Happy Birthay Mr Douglas ...
100 ans aujourd'hui , je viens de l'entendre à la radio , et l'occasion pour moi de saluer ses Mémoires lues , il y a fort longtemps .
En dehors d'être un acteur à l'immense carrière, cet homme a de l'esprit , de l'humour , du recul sur lui-même . Il nous raconte sa vie, ses débuts dans le cinéma , ses films. La réussite n'était pas évidente , il part de loin ... Son père était illettré et chiffonnier, un métier aujourd'hui disparu . Son vrai nom est Issur Danielovitch , il est fils d'un immigrant juif russe . C'était l'époque où les acteurs venaient de la rue, ce métier n'était pas aussi considéré qu'aujourd'hui et le plus grand nombre venait de familles ultra , ultra modestes ...
C'était l'époque où faire du cinéma était une aventure , maintenant ils ont tous des agents, des assistants etc...
A travers sa vie , c'est un peu l'histoire d'Hollywood qui défile , presque 50 ans . du maccarthysme aux grands noms tels que Rita Hayworth, Gene Tierney , Marlene Dietrich, Joan Crawford , Kubrick, Sinatra, John Wayne et ... Burt Lancaster (Haaaah ! ) .
Et ils étaient peinards en ce temps là . Les paparazzis étaient moins nombreux ,elles étaient deux ! ( Louella Parsons et puis une autre dont j'ai oublié le nom ...) , ils étaient plus libres . On tournait moins de films . L'époque était à la rareté . On était pas inondé d'images , on savait cultiver le mystère . C'était l'époque du noir et blanc , qui mettait de la distance et peut-être plus de magie ...
Un livre pour raconter une vie pas banale , une réussite professionnelle et financière digne du mythe américain , de la rue aux étoiles ...
Elle est jolie votre vie Monsieur Douglas , vous la racontez bien ... Je l'ai lue quand la mienne ne faisait que commencer parce que j'étais cinéphile et fascinée par les débuts d'Hollywood . Et si j'éprouve ce matin , une petite bouffée de tendresse pour vous et votre grand âge , cela prouve que ce livre a bien vieilli dans ma mémoire, comme vous Monsieur Douglas ...
Happy Birthay Mr L'acteur et merci pour les bons moments .
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Passionnante (bien que très narcissique) autobiographie.
Mister D. avait un grand contentement de soi, une vanité naïve, presque enfantine - ce qui le rend touchant, voire sympathique. Et vu son parcours, cela peut se comprendre !
Une page émouvante : sur un navire de guerre, à l'occasion du décès d'un matelot juif, il revêt le châle (talit) traditionnel et récite le Kaddish...
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Il est le dernier (98 ans) monstre sacré de la belle époque Hollywoodienne.
Pas de sensationnel dans son autobiographie, mais c'est un plaisir quand même que de le découvrir et de suivre une partie de son parcours.
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Je connaissais des hommes qui couchaient avec une fille différente chaque soir. Je ne l’ai jamais compris. Et après avoir fait de même pendant un certain temps, je l’ai encore moins compris. C’était frustrant ; comme la cuisine chinoise : une heure après, on a faim.
J’avais l’impression d’avoir deux cerveaux dans le crâne, deux personnalités différentes dont l’une observait l’autre. Celui qui joue la pièce est complètement dans son rôle, avec tous les sentiments et la chaleur nécessaires, tandis que l’autre observe et guide. D’une certaine façon, cela me rappelait mon opération des amygdales, et mon cauchemar d’être deux à la fois, dont l’un observait le petit Issur, de derrière la poubelle.J’en ai parlé avec d’autres acteurs. Je me souviens d’en avoir un jour parlé avec Laurence Olivier qui m’a dit que cela était souvent vrai pour lui. Bien que l’on dise toujours aux acteurs : « Laissez-vous aller », il y a toujours en soi une partie qui dirige. Se laisser aller, cela veut dire que le public ne doit pas avoir l’impression que l’acteur se dit : « Et maintenant, je vais m’asseoir. Maintenant je vais prendre une cigarette. »
Tout mon univers s’était écroulé. Jehlinger m’avait fait comprendre que je n’étais pas fait pour être acteur. Diana s’efforçait de me consoler. Nous allâmes faire un tour dans Central Park et je me mis à pleurer. Je lui parlai de toutes ces années où j’avais rêvé de devenir acteur, mon premier poème récité en public, les prix de récitation au collège, les pièces que j’avais jouées au collège et à l’université, mon travail l’été dans un théâtre, et tout cela pour m’entendre dire que la profession d’acteur n’était pas pour moi. J’avais toujours cru que j’avais du talent, mais il n’en était rien. J’allais probablement rentrer à Amsterdam et vendre des chaussures.« Mais enfin, tu as compris ce que cherche Jelly, non ? me dit-elle.— Visiblement je n’ai aucun talent. À quoi ça sert de rester ici ? Il faut que je fasse autre chose, c’est tout.— Mais non. Il te met à l’épreuve. Il est simplement fou furieux parce que tu n’as pas travaillé ton rôle. Il veut savoir si tu es suffisamment ouvert pour travailler avec lui, si tu ne montres pas trop de résistance. Il fait ça tout le temps : il cherche à briser les gens. »C’était un rayon d’espoir. Peut-être avait-elle raison. J’étais reconnaissant à Diana du réconfort qu’elle m’apportait.
Pour ma part, j’aimerais participer à un mouvement qui encouragerait les hommes à plus de faiblesse. Le droit à la faiblesse, le droit à la passivité, le droit au non-agir. Pourquoi les hommes doivent-ils toujours être forts ? Nous ne le sommes pas et nous le savons. Pourquoi se forcer à jouer ces rôles et pourquoi les hommes et les femmes se le jouent-ils les uns aux autres ?
Je fus emporté par un torrent d’amour et lui dis que je voulais l’épouser. Elle accepta. Allongé à côté d’elle, j’avais peine à croire que moi, le petit Issur, je tenais dans mes bras cette créature merveilleuse et qu’elle acceptait de m’épouser. J’avais entendu dire qu’à Newark, les démarches en vue du mariage étaient plus simples qu’ailleurs. Je réussis à convaincre Bill Henderson de nous servir de témoin, et nous voilà partis. Malheureusement, nous nous trompâmes dans certaines réponses au questionnaire et ne pûmes obtenir les papiers. Retour donc à New York, en se jurant bien que la prochaine fois serait la bonne.