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EAN : 9782070767175
352 pages
Gallimard (24/02/2005)
3.34/5   179 notes
Résumé :
Une colline: superbe, couverte de maisons de luxe. Un drame: Lisa est retrouvée noyée dans le lac après une soirée pas très claire. Evy, son frère, quatorze ans, mutique et énigmatique, pourrait bien être responsable.
N'importe où ailleurs, les choses seraient vite réglées. Sur la colline, royaume de l'apparence, les façades cachent d'invraisemblables malentendus...
Après un détour par la forme brève qui avait abouti au superbe Frictions, Philippe Dji... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Pour être sincère je n'ai pas accroché du tout à ce roman moi qui avais pourtant adoré la lecture de "oh". J'ai mis un temps fou à le lire et j'ai failli abandonner au 3/4 de ma lecture. J'ai trouvé ce roman ennuyeux et bourré de clichés (alcool, fumette et médocs à chaque page ça en devient lassant). Un couple à la dérive après le décès mystérieux de leur fille aînée par noyade, un peu trop à mon sens, elle est actrice, lui est un écrivain sur le déclin. Le récit tourne autour de leur fils Evy adolescent "perturbé"... Drogue, sexe, dépravation, on sombre dans le pathos au grand détriment de l'histoire qui elle n'avance jamais. le style se veut percutant mais on tombe dans le vulgaire. Déçue...
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L'univers de Djian est toujours sombre et cruel, avec des personnages désabusés et abîmés, voire détruits par la vie. Son écriture ne fait pas dans la dentelle, mais elle n'est pas dénuée d'humour. Ici, c'est autour d'un drame familial que l'intrigue s'organise. Celui des Trendel dont la fille, Lisa, est morte noyée dans un lac à deux pas de la maison. le récit s'intéresse plus particulièrement au jeune frère de 14 ans, Evy, adolescent mutique, étrangement soupçonné d'en être responsable. le père, Richard, quant à lui, typique personnage masculin de Djian, écrivain has been, ex-junkie, est en pleine déchéance avant même le terrible accident. Il pourrait bien faire son hymne du morceau des Smiths, This charming man, à moins que ce ne soit plutôt Evy, son fils. Laure, la mère, sorte de Mrs Robinson qui se morfond en province, a amorcé une carrière de vedette fulgurante mais de courte durée. Les rapports des parents sont de nature violente et les enfants s'en accommodent comme ils peuvent. Comme si le tableau n'était pas complet, il faut ajouter les grand-parents, avec principalement, André, le père de Richard, psychanalyste retraité qui s'efforce de recoller les morceaux, à sa façon.

On ne nage pas dans le bonheur ; rien d'étonnant chez Djian. Aux éditions Gallimard, le volume arbore une superbe jaquette, pourtant, d'un bleu profond, qui reflète bien le contraste dans l'oeuvre de Djian entre ses personnages déchirés et leur environnement souvent d'une beauté renversante. Comme s'ils s'efforçaient de gâcher les conditions paradisiaques originelles. On est dans le registre de la tragédie. On ne sait pas où se situe exactement le quartier résidentiel huppé que décrit Djian. Los Angeles ? L'élément central du récit est un lac maléfique. du jardin d'Eden subsiste une plate-forme en bois aménagée tout en haut d'un grand chêne. C'est une sorte de vestige des jours heureux où Evy se réfugie encore, qui lui permet de s'extraire de la réalité morose, et de prendre de la distance. Mais les ados s'échappent aussi du monde par d'autres moyens.

