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EAN : 9782070178780
88 pages
Gallimard (11/05/2016)
3.22/5   85 notes
Résumé :
« Mon destin ne pouvait pas être aussi simple que le leur. Aussi plat. Aussi rien. Je voulais devenir quelqu'un. Paris m'attendait, je le savais, que Paris m'attendait. J'ai alors quitté le gouffre dans lequel Dieu et ma mère m'avaient implantée, et ai fait de mon quotidien ce dont je n'avais jamais rêvé : un désastre. »
(4ème de couverture de la réédition Folio)

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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Hélène (à cause d'Hélène et les garçons,dixit l'auteur ...) , 18 ans , débarque à Paris chez une copine plus âgée , Laurine . Celle-ci est plus ou moins attachée de presse , mais surtout "attachée" au monde de la nuit , à ses rencontres et ses excès ... initiant la belle-Hélène , à la cocaïne et autres plaisirs artificiels .
Ce sont ces errances que nous raconte l'auteur en 78 petites pages poétiques qui "dépotent" .Le style est moderne et constitue à lui seul tout le charme de ce petit roman ( témoignage ?) . Le ton est frais et assez rock .
On n'a pas grand-chose à se mettre sous la dent au niveau histoire mais les "trips" sentent le vécu de l'intérieur , ce n'est pas possible autrement ... C'est trop bien décrit .
Il n'y a rien de choquant , de trash (comme dans "Moins que zéro" ) ou plus exactement tout est suggéré vite fait , l'air de rien ... La façon dont Héléne "gagne " de l'argent en faisant des photos est à peine esquissée , car vue du coté d'une droguée . Tout passe , rien n'a d'importance , en dehors de la recherche de la dose .
Ce roman peut être lu par des adolescents , mais n'aura probablement pas le même impact que" l'Herbe bleue" , à cause ou grâce à son charme poétique ...
Hélène et ses copains dansent , tels des méduses , "cotonneux et luisants" , à une soirée . Notre héroïne joue à la roulette russe avec des Dafalgans " dont certains sont fourrés à la MDMA ".
"D'inoffensives méduses ", si légères qui se meuvent dans le noir ....
Hélène in the sky with diamonds , ne dort jamais , ses pupilles sont noires , noires comme la nuit qu'elle fréquente assidument, noires comme ses idées .
Avant quand elle habitait à Trapellun (anagramme de nulle-part, un trou perdu ) , elle était transparente vis à vis de ses amis, et vis à vis de ses parents , alors arrivée à Paris , elle a pris de la poudre blanche pour mettre des couleurs dans sa tête mais elle n'a rencontré que le vide , le néant, la non-couleur et elle a fait de sa vie "un désastre".
Mais le désastre est étrangement poétique , le titre flottant et énigmatique .
Une jeune écrivain qui peut devenir une grande , une très grande car son style est merveilleux ...
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Les méduses ont-elle sommeil ? est l'histoire d'Hélène, 18 ans, arrivée à Paris. Elle est fraîchement majeure, loin des limites parentales, et entame sa vie parisienne avec une naïveté confondante. La cocaïne, puis la MDMA arrivent dans son quotidien comme un élément tout à fait naturel, Hélène s'emploie à le rappeler souvent, insiste sur le fait qu'elle ne se drogue pas, pas vraiment, pas totalement. Puis, sans qu'elle-même s'en rende compte, le lecteur sent le gouffre qui se profile sous ses pieds, le vertige d'Hélène et tous les symptômes de la toxicomanie avancée. Elle se disloque, devient méduse, n'a plus sommeil.

Le personnage d'Hélène est intéressant. Elle réunit toutes les failles susceptibles de la faire basculer : un furieux besoin d'exister, d'être vue et admirée, une méconnaissance de la vie citadine, un Paris fantasmé, une inconscience certaine et une incapacité à se projeter dans le futur. Hélène vit au présent, Hélène suit les autres, Hélène se rêve et fantasme sa vie. Hélène, en somme, a dix-huit ans.

