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EAN : 9782226276933
232 pages
Albin Michel (01/09/2012)
4.22/5   9 notes
Résumé :


Roland Dorgelès (1885-1973) fut sa vie durant une figure de proue de la scène littéraire parisienne. Avant la Grande Guerre, il fréquente la bohème de Montmartre, en compagnie d'Apollinaire, Picasso, Modigliani, Mac Orlan, Carco, Max Jacob.

Puis c'est en tant qu'engagé volontaire qu'il vit l'un des conflits les plus meurtriers du siècle. De cette terrible épreuve, il tire un récit qui connaîtra un immense succès : publié en 1919, Les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ça débute quatre mois après l'Armistice. C'est l'histoire d'un mec qui s'appelle Jacques. Jacques, il s'est marié Hélène, veuve d'André, tué en '17 pas loin de Craonne. du coup, tous les deux décident de s'installer dans le bled d'où est originaire Hélène, Crécy, dans l'Aisne, pas loin de Craonne non plus.

Sauf que, si tu as bien suivi tes cours d'histoire au collège, tu sais que l'Aisne a pas mal douillé pendant la Guerre de Quatorze. du coup, comme elle a moyen envie de se peler les miches dans sa maison qui n'est plus qu'un tas de gravats, Hélène décide de rester à Paris.

En même temps, je la comprends. Surtout qu'à l'époque, à Paris, y'avait pas encore de bobo-hipsters qui jouent au molkky en écoutant Feu!Chatterton dans le Bois de Vincennes.

(Ouais, j'aime bien les clichés.)

du coup, Jacques reste à Crécy et s'occupe de reconstruire la maison, et tant qu'à faire les petites baraques des environs. Pratique, vu qu'il est architecte.

Sauf que peu à peu, Jacques apprend qu'André – le premier mari d'Hélène, si tu as bien suivi – était complètement délaissée par sa femme, qui s'est rendue compte que, les caresses des matous, c'est cool, en fait. Et Jacques prend conscience de ça quand il tombe sur les lettres désespérées du pauvre gars, allant jusqu'à maudire celle qu'il aime pourtant plus que tout. Et Jacques se rend compte qu'Hélène est quand même une sacrée salope.

En gros, l'histoire, c'est ça. Ça donne pas vraiment envie, mais tant pis, je ne sais pas comment la résumer autrement.

Alors, si tu as la curiosité nécessaire pour aller sur la page Babelio du livre, tu verras, en tout petit, l'étiquette « fantastique ».

T'excite pas le burnous, l'aspect fantastique du bouquin n'est que sur une quinzaine de pages.

Pourtant, c'est un super livre. Un de mes préférés, oserais-je dire ?

Oui, j'ose. Un de mes préférés.

On a une écriture très agréable et des idées conformes aux miennes, donc, oui, j'aime bien ce livre.

Surtout qu'au-delà du roman, on a une question qui se pose, qui est la suivante :

Une veuve de guerre peut-elle convoler après la mort de son mari ?

Si tu connais bien les opinions de Roland sur le sujet de la mémoire, tu connais la réponse.

Parce que s'il y a un truc sur lequel il déconne pas, c'est bien ça. Il va même jusqu'à maudire ouvertement ceux qui auraient la mauvaise idée d'oublier les morts.

D'où le portrait au vitriol de l'ingrate Hélène, qui se réchauffait dans les bras de son amant – Jacques, hé oui… - tandis que son bonhomme de mari se gelait les couilles dehors.

On est en droit de se dire que Roland pousse le bouchon un peu trop loin, surtout qu'après tout, c'est humain de vouloir retrouver l'amour après un deuil pas très fun. Vivre sans tendresse, on ne le pourrait pas, et cætera, je connais la chanson.

Moi, j'ai beaucoup aimé le livre. Pour tout vous dire, la mémoire, en général, mais particulièrement par rapport au sacrifice des soldats de 14 – je ne sais pas pourquoi cette prédilection, c'est peut-être l'omniprésence de la moustache qui m'émeut – me touche beaucoup. J'ai donc eu trois-quatre bonnes crises de larmes en lisant ce bouquin, ce qui est à chaque fois un réel plaisir.