Djian s'est-il inspiré de sa propre expérience? le monde adolescent de son roman semble cohabiter tant bien que mal avec celui des adultes. En fait, il décrit deux univers parallèles qui se jaugent, parfois se croisent mais ne se rencontrent jamais vraiment. Et l'effet qui en ressort est très réaliste. Chez les ado, contrairement aux adultes, aucun souci de la bienséance, le sordide l'est sans masque, dans toute sa brutalité. La dépravation est totale du côté des adultes, et la relève s'annonce bien pire encore.
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Un monde déjanté, une société à la dérive, des ados paumés et sans repères dans un milieu hyper friqué de starlettes "has been", de producteurs sur le retour d'âge et d'écrivains sur le déclin. Et toujours ces mots crus qui frappent dur, nous remuent et nous interpellent. Impuretés: du pur Djian!
Philippe Djian, romancier de talent, dont Bleu comme l'enfer a été adapté au cinéma par Yves Boisset et 37°2 le matin par Yves Beinex, s'est essayé également à la nouvelle, nous propose ici un roman policier contemporain.
Evy Trendel,14 ans, au visage angélique, a t il tué sa soeur Lisa retrouvée noyée? Il se tait. C'est un accident.
Sa mère,Laure, actrice à succés sur le déclin, noie son chagrin dans l'alcool et son père Richard écrivain sur le déclin aussi, ancien drogué, se balade en porsche complètement dépassé par les évènements.Tous les parents de tous les ados de toute façon sont dépassés, étant eux mêmes pourris jusqu'à l'os. Quels exemples!
Un groupe d'amis , jeunes désoeuvrés et sans morale, gravite autour d'Evy.Son copain Andréas flirte sans vergogne avec la petite Michèle.
Anaïs, jeune obèse de 100 kilos refile de l'herbe à ces "petits merdeux".
Patrick, qui couchait à la fois avec Gaby séropo et Lisa, après avoir mis le feu au lycée, se suicide.
Sur la plateforme d'un arbre, où ils allaient fumaient, se trouve une malle pleine de souvenirs et de photos de Lisa. Contient elle des éléments qui expliqueraient les faits? Quels étaient les rapports entre le frère et la soeur? Pourquoi Evy scie t il une marche en bois quitte à provoquer un accident? Pourquoi se mutile t il? Et quelle est cette étrange pillule bleue qui fait perdre les pédales?
Avec son brio habituel, Philippe Djian capte l'ambiance "destroy" et nous ouvre grand les portes d'un monde inconnu à la Béverly Hills qui doit bien exister quelque part dans des beaux quartiers résidentiels de Los Angeles ou d'ailleurs!
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Un jeune adolescent Evy doit se remettre de la mort de sa soeur Lisa. de nature taciturne sa famille n'apprécie pas son silence et son mutisme quand on lui demande ce qui s'est passé. Cette introspection lui porte préjudice, et les amies de sa soeur le soupçonne d'en savoir plus qu'il ne le dit. Son entourage est singulier et perturbant pour ce jeune adolescent. Sa mère une actrice sur le retour, est provocatrice et aurait tendance à confondre son fils avec un jeune premier. Son père ancien junky et défaitiste accepte comme un purgatoire l'attitude cinglante de sa femme. Ses amis (es) le testent et ne peuvent pas vraiment le soutenir. Les amies de sa soeur le testent tout le temps voire lui porte préjudice. Un entourage où il est difficile de ne pas perdre pied. Mais il y arrivera, pus mûr que certains adultes.
Je n'ai pas aimé ce monde de provocation entre les adultes et les jeunes. Les rapports mère-enfant m'ont en particulier perturbée.
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Evy est un ado, avec ses corollaires : un peu largué, pas mal désoeuvré, bien mal dans sa peau, totalement obsédé et entièrement désabusé. Et mutique. Surtout mutique. Alors que tout le monde autour de lui, son père ex-écrivain et ex-drogué, sa mère ex-star de cinéma prête à tout pour un come-back, son grand-père psychanalyste retraité, ses amis, ses camarades, ses professeurs, ses voisins, même ses plus vagues connaissances, tout le monde attend de lui qu'il parle. Qu'il raconte ce qui c'est passé. Comment sa soeur, Lisa, s'est-elle noyée. Mais Evy se tait. « C'était un accident. »

« C'était un accident. Une chute accidentelle dans les eaux glacées. Il n'en avait jamais dit davantage et n'en avait jamais démordu. Il demandait quel genre de détails on voulait, il évoquait un faux mouvement, un déséquilibre, un fichu plongeon par-dessus bord, et c'était là tout ce qu'il racontait, il ne voyait pas ce qu'il aurait pu ajouter. Au risque de passer pour un attardé mental.
Un soir, sa mère s'était enflammée comme un tonneau de poudre noire, arrosé de whisky pur, à cause de son mutisme. Elle l'avait empoigné, elle l'avait secoué, elle lui avait férocement postillonné au visage, elle l'avait assourdi de ses cris, trempé de ses larmes dans l'espoir de lui arraché trois mots de plus, mais elle n'avait obtenu aucune information supplémentaire, Evy n'avait pas tenté d'esquiver les coups qu'elle faisait pleuvoir sur lui mais elle n'en avait rien tiré. »

