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Histoire Couleur Terre tome 3 sur 3

Kette Amoruso (Traducteur)
EAN : 9782203396401
312 pages
Casterman (07/03/2007)
4.22/5   74 notes
Résumé :
Après le départ forcé de son amoureux, Ihwa découvre la solitude et le manque. La vie au village suit son cour, mais pour la jeune fille le cœur n'y est plus. Heureusement, Deok-sam finira par revenir, bien décidé à épouser notre belle héroïne. Double hommage aux femmes et à un monde campagnard traditionnel qui a cessé d'exister, Histoire couleur terre dégage une grande impression de sérénité. En refermant ce troisième et dernier volume, un véritable apaisement env... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Dans ce manwha, manga coréen, nous assistons en trois tomes au passage à l'âge adulte d'une jeune fille, Ihwa, de ses 12 ans à ses 17 ans. Ihwa vit avec sa mère, la "veuve Namwon", dans un village coréen; celle-ci tient une taverne et élève seule sa fille, sans trop de sévérité mais avec une affectueuse attention, tout en menant sa vie de femme, lorsque l'écrivain public qu'elle aime passe par son village, dans ses déplacements de vagabond. de son côté, Ihwa découvre, au fil des saisons, sa nature féminine et les affres de l'amour.

J'ai aimé avant tout le dessin incroyablement esthétique de cette bande dessinée, qui nous fait vivre au plus près les détails de la vie à la campagne, les décors, les tissus des vêtements et objets du quotidien. Nous apprenons quelle était la vie traditionnelle des femmes coréennes (histoire inspirée de la grand-mère et la mère de l'auteur, semble-t-il), nous sommes au plus près de leurs interrogations, de leurs sentiments, présentés dans une certaine harmonie avec la nature qui les entoure, et les inspire, leur soufflant tantôt l'espoir de revoir l'être aimé, tantôt leur communiquant la fièvre du vent fou.

Le trait est précis et net, en noir et blanc, et le dessin raffiné des personnages surprend au premier abord, dans sa ressemblance avec les visages des estampes anciennes, mais on s'y fait vite. Les planches se divisent en vignettes d'une manière classique, suivant l'action, mais il arrive régulièrement qu'une vignette fasse la part belle au paysage : une vignette entière de la taille d'une planche est alors consacrée à un paysage de champs, à des vergers, un pont de bois sur une rivière, un train à vapeur, une maison sous la pluie...

Je mettrai toutefois un bémol à mon appréciation élevée de cette bande dessinée : certes, l'auteur présente la vie de ces femmes comme une attente sans fin, parfois comme de véritables drames (mariages arrangés), il ne manque pas de leur faire dire que leur vie manque d'autonomie - malgré tout, il se complaît dans une certaine symbolique fleurie (la femme = la fleur, on le saura à mesure des innombrables répétitions tout au long de ces trois tomes), mettant en scène la femme comme indissociable de l'homme (le papillon, nécessaire à sa "révélation"). On l'aura compris, le bonheur de la femme passe par celui de son époux : rien n'est plus important pour elle que de guetter les humeurs de son époux, de lui faciliter la vie, et d'être heureuse par ses attentions. Je n'ai décelé aucune distance dans l'énonciation de cette grande vérité humaine.

Le second bémol tient dans les relations des femmes entre elles : Ihwa a des amies, et malgré les défauts de celles-ci, de petites paysannes, je la trouve singulièrement peste et prétentieuse avec elles. J'ai toujours eu du mal à comprendre ces rapports teintés de jalousie et de comparaisons.

Cette lecture reste un réel plaisir, une promenade dans la Corée d'autrefois, qui fait rêver et réfléchir - tout en étant un festin pour les yeux, tant le dessin est délicat et poétique, tout en restant très réaliste.
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Dernier tome de cette trilogie qui rend hommage autant aux femmes qu'à un monde traditionnel campagnard en Corée.
Pour mon grand bonheur, cette histoire qui m'a tellement plût, a une fin à la hauteur de mes espérances.
Ces volumes remplis de sagesse et de délicatesse qui utilisent la nature avec tous ses symboles pour faire comprendre le sentiment amoureux - autant celui entre deux adultes que celui entre un parent et son enfant - abordent des thèmes universels avec grande fraîcheur.