Je ne peux donc, en conclusion, que vous encourager à lire le Réveil des Morts, qui est un véritable chef-d'oeuvre. Même s'il n'est plus édité, vous devriez le trouver à bas prix sur des sites de petites annonces. Ou au pire en format numérique, si vous êtes des hérétiques.
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Ecrit en 1923, le réveil des morts est un livre sur la reconstruction d'une région détruite par la guerre de tranchées et les bombardements de 1914-18, Crecy dans l'Aisne. L'écriture de Roland Dorgeles est magnifique, tant lorsqu'il s'attaque aux conflits et mesquineries qui opposent les habitants pour se tailler la part de lion dans le gâteau des subventions et récompenses attribuées par le gouvernement de Paris que pour décrire de l'intérieur le rapport qu'entretient Jacques et sa nouvelle compagne Hélène avec la mémoire de l'ex-mari de celle-ci, disparu et réputé mort dans la bataille. L'esprit individualiste et égoïste, les souffrances des mères qui ont perdu leur fils, l'opposition entre la misère du front et les planqués de l'arrière qui prennent du bon temps (peut-être un peu trop caricaturés par Dorgeles), les arrivistes qui font fortune pendant le conflit et continuent après, tout cela est magnifiquement présent dans ce livre, historique, social et psychologique, qui mériterait beaucoup plus que d'être référencé par 25 babeliotes quand Les Croix de bois (autre livre admirable par ailleurs) l'est par 1848. Bon, ça n'est pas le seul, il semblerait que Georges Duhamel ait à peine plus de succès.
Saluons dans les 2 cas le travail très bien ciblé des éditions Omnibus (et je n'ai aucune action 😉) de faire rééditer les écrits majeurs de ces deux auteurs (et d'autres bien sur) dans un format et à des prix très très abordables. D'une guerre à l'autre contient 6 romans de Dorgeles dont celui-ci.
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La guerre est finie. Il va falloir inventer un Monde d'Après qui donne un sens à tous ces morts au combat. Dans les Régions Dévastées, il faut d'abord reconstruire, arracher au sol les débris des batailles pour ensuite semer et récolter, déterrer les morts et leur donne une sépulture décente. Vaste chantier, qui démarre mollement mais trouve vite sa vitesse de croisière.
C'est l'occasion de ressortir toutes les vieilles jalousies, mesquineries et rancoeur, et de rameuter les escrocs, malfrats et petits profiteurs.

Jacques, jeune architecte droit et idéaliste, participe au mieux à la reconstruction, Mais lui-même, qui à épousé Hélène, veuve de guerre dont il était déjà l'amant pendant la guerre alors que son « rival » mourrait au combat, s'interroge tt se tourmente : n'est-il pas aussi un vil opportuniste ?

En tout cas devant toute cette belle pagaille pas très reluisante, comme on dit : les morts s'en retourne dans leurs tombes.

Dorgelès démontre ici qu'il est aussi à l'aise dans la description d'un mode vie et d'une époque que dans les scènes plus intimes. S'il déploie une écriture aussi fine qu'élégante, il nous réserve la surprise d'un petit numéro fantastique des plus réussis.

