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EAN : 9782817702001
464 pages
Sud Ouest (02/05/2012)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Le canal des Deux-Mers, devenu canal du Midi sous la Révolution, est l’oeuvre d’un homme de génie : Pierre-Paul Riquet. C’est pourtant durant les dernières années de sa vie qu’il s’attela à cet incroyable chantier.

Né à Béziers en 1609, il entra dans l’administration de la gabelle royale jusqu’à devenir fermier général pour le Languedoc et le Roussillon. À 49 ans, il avait acquis une immense fortune. Après avoir habité Castres, Mirepoix, Revel et Toul... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'avais, du Canal du Midi, le souvenir d'un documentaire de télévision, dont il me restait de magnifiques images, un nom : Riquet - sans même le prénom - et, une grande curiosité sur cette entreprise gigantesque.

Lorsque je vis, dans la liste de Masse-critique, l'essai de Monique Dollin du Fresnel, je le cochai immédiatement. J'eu l'heureuse surprise de le voir arriver. Il allait me dire, qui était cet homme et comment avait été réalisé un tel travail !

Or, comme c'est souvent le cas, la lecture a répondu en partie à mes questions mais elle en a généré une telle quantité, qu'il est impossible de toutes les noter ici. Ce qui est le rôle d'un bon livre : vous amener à en ouvrir d'autres.

Il est attrayant, agréable à lire, remplis d'illustrations et agrémenté de petites anecdotes ayant un rapport lointain avec Riquet - (Corneille plagiant Marie de Calages p. 50 ; L'Affaire Calas p. 355 ; la Brinvilliers p. 291.) – mais, replaçant le sujet dans son siècle.

La quatrième de couverture parle d'une biographie, mais pour moi c'est une monographie familiale allant de la Toscane du XIIIe siècle, à la France du XXe , avec comme héros Pierre Pol Riquet et son canal. On a ainsi l'histoire de cette famille et même des Mirabeau, lointains cousins (p. 19-20).

Pierre-Pol s'enrichit grâce à la gabelle et ses descendants grâce au canal. Il fait partie de cette bourgeoisie qui accède à la noblesse et dont la postérité s'alliera à tout ce qui compte en Languedoc, en France et même en Belgique.

Riquet figure parmi les aïeux de l'auteure (cf. citation p. 8). Elle donne, avec des tableaux, l'ascendance et la descendance de son héros (Caraman-Chimay, Mac-Mahon..) et même comme pour Henry Russell-Killough (1839-1909), une courte biographie. Pour un amateur de généalogie, comme moi, c'est un plus.

Elle suit Pierre Pol dans ses déménagements, dans son travail de fermier général de la gabelle, dans ses voyages, dans ses châteaux, dans ses aventures (la dispute avec deux moines p. 11)

Bien sûr, le plus gros de l'ouvrage est consacré au Canal. Monique Dollin du Fresnel fait bien allusion aux autres projets de canaux (Arribat cf. citation p. 27-28, Charlemagne, François Ier, Henri IV, p. 89-90), mais il faut aller à la page 418 de la chronologie sélective pour voir cité Etienne Richot.

Et pourtant : « de l'aveu même de Riquet, écrit Gérard Crevon, c'est en 1650, 12 ans avant qu'il ne propose son projet à Colbert, qu'il commence à se préoccuper sérieusement de la construction d'un canal de navigation entre la Garonne et l'Aude. A cette date-là Riquet a 41 ans, il habite Revel depuis 2 ans, il est sous-fermier des gabelles pour Mirepoix et Castres, et il est riche. En homme curieux des travaux publics, il s'est rapidement avisé que sa ville est alimentée, depuis sa création au 14° siècle, par un canal de dérivation qui prend son eau dans le Sor près de Sorèze. Et que cette rivière a un débit important, qui même au plus fort de l'été reste honorable.C'est certainement à ce moment-là que Riquet a sa première intuition géniale. Périodiquement, l'opinion languedocienne est agitée par le projet d'un canal qui relierait l'Aude à la Garonne, et notre homme de gabelle y accorde un peu plus d'intérêt que tout le monde.

