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EAN : 9782226036568
369 pages
Albin Michel (01/01/2000)
3.62/5   142 notes
Résumé :
Le bal du dodo est un roman, c'est à dire une histoire inventée à partir de lieux, de personnages et de situations qui pourraient être réels. Je l'ai écrit toute seule, à la main, sans nègre ni ordinateur, en m'appliquant pour m'amuser et distraire mes lecteurs.

L'action se passe, de nos jours, dans une île Maurice ignorée des touristes des clubs de vacances et des hôtels de luxe. Ses personnages évoluent dans une société de plus en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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"Sous mes doigts, c'est ton corps que je dessine
Dans ma voix, c'est ta voix que j'imagine
La musique, c'est ma façon de t'inventer pour moi." le coeur en exil, Images


Le bal du Dodo, dans l'Ile Maurice, est le bal dans lequel les femmes, de la petite société franco-mauricienne, recherchent un mari.


Un pigeon ou un gros dindon imbécile, privé d'ailes et de...queue!
Un mari idéal, un blanc pur, bien nommé, pas trop cousin, assorti d'une situation confortable.


Car sinon, cette minorité de blancs, amoindrie d'année en année, submergée par les indiens, les chinois et les métis va disparaître un jour, comme le... Dodo.


Avec nostalgie, l'auteure parle aussi du tourisme de masse qui menace les paysages et les coutumes ancestrales de l'île.
"Les bougies rouges sur certaines tombes, les mixtures du diable et ce camphre brûlé pour chasser les mauvais esprits..."


Bénie, Vivien et les autres entament peut-être "leur dernière danse, car leur peine est immense..."
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Mijouet a attendu quelques jours de vacances sur île Maurice pour ouvrir "Le bal du dodo". Bien lui en a pris, le contexte était bien là présent: un hôtel de fous, des journées torrides (vive la plongée), suivies de pluies torrentielles, où un jour, il s'est trouvé bloqué dans un resto, à discuter près d'une heure avec Jacky, le patron, historien et cinéaste à ses heures! Bref du tout cuit pour une lecture baignant dans l'écriture et l'atmosphère présente.

A commencer par le vol en classe économique d'Air Cocorico, avec ses papiers gras, ses gobelets éclatés, l'hôtesse débordée, etc., pareil au vol de "l'avion des pauvres" décrit dès les premières lignes du livre…

Arrive la grande saga des premiers français venus sur l'île et l'histoire présente de leurs derniers 4000 descendants restants, qui se retrouvent, aujourd'hui encore, au bal du dodo chaque 31 décembre…

Puis les histoires des uns et des autres s'entrecoupent, ou plutôt s'entrelacent dans le récit au travers de quelques personnages clés que l'on découvre et redécouvre tout au long du livre.

Et l'héroïne dans tout cela? En fait il y en a deux: la mère, Maureen, anglaise (Oh! Quelle horreur!), une déjantée commise par la perfide Albion pour épouser Yves de Carnoët, de pure souche française…, et sa fille Benie, qui au fil des évènements se découvre un talent de médium (reconnu très tôt par sa nounou Laurencia) qui intervient de plus en plus dans sa vie.

Outre cela, une morce d'inceste infantile, une touche d'ouragan juste de quoi arracher le toit de la maison, l'apparition d'un dangereux gangster, le tonton alcoolique, miséreux et pouilleux reçu comme un prince au dam de sa famille, des requins jouant avec la petite fille, et on en passe, le tout monté en une mayonnaise parfaitement réussie, dévorée en deux après-midi!
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CHALLENGE ATOUT PRIX 2015/2016 (11/15)

Grand Prix de l'Académie Française 1989

Avec "Fleur de Péché", j'avais été séduite par l'écriture de Geneviève Dormann, auteure que je découvrais alors. Mon admiration s'est confirmée avec "Le bal du dodo". Quel dépaysement que ce roman, d’autant plus que l'histoire est servie par un style incomparable, qui peut aller de la plus grande classe à une trivialité que je qualifierai de joyeuse, et tout cela pour nous décrire odeurs, saveurs et couleurs de l'Ile Maurice. Ami lecteur, ouvrez grand tous vos sens !