C'est sûr, Dorgelès ne doit pas être réduit aux Croix de bois !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ainsi, un jour qu’ils bavardaient derrière le tracteur, Didier dit [à Jacques] :
- Pendant la guerre, les êtres ont montré ce qu’ils avaient en eux de meilleur et de pire.
Cette phrase pourtant banale avait soulevé dans l’esprit du jeune homme toute une volée d’idées et de soupçons.
C’est vrai ; on ne le savait pas, avant la guerre, ce que cachait le cœur des êtres. Brusquement, elle éclate, et voici le petit noceur, le boutiquier, l’employé tatillon placés devant la mort, et voici leur femme libre de vivre comme il lui plaît, sans contrôle possible. Que vont-ils faire ? Quels êtres inconnus vont se révéler ?
Sera-t-il grand ? Sera-t-il ignoble ? Qui peut le dire ? La vie courante n’a besoin que de vertus moyennes, un comptable n’a pas à être héroïque.
Sera-t-elle fidèle ? Sera-t-elle abjecte ? Qui peut le savoir ? Une épouse qu’on surveille a peu de mérite à ne pas trébucher.
Eh bien, les bas instincts qu’ils refoulaient, les vertus qu’ils ignoraient eux-mêmes vont soudainement surgir. On va les voir à nu, tels qu’ils sont, beaux ou laids. Quel dieu farouche eut le plaisir d’imposer aux êtres ce terrible examen ?
Que de surprises ! Ce petit danseur impertinent dont les mines vous agaçaient, il s’est fait tuer sur son parapet, les yeux crevés, et lançant des grenades, d’un geste qui tuait sans voir. Cet employé timide qui vivait sans qu’on l’aperçût, et qu’on trouvait sournois, c’est en allant chercher un camarade resté entre les lignes qu’il a reçu une balle en pleine tête... Ce bon gros papa, aux manières cordiales, toujours pressé d’inviter le premier venu à dîner, c’était une brute : capitaine, il faisait pleurer ses soldats de rage et, embusqué dans un dépôt, il désignait des hommes pour la boucherie, en guise de punition. Les deux filles de la boulangerie, toutes deux si convenables, si réservées, et que leur maman élevait comme des demoiselles, elles faisaient la noce avec leur mère, dans cette petite ville de la zone, et leur jeune chair a servi de paillasse aux officiers de tous les régiments.
Hein, est-ce étrange ? ils étaient tout cela, et on n’en savait rien.
La guerre finie, tous ont vite repris leur faux nez. Le capitaine au ventre rond tend la main à ceux qu’il torturait ; les filles maintenant mariées baissent les yeux et font les prudes. On va oublier que c’était un meurtrier, qu’elles étaient des catins, comme on a oublié l’héroïsme des autres. Lâchement on va passer l’éponge. Eh bien, non ! Il faut se souvenir. Pas d’excuses à invoquer : les exigences de la discipline, la vie déréglée des villes, le mauvais exemple, les tentations... Non ! C’est à ce moment-là seulement qu’ils ont été eux-mêmes... Trop tard pour mentir : on vous a vus !
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[Un ancien combattant a relaté à Jacques la mort tragique de son camarade André Delbos, quelque part dans l’Aisne, tué en tentant de sauver trois mourant laissés à leur sort. Ebranlé, il se retrouve donc à méditer sur le sort des disparus.]

Pour sauver trois blessés... Et pas mort : disparu, sorti du monde... Non, ceux qui restèrent là-haut ne sont pas des morts comme les autres. Longtemps après l’on vous ramène une poigné d’os et l’on vous dit : « C’est lui... » Ou bien l’on vous montre un bout de champ et l’on vous dit : « C’est là... »
Les autres morts, on les a vus s’affaiblir dans leur lit, on s’est accoutumé à l’idée de les perdre, on sait qu’ils reposent sous cette pierre, mais eux... Il y a quelque chose de mystérieux dans la mort des soldats, quelque chose d’atroce aussi : a-t-il souffert longtemps ?... A-t-il pleuré, perdu entre les lignes, le corps saignant, le visage aux étoiles ?...
Ce 5 mai 17, des femmes devaient rire, des enfants devaient jouer. Les parents s’éveillaient contents avec le beau soleil. « Je sens que j’aurai une lettre aujourd’hui ». Et, à cette même heure, tout était consommé... Il était tombé en chargeant, à genoux, plié en deux, le front à terre, comme s’il s’était prosterné pour mourir... Il râlait dans une tranchée. Il appelait « à moi ! », couché dans le réseau...
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[Un an après la signature de l’armistice, les Régions sinistrées font leur possible pour renaître de leurs cendres.]

Cette trace de sentier, qu’on reconnaît quand même à son usure, bouleversée par les entonnoirs, c’est le Chemin des Dames. Cinquante mois on se l’est disputé, on s’y est égorgé, et le monde anxieux attendait de savoir si le petit sentier était enfin franchi. Ce n’était que ça, ce chemin légendaire : on le passe d’une enjambée... Si l’on y creusait, de la Malmaison à Craonne, une fosse commune, il le faudrait dix fois plus large pour contenir les morts qu’il a coûtés. Ils sont là trois cent mille, Allemands et Français, leurs bataillons mêlés dans une suprême étreinte qu’on ne dénouera plus, trois cent mille sur qui des mamans inquiètes s’étaient penchées quand ils étaient petits, trois cent mille dont de jeunes mains caressèrent le visage.

Trois cent mille morts, cela fait combien de larmes ?
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[Un an après l’armistice. Dans la guerre, Madame Delbos y a perdu son fils unique, André. Depuis de longs mois, elle recherche son corps. En vain. Tout à l’heure, accompagnée de Jacques, elle a cru qu’elle le retrouverait dans cette fosse. Mais le cadavre n’était que celui d’un vulgaire homonyme. Misérable, désespérée, n’ayant rien qui la rattache au monde hormis le fol espoir de retrouver la dépouille de son fils, elle pleure. Jacques, ancien combattant lui aussi hanté par le fantôme d’André, tente de la consoler.]