Avec la jeune Ihwa et sa mère dame Namwon, l'auteur nous propose une leçon sur l'espoir et l'espérance.
« La vie de femme est une longue succession d'attentes. Enfant, nous guettons le moment où notre mère nous prendra dans ses bras. Devenues adultes, nous attendons le retour de notre époux et parvenues à la vieillesse, nous espérons la visite de nos enfants… »

Et sur l'urgence dans cette vie campagnarde de trouver son âme soeur!
« Le soja se bonifie avec le temps mais les vieilles filles ne font que s'aigrir. »

Dix années se sont écoulées depuis le premier tome et Ihwa a bien trouver son amoureux en la personne de Deok-Sam mais celui-ci doit fuir le village quelques temps, question de se faire oublier. Chacun se morfond de son côté et rêve à leur retrouvailles. La maman d'Ihwa s'ennuie également de son amoureux qui doit voyager pour gagner sa vie comme écrivain itinérant.
Les deux voient des signes dans les saisons qui passent et dans l'observation de l'horizon, en guettant l'amour qui se laisse attendre…

Le prénom Ihwa évoque des fleurs de printemps particulièrement précoce, elle s'initie donc jeune au sentiment provoqué par le manque de l'autre, la sensation de souffrance reliée à l'expectative de ne plus revoir son amour. « Ne dit-on pas que l'attachement chez la femme est une maladie dont on ne guérit qu'après la mort? »

Heureusement, Deok-sam finit par revenir, décidé à épouser la belle Ihwa.
Et l'écrivain cesse de voyager, décidé à combler le coeur de la mère Namwon.
Voilà, ça arrive des histoires qui finissent bien…
L'important de ce livre n'est pas la fin mais plutôt la sérénité de ces personnages face aux aléas de la vie et les pointes d'humour cocasses qui parsèment les jours… et les nuits.
Les dessins sont toujours aussi jolis et inspirants, d'une grande richesse graphique. Un grand Bravo à l'auteur pour ce coup de coeur!
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Vent du sud, coucou, oies sauvages
Ihwa a 17 ans. Deok Sam, son bien aimé, est obligé de partir pêcher pour un temps. Elle guette alors le vent du sud au fil des saisons et découvre la maladie d'amour que connaît si bien sa mère. Celle-ci attend toujours les trop rares passages de l'écrivain public itinérant. Ihwa comprend alors combien il est difficile de se comporter en femme libre dans cette Corée rurale et patriarcale. Mais en plein hiver, retentit le cri du coucou...
Les dessins noir et blanc sont toujours magnifiques évoquant des estampes ou des peintures chinoises. Beaucoup de délicatesse et de poésie pour un bel hommage aux femmes coréennes.
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Histoire couleur terre est vraiment un manhwa qui me change de ce que je lis d'ordinaire, qui m'a quelque peu fait sortir de ma zone de confort. J'aime en effet aller vers des lectures qui ne sont pas de mon registre pour une bonne (ou une mauvaise) surprise et là, je dois dire que ça a été une bonne surprise!



Je me suis vraiment faite aux dessins si particuliers qui ne plairont sans doute pas à tout le monde. C'est d'une simplicité, sans fioriture, juste de la beauté pure et simple.

Un dernier tome plein de mélancolie, de douceur, qui sent le printemps avec tellement de messages, qui parle d'amour, de sexualité, de féminisme où 'on a pu voir l'évolution d'Ihwa de son enfance à sa maturité! J'ai aimé les sous-entendus, les comparaisons, les métaphores qui sont fais de façon juste et apporte de la poésie à l'histoire.

En bref, c'est une bien jolie découverte, je pensais au début ne pas accrocher à cette saga mais finalement, ça a bien passé! C'est un manhwa extrêmement féministe qui transmet de nombreux messages forts et importants!
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HISTOIRE COULEUR TERRE est un vibrant hommage fait aux femmes, jeunes, vieilles, belles, moches… Un hymne à la gloire du sexe dit faible bien plus parlant que l'ignoble journée de la jupe censée défendre notre cause. Franchement réduire la femme à un fichu bout de tissu, combien de cerveaux avait-on réuni ces jours-là pour pondre un truc aussi con, limite méprisant? Pourquoi pas le porte-jarretelles tant qu'on y était?