Déterminer le point de partage des eaux : Sur ce plan, Riquet ne part pas de rien. Il y a dans les archives du canal du Midi (V.N.F.) à Toulouse deux opuscules qui prouvent qu'il s'intéresse de près à cette question.
Tout d'abord un « Avis » présenté en 1633 à Richelieu par Messieurs Richot et Baudan "Pour la conjonction de la Mer Océane avec la Méditerranée".
On est certain que Riquet a eu ce document entre les mains car dans sa lettre de 1662 à Colbert il en reprendra presque mot pour mot tous les principaux arguments. Dans cette brochure, les auteurs signalent l'existence du seuil de Graissens, au pied de St-Félix-de-Lauragais, qui met en communication le bassin du Fresquel avec celui de l'Agout et qui permet par là de relier l'Aude à la Garonne via le Tarn. Par ailleurs Richot et Baudan mettent fortement l'accent sur la nécessité de disposer d'eau en quantité suffisante pour alimenter le canal en toute saison. Enfin parmi tous les arguments qu'ils énumèrent en faveur de cette voie de navigation, il en est un qui a forcément dû frapper Riquet : ils citent les économies que l'on pourrait faire grâce à elle sur le transport du sel.»

1) article paru sur L'AUTA n°33 – 5ème série - mars 2012 – pp.85 – 90 ; mis à jour par l'auteur en mai 2012. Gérard Crevon

Je suppose que le livre était déjà écrit lorsque cet article a paru.

Nous suivons la progression du travail, les déboires financiers de Riquet, sa correspondance avec Colbert, ses autres projets, l'établissement de ses enfants, jusqu'à sa mort, à 71 ans, ce qui est un âge avancé pour l'époque et même le devenir du Canal juqu'à aujourd'hui.

Tout au long des chapitres la personnalité de Riquet se dessine. Il est ambitieux, âpre au gain, travailleur, minutieux, tacticien… Paradoxalement, Monique Dollin du Fresnel, ne nous rend pas son ancêtre sympathique, de même pour Colbert et surtout Perrault (qui caricature Riquet dans Riquet à la Houppe). A aucun moment, même s'il s'en réclame, il ne travaille pour le Languedoc ou le roi, mais uniquement pour lui-même. A sa mort ses fils, qu'il a émancipés au début de l'aventure, héritent du fief du canal. Nous avons ici la parfaite démonstration de fonds publics utilisés pour une entreprise privée.

Page 374, (cf. citation) la réaction Thermidorienne entrainant la chute de Robespierre, nous est expliquée, par le fait que Tallien était amoureux de la future princesse de Caraman-Chimay, Thérèse Cabarrus. L'histoire est quand même un peu plus complexe que ça. Je veux bien qu'elle soit entrée dans la famille Riquet mais de là à ce qu'elle ait stoppé la Terreur c'est un peu exagéré. Je reproche à l'auteure, comme elle parle de sa famille, d'un peu forcer le trait.

A la fin du livre on reste avec de nombreux «blancs» : pourquoi avoir fait l'impasse sur Richot (page 89 par exemple) ? Quelles autres informations de ce genre ne figurent pas dans ce livre ? le rôle exacte d'Andreossy ? Quelles ont été les vraies retombées économiques pour le Languedoc ? Que représentait Riquet pour Lesseps par exemple ?

Ce livre est une contribution à l'histoire du Languedoc, à l'histoire des voies de communications et des échanges commerciaux, et à l'histoire du XVIIe siècle.
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Je viens de finir ce livre en me posant une question fondamentale : est-ce une biographie ? Une monographie de la famille Riquet ? Un essai sur le Canal des Deux-Mers ou bien un manuel sur le règne de Louis XIV en insistant sur l'aménagement des voies de communication. Je pense qu'il s'agit d'un peu de tous ces genres. Cette Ambiguïté de classement dans un genre littéraire bien précis en fait son principal atout.

du Fresnel n'est pas avare en détails, en précisions. A l'aide d'une multitude de documents, pour certains inédits et recueillis après un véritable travail de fourmis, elle a ainsi pu dresser l'histoire de la construction de ce qui était à l'époque un pari fou, une réelle innovation. La France de Louis XIV, ce n'est pas seulement le luxe de Versailles, les fêtes fastueuses de la noblesse mais aussi des voyageurs les pieds dans la boue des chemins en manque d'entretien où la circulation devient impossible certains mois.

Au-delà de cette prouesse moderne, le Canal des Deux-Mers (rien que le nom fait rêver), c'est le rêve d'un homme, d'un languedocien dont il dira que c'est « le plus cher de ses enfants » : il s'agit de Pierre-Paul Riquet. Rien ne prédestinait ce fils de noble déchu de ses privilèges à mener un tel chantier. Et pourtant, persévérant, il arrivera à déposer son projet sur le bureau du bon homme : Colbert, l'homme aux multiples porte-feuilles ministériels. L'intérêt d'un tel travail que je qualifierai de « global », c'est de présenter également l'homme pour lui-même. L'auteure, une descendante du célèbre ingénieur et fermier des gabelles du Haut-Languedoc, a la plume facile et n'hésite pas à narrer la vie de l'homme rendant la lecture plaisante.