C'est en quelque sorte une saga familiale qui va se dérouler sous nos yeux, alternant passé et présent. On y fait la connaissance de Bénédicte, dite Bénie, dernier maillon de la dynastie des de Carnoët, née à Londres, étudiante à Paris, dans l'avion qui la ramène dans cette île où elle a grandi, suite au décès de sa grand-mère. Elle y retrouve ses oncles et tantes mais surtout Vivian, son cousin, meilleur ami mais aussi premier amour. Le retour dans la maison familiale qui lui appartient désormais, va être l'occasion pour la jeune fille de nous conter l'histoire de ses ancêtres et notamment celle de François Marie de Carnoët, charpentier de marine breton qui a posé le pied à la fin du XVIIIième siècle sur celle que l'on appelait alors l'Isle de France.
Finalement, malgré les siècles, la mentalité de ces Franco-Mauriciens n'a que peu évolué. Le maintien des traditions atteint son apogée lors du "bal du dodo", le 31 décembre de chaque année, bal où les jeunes filles de la bonne société sont sensées trouver chaussure à leur pied. J'avoue que parfois, j'ai eu du mal à me croire à l'aube des années 90 et j'ai eu des visions de jeunes filles en crinoline portant ombrelle.
Entre coutumes qu'elle veut fuir, croyances et magie noire qui perdurent, Bénie cherche sa place et finalement elle retrouvera son identité en remontant le temps sur les traces de ses aïeux.

J'ai adoré ce roman foisonnant mêlant histoire et voyage, amour et humour. Connaissant un peu La Réunion, je reste sous le charme de ces îles de l'Océan Indien. Une question est soulevée indirectement par l'auteure, peut-on préserver ces joyaux face à l'arrivée du tourisme de masse ou sont-ils amenés en perdant leur authenticité à subir le même sort que le dodo, ce gros dindon exterminé par les Hollandais au XVIIième siècle ?
Une aventure qui me laisse un sentiment double, ravie de l'avoir vécue et déçue qu'elle soit finie.18/20
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Ce n'est pas un bal où l'on dort ( parce qu'on s'ennuie), non, le dodo est un oiseau emblématique de l'île Maurice ! Et un rite, ce bal, pour les descendants des Mauriciens blancs. Ceci dit, je me suis presque endormie, à certains moments...

Mes sentiments sont donc très partagés, après lecture de ce livre.Certains passages m'ont plu particulièrement, émue même. Notamment les quelques pages consacrées à Apollinaire, où j'ai retrouvé mes propres émotions par rapport à ce génial poète.

Mais le personnage de Benie ne me parait vraiment pas sympathique et l'intrusion curieuse du fantastique dans le récit crée un malaise, un agacement.L'aspect colonialiste m'a déplu aussi.

