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EAN : 9782277223634
224 pages
J'ai lu (28/11/2007)
3.31/5   122 notes
Résumé :
Onze histoires.
Onze tranches de vie où le quotidien, le tristement banal, la bureaucratie, la médiocrité, le bête et méchant, les petits boulots mal payés sont disséqués par le regard incisif d'un héros sur lequel la société ne mise pas même à cinquante contre un.

Onze rêves avortés, onze révoltes vouées à l'échec, onze drames dérisoires, des filles belles ou moins belles, des bières plus ou moins tièdes, quelques actes de violence, jamais pr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Tout l’œuvre de Philippe Djian est à l'aune de ce sobre recueil de nouvelles… magique !
1981. « 50 contre 1 », un recueil de onze nouvelles écrites à l’arraché, reliées avec les tripes et coupées au massicot pour mieux dépeindre ses révoltes d’un quotidien triste à mourir…
Magique ? Son œuvre l'est... du moins son œuvre du temps où il était édité amicalement par Bernard Barrault et Betty Mialet, avant son départ soudain chez Gallimard… départ dont je crains d'avoir été l'investigateur involontaire en 1992.
Jeudi 26 octobre 1989. Chroniqueur littéraire au "Journal de Toulouse", j'ai glissé de façon narquoise à Pascal Quignard une confidence que m'avait faite au téléphone Bernard Barrault, l'éditeur de Philippe Djian, quelques jours auparavant lors d'une conversation badine. le jeune con de 29 ans que j'étais certainement alors, avait lancé à Pascal Quignard combien Gallimard, son présent éditeur, était pitoyable tant il était poussiéreux, même pas foutu d'éditer un écrivain de grand talent tel que Philippe Djian qui résidait alors non loin de Boston, aux USA… cet écrivain non conformiste, rebelle à ses heures perdues, se morfondait depuis des lustres en attendant d'être accueilli chez Gallimard trop snob, qui avaient considéré ses premiers écrits en 1981 comme obscènes, ce qui n'avait effrayé ni Bernard Barrault et Betty Mialet ni les millions de lecteurs.
Mais en jeune provincial que j'étais, j'ignorais que Pascal Quignard non content d'être un auteur Gallimard, en était un de ses collaborateurs depuis 1977. En 1989, à 41 ans, il est son directeur littéraire quand Philippe Djian, né en 1949, souffle ses 40 bougies et connait un succès triomphal, huit ans après avoir publié son premier recueil de nouvelles, « 50 contre 1 ».
Ainsi donc, j'interviewe un Pascal Quignard affable, en visite à Toulouse pour promouvoir son très bon bouquin "Les Escaliers de Chambord" qui m'avait littéralement ensorcelé dont la lecture avait suscité en moi un malaise pouvant venir de son interrogation qui transparait sur l'omnipotence de la Mort, sur les vanités de la vie, sur le dérisoire ? La compassion m'avait étreint… Prémonition ?
http://patrickbesset.blogspot.com/2008/11/lavez-vous-dj-lu-pascal-quignard.html
En fait, j'insulte par ignorance la sagacité du professionnel du livre qu'il veut paraître, lui démontre combien il est poussiéreux, même pas foutu d'éditer un écrivain de grand talent tel que Philippe Djian non complaisant avec le sérail germanopratin et adoré par une nouvelle génération de jeunes lecteurs. En effet, Philippe Djian se morfondait depuis des lustres en attendant d'être accueilli chez Gallimard, ainsi que me l'avait confié innocemment Bernard Barraut.
Pascal Quignard n'eut pas grand effort à faire, j'imagine, pour trouver où démarcher Philippe Djian... ils avaient le même âge et il savait le désir secret de Philippe Djian d'une respectabilité et/ou d'un contrat d'éditeur peut-être plus juteux… une lame de couteau portée au rouge effleurant une motte de beurre.
Et mon cœur saigna en 1992 en apprenant cette nouvelle qui ébranla le milieu de l'édition. Ce départ comme une trahison, fit prendre le bouillon à la maison d'édition de Bernard et Betty qui dût la vendre à leurs associés, les Éditions Flammarion… j'en ai encore des remords, des regrets, m'imaginant coupable de cette avanie.
Pascal Quignard sera puni de façon expiatoire par le destin, devenu chez Gallimard secrétaire général pour le développement éditorial cette même année 1989, il abandonne à 46 ans tout rôle éditorial après la publication de « Le sexe et l‘effroi » et sera victime d'une sérieuse attaque cardiaque à 49 ans, du moins c'est comme ça que je le vois.
Forcer le cours du destin n'est pas sans danger … Bizness isn't only bizness!

Donc l’œuvre de Djian est remarquable jusqu'en 1992... notamment " 50 contre 1 " (nouvelles), " 37,2 ° le matin " et " Maudit manège ".
Dès qu'il fut installé dans le confort de l'écrivain consacré, ayant troqué le tabouret pour un fauteuil lounge, je n'y ai plus trouvé mon compte. Son inventivité s'était émoussée, il se mit à ronronner au coin du feu...