Il est vrai que parfois elle rentre dans les détails poussant plus loin certains points comme présentant une personne ou bien faisant un point sur la situation du royaume de France. Ces « paragraphes annexes » sont à double tranchant. Pour un lecteur qui n'est pas un féru d'Histoire, ils sont une vraie mine d'informations, évitant d'incessantes recherches extérieures. Pourtant, ces encarts, trop insérés dans le texte (ils ne sont pas signalés) font perdre le fil de l'aventure du Canal. On pourrait même rapprocher à du Fresnel de trop rentrer dans des détails dont on peut remettre en doute la présence comme un (trop ?) long développement sur le sol et les gabelles. Il aurait peut-être mieux valu signaler ces précisions.

Pourtant la lecture du livre n'était pas fastidieuse, loin de là, elle était agrémentée de diverses images que ce soit des photos du Canal ou de portraits de la famille Riquet ainsi que d'extraits de correspondance. On ne peut que féliciter l'auteure d'avoir pris l'initiative d'avoir joint à la fin une chronologie permettant de lier la construction du canal au contexte national et international ainsi que d'ajouter une table de correspondance monétaire et des unités de mesure qui permet plus ou moins au lecteur d'avoir une idée aussi bien des sommes engagées dans ce colossal projet que des dimensions de celui-ci.

Un reproche que l'ont peut peut-être faire à l'auteure, c'est d'adopter un point de vue parfois subjectif n'hésitant pas à valoriser Riquet, « l'homme du sud » par rapport à Colbert, « l'homme du nord ». Il faut toutefois avouer que l'auteure, la plupart du temps, adopte une vision objective. Encore une fois, il me faut souligner le travail accomplis par Monique Dollin du Fresnel pour écrire cet ouvrage qui ne peut que devenir un ouvrage de référence sur le Canal du Midi.

le fait d'avoir adopté un plan chronologie permet au lecteur de suivre progressivement le projet et de faire surtout ressortir l'avant-projet : le combat de Riquet pour faire entendre sa voix malgré les nombreuses critiques venant même pour l'essentiel de son pays natal, le Languedoc. On l'appelle d'ailleurs en se moquant de lui « le Moyse du Languedoc ». Pourtant, au prix de s'endetter lourdement et d'y prendre la vie, il réussira à accomplir cette prouesse même si son canal ne sera relier à l'Océan Atlantique véritablement qu'au XIXème siècle.

La fin de l'ouvrage consacré avec force de détails, aux descendants Riquet (parmi lesquels on trouve l'illustre Maréchal Patrice de Mac-Mahon) m'a amené à me demander si ce livre n'est pas finalement une monographie de la famille Riquet, famille noble puis déchue et finalement retrouvant sa noblesse grâce à Pierre-Paul. Au fond, le Canal des Deux-Mers devient une affaire de famille. Cette dernière partie, accumulant les noms et les personnes, est plus fastidieuse même si le travail de généalogie est intéressant.

