AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Cathleen Miller (Éditeur scientifique)Josiane Deschamps (Traducteur)Alain Deschamps (Traducteur)
EAN : 9782290018446
279 pages
J'ai lu (19/03/2009)
4.17/5   291 notes
Résumé :
Waris, excisée selon la tradition, n'a que treize ans lorsqu'elle décide de s'enfuir et de quitter ses parents afin d'échapper à un mariage forcé. Après une dangereuse cavale dans le désert somalien, elle rejoint Mogadiscio, puis Londres, où elle devient domestique. C'est alors qu'elle est remarquée par un photographe de mode et que va démarrer sa prodigieuse carrière de mannequin. Avec émotion et sincérité, Waris Dirie raconte les détails de son étonnante histoire,... >Voir plus
Que lire après Fleur du désert : Du désert de Somalie à l'univers des top modelsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (58) Voir plus Ajouter une critique
4,17

sur 291 notes
5
25 avis
4
10 avis
3
13 avis
2
1 avis
1
0 avis
Là encore, le sous-titre résume bien le livre.
Une petite nomade s'échappe de son campement dans le désert pour fuir un mariage forcé. Quelques années plus tard et après avoir enduré de nombreuses peines, Waris - qui signifie, comme on peut le deviner "Fleur du désert" - devient un mannequin célèbre, puis ambassadrice de bonne volonté contre la mutilation génitale féminine.
Cette femme à la volonté extraordinaire a maintenant crée sa propre fondation pour lutter contre ce fléau et en prémunir les petites filles dans le monde entier.
Ce livre, basé sur une histoire vraie, à peine croyable, m'a profondément bouleversée et m'a confirmée dans la nécessité de continuer à combattre ce mal.
Commenter  J’apprécie          402
Un genre de vie assez particulier, doit-on parler de la force du destin ou d'un simple hasard? C'est une histoire très écoeurante, de la pratique de l'excision, à la grande course dans le désert, seule et pour une fille de 13 ans , c'est vraiment inimaginable. Parvenir à Mogadiscio par hasard ou guidée d'une manière ou d'une autre par une force incroyable, Warris se retrouve après en Europe où va l'attendre aux prix des années de Calvaire, une place de choix dans la mode en tant que mannequin...

Je dis simplement un parcours très particulier qui ne réussit pas à tout le monde, et même s'il faut parler de lutte, il arrive que l'on lutte et sans parvenir à aucun résultat...enfin, je dis merci à Waris Dirie de nous avoir partager ce témoignage poignant et bouleversant!
Commenter  J’apprécie          350
Présentation de l'éditeur : Waris, excisée selon la tradition, n'a que treize ans lorsqu'elle décide de s'enfuir, de quitter ses parents, afin d'échapper à un mariage forcé. Après une dangereuse cavale dans le désert somalien, elle rejoint Mogadiscio, puis Londres où elle devient domestique. C'est alors qu'elle est remarquée par un photographe de mode et que va démarrer sa prodigieuse carrière de mannequin. Avec émotion et sincérité, Waris Dirie raconte les détails de son étonnante histoire, évoquant sans détour les difficultés rencontrées tout au long de cette aventure. Fleur du désert est la troublante confession d'une femme hors du commun.

Mon avis : dans une écriture aisée à lire, Waris Dirie nous conte son histoire, une histoire qui l'a menée vers les projecteurs du monde de la mode mais proprement inimaginable eu égard à son origine.

Le récit commence par sa fuite éperdue dans le désert alors qu'elle a 13 ans et vient d'apprendre qu'elle sera mariée à un homme de plus de quatre fois son jeune âge. Elle a été payée "un bon prix", à savoir 5 chameaux, une aubaine pour son père. Waris qui a vécu heureuse au sein de sa famille dans le désert somalien et cela, malgré des conditions de vie souvent pénibles, refuse obstinément d'accepter ce sort qui lui est réservé. Elle pressent confusément que telle ne peut pas être sa destinée Cette course contre la mort la mènera, après bien des difficultés, à Mogadiscio où elle rencontrera sa grand-mère qu'elle n'a jamais vue jusqu'alors.

Il est tout à fait incroyable qu'elle ait survécu au désert somalien, seule, sans eau ni nourriture ; il est inconcevable que le lion qui s'est retrouvé à quelques mètres d'elle alors qu'elle se reposait sous l'ombre avare d'un arbuste ait finalement pris le parti de se détourner, comme si ce corps vulnérable ne lui offrait pas une pitance de choix. Elle qui s'était en quelques minutes préparée à la mort y voit un signe. Elle continuera donc à se battre.

C'est ainsi qu'elle fera des pieds et des mains pour aller à Londres ; elle y arrivera mais même si la femme de l'ambassadeur de Somalie est sa propre tante, Waris ne sera jamais qu'une esclave dans cette famille : laver, nettoyer, récurer… autant de tâches qui n'ont plus de secret pour elle. Elle n'a pas l'autorisation d'apprendre l'anglais et les maigres informations "de l'extérieur" ne lui parviennent qu'à travers la télévision qu'elle ne peut regarder mais qu'elle réussit, de temps à autre, à entendre... Lorsque l'ambassadeur doit quitter le pays avec sa famille, Waris s'y refuse et "perd non malencontreusement" son passeport.

