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Faton (01/07/2014)
5/5   4 notes
Résumé :
Voilà près de quarante ans qu’on n’avait pas rendu hommage en France à tout l’œuvre sculpté de Jean-Baptiste Carpeaux. Le musée d’Orsay, qui possède les grands modèles originaux de l’artiste, s’est associé au Metropolitan Museum de New York pour une exceptionnelle rétrospective.
Quatre-vingt-cinq sculptures, une soixantaine de dessins et une vingtaine de tableaux mettent en scène ce virtuose du Second Empire, dans un parcours déployé en partie dans la nef du... >Voir plus
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Que lire après Dossier de l'art, n°220 : Carpeaux, un sculpteur pour l'EmpireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je n'ai que des éloges pour ce numéro de Dossier de l'art sur Carpeaux et l'exposition de 2014 au musée d'Orsay ! Certes, je suis une grande admiratrice de Carpeaux et on pourrait penser que cela me rend particulièrement indulgente pour quiconque s'intéresse au sujet. Que nenni ! Au contraire, j'avais été plutôt déçue par l'expo, qui, à mon sens, appuyait trop sur l'aspect "sculpteur de l'Empire" et conduisait à occulter le côté novateur et passionné de l'artiste. Tout ça était un peu trop sage...

Or ce numéro de Dossier de l'art pallie les manques de l'exposition, et ce tout d'abord grâce à l'intervention du commissaire. le lecteur de ces lignes sait peut-être déjà à quel point je prise peu ces entretiens avec les commissaires d'exposition dans les revues d'art, devenus passages quasi-obligés. Souvent, et même presque toujours, ils prennent la forme aseptisée d'un discours bien rôdé destiné à promouvoir l'exposition : c'est de la comm pure et simple. Ici, exceptionnellement, et la journaliste, et le commissaire, jouent le jeu. Les questions tombent juste et les réponses, jamais à côté de la plaque (ce qui relève de la prouesse dans ce cadre), se démarquent de la présentation pure et simple de l'exposition du musée d'Orsay pour aborder franchement le travail de Carpeaux et ses spécificités. Bref, c'est efficace.

Des pages "Chef-d'oeuvre" aux articles thématiques traitant, tour à tour, de la biographie et de la monographie de l'artiste, de sa technique, de son travail de sculpteur portraitiste et de son activité de peintre, tout s'avère intéressant, voire passionnant, donnant à voir un Jean-Baptiste Carpeaux qui ne se contenta pas de humer l'air du temps pour atteindre la célébrité, mais se montra véritablement innovant et ouvrit la voie à d'autres, à commencer par Rodin (qui l'admirait beaucoup). C'est là ce qui manquait quelque peu à l'exposition. J'aurais aimé que la question de l'atelier d'édition de Carpeaux, qui fut un peu l'égal de Gérôme dans le domaine de la reproduction et la diffusion des oeuvres d'art, soit également traité dans un article complet, c'est mon seul (petit) bémol. Mais il faut bien effectuer des choix éditoriaux et savoir se limiter.

Les autres sujets de ce numéro qui ne relèvent pas du dossier Carpeaux sont pourtant en résonance avec lui, à travers des thèmes tels que l'histoire de l'Opéra Garnier, l'exposition Carrier-Belleuse et le musée de Valenciennes (ville natale de Carpeaux). J'apprécie particulièrement ce dernier article, parce qu'il met en lumière un musée municipal - qui possède beaucoup de Carpeaux - en des temps où les grands musées parisiens et leurs envahissantes expositions ont fini par plomber la politique muséale en France.