Le roman, plus proche de la novella en fait, se lit rapidement, d'un trait, en retenant son souffle. On oublie de lever les yeux de sa lecture et, si on s'y aventure, on est saisi de vertige. le malaise est profond qui accompagne le lecteur de bout en bout. C'est un roman de l'urgence, urgence de vivre pour le personnage, urgence de lire pour le lecteur.

Bien que le sujet ne soit guère nouveau, la plume est magnifique, vibrante de vérité. Si vous m'en croyez, Louisiane C. Dor est une auteur à suivre, et ses Méduses ne sont qu'une première étape. C'est une plume qui a encore beaucoup à dire. le ton de départ est nerveux, enjoué, candide. Il y a là une tonalité Sagan, proche de Bonjour tristesse. Puis, au fil des pages, l'écriture évolue tandis qu'Hélène se transforme en méduse. Elle apparaît progressivement plus perdue, mais aussi plus lucide. le lecteur côtoie les sombres rivages des paradis artificiels, qui ne sont pas sans rappeler ceux de Virginie Despentes et d'Ann Scott. Hélène et ses "amis" tendent à devenir des "poussières d'anges" à leur tour.

Jusqu'aux dernières lignes, violentes, définitives et salutaires.
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Livre remarquablement bien écrit.
Le terme qui me vient à l'esprit en repensant à l'intrigue est : "authentique".
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il est très difficile de parler "drogues" dans un roman. Il faut une grande connaissance du problème, pour être dans le vrai. Mais il ne faut pas que ce soit trop vrai, sinon on verse dans le reportage. Chez Louisiane C. Dor, on est dedans dès la première ligne. Et on ne lâche plus le livre.
Merci, Louisiane C. Dor pour ce formidable moment de vérité et d'émotion intense qu'il m'a été donné de vivre à travers "Les méduses ont-elles sommeil?"
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Un bouquin qui se lit très vite, mais alors quelle claque et quelle intensité autant dans le verbe que dans les faits.
C'est merveilleusement écrit, tranchant, on ne tourne pas autour du pot et ce sans jamais tombé dans le cliché de la vulgarité.
À conseiller à tous le monde, un livre qui fait réfléchir mais qui peut aussi vous apporter des réponses si vous en cherchez.
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Ce récit de « huit mois de vie branlante, qui ont paru des siècles » à l'auteur de ce désastre, se lit en une heure. Impossible d'en perdre un mot. le lecteur est soulevé, conquis et révulsé à la fois par le résultat dont il redoute les effets. Hélène est le prénom de l'héroïne, qui préfère la cocaïne. À dix-huit ans, elle monte à Paris, « le rêve de tous ceux qui n'y habitent pas », pour la grandeur, être adorée, adulée, convoitée. Elle devient entre les mains plus que les bras d'une Laurine de trente-deux ans, qui l'entraîne dans « une bassine à lesbiennes », une méduse à « prendre des bains de poudre nocturnes ». L'intérêt du récit est de donner à vivre de l'intérieur, presque de la caboche de l'héroïne, dont les neurones sont parfois déconnectés, tant la transe est intense, cette descente aux enfers, avec un naturel absolu. Qui ne connaît rien à ce phénomène, le livre refermé, semble pouvoir dire : voilà ce que j'ai pu traverser. Autrement dit, le partage est total, la réussite incontestable.
Il n'y a dans ces nuits de perdition « pas grande différence entre la salle de danse et la salle de décomposition pulmonaire ». On perd le goût. On se brouille l'oreille ? Un misogyne revient à demander qui s'est mise au jean. On s'illusionne en tout, pour la durée, même la distinction entre le jour et la nuit. L'amour entre en elle, Hélène qui en oublie jusqu'à son prénom, comme on fait un tonneau de bagnole. Elle devient quelqu'un en n'étant plus personne. « Je suis grise d'artifices et mon teint l'est aussi. Mes yeux se sont éteints. Je ne sais pas qui je suis ». D'un côté, tout est décuplé, centuplé. « Je crois tant à la vie que je pourrais presque marcher sur l'eau ». Et de l'autre, le premier qu'elle croit aimer lui sourit bientôt comme un affreux salaud, entre en elle sans ménagement aucun. Sa mamie lui disait bien que « les garçons n'ont ni queue ni tête ; c'est à moitié vrai ; ces imbéciles n'ont vraiment pas de tête ». D'autres, plus âgés, la prennent en photo « sous les flashs de la répugnance » pour deux cents flèches.
Les changements d'état sont parfaitement décrits, parfois donnés à ressentir. « Je m'effondre. Je vomis. Je saigne. Je vois noir et je broie du noir. Je vais mourir. Je le sais. Je le sens. Je vais mourir ». Et l'analyse est à proximité – la préface ayant prévenu d'un passage par le divan préalablement à cette rédaction – stigmatisant ainsi le mal : « Je crois vivre d'émotions, la vérité est que je n'en ai plus aucune ». Pourtant, certaines nuits « des centaines de piles alcalines sautillent sur le bateau », et « c'est ce que mille gonzesses identiques appellent l'originalité ». L'auteur épingle l'accoutrement à la diable, la fausseté de tous ces contacts, le côté robot des drogués. le symbole est celui d'une « nage dans une piscine sans eau […] un silence égratigné ». La fin est dramatique, comme il se doit. C'est donc un récit sensible, drastiquement nerveux, porté par une écriture d'une totale efficacité, une sorte de grand style fondu dans l'anonymat qu'exige une telle narration. Une réussite totale.