Elle est désormais seule à Londres, sans moyens de subsistance, sans possibilité de se faire comprendre. Mais encore une fois, Waris sent qu'elle doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour ne pas retourner en Somalie et cela, même si sa famille, et surtout sa maman, lui manque énormément.

Bien sûr, Waris a eu la chance, par hasard (?), d'être remarquée par un célèbre photographe de mode mais elle a surtout toujours lutté parce qu'elle souhaitait ardemment s'en sortir et ne pas se contenter d'une vie que d'autre auraient choisie à sa place.

Le récit n'est pas construit de manière chronologique puisque le passé refait surface, à certains moments, au fil du récit. Des passages poignants parsèment le récit tels celui de l'excision de Waris à l'âge de 5 ans ou encore celui où, contrainte de consulter un gynécologue en raison de douleurs récurrentes liées à la mutilation qu'elle a vécue, elle souffre de laisser voir à un "inconnu" l'ampleur du désastre. Waris pensait qu'être une femme "coupée" était la norme, elle apprend que cela ne l'est pas. Elle décidera de parler au monde entier de cette horrible réalité et des conséquences dramatiques pour les petites filles qui la subissent : elle devient ambassadrice de bonne volonté de l'ONU contre les mutilations génitales féminines.

J'ai reçu, dans le cadre de ce partenariat, le DVD du film réalisé par Sherry Hormann en même temps que le livre. Je suis généralement déçue de l'adaptation cinématographique d'un livre mais ce ne fut pas le cas ici même s'il y a des différences notables entre les deux qui donnent parfois une impression de "facilité" absente du témoignage écrit. L'actrice Liya Kebede, à la beauté resplendissante, est extraordinairement émouvante et réussit à faire passer par le regard bon nombre d'émotions. Impossible pour moi de retenir mes larmes lors de certaines scènes comme le discours final à l'ONU ou lorsque Waris évoque son excision lors d'une interview qui bouleverse au plus au point la journaliste. Les cris déchirants de la petite fille qu'elle était alors résonnent encore bien longtemps après…

Merci aux Editions J'ai lu et à Livraddict pour ce partenariat.
Lien : http://paikanne.skynetblogs...
Commenter  J’apprécie          110
En connivence avec sa mère, Waris fuit sa famille et le désert somalien où elle a passé ses treize premières années entre traditions et nomadisme. Son père était en effet sur le point de donner sa main à un vieil homme lui ayant promis cinq chameaux en échange de sa fille. Elle rejoint sa grande soeur à Mogadiscio qui avait des années auparavant quitté sa famille pour les mêmes motifs. Persuadée qu'elle aura une vie différente de celle qui échoit à ses concitoyens, elle saute sur une occasion et convainc le mari de l'une de ses tantes de l'engager comme domestique à Londres, où ce dernier exerce les fonctions d'ambassadeur.

Dans la capitale britannique, elle travaille sans relâche, sans congé, et se rend rapidement compte que sa tante, loin de la prendre comme un membre de la famille, la considère comme une simple boniche. Suite au retour des siens au bercail, la jeune somalienne se retrouve sans vivre ni couvert. Par bonheur, elle rencontre une compatriote, Halwu, qui l'héberge et la fait embaucher chez Mc Donald's. C'est là de nouveau qu'elle croise le photographe qui depuis des années la harcèle pour prendre une photo d'elle. Sous la houlette du célèbre Terrence Donavan, elle fait ses premiers pas dans le mannequinat, un monde sans merci où luxe et concurrence se disputent la vedette. Plusieurs agences de mode lui ouvrent leurs portes avec une opportunité de défiler dans de grandes villes comme Londres, Paris, Milan, New York. le seul hic, c'est son permis de séjour devenu irrégulier après l'expiration de son visa. Quand le service de l'immigration menace de l'expulser, elle épouse un jeune britannique. Ce mariage blanc lui permet d'obtenir un passeport provisoire et de s'installer définitivement à New York où les tops modèles noirs sont promis à une carrière plus intéressante. La célébrité et l'argent sont au rendez-vous.

