terrible , magnifiquement écrit !
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Les ossements du titre, ce sont ceux de tous les Tutsi massacrés pendant le génocide perpétré par les Hutu, ossements laissés à la vue de tous dans un bâtiment mausolée, à Murambi, symbole du génocide en ce que, dans son école technique, 45 000 Tutsi furent tués, alors qu'ils avaient été envoyés dans cette école pour être protégés, finalement laissés à la merci de leurs bourreaux par les autorités quelques jours plus tard.

Ces ossements, Cornelius, de retour au pays peu de temps après la fin de la tragédie, après qu'il a été exilé de nombreuses années auparavant alors que la situation devenait de plus en plus tendue entre les deux populations - ayant déjà donné lieu à des massacres Tutsi -, veut les voir, lui qui a été protégé de l'horreur pour laquelle il est difficile de trouver les mots justes.

Au contraire de ses amis, Jessica, devenue espionne du Front Patriotique Rwandais et Stanley, tentant tant bien que mal, pour ce même Front Patriotique, d'évoquer la situation dramatique du pays à l'international, et de sa famille, notamment son oncle, Siméon, qui sera à l'origine de l'exil de son neveu. Au contraire également de ces bourreaux, par choix – ainsi du milicien Faustin – ou par contrainte – le père de Marina – ou encore des autorités françaises qui auront laissé les choses se faire, et même pire, auront aidé à ce qu'elles se fassent – le colonel Perrin en étant le principal représentant. Et le retour de Cornelius, dans cette enquête sur le génocide qui se fera jour au fil des pages sera tout autant pour lui source de révélations, terribles, tant personnelles que collectives, sur l'histoire de Murambi.

Le grand tour de force de ce roman se tient dans la multiplicité de ses voix, points de vue, éclairages, disséminés au cours du récit, permettant au lecteur de saisir aussi bien la complexité du drame que la difficulté à le décrire, laissant la parole à tous ses acteurs, victimes comme bourreaux, chose peu courante. Multiplicité permise par les recherches, entretiens… réalisés par Boris Boubacar Diop qui ne devait, au départ, qu'écrire un court texte qui aurait conclu un atelier d'écriture proposé à des auteurs africains pour apporter leur propre éclairage sur le sujet.

Un roman en somme extrêmement fort, qui ne peut laisser indifférent.
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Le mot "génocide" a un sens.
Le même sens que dans herbicide, insecticide... Il s'agit d'éradiquer, d'anéantir, de faire disparaître de la surface de la Terre.
Sauf que dans "génocide", il s'agit d'êtres humains.
Boubacar Boris Diop leur donne un visage : roman choral où s'expriment, par bonds chronologiques, l'endeuillé, le rescapé, le mis-à-l'abri, la combattante ; mais aussi le génocidaire.
Ainsi que l'officier français qui a armé, ou encouragé, ou laissé faire.
Il n'est pas dans l'allusion, Diop : il livre une description crue des massacres et des cadavres.
Il donne la mesure de l'énormité du crime : dix mille morts par jour, pendant cent jours ; un million de personnes. En trois mois.
Dans sa postface de 2011, il se pose "la lancinante question de la légitimité d'une mise en fiction du génocide", comment il a cherché à "faire ressentir au lecteur le choc et l'effarement de la découverte d'une horreur défiant l'imagination".
Mais il parle également de "la capacité de résilience d'un pays assez confiant en lui-même pour abolir le 25 juillet 2007 la peine de mort."
Résilience incarnée par ses personnages, de retour à Murambi des années après.
Je ne sais pas quoi penser de ce livre : oui, bien sûr, il est important. Mais, lu après "Petit pays" et "Tous tes enfants dispersés", il m'a semblé moins puissant. J'ai été gênée, justement, par les procédés littéraires : sauts dans le temps, polyphonie (je n'ose pas dire "tout ce qui est tendance", mais...)
Je le comparerais à "Nuit et brouillard" : en évitant systématiquement le mot Juif (ce qui lui a été reproché), Alain Resnais donne au génocide une dimension universelle ; il fait de nous tous et toutes, des victimes potentielles. Il dépasse le "c'étaient des Juifs, c'était pendant la guerre..."
Dimension que, pour ma part, je n'ai pas retrouvée dans ce roman.
Je l'ai trouvé trop court, peut-être.
Les racines du mal (au sens que lui donne Hannah Arendt) sont davantage explicitées dans la postface, notamment le poids écrasant du passé colonial et le rôle déshonorant des autorités françaises.
Bref, lisez-le et faites-vous votre propre opinion.
Challenge Globe-Trotter (Sénégal)
LC thématique de juin 2022 : "Titres à rallonge"
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"Si jamais le Rwanda avait été ce lieu paisible et lumineux où le dieu Imana venait se reposer après chaque coucher de soleil, il avait cessé de l'être depuis longtemps en 1998 : la mort continuait à rôder partout, l'odeur des corps en décomposition prenait toujours à la gorge, et les survivants n'avaient pas encore émergé de leur longue sidération".

Dans une prose claire et précise, Boubacar Boris Diop revient sur le génocide des Tutsis par les Hutus au Rwanda au printemps 1994. Pendant cent jours, les interminables massacres, encouragés par la propagande haineuse et incendiaire de radio Mille Collines, près d'un million de Tutsis trouveront la mort."Après une histoire pareille, tout le monde est, de toute façon, un peu mort".

Murambi, c'est ce lieu sinistre (aujourd'hui transformé en mémorial) où, le 21 avril, après avoir trouvé refuge dans une école technique en construction, 45 000 Tutsis sont massacrés par les milices Interahamwe.