HISTOIRE COULEUR TERRE raconte à travers l'histoire de deux femmes les difficultés qu'elles rencontrent dans un univers particulièrement machiste soumis au poids des traditions en pleine campagne coréenne. Parallèlement à cela, Kim Dong-Hwa, évoque avec beaucoup de poésie le passage délicat de l'enfance à l'âge adulte. Il y aborde les transformations physiques, émotionnelles, philosophiques à travers Ihwa, sept ans, élevée par sa mère, une jeune veuve tenant une auberge. Aimée,protégée, guidée par une maman qui ose assumer seule le rôle de chef de famille, elle découvre la vie à travers la nature, ses amis, ses voisins. Son histoire s'étale sur dix ans durant lesquelles on partage avec une émotion certaine sa métamorphose. L'apparition de la poitrine, ses premières menstrues, ses premiers émois, sa sexualité.

Appartiennent à son monde,
- Bong-sun, une petite camarade délurée, un tantinet vicieuse, pressée de grandir et d'entrer dans le royaume mystérieux des adultes.
- Chung-myoung, un jeune moine venu s'établir au temple du village, tiraillé entre son idéal et les urgences de son corps.
- l'écrivain public, vagabond qui parcourt les marchés, un lettré capable d'interpréter l'avenir grâce à l'étude des idéogrammes et le mouvement des astres. La douceur de son caractère, sa bonté, son ouverture d'esprit en font le pendant parfait face aux paysans, clients réguliers de l'auberge. Des êtres qui oublient le temps d'un repas parsemé de histoires graveleuses, de propositions obscènes oublient les pénibles situations de la condition paysanne.
- Dong-chul, un camarade à l'esprit particulièrement grivois, heureux de découvrir toutes les sources de joie et bonheur que lui procure son corps et la fréquentation des filles.
- Deok-sam, un jeune valet, fort, dur à la tâche qui aura se battre contre la fourberie de son maître, viel homme décati amoureux de Ihwa.
- Namwon, sa mère, femme courageuse, indépendante, attentionnée. Elle ne ménagera jamais sa peine, encouragera, guidera sa fille avec un amour et intelligence indéfectibles.
- enfin, la nature omniprésente, source de joie, d'espoir, de renouveau, de chagrin. Fleurs, arbres, insectes, la pluie, les saisons intègrent, rythment la vie de tous. Les fleurs rappellent l'être aimé; la pluie balaie chagrin, doute, solitude et détient la promesse d'un jour meilleur; arbres et insectes expriment surtout les différents aspects de la sexualité.

On est loin des manhwa que l'on trouve habituellement avec ces personnages aux yeux de veaux, ces bouches cul de poule siliconées, ces membres démesurés, ces corps androgynes. Ici, le dessin ressemble aux estampes d'où ce côté un peu rétro/vieillot char, les personnages sont finement dessinés, les paysages ciselés, détaillés, riches. le traitement du plein et du vide laisse une part irritante à l'imagination. Un magnifique sunjung sur la transmission des valeurs sociales, morales, humaines.
Lien : http://www.immobiletrips.com..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- Les médicaments guérissent les blessures du corps tandis que les pleurs guérissent les blessures de l'âme.
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p.270.
La vie d'une femme est une longue succession d'attentes. Enfants, nous guettons le moment où notre mère nous prendra dans ses bras. Devenues adultes, nous attendons le retour de notre époux et parvenues à la vieillesse, nous espérons la visite de nos enfants... Cesserons-nous enfin d'attendre lorsque nous serons mortes et enterrées.
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Lorsque j’ai trop froid en hiver, je peins un paysage printanier pour me réchauffer. Et quand la chaleur devient insupportable l’été, il me suffit de dessiner une belle cascade d’eau pour me rafraîchir.
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Les médicaments guérissent les blessures du corps tandis que les pleurs guérissent les blessures de l’âme.
Va donc pleurer un bon coup au ruisseau. Si un visage gonflé de sommeil est laid à voir, un visage crispé par le chagrin est encore pire. Tu te sentiras beaucoup mieux quand tu te seras vidée de tes larmes.
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p.39.
Mère d'Ihwa : Sais-tu qu'il n'y a rien de plus douloureux que l'attente ? C'est une souffrance de tous les instants qui nous ronge de l'intérieur. Le moindre bruissement des feuilles mortes nous fait trembler d'espoir le plus fou. Crois-moi, ce n'est pas une vie !
Ihwa : Tant pis, j'en prends le risque. Je trouve que c'est déjà un grand bonheur d'aimer quelqu'un suffisamment fort pour vouloir l'attendre toute sa vie.
Mère d'Ihwa : Comme je te comprends. En ce qui me concerne, l'espoir de revoir un jour celui que j'aime a toujours été plus fort que la souffrance.
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Video de Kim Dong-Hwa (1) Voir plusAjouter une vidéo
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