C'est donc une histoire de conflits de générations qui tourne autour d'Evy, adolescent accablé par ce deuil et par les insuffisances des adultes (des parents plutôt paumés et un entourage assez déjanté). Djian, incontestablement, a choisit le parti d'Evy, ce gosse qui prend la vie de plein fouet et ne supporte plus son univers cloaqueux. Cet ado tourmenté qui va être saisi d'une soudaine envie de pureté. Cet enfant que les adultes, impuissants et désemparés, ont "lâché". Ce gamin qui va se fracasser contre ses rêves.

Ainsi, sous le regard d'un énigmatique narrateur, qui semble toujours en savoir plus qu'il n'en révèle, Djian dissèque les échecs d'une microsociété friquée et repue qui ne semble avoir d'autre souci que de tromper l'ennui, d'autre finalité que jouir. Mais plus elle s'attache à ce but et moins elle est capable de l'atteindre. Elle se délite alors dans l'alcool, la drogue, le sexe triste et les désillusions et s'achemine ainsi inexorablement vers le drame.

J'ai aimé l'écriture de Djian, au cynisme réjouissant, qui use toujours du mot juste pour nous rappeler à l'ordre au moment où on allait presque compatir. J'ai aimé son érotisme brut et sa chair triste. J'ai aimé ses personnages à la dérive et le ton désenchanté de son roman. Certes, j'ai eu du mal à y entrer. J'ai aussi parfois eu du mal à y rester. Et puis, surtout, j'ai eu du mal à en sortir... Car on suit non sans fascination cette plongée aux abysses du désespoir existentiel dont on ressort troublé et inquiet, avec un sentiment de malaise qui persiste une fois le roman refermé. D'autant que l'émotion, qui va crescendo, n'empêche pas l'essentiel : la réflexion. Car Djian dit le monde tel qu'il est aujourd'hui : ordinaire, complexe et souvent confus.
Lien : http://descaillouxpleinleven..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Tu dois savoir que tu vis dans un tel monde,reprit Laure en hochant la tête.Un monde où une actrice peut coucher,quel que soit son talent.Où une femme doit coucher.Mince,mais qu'est ce que tu croyais?Tu crois qu'ils m'attendaient?Tu crois qu'ils avaient encore mon numéro de téléphone?Tu dois savoir que tu vis dans ce monde là et pas dans un autre. Je sais que ça ne parait pas abominable, mais ça l'est je te le garantis.
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Connaissait- on un gachis semblable à celui qu'il avait fait de sa vie? Ca semblait difficile d'atteindre un tel degré d'erreur en tout genre, d'avoir été un mauvais père,un mauvais mari,un mauvais écrivain,c'était beaucoup pour un seul homme.
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Les femmes étaient ainsi:autant elles couchaient facilement pour rien, autant elles rechignaient à coucher pour quelque chose.
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Sinon, l'alcool à lui seul pouvait être également à l'origine de cet énorme chagrin qui le transformait en éponge lamentable. Peut-être en vieillissant ne pissait-on pas uniquement dans son pantalon, peut-être se mettait-on aussi à pleurer sans raison, sous prétexte que cette existence était absurde.
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Il lui dit non, qu'elle se gourait. En même temps qu'il rentrait la tête dans les épaules et chassait l'air de ses poumons le plus discrètement possible - il était le fils d'une actrice et d'un écrivain, autant dire qu'il était à bonne école pour jouer ou pour feindre, il leur devait au moins ça.
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Videos de Philippe Djian (57) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Djian
Le romancier Philippe Djian, adapté de nombreuses fois au cinéma (notamment dans "37°2 le matin" de Jean-Jacques Beineix, "Impardonnables" d'André Téchiné, "Elle" de Paul Verhoeven), publie un nouveau roman, "Sans compter". Un polar qui ne dit pas son nom et s'approche par moment du fantastique. Il est l'invité d'Olivia Gesbert.
#litterature #polar #cinema _____ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Bienvenue au club https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqYh8kUxa2lt9m1vxzCac7X ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club
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