Enfin, Dossier de l'art est la seule revue qui ait consacré un numéro à cette exposition et, surtout, à cet artiste. Sans doute Carpeaux n'est-il pas assez sexy pour intéresser les autres magazines et mériter un hors-série de leur part. Ça n'est du reste pas très étonnant : il n'était qu'à entendre les critiques d'art en parler ; pour beaucoup, ils méconnaissaient visiblement le sujet. C'est pourquoi je suis particulièrement heureuse que ce Dossier de l'art ait vu le jour, d'autant que la littérature récente sur Carpeaux se fait très rare. Cette lecture m'a même donné envie de me pencher davantage sur sa peinture, alors que, jusqu'à présent, si je la connaissais, je n'avais pour autant l'intention d'approfondir le sujet. Un grand merci, donc !
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"Avec les grands chantiers urbains entrepris au cours du XIXe siècle et la multiplication des commandes publiques, Paris se couvre d'un manteau de statues. En pierre, bronze ou fonte, la sculpture s'invite sur les ponts, les gares et les immeubles, dans les églises, les jardins et les cimetières. Ce musée à ciel ouvert est particulièrement riche dans le centre de Paris, de part et d'autre de la Seine". Ainsi dans les jardins de l'Observatoire on découvre la superbe fontaine de Carpeaux : les Quatre Parties du monde dont le moulage se trouve au musée d'Orsay ; un peu plus loin, la statue du maréchal Ney, de Rude, érigée à l'endroit même où il fut fusillé. Prolongeant les jardins de l'Observatoire, ceux du Luxembourg. Là, c'est une profusion de statues de reines, femmes illustres, poètes, écrivains, peintres et sculpteurs (Ingres, Delacroix, Rude...)
Allons vers la Concorde : les fontaines en fonte imaginées par Hittorff et l'allégorie de la ville de Rouen réalisée par Cortot. de là, entrons dans le jardin des Tuileries. Comme dans les jardins du Luxembourg, nous nous trouvons au milieu d' un musée en plein air : monuments à Jules Ferry et Waldeck-Rousseau ; buste de Charles Perrault, l'auteur des contes ; une série de groupes antiquisants, (entre autres, parmi des centaines) et surtout les splendides statues de Maillol, érigées à l'instigation d'André Malraux. En quittant les Tuileries : l'Arc de triomphe du Carrousel, avec un bas-relief de Clodion et la superbe copie du quadrige de la basilique Saint-Marc de Venise. Continuer en direction du palais du louvre ; en levant les yeux on peut admirer les sculptures qui ont enjolivé les façades sous le Second Empire, et qui furent réalisées par les artistes de l'époque ; Rude, Baryer, Carpeaux....
Ce n'est qu'un petit aperçu de l'art statuaire de la capitale : les cimetières recèlent également des oeuvres de toute beauté.
Magnifique Paris où les balades sont innombrables.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Carpeaux est un pivot dans l'histoire de la sculpture française. Il arrive à un moment où le paysage est très éparpillé, marqué par les derniers moments de ce qu'on peut appeler le "deuxième romantisme". La leçon de Rude et des sculpteurs romantiques des années 1830-1840 a été reçue, et ce sont ces sculpteurs qui enseignent au sein de leurs ateliers. Carpeaux est l'élève de Rude, puis de Duret ; il appartient clairement à cette génération qui a parfaitement assimilé la leçon du romantisme. Parallèlement, se déploie en sculpture une forme affadie de classicisme, qui ne relève plus du néoclassicisme proprement dit. Dans ce paysage très compliqué, Carpeaux joue le jeu du concours pour obtenir le prix de Rome, quitte l'atelier de Rude, auquel tout son œuvre ultérieur fait pourtant référence, pour celui de Duret, qui a la réputation de mener tous ses élèves au prix de Rome. Il maîtrise parfaitement l'enseignement académique, ses œuvres attestent tout de suite un modelé exceptionnel ; ses dessins et esquisses confirment qu'il est extraordinairement doué. Assez rapidement, il s'appuie sur ces dons pour définir sa voie propre.

"L'homme et l'artiste. Entre triomphe et tourments"
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L’œuvre de Carpeaux est en effet d'une grande cohérence plastique et thématique. Les sculptures semblent intimement liées les unes aux autres, dans une filiation établie par la pensée de l'artiste : le "Pêcheur à la coquille" donne naissance à la "Jeune fille à la coquille". Elle-même est réinterprétée dans la "Flore" de la façade du Louvre, où se trouve déjà en germe la ronde des bacchantes de la "Danse" de l'Opéra. Cette même ronde se retrouve par la suite dans le groupe des "Quatre Parties du monde" de la fontaine de l'Observatoire. La puissante inventivité de Carpeaux s'exprime autour d'un vocabulaire très construit, qui décline les variations d'un répertoire formel établi dès le début de sa carrière. Cette pratique est proche de celle de Pradier et prendra toute son ampleur chez un Rodin, composant un œuvre à la fois puissant et très homogène. Chez Carpeaux, ce retour permanent aux mêmes motifs est sans doute à mettre en lien avec sa constante activité de dessinateur, qui lui permet de manier journellement son répertoire formel.

"Technique et création. Le génie au bout des doigts"
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A l'âge du réalisme, nul artiste ne peint ainsi. Carpeaux n'a aucun équivalent dans son temps. Nul doute que ses contemporains l'auraient accusé de bâcler ses peintures. Lui, le sculpteur du Second Empire, parfois soupçonné d'une trop grande intimité avec la cour, artiste presque officiel, peint les bals donnés à l'occasion de l'Exposition universelle de 1867 comme des mascarades de spectres. Devant ces toiles livrées au public après la mort de Carpeaux, tel "Un bal masqué aux Tuileries", le critique Gustave Geffroy, ami de Monet, s'exclame : "Ce sont vraiment des évocations, des œuvres de voyant. Quelles apparitions, ces chairs, ces robes ! Quelle atmosphère de conte de fées ! Quelles fêtes où les personnages, l'air las, accablé, semblent diriger un bal de fantômes. Et ces souverains qui se guettent, qui surgissent sur le fond obscur, comme au guignol de l'Histoire ! C'est le tragique même."

"Carpeaux peintre. Un ensemble méconnu"
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Garnier ne décevra pas, et son opéra est un mélange de haute technologie et de symphonie des arts, aussi luxuriant que déroutant par son éclectisme. Il n'est qu'à en faire le tour pour comprendre qu'il est conçu comme un spectacle. A celui qui arrive à sa hauteur par le boulevard Haussmann, rien ne laisse présager l'explosion presque baroque du décor et des matériaux polychromes de la façade principale. Tout est fait pour ménager les effets, du plus sobre au plus fastueux. L'extérieur comme l'intérieur sont construits sur ce principe.

"Une page d’histoire de l'art. L'opéra Garnier, un monument à la gloire du spectacle"
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Le "Triomphe de Flore" est le manifeste d'une nouvelle sculpture monumentale, affranchie des règles académiques et de son simple rôle décoratif. La sculpture se libère de l'architecture dont elle n'est plus l'accessoire. A l'inverse, l'architecture est renvoyée au rôle de support de l'art statuaire et le sculpteur, soutenu par les édiles, peut prendre son indépendance face à l'architecte.

"Chef d’œuvre : Flore"
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