Au crépuscule de sa carrière de mannequin, l'ONU la nomme ambassadrice des nations unies de bonne volonté et à juste titre. Elle-même ayant subi des mutilations génitales, elle se consacre désormais à la lutte contre cette pratique handicapante qui a court dans plusieurs pays au monde.
Commenter  J’apprécie          110
Waris vit en Somalie, auprès de ses nombreux frères et soeurs, dans une famille de nomades, qui vit chichement, en plein désert, au rythme des rares pluies que l'on voit arriver comme un cadeau de Dieu.
Mais à treize ans, la fillette refuse de se plier aux volontés de son père, qui lui a choisi pour époux un vieil homme dont elle ne veut évidemment pas. Waris se révolte et fuit le campement de sa famille, pour se retrouver à Mogadiscio, la capitale.
Ces années sont la face secrète de la vie de celle qui deviendra un top-model recherché sur toutes les capitales de la mode : Milan, Paris, Londres, New York...
De Mogadiscio, où finit en quelque sorte l'enfance de Waris, la jeune fille se retrouve à Londres, où elle est exploitée par sa tante ( la soeur de sa mère) qui lui confie de multiples tâches ménagères, alors qu'elle vit dans un milieu aisé qui lui permettrait d'engager des domestiques.
Mais c'est aussi à Londres que le destin entre en scène : Waris est remarquée par un célèbre photographe... Tout s'enchaîne : castings, défilés, voyages . Waris a pour atouts son visage, d'une finesse et d'une photogénie extraordinaires, son élégance naturelle, et ce côté exotique que certains couturiers recherchent.
Devenue célèbre, Waris ne reniera jamais sa culture africaine. En revanche elle mettra sa notoriété au service d'une cause qui lui tient à coeur : la lutte contre l'excision des petites Africaines. Car Waris elle-même a subi une douloureuse excision à cinq ans, et elle est bien placée pour parler de cette barbarie qui perdure dans de nombreux pays, et même en Occident chez certaines familles venues d'Afrique.
Le récit de Waris Dirie fait partie de ces témoignages qui bouleversent , et l'on ne peut qu'admirer la noblesse de son engagement. Bizarrement (ou pas), j'ai remarqué que très peu d'hommes trouvent grâce à ses yeux... comme si s'exerçait sur eux, une sorte de vengeance pour les actes barbares qu'elle-même a subis . Pourtant ce sont bien les femmes qui perpétuent cette sinistre coutume de l'excision, même si elles sont sous l'emprise des hommes.
Mon avis n'en reste pas moins très positif. Pour son parcours si atypique, pour sa volonté de mettre son image au service des autres, pour sa ténacité dans sa lutte, on ne peut qu'admirer cette "fleur du désert".
Commenter  J’apprécie          70

Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
"Pendant 4000 ans, des cultures africaines ont permis que les femmes soient mutilées. Cette tradition répandue dans beaucoup de pays musulmans, bien des gens croient que le Coran l'exige. Et pourtant ce n'est pas le cas ; ni le Coran ni la Bible ne mentionnent qu'il faut mutiler les femmes pour plaire à Dieu. Cette coutume n'est encouragée et exigée que par les hommes - des hommes ignorants et égoïstes - qui veulent s'assurer l'exclusivité des faveurs de leurs épouses. Les mères acceptent que leurs filles soient mutilées de crainte qu'elles ne trouvent pas de maris. Une femme non excisée est considérée comme impure, obsédée par le sexe et impossible à marier. [...] Il n'y a pas de raison à la mutilation de millions de petites filles chaque année, sinon l'ignorance et la superstition. Par contre, la douleur, la souffrance et la mort qui en résultent sont des raisons plus que suffisantes pour que cette pratique disparaisse."
Commenter  J’apprécie          380
En Somalie, nous savions apprécier les choses simples de la vie. Nous fêtions la pluie parce que cela signifiait que nous aurions de l'eau. Qui, à New York, se soucie de l'eau ? On la laisse couler en faisant autre chose dans la cuisine ; il y en a tant qu'on en veut, il suffit de tourner un robinet. C'est lorsqu'on est privé des choses qu'on les apprécie, et quand on n'a rien, on apprécie tout. (p.276)
Commenter  J’apprécie          360
« L’excision [...] se pratique essentiellement dans vingt-huit pays d’Afrique. L’ONU estime que cette mutilation touche cent trente millions de petites filles et de femmes. Chaque année, deux millions au moins de petites filles risquent d’en être victime, soit près de six mille par jour ! Ces mutilations sont pratiquées de manière primitive par des sages-femmes ou des femmes du village sans anesthésie. Pour procéder à l’ablation des organes génitaux d’une petite fille, elles utilisent les instruments qui leur tombent sous la main : lames de rasoir, couteaux, ciseaux, morceaux de verre, pierres coupantes, et dans certaines régions, leurs dents. » (p.271)
Commenter  J’apprécie          200
J'ai mis de côté toutes les stupides petites choses dont j'avais à me plaindre et qui me préoccupaient auparavant. J'ai réalisé qu'elles n'avaient absolument aucune importance. La vie et le don de la vie sont les seules choses qui comptent vraiment, et c'est le fait de donner naissance à mon fils qui m'a rappelé cette évidence.
Commenter  J’apprécie          150
« C’est lorsqu’on est privé des choses qu’on les apprécie, et quand on a rien, on apprécie tout. » (p.276)
Commenter  J’apprécie          370

Video de Waris Dirie (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Waris Dirie
"Fleur du désert" (Desert Flower, 2009), un film biographique allemand, réalisé par Sherry Hormann, basé sur l'autobiographie éponyme de Waris Dirie. Bande annonce VF.
autres livres classés : somalieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (767) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1710 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..