Cependant, l'attrait principal du roman, c'est bien sûr cette île au charme langoureux, aux parfums de vanille, la véritable héroïne de l'histoire: l'île Maurice. Mais elle est maintenant gagnée par le profit et le mondialisme...
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C'est tout un voyage qu'on effectue avec ce magnifique roman qui ne peut vraiment pas se lire d'une seule traite, on prend plaisir à lire un segment de pages à chaque fois, évidement, pour ne pas laisser filer trop vite la compagnie de Beni Carnoet! Beni Carnoet, un personnage autour duquel se développe plusieurs interrogations, autant sur l'histoire de sa famille que sur son avenir...
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Comme un siècle plus tôt en France, l'éducation des filles est axée sur cette trouvaille du mari. Toutes les distractions, modestes ou grandioses, sont des occasions organisées de rencontre, depuis les goûters d'enfants, ces fêtes- quatre-heures auxquelles on se rend accompagné de sa nénène en tablier blanc, les réceptions, les dîners, les parties de chasse, les tournois de tennis, les déjeuners de week-end dans les campements du bord de mer et, surtout le grand, le fastueux bal du Dodo, à Curepipe, le soir de la Saint-Sylvestre. N'y sont conviés que les membres du club du Dodo et leurs enfants. Le club le plus sélectif du monde fondé en 1928, dont on ne fait partie qu'en montrant patte vraiment blanche. Ce club dont son fils Vivian disait narquoisement que c'était tout de même une drôle d'idée de l'avoir mis sous le patronage du dodo, ce dronte, ce Didus ineptus, ce gros dindon imbécile, privé d'ailes et de queue, cet oiseau disparu depuis plus de deux siècles, exterminé par les Hollandais qui s'en étaient gavés malgré le goût répugnant de sa chair nourrie de graines de tombalacoque. Un fantôme d'oiseau qui n'avait d'esprit que dans l'imagination de Lewis Carroll et encore, il fallait voir comment Alice le traitait. Une drôle d'idée, vraiment, à moins que son inventeur ait pressenti le désagrégation inévitable de cette toute petite société de Franco-Mauriciens, amoindrie d'année en année, submergée par les Indiens, les Chinois et les métis qui la dominent en nombre, cette minorité déjà réduite aux abois, qui se raidit dans ses traditions pour se protéger, se replie sur elle-même et finira par disparaître un jour, comme le dodo.
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La France, c'était les murailles de Saint-Malo et les robes en crêoe de Chine de Nina Ricci, et Surcouf et Coco Chanel et les fantômes étincelants de Versailles et le muscat de Frontignan si doux les soirs d'été, et les chevaliers de la Table Ronde aux tournois des Cinq Nations et Jeanne d4arc parfumée au Shalimar de Guerlain et le champagne rose ruisselant sur les toits bleus des Invalides et Molière au volant d'une voiture Peugeot - un luxe, à Maurice - et l'Apollon de Bellac dans les vignes du Romanée-Conti, la mer de Charles Trenet et le père de Foucauld, la fille aînée de l’Église aux galas de l'Opéra, l'Alsace et la Lorraine, les thés du Claridge et la flèche de Chartres, la victoire du Grand Port, Sacha Guitry dans la violette de Toulouse, le sourire de l'Ange de Reims et la barbe immortelle de Victor Hugo sur les remparts du Mont-Saint-Michel, où la mer monte à la vitesse d'un cheval au galop, les bêtises de Cambrai et la douceur angevine, la valse lente d'une hirondelle sur les adieux de Fontainebleau. La France, c'est-à-dire la culture, l'esprit, le luxe, la beauté, la grandeur. Tout ce qui venait de France était beau et bon. Ils le savaient bien, ici, les marchands de goyaves du marché qui nommaient goyaves de Chine les fruits de qualité inférieure et goyaves-de-Chine-de-France, les meilleurs.
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Même si cela ne s'avoue guère, la femme qui épouse le fils qu'on préfère est toujours, pour sa mère une ennemie. Menteuse est celle qui dira le contraire. Normal : on abandonne pas de gaieté de cœur à une autre femelle un homme qu'on a tenu dans son ventre. C'est aussi pourquoi les jeunes filles préfèrent épouser des orphelins.
Ce qui agaçait Mme de Carnoët, c'était d'avoir été mise au pied du mur dans cette affaire, de n'avoir pas vu venir 'l'ennemie", de ne pas avoir eu la possibilité de la choisir comme un moindre mal. Qu'elle fût anglaise ne faisait qu'ajouter à l'inimitié viscérale de Françoise de Carnoët, une notion de fatalité historique. Ainsi Albion continuait à s'acharner sur la France. Non contente de lui avoir empoisonné l'existence depuis la nuit des temps, d'avoir brûlé Jeanne D'Arc, coulé ses bateaux, débarqué au Cap Malheureux pour voler l'Isle de France, voici qu'elle posait sa patte avide sur Yves de Carnoët. Et impossible, désormais, de clamer fièrement que jamais sang britannique ne s'était mêlé à celui de la famille.
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Il lui arrivait parfois de se heurter aux portes closes lorsqu'elle y venait en dehors des heures d'office et elle en éprouvait un véritable désespoir. Comment peut-on fermer les portes d'une église au nez de l'angoisse qui vient s'y réfugier ? Un curé à qui elle avait posé la question avait regardé d'un air soupçonneux cette jeune fille qui ne ressemblait guère à ses ouailles habituelles. Il avait parlé de précautions nécessaires, de surveillance difficile, d'heures d'ouverture, Une réponse de gardien de musée.
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Bénie, pliée en Z sur son fauteuil basculé, les yeux fermés, essaie d'analyser les composantes du remugle charognard qui se dégage du troupeau entassé : lourds pets veloutés échappés de centaines de boyaux oppressés par l'altitude, mêlés aux relents sauvagins, alliacés, d'aisselles marinant dans le tissu synthétique, miasmes d'entre-fesses, de pieds gonflant dans les chaussures, d'haleines épaissie par la déshydratation, exhalaisons grasses de vêtements et de chevelures imprégnés de toutes les fritures terrestres, fumées de tabac chaud, de tabac froid, odeur fade, bouchère de sang féminin et vapeurs ammoniacales d'urine concentrée qui fusent par bouffées des portes sans cesse ouvertes et refermées des toilettes. C'est une façon, pour elle, de conjurer, de supporter ce fumet humain qui l'humilie puisqu'elle fait partie, elle aussi, de ces centaines de futurs cadavres entassés là, dans la bétaillère volante. Et l'idée de tous ces morts en sursis, suggérée par la puanteur des corps vivants se relie sournoisement à cette grand'mère qui ne sera plus là, au bout de ce voyage.
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Video de Geneviève Dormann (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Geneviève Dormann
L'INA vous revend des vidéos que vous avez déjà payées avec la redevance télé pour... ça: https://www.huffingtonpost.fr/2018/08/30/agnes-saal-ex-patronne-de-lina-condamnee-pour-des-frais-de-taxi-a-un-nouveau-poste-au-ministere-de-la-culture_a_23512576/ PRIVILEGIEZ YOUTUBE!
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