Lien : https://dai.ly/xc8i3o
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Si l'on estime un livre à l'aune du plaisir qu'on a éprouvé à sa lecture et au souvenir impérissable qu'il nous laisse, voici un ouvrage que l'on qualifiera d'oeuvre de jeunesse pour user d'un euphémisme.
En réalité, de ces 11 nouvelles, je retiens un style décousu, souvent vulgaire, on suit le héros avec difficulté, parfois la chute est brutale ou incompréhensible...
À ce rythme là je suis conscient que je ne suis pas en train de vous donner envie de le lire!
Je vais donc être plus cash : il y a tellement de bouquins à notre portée dont certains sont bons voire très bons que vous pouvez sauter votre tour sur celui-là!
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
**** Il est chez lui , on sonne , il revêt en vitesse un peignoir et cache son érection avec un journal ****

-- Qu'est-ce que ru fabriques avec ce journal ?
-- Ben ...Rien .
-- Tu veux boire quelque chose?
Classique mais efficace , à toujours garder sous la main pour préparer le deuxième round .
-- Si tu veux , elle a répondu .
J'ai rempli deux verres .
-- C'est quoi? elle a dit .
-- Dans les verres ?
-- Bourbon-Cola .
-- Houlà ... Tu veux me faire perdre la tête ?
Elles sont marantes . C'était bien la dernière chose qu'elles risquaient de perdre , mais elles avaient trouvé ce truc pour nous faire rêver .J'ai souri .

Et c'était vrai qu'on pouvait pas faire grand chose avec ces tissus de conneries et de merde sinon se cacher le queue . Plus les mecs devenaient bons et sinistres à la télé , plus les grands quotidiens tendaient vers le zéro . J'ai laissé tomber le truc à mes pieds , ça a fait moins de bruit qu'un arbre . Elle a tout compris d'un seul coup
-- SSSsssiiioooouuuuuuu , elle a sifflé .
J'ai bondi sur elle .
Elle a sauté sur moi .
On plaisantait pas . J'ai tout de suite enfilé mon machin d'un mouvement plein de rage et d'amour et elle a grogné ........
Cette fureur ça nous rendait moitié fous .....ça y étais et elle a hurlé et j'ai hurlé avec elle , parce que la vraiment , c'était vraiment trop . Les montagnes russes restaient loin derrière .
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** Will , le ' héros ' de cette nouvelle a accepté de sa compagne ( Nelly ) une injection dans la verge qui rend sa bandaison ultra-performante , au point que Corinne , sa meilleure amie veuille aussi y goûter **

Pour moi , ça a été plutôt une bonne période . Corinne se débrouillait régulièrement pour nous ménager quelques heures par-ci , quelques heures par-là , Nelly était une sacrée bonne copine et elle s'est jamais doutée de rien . Je souffrais juste un peu du manque de conversation , mais je voyais bien que je comptais dans leurs vies et c'était réconfortant , j'étais un témoin privilégié et docile . Je connaissais les limites entre la vérité et le mensonge et je savais qu'on pouvait pas aller plus loin avec les gens , c'était déjà beau .

Avec les premiers jours du printemps , les ennuis ont commencé . Mon engin a fini par prendre une drôle de couleur , ça virait au vert jaunâtre et imperceptiblement , il ramollissait . Je devenais nerveux et il m'arrivait de bâcler les séances , je trouvais un prétexte , j'étais pas dans mon assiette ou ça me prenait de ne pas rentrer du tout , après le boulot , je me tirai n'importe où et le jour se levait plus tôt ....... Je sentais que j'allais devenir malade et j'avais des douleurs dans le ventre qui m'étourdissaient .

Corinne a laissé tomber . J'y arrivais plus ...... Avec Nelly , ça s'est passé un peu mieux . Nelly étais plus douce , plus sensible et je n'ai pas pu lui cacher bien longtemps dans quel état j'étais . Un soir avant de cavaler au boulot , je lui ai sorti mon truc en pleine lumière , les dents serrées . Elle est devenue toute blanche .
-- Oh Will , il faut voir un médecin .......
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Je retourne sur le divan. On passe son temps à se lever, se coucher, s'asseoir, ouais, et les arbres mettent des années à étendre une branche, les continents bougent tout dou-ce-ment et les animaux en font moins, ouais, mais sûrement qu'on est les plus malins, sûrement. Julie se met debout devant moi et me tourne le dos, elle commence à descendre son collant, le slip vient avec. Je suis qu'à moitié surpris. Un regard, plus haut, m'avait prévenu, je suis vraiment fortiche pour les regards, enfin, des fois, j'aurais mis ma main au feu.
Sur le moment, je suis un peu déçu, je sais pas trop ce que j'imaginais, puis je me dis non, c'est normal, c'est comme ça, c'est vraiment le truc inévitable, un peu comme en bout de ligne, vous voudriez bien aller plus loin encore, mais faut descendre, ça va pas plus loin, c'est fini et ça vous emmerde un peu, ça vous tue, mais vous descendez.
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Je voulais conduire raisonnablement. Je faisais semblant de pas m'occuper du petit voyant rouge de l'essence qui était comme un cri, le dernier cri de l'Occident, mais Bon Dieu, JE ME SUIS PANIQUÉ LÀ-DESSUS, je voyais pas autre chose, le moment où j'allais mourir contre un trottoir, vraiment lessivé, couvert d'injures et quand je suis arrivé, quand j'ai sorti mon cul paniqué de la bagnole, je me suis senti très très bien. La vie vous accorde parfois ce genre de petite consolation.
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A quoi ça rimait tous ces mecs qui voulaient être les premiers, premiers à baiser, premiers sur l'arrivée, premiers dans le trou du cul de la lune, est-ce que ça les bottait vraiment, est-ce que ça devenait tout bleu dans leurs grosses têtes de clowns ?
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Vidéo de Philippe Djian
Le romancier Philippe Djian, adapté de nombreuses fois au cinéma (notamment dans "37°2 le matin" de Jean-Jacques Beineix, "Impardonnables" d'André Téchiné, "Elle" de Paul Verhoeven), publie un nouveau roman, "Sans compter". Un polar qui ne dit pas son nom et s'approche par moment du fantastique. Il est l'invité d'Olivia Gesbert.
#litterature #polar #cinema _____ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Bienvenue au club https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqYh8kUxa2lt9m1vxzCac7X ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club
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