Enfin, je voudrais remercier Mme du Fresnel pour cet ouvrage qui m'a fait découvrir le contexte de construction du Canal des Deux-Mers, canal que je connaissais de nom pour l'avoir aborder lors d'un cours mais dont, au final, je savais bien peu de choses. Grâce à son livre, nous avons également un aperçu de ce qu'était le Languedoc du XVIIème siècle : la vie quotidienne, l'organisation politique... Je voudrais la féliciter pour cette longue labeur de recherches qui je suis sûr a été bien riche pour elle puis d'avoir ainsi contribuer à dresser une synthèse sur la vie de Pierre-Paul Riquet, sur sa famille et sur « le plus cher de ses enfants ».
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Un incroyable livre pour décrire l'incroyable histoire de Pierre-Paul Riquet, génialissime créateur du Canal des Deux-Mers, le canal reliant l'Atlantique à la Méditerranée, le Canal du Midi.
Ouvrage d'art datant du 17 ème siècle, inauguré en 1681, peu de temps après la mort de Riquet.
Le pavé est conséquent : 463 pages. 463 pages limpides, claires, éclairées par de nombreuses photographies, archives et autres documents historiques permettant de replacer l'histoire dans l'Histoire.
Est-ce véritablement une biographie de l'homme ? Est-ce l'histoire d'une aventure formidablement technique mais aussi humaine ? 15 ans de travaux, 12 000 ouvriers pour un coin de paradis auprès duquel il fait bon flâner à bicyclette. Un coin de paradis protégé par l'Unesco depuis 1996.
Les recherches historiques, le recueil de toute la documentation technique en font un travail de longue haleine menée par une collègue bibliothécaire, descendante directe de Pierre-Paul Riquet. L'écriture simple et agréable, les détails illustrant judicieusement l'entreprise en font un moment excellent de lecture .
Bravo pour les recherches, bravo pour la construction du récit, bravo pour cet éclairage historiques. Bravo !
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Le temps pressait et Riquet voulait aller vite. Il avait fixé la rémunération de la journée de travail à 20 sols, c'est-à-dire une livre, ce que Tallon, le contrôleur du canal nommé par les intendants, jugeait trop élevé. Devant les critiques, en particulier celles de l'évêque de Castres, il dut baisser à 12 puis à 10 sols. On l'accusa de concussion et de "casser le marcher" de la main-d'oeuvre au détriment des propriétaires terriens qui avaient besoin d'ouvriers saisonniers et de brassiers pour les récoltes et les vendanges. Il n'en avait cure. Dans sa clairvoyance, Riquet voulait fidéliser une main-d'oeuvre fluctuante mais indispensable à la bonne marche du chantier à venir en proposant de bons salaires.

430 - [p. 143-144]
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... le suicide état considéré comme un acte épouvantable qui entraînait honte et déshonneur pour la famille. Le corps devait être traîné dans les rues puis pendu par les pieds avant d'être jeté à la voirie et enterré en dehors du cimetière. Très vite, on s'aperçut de nombreuses incohérences dans les diverses dépositions, et Jean Calas fut considéré comme suspect. On enterra Marc Antoine avec toutes les pompes de l'église catholique, dans l'église Saint-Jacques. Jean Calas fut déclaré coupable du meurtre de son fils par les capitouls qui avaient mené l'enquête...

452 - [p. 355]
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Lorsque ses activités de magistrat le lui permettaient (Thomas de Scorbiac) avait repris un vieux projet de son grand père Guichard de Scorbiac relayé par son père Samuel, consistant à ouvrir une liaison navigable entre les deux mers. En 1662, il avait envoyé au chevalier de Clerville ainsi qu'à Balthazar de La Vrillière, secrétaire d'Etat en charge des affaires de la R.P.R. (Religion Prétendument Réformée), un mémoire intitulé "La jonction des deux mers Océane et Méditerranée par les rivières d'Aude et Garonne et autres plusieurs fois proposées. Son idée était de relier le Sor et le Fresquel par un canal et de l'appuyer sur la ligne de partage des eaux qu'il situait à Graissens, à côté de Saint-Félix. En somme cette proposition avait beaucoup de similitudes avec le premier projet que Riquet avait envoyé à Colbert en novembre 1662.

439 - [p. 199]
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L'affaire de la Brinvilliers eut un retentissement gigantesque dans le royaume. Comme elle avait été soumise à la question, elle révéla sa liaison avec le trésorier des Etats du Languedoc en précisant même : " S'il dégoutte sur moi, il pleuvra sur Pennautier." Elle fut décapitée puis brûlée en place de Grève, le 17 juillet 1676... (...)
Le trésorier des Etats du Languedoc était emprisonné à la Conciergerie depuis le 15 juin et se démenait comme un beau diable pour éviter les mêmes désagréments. (...) ...la veuve de son prédécesseur, Madame Hanivel de Saint -Laurens, l'accusait d'avoir empoisonné son mari en 1669, afin de pouvoir le remplacer comme receveur général du clergé de France. Pendant les mois qui suivirent, et parce qu'il avait constitué un réseau d'hommes d'Eglise influents, il réussit à démontrer son innocence grâce à leur intervention, et il fut libéré le 27 juillet 1677, retournant bien vite à son château de Pennautier, près de Carcassonne, en attendant des jours meilleurs.

445 - [p. 292-293]
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En effet, Pierre-Paul Riquet est mon aïeul, et, il y a neuf générations, il vivait dans son cher Languedoc, entre Béziers, Castres, Mirepoix, Revel, Toulouse, et Bonrepos. Pour avoir habité la ville rose plusieurs années et m'être souvent laissée aller à me promener le long du canal, j'ai eu envie de remonter le temps, à la rencontre de ce plus que grand-père à la personnalité fascinante et singulière.

423 - [p. 8] Avertissement au lecteur
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