Lien : http://www.lacauselitteraire..
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critiques presse (2)
Culturebox
04 septembre 2017
Dans ce tout premier roman, inspiré de sa propre vie, la jeune Creusoise de 25 ans raconte le quotidien d'une jeune fille accro à la MDMA, cette drogue de synthèse.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaPresse
29 juin 2016
Un petit livre étrangement beau, qui fait peur sans en avoir l'air.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Je commande mon verre d'eau afin de dissoudre mon parachute . Le mot parachute est particulièrement mal choisi , car l'atterrissage se fait rarement en douceur .[...]Mon trip monte lentement , mais sûrement . Et puis, sans que j'en sois étonnée puisque j'en ai déjà pris l'habitude , mon corps soudain explose , laissant échapper moult choses par tous mes orifices : des arcs en ciel , des pétales de fleurs , des colombes et quelques libellules -roses . Mes yeux demeurent plus noirs encore que ne l'est la pièce . Muse chante "I'l feeling good ", ce qui me parait être une berceuse .
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Nous sommes une dizaine à nous balancer sur The XX , transportés , bercés par des notes de musique que nous ne connaissons pas encore . Cotonneux et luisants , majestueux , nonchalants, d'inoffensives méduses . Nous sommes la légèreté . Nous sommes de tendres particules de douceur . Nous sommes la jeunesse d"aujourd'hui et demain .
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Mes yeux sont debout. J'aimerais que mes mains aient des pieds afin de pouvoir les emmener où je veux. Je me sens bien avec moi-même. Je me dis que je suis plutôt grandiose, et câline mon, moi intérieur. Je regarde mes jambes qui sont à la verticale, alors que j'étais persuadée d'être allongée. Mon cerveau communique avec l'autre sphère - je le laisse faire, je n'ai pas besoin de lui pour le moment.

(P60)
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Les paradis artificiels ne sont que des courants d'air : ils nous caressent la peau , rien qu'un peu , et puis le lendemain nous rendent malades à en crever
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J'ai dix-huit ans pour toujours. Le futur ne me réserve pas d'avenir. Je connais déjà tout et les adultes ne peuvent rien y comprendre. Les adultes n'ont jamais eu dix-huit ans. Plus ils m'indiqueront une direction et plus j'emprunterai son contraire. Les adultes ne savent pas ce qui est bon pour nous. Ils souhaitent que nous soyons "normaux" et, pour ainsi dire, sans personnalité. Ils veulent faire de nous ce que eux n'ont pas réussi à devenir.

(P42)
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