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EAN : 9782264055699
96 pages
10-18 (04/04/2013)
3.27/5   376 notes
Résumé :
Elle rêve d'être professeur, mais échoue au certificat et se fait bibliothécaire. Bienvenue dans les névroses d'une femme invisible. Bienvenue à la bibliothèque municipale, temple du savoir où se croisent étudiants, chômeurs, retraités, chacun dans son univers. Jusqu'au jour où, pour cette quinquagénaire esseulée et soumise aux lois de la classification de Dewey, ce bel ordre finisse par se fissurer...

Sophie Divry signe avec un humour contagieux le m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (112) Voir plus Ajouter une critique
3,27

sur 376 notes
Acariâtre, névrosée, maniaque de l'ordre et du rangement, obsessionnelle, élitiste, vindicative, frustrée, et surtout très seule… tel est le portrait que brosse Sophie Divry de cette bibliothécaire vieillissante que sa hiérarchie (on se demande bien pourquoi !) a condamnée à végéter dans le sous-sol de la bibliothèque, assignée au rangement du fonds des 900-910 : les ouvrages de géographie.

Quelle vieille bique ! Ayant découvert au matin un lecteur enfermé par mégarde depuis la veille dans ledit sous-sol, elle se répand sur le malheureux égaré en un soliloque ininterrompu où elle déverse en vrac toute sa hargne. Tout y passe… les hommes, la vie, les décisions “arbitraires” (la cote 400 vidée de son contenu… Impardonnable !), le déclin de la culture, sa hiérarchie, ses collègues… et surtout les lecteurs, à qui elle voue - c'est un comble ! - une haine féroce : ils font du bruit, annotent les livres, arrachent les pages, bref, un fléau dont elle ferait volontiers l'économie car “de toute façon, les hommes, les lecteurs, ça n'apporte que du désordre, que du désordre. Et moi qui ne supporte pas l'anarchie, j'ai tiré un trait dessus, un trait bien net. Je préfère la compagnie des livres”. Mais on se rend compte, au fil de son discours (qui évolue d'ailleurs d'une manière assez paradoxale), que ce n'est pas si clair, et pas si simple...

Je ne sais pas quel épisode traumatique a bien pu subir Sophie Divry au cours de ses pérégrinations en bibliothèque… Toujours est-il qu'avec “La cote 400” elle signait il y a dix ans un premier roman assez drôle et quelque peu corrosif. Mais au-delà de l'humour et du pamphlet - et c'est ce qui ajoute de l'intérêt à ce tout petit livre - elle se sert également de cette caricature de bibliothécaire particulièrement mal embouchée pour apporter aux non initiés un éclairage, pour le coup tout à fait sérieux, sur la classification décimale de Dewey, le travail en bibliothèque, les évolutions du métier, la valeur culturelle des médiathèques et leur utilité sociale en tant que “troisième lieu” - espace refuge aux contours assez flous offrant un moment de réconfort, d'écoute et de partage à la détresse et à la solitude.

En ces temps de confinement où le virus, par la force des choses, me prive de la médiathèque où je travaille et de mes chers lecteurs (car oui nous les aimons, nos lecteurs, comme nous aimons notre métier, riche, vivant, joyeux et sans grand rapport avec le tableau déprimant qu'en dresse “La cote 400” !), je me suis agréablement divertie avec l'humour grinçant de Sophie Divry… comme quoi, je ne suis pas rancunière ! Un tout petit livre d'une soixantaine de pages, plus anecdotique qu'autre chose, mais qui a eu au moins l'avantage de me faire sourire. Et ce d'autant plus que, derrière l'humour et l'ironie, "La cote 400" est également un très bel hommage aux bibliothèques, à leur mission, aux livres et à la culture.

[Challenge Multi-Défis 2020]
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Je ne ferai pas un long commentaire et remercie une amie de Babelio pour m'avoir fait découvir " la cote 400 "que ni ma médiathéque préferée , ni ma libraire à qui je l'ai commandé ne connaissaient ....
C'est l'histoire d'une bibliothécaire confrontée à la solitude, cultivée, cantonnée dans son"sous- sol", au rayon géographie, un matin comme les autres, elle découvre un lecteur égaré dans les rayons....S'ensuit un long monologue tantôt érudit, parfois exalté, mordant, incisif, une mine de réflexions , pour nous, lecteurs.!
Elle y expose la vision de son métier, la classification Dewey, la hiérarchie, les collégues, le silence et l'ordre apaisants, le calme studieux de la bibliothéque....elle montre son utilité sociale, un lieu d'échange , un lieu de rencontre,un lieu de savoir oú se croisent retraités, chômeurs, sdf, étudiants, marginaux, chacun dans son univers, mais aussi des références culturelles riches: Maupassant, Durkheim,Simone de Beauvoir, la Révolution..... l'idée magnifique que La Bibliothéque doit apporter un supplément de culture au lecteur en l'aidant dans ses choix..ne pas le paralyser, l'accueillir avec simplicité..
Un opus instructif à l'humour cynique qui aide à ouvrir l'esprit du lecteur passionné et curieux ......un cri d'amour envers tous ceux qui fréquentent les bibliothèques, une fantaisie, un divertissement , une trés belle découverte , à lire avec du recul, bien sûr !
Je n'ai pas retrouvé du tout le personnel de ma médiathéque, les intervenants sont affables, souriants, prêts à répondre à toutes mes questions , à aller dans la "Réserve " me chercher un ouvrage oublié! À me téléphoner pour l'oubli d'un de mes carnets!
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Si pour vous, une bibliothécaire est forcément une quinquagénaire poussiéreuse et aigrie qui a renoncé aux plaisirs de l'existence (autres que la lecture et les livres, bien sûr), ce n'est pas ce court récit qui vous fera changer d'avis.

