C'est par association de lecture que je me suis saisi de ce petit livre ; en effet après la lecture de la fiction «condor» qui se référait notamment à Victor Jara (cf. commentaire), j'ai prolongé ma lecture par un texte réaliste que je savais être dans ma P.A.L.
Vie et mort du poète chanteur communiste qui avait du sang indien Mapuche dans les veines, et qui lutta pour le droit de vivre sur sa terre.
Ses espoirs à l'arrivée de Salvador Allende et puis les horreurs sous Pinochet. Un court opus en forme d'hommage.
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Texte de Julos Beaucarne , souvent chantée par Serge Utgé-Royo en mémoire de l'assassinat de Victor Jara et dénonçant le soutien de Kissinger à la dictature Chilienne :
"Lettre à Kissinger "
J'veux te raconter Kissinger
L'histoire d'un de mes amis
Son nom ne te dira rien
Il était chanteur au Chili
ça se passait dans un grand stade
On avait amené une table
Mon ami qui s'appelait Jara
Fut amené tout près de là
On lui fit mettre la main gauche
Sur la table et un officier
D'un seul coup avec une hache
Les doigts de la gauche a tranché
D'un autre coup il sectionna
Les doigts de la dextre et Jara
Tomba , tout son sang giclait
6000 prisonniers criaient
L'officier déposa la hache
Il s'appelait p't'être Kissinger
Il piétina Victor jara
Chante dit-il , tu es moins fier
Levant les mains vides des doigts
Qui pinçaient hier la guitare
Jara se leva doucement
faisons plaisir au commandant
Il entonna l'hymne de l'U
De l'unité populaire
Repris par les 6000 voix
Des prisonniers de cet enfer
Une rafale de mitraillette
Abattit alors mon ami
Celui qui a pointé son arme
S'appelait peut-être Kissinger
Cette histoire que j'ai racontée
Kissinger ne se passait pas
En 42 mais hier
En septembre septante trois
Petite Amérique… Victor se souvient que le poète nommait le Chili le “pays longiligne”. Aucun autre pays au monde ne ressemble à ce long cordon de terre qui s’étire sur plus de quatre mille trois cents kilomètres au bord du Pacifique. La tête dans l’un des déserts les plus arides du monde, les pieds dans un enchevêtrement d’îles, de fjords et de glaciers. Aujourd’hui, Victor ressemble au Chili. Ses pieds sont froids comme si le sang avait cessé d’y circuler, mais ses tempes, son visage, son crâne sont brûlants.
Le bombardement de Guernica était une funeste répétition générale de la Seconde Guerre mondiale. Deux ans plus tard, le général Franco prenait le pouvoir et instaurait la dictature. Comme moi, des dizaines de milliers d’Espagnols ont été contraints à l’exil. Et tant d’autres sont morts…
“Ce qui se passe autour de moi me touche de plus en plus. La pauvreté de mon propre pays, de l’Amérique latine et d’autres pays du monde… J’ai besoin du bois et des cordes d’une guitare pour donner libre cours à la joie et à la tristesse.”
VLEEL 300 Rencontre littéraire avec Bruno Doucey, Indomptables, Éditions Emmanuelle Collas