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Critique de magalibertrand


Les chemins de la haine qu'Eva Dolan nous propose de suivre entre ses lignes viennent de loin.
Ils ont parcouru le monde et les siècles, se sont faufilés entre les hommes et les générations, ils ont sauté les frontières, sillonné l'Histoire et creusé leurs ornières dans les peurs viscérales qui dressent depuis toujours les peuples les uns contre les autres : peur de manquer de vivres, peur de manquer d'espace, peur de manquer de travail, peur de se mélanger au risque de disparaître, de perdre le pouvoir.
C'est dans un contexte socio-économique chauffé à blanc par toutes ces peurs et ces haines recuites qu'Eva Dolan enracine avec force et précision son roman sombre et réaliste.
Quand dans le commissariat d'une petite ville on en vient à créer une section dédiée aux crimes de haine, c'est que tout peut arriver, surtout le pire.
Dans un style dénué d'artifice mais rigoureux et percutant, Eva Dolan met en scène une tragédie moderne dont on reconnait les codes, les personnages, les implacables rouages.
Elle se fixe une unité de temps, une semaine où tout se joue, où des lignes de vie se nouent, se dénouent ou se rompent ; une unité de lieu autour de la petite ville de Peterborough ; une unité d'action dans l'enquête provoquée par un crime abominable. Meurtres, mensonges, trahisons, bassesses ou vengeance mais aussi cruels dilemmes, sursauts d'honneur et quêtes désespérées d'amour (filial, paternel ou autre…) traversent le roman où justiciers, félons, petites frappes, tyrans, jeune fille perdue, coeurs purs et pères pathétiques tiennent leur rôle avec justesse. Sans oublier la terrible et cruelle fatalité qui vient sonner le glas final d'une enquête qui aura mis à jour la trame sordide d'un tissu social en lambeaux…

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