Il s'agit d'un long monologue d'une documentaliste plutôt antipathique et surtout très seule.

Le néophyte découvrira entre ces pages la classification de Dewey.
Celui qui rêve de ce métier prendra conscience de la routine des taches.
Et le bibliophile le plus convaincu risque d'avoir envie de fuir à toutes jambes cette médiathèque-là en particulier, tant les rayons y semblent austères et le personnel maussade.

Mais ouf, cela n'a pas terni l'image accueillante que j'ai de ma chère bibliothèque municipale !
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Une bibliothécaire d'une cinquantaine d'années désabusée par la vie se plaint de son invisibilité. Elle déplore dans un monologue de plus de soixante pages sa situation dans un sous-sol d'où sa détestation des architectes.
Elle rend hommage aux livres qui méritent une place de choix mais s'insurge contre cette cote 400 de la classification Dewey qui reçoit les ouvrages rebuts non significatifs.
Elle décrit l'historique des bibliothèques municipales qui ont permis l'accès à la culture aux classes les moins aisées.
Mais tout au long du roman l'amertume est présente.
Des déceptions sentimentales dues à une mièvrerie pour séduire aux déceptions professionnelles, le lecteur regarde une vie ordinaire peu créative.
Mais Sophie Divry refuse de laisser dans l'ombre une "vie minuscule". Elle décortique une profession fantôme dans un récit introspectif.
Si j'ai adhéré à beaucoup de considérations de la bibliothécaire, je ne pense pas que l'autrice a pour autant dépoussiérer cette profession qu'elle a mise en dérision.
Mais Divry a pourtant le mérite de mettre en lumière une passeuse de culture et je m'en réjouis.
J'affirme que les bibliothécaires peuvent avoir une vie épanouie et une profession créative.
Au diable l'odeur du ranci.
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"La Cote 400" : un titre pas très vendeur.
Sophie Divry : une auteure peu médiatisée dont je n'avais pas entendu parler jusqu'ici.
54 pages : c'st un bien petit format qui passe totalement inaperçu à côté des pavés littéraire, format très en vogue depuis quelques années.

Vous l'aurez compris : difficile de tomber sur ce livre par hasard. Si on le veut, il faut le chercher. Si j'ai décidé de le lire, c'est parce qu'une lectrice l'avait présenté de façon très convaincante lors d'une soirée "Coup de coeurs d'hiver des usagers", organisée par la médiathèque.
Les thèmes et l'histoire paraissaient bien attractifs pour la lectrice boulimique que je suis.

Une bibliothécaire quadragénaire qui s'est vue relayée au rayon géographie, rayon peu palpitant, découvre au sous-sol, qu'un usager s'est laissé enfermer ! Elle commence à lui parler avant que la médiathèque n'ouvre. Et là … c'est une longue liste de frustrations qui défile ! le capes raté, les lecteurs ingrats, le thésard à la nuque splendide qui ignore pour ainsi dire l'existence de cette pauvre femme.
C'est donc le manque de reconnaissance qui est le moteur de ce monologue où le personnage nous parle avec amour des livres et de leur pouvoir quasi curatifs sur les individus. Elle nous parle aussi de l'Histoire de France et de littérature française avec une vision de la culture et du divertissement très particulière, mais toujours avec humour - même si on ne peut pas dire que j'ai adhéré à tous les arguments.
Une fois de plus, le problème de l'humour est qu'on peut vite tomber, dans le "meilleur" mais aussi dans le pire. Et quand on tombe dans le pire.. le personnage névrosé devient vite une tête à claque. Un exemple :
"Avant, j'allais en Italie. Maintenant je lis des livres aux rayons beaux-arts, j'en apprends davantage et ça me coûte moins cher. " Gggrrrrhhh raaahhhh