- Vous pouvez être fière de lui. Il est mort en faisant son devoir...
Alors, le corps affalé se redressa à demi et la vieille mère articula :
- Non... Ne dites pas ça... J’aurais donné la France, moi, pour que mon garçon revienne !...
Jacques se tut, décontenancé. Il regardait cette pauvre tête pitoyable où la capote noire avait glissé, et il imagina André, penché comme lui sur la maman en larmes.
Que penserait-il, s’il revenait ?... Maintenant, la fièvre héroïque est tombée, le mâle orgueil du risque ne soulève plus les hommes, les canons tonnant se sont tus, et l’esprit apaisé a retrouvé ses doutes.
Où est le devoir ?... Des multitudes inconnues ont changé de patrie, on a tracé d’autres traits sur la carte du monde, mais il reste un père, une mère sans soutien, qui, un soir, accablés, le ventre vide, ouvriront le gaz ou allumeront le réchaud, pour que leur sommeil soit enfin le dernier.
Qu’est-ce, après tout, que le devoir ?... N’est-ce pas une tromperie magnifique que l’âme invente pour mener le corps où il ne veut pas ?
Et puis, l’autre devoir, le devoir sacré d’élever des petits ou de soutenir des vieux, qui le remplira désormais pour celui qui n’est plus là ?
On hésite... On ne sait plus... Est-ce dans l’exaltation ou dans le recueillement que le cœur a raison ?
Un poteau frontière qu’on déplace empêchera-t-il une seule mère de pleurer ? Quelles consolations trouverait-il à dire, le mort casqué, s’il poussait soudain la porte de la baraque ?
Personne ne parlait plus... La pluie s’était remise à crépiter, chassée par le grand vent, et, dans le sanglot de l’orage, le sanglot de la vieille ne s’entendait plus.
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La guerre n'avait servi qu'aux hommes d'argent, la seule aristocratie qu'elle eût créée, c'était celle de l'argent, les traités ne parlaient que d'argent ! Leurs intérêts sauvés, les autres peuples étaient rentrés chez eux nous laissant dans nos ruines. Sur le grand livre des dettes on n'avait pas oublié une boîte de corned-beef, mais on n'avait pas compté une goutte de sang.
La vie se donne, le charbon se vend.
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Vidéo de Roland Dorgelès
Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donne rendez-vous chaque dimanche à 13h30 pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • Les Vertueux de Yasmina Khadra aux éditions Mialet Barrault https://www.lagriffenoire.com/les-vertueux.html • Ceux qui restent de Jean Michelin aux éditions Héloïse d'Ormesson https://www.lagriffenoire.com/ceux-qui-restent.html • Rachilde, homme de lettres de Cécile Chabaud aux éditions Ecriture https://www.lagriffenoire.com/rachilde-homme-de-lettres.html • L'Inconduite de Emma Becker aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/l-inconduite.html • La Maison de Emma Becker aux éditions J'ai Lu https://www.lagriffenoire.com/la-maison-1.html • Ceux de 14 de Maurice Genevoix , Florent Deludet aux éditions Flammarion https://www.lagriffenoire.com/ceux-de-14-1.html • Les croix de bois de Roland Dorgelès aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/les-croix-de-bois-1.html • Rachilde, homme de lettres de Cécile Chabaud aux éditions Ecriture https://www.lagriffenoire.com/rachilde-homme-de-lettres.html • Prof ! de Cécile Chabaud aux éditions de L'Archipel https://www.lagriffenoire.com/tu-fais-quoi-dans-la-vie-prof.html • L'Air était tout en feu de Camille Pascal aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/l-air-etait-tout-en-feu.html • Poids plume de Mick Kitson aux éditions Métailié https://www.lagriffenoire.com/poids-plume.html • Nos tendres cruautés de Anne Tyler et Cyrielle Ayakalsikas aux éditions Phébus https://www.lagriffenoire.com/nos-tendres-cruautes.html • Nous, on n'aime pas les enfants ! de Lucille Dubisy et Grégoire Mabire aux éditions Mijade https://www.lagriffenoire.com/nous-on-n-aime-pas-les-enfants.html • Dico Châteaux de Raphaël Fejtö aux éditions Ecole des Loisirs https://www.lagriffenoire.com/dico-chateaux.html • Mon nom à moi, c'est Billy de Clément Loïc et Lefevre Clément aux éditions Little Urban https://www.lagriffenoire.com/mon-nom-a-moi-c-est-billy.html • La beauté du ciel de Sarah Biasini aux éditions Livre de Poche https:
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