Un livre "avant-après" comme je les appelle, bouleversant, et qui questionne le lecteur dans son humanité même. Dans un style très différent des enquêtes philosophico-journalistes de l'excellent Jean Hatzfeld (Une saison de machettes, La stratégie des antilopes). Avec une étonnante économie de mots, Boubacar Boris Diop construit le récit nécessairement éclaté des voix multiples du génocide, et parvient à en soulever brillamment tous les enjeux moraux.

Comment comprendre l'irréductible spécificité du génocide rwandais ? Quel rôle douteux ont joué les troupes françaises de l'opération Turquoise ? Comment pardonner aux bourreaux et vivre à leurs côtés ? Comment vivre après le génocide rwandais ? "Il voulait dire à la jeune femme en noir - comme plus tard aux enfants de Zakya, que les morts de Murambi font des rêves, eux aussi, et que leur plus ardent désir est la résurrection des vivants". Pourquoi l"indifférence occidentale ? ("Ne t'en fais pas Sera. Ils savent que le monde entier les observe, ils ne pourront rien faire").

Dans une passionnante postface enfin, Boubacar Boris Diop évoque les circonstances de l'écriture de Murambi, et s'interroge sur ce que signifier écrire un roman sur le génocide rwandais. C'est une expérience qui découle d'une résidence d'auteurs au Rwanda en 1998, "Rwanda : écrire par devoir de mémoire", rassemblant pendant trois mois plusieurs écrivains africains dans un hôtel de Kigali. Loin de "jouer les pleureuses de la vingt-cinquième heure", chacun en retire une expérience singulière, débouchant sur la production de plusieurs romans (La Phalène des collines de Koulsy Lamko, Le Cavalier et son ombre de B.B. Diop, Murekatete de Monique Ilboudo), parmi lesquels Murambi. Dans cette postface, l'auteur donne sens à son oeuvre, autour d'une réflexion fondamentale sur l'écriture et l'engagement.

"Encore une preuve, s'il en était besoin, de la quasi-impossibilité de sortir indemne de l'expérience rwandaise".
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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critiques presse (1)
LaPresse
24 avril 2014
Tuer son voisin à la machette. Après l'horreur qui nous prend à la gorge, il ne reste qu'en bouche l'incrédulité, le mystère. Une impression d'autant plus forte 20 ans après le génocide du Rwanda.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
Il était stupéfiant pour Cornélius de constater que les événements de 1994 n'avaient laissé nulle part de traces visibles. Où avait-on installé, sur cette avenue, la fameuse barrière de Nyamirambo ? Est-ce que là, juste à l'entrée du Café des Grands Lacs, il y avait des cadavres que venaient dévorer les chiens et les charognards ? Seule la ville elle-même aurait pu répondre à ces questions qu'il ne pouvait encore poser à personne. Mais la ville refusait d'exhiber ses blessures. Elle n'en avait pas beaucoup, d'ailleurs. Kigali ne sortait pas d'une guerre, il n'y avait pas eu de tirs d'obus, des bombardements aériens et des fusillades de part et d'autre de quelque ruelle étroite. Les Interahamwe, qui voulaient de la viande vivante, avaient laissé les arbres tranquilles. Le long des avenues, rescapés et bourreaux se croisaient. Ils se regardaient un instant puis chacun s'en allait de son côté, pensant à Dieu sait quoi.
Cornélius ne se souvenait même pas d'avoir aperçu au cours de ses promenades des éclopés ou des malades mentaux. Le pays était au contraire intact et chacun juste occupé à vivre sa vie. Des rendez-vous amoureux. Un tour chez le coiffeur. La routine des jours ordinaires. Franky et les jeunes employés du Café des Grands Lacs faisaient leur travail comme les serveurs du monde entier. Ils prenaient les commandes, disparaissaient derrière le comptoir ou dans la cuisine, puis se faufilaient de nouveau entre les tables, le sourire aux lèvres. Ce mépris du tragique lui paraissait presque suspect. Était-ce par dignité ou par habitude du malheur ?
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Le quatrième génocide du siècle restait une énigme et peut être fallait il en chercher la clé dans la tête d’un fou ou dans les mystérieux mouvements des planètes. Cette orgie de haine allait très loin au-delà de la lutte pour le pouvoir dans un petit pays. Il songea à un Dieu soudain pris de démence, écartant les nuages et les étoiles à grands gestes rageurs pour descendre sur la terre du Rwanda.
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Notre existence est brève, elle est un chapelet d'illusions qui crèvent comme des petites bulles dans nos entrailles. Nous ne savons même pas à quel jeu elle joue avec nous, la vie, mais nous n'avons rien d'autre. C'est la seule chose à peu près certaine sur cette terre.
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Cornélius commença à trier et classer ses papiers : des documents et des livres sur l'histoire du Rwanda. Il en avait beaucoup lu au cours des années précédentes, moins pour connaitre le passé lointain de son pays que pour comprendre le génocide. Il avait l'impression que tout le ramenait aux tueries de 1994. Même les savantes spéculations sur la formation des couches géologiques au Rwanda l'y conduisaient, par des sentiers secrets et tortueux. C'était comme si le génocide irradiait tout de sa sombre lumière, aspirait vers lui les faits les plus anciens et les plus anodins pour leur donner une dimension tragique, un sens différent de celui qu'ils auraient eu ailleurs.
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Je vais vous dire ceci : vous avez souffert mais cela ne vous rend pas meilleurs que ceux qui vous ont fait souffrir. Ce sont des gens comme vous et moi. Le mal est en chacun de nous.
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Vidéo de Boubacar Boris Diop
L’écrivain et journaliste sénégalais Boubacar Boris Diop nous introduit au monde des lettres africaines, nous parle de son origine, ses mythes et ses réalités, et nous recommande certains de ses écrivains actuels préférés.
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