Puis j'ai fini par ne plus comprendre le but de l'auteur. Quel est vraiment LE but qu'elle s'était fixée? Quel est LE message qu'elle a voulu faire passer ? Que les livres c'est bien beau mais que sans amour on ne vaut rien et ces sympathiques objets ne servent à rien??? Que les auteurs sont des humains et sont aussi névrosés que les autres ? Que l'ont ne reconnaît pas nos bibliothécaires à leur juste valeur ???
A force d'aller dans tous les sens, on ne sait plus trop où elle veut en venir.
Alors certes, il y a de l'humour, et dans certains passages l'auteur fait preuve d'un sens de l'observation assez étonnant (au point que je me suis reconnue dans une des description de lecteur!) mais la structure m'a tout de même laissée sur ma faim...
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critiques presse (1)
Lexpress
05 juillet 2013
Difficile d'être insensible à pareille confession, tantôt érudite, exaltée, tantôt aigrie, et qui résonne in fine comme un vibrant plaidoyer pour la lecture.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (80) Voir plus Ajouter une citation
Quand je vois à la rentrée tous ces livres niaiseux qui envahissent les librairies alors qu'ils ne sont, quelques mois plus tard, plus bon qu'à se vendre au kilo.[...] Le pire ce sont les livres-express, les livres d'actualité : sitôt commandés, sitôt écrits, sitôt imprimés, sitôt télévisés, sitôt achetés, sitôt retirés, sitôt pilonnés. Les éditeurs devraient inscrire à côté du prix la date de péremption, puisque, ce sont des produits de consommation.
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Pourtant, c'est évident : pénétrer dans une bibliothèque, c'est ni plus ni moins retourner dans le giron de maman ... Oui, comme maman, la bibliothèque fait un bisou magique et tout disparaît. Chagrin d'amour ? Misanthropie ? Désespoir sur le monde ? Mal de tête ? Insomnie ? Indigestion ? Cor au pied ? Je peux en témoigner, il n'y a pas une de ces pathologies qu'une bibliothèque n'apaisera.
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Oui, comme maman, la bibliothèque fait un bisou magique et tout disparaît. Chagrin d'amour? Misanthropie ? Désespoir sur le monde ? Mal de tête ? Insomnie ? Insomnie? Indigestion ? Cor au pied? Je peux en témoigner, il n'y a pas une de ces pathologies qu'une bibliothèque n'apaisera. D'ailleurs pour soigner les agoraphobes, les psychothérapeutes nous les envoient, sachant que les malades ici rencontreront une foule pacifique, une humanité réconciliée.
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Mais avez-vous jamais entendu dans la rue une conversation du type: "Super, je vais passer la journée à la bib'!" - "Génial, quel chance tu as!" Aussi aurait-on très bien pur rester dans cette situation lamentable si un homme ne s'était levé un matin en disant: Non! Cet homme, c'est Eugène Morel. Vous ne le connaissez pas, bien entendu. Eugène Morel est complètement oublié aujourd'hui. Si un seul des primates que nous sommes peut aller se cultiver dans de lumineuses et sympathiques bibliothèques, c'est pourtant grâce à lui. Ce petit jeune homme a mené une enquête sur les bibliothèques en Europe et aux États-Unis, et l'a publiée en 1908. Un coup de tonnerre. La bande de vieux conservateurs issus de l’École des Chartes n'a pas apprécié ce bouquin. Pas du tout. Faut dire que Morel n'y allait pas de main morte. Ses revendications étaient claires: un prêt facilité, des heures d'ouverture élargies, des collections mises à jour, une disposition confortable, des places réservées aux enfants, et, sous-tendant tout cela, l'idée, l'idéal, l'objectif suprême: que le peuple puisse lire! Comment ça, "pas la peine de crier"? Je ne crie pas, je m'exalte, c'est différent. C'est vrai que j'aime beaucoup Eugène Morel. Vous savez pourquoi? Parce qu'il disait: "Il y a un ennemi des bibliothèques plus dangereux que l'archiviste, c'est architecte". Ah, ce style,, ce style mordant, enlevé, brillant, un sacré coco, mon Eugène. Mais ce n'est qu'à la Libération que les choses ont vraiment changé. A partit de cette époque, on commence à faire attention au peuple. Les Américains, qui nous regardaient avec mépris en nous distribuant de l'argent, voulaient nous apprendre ce qu'étaient des bibliothèques publiques. Mais, là, on a dit: "Stop! On a lu Eugène Morel, on sait ce qu'il y a à faire, merci."
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Quand je pense que certains maires osent fermer les bibliothèques au mois d'août ! [...] Qu'est-ce qu'il va faire, le petit vieux, au mois d'août? Je vais vous le dire : il va se lever le mardi, il va prendre le seul bus de la journée, il va arriver lentement, pas à pas, jusqu'à la porte de la bibliothèque, et là, alors que depuis la veille il se voyait déjà passer une douce journée climatisée à feuilleter ses quotidiens préférés, là, comme un coup de poignard dans le dos, comme le coup d'Etat du 18 brumaire, mon petit vieux, il verra sur la porte le félon écriteau : FERMÉE JUSQU'EN SEPTEMBRE. Et après, Durkheim s'étonne qu'il y ait davantage de suicides en été...
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