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EAN : 9782812606472
56 pages
Editions du Rouergue (16/04/2014)
3.62/5   8 notes
Résumé :
Tout commence par un micro-trottoir : faut-il être pour ou contre la fessée ? Les parents comme les enfants prennent position.
Un enfant se présente enfin et utilise un conte pour évoquer sa propre expérience, l'histoire peut alors commencer : Il était une fois un roi qui colla à son fils une fessée si forte qu'il le partagea en deux. Une des deux moitiés se présentait au peuple de profil, l'autre moitié révoltée était enfermée dans une tour...
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Faut-il ou non autoriser la fessée ? Cette question, un peu provocatrice, est posée à une mère lors d'une interview.

Un peu gênée par les interruptions un peu intempestives de son enfant, elle répond négativement et s'insurge devant ce geste laissant à penser qu'elle est contre et donc ne l'applique pas !

Pourtant, il y a les pour et les contre...

A ce stade de l'histoire, il est intéressant de demander au lecteur son propre avis. Voici ma récolte : "Je suis contre", "la fessée, c'est nul !

Mais la sonnerie de l'école retentit et les enfants rentrent en classe. Les enfants échangent sur le sujet. Que pensent-ils de la fessée ? Y a t-il plusieurs types de fessées ? Existent-ils des moyens d'y réchapper ?


Mais écoutons d'abord un conte, celui d'un Roi d'un royaume où il est interdit de faire du mal à un enfant. Pourtant, un jour, sous le coup de la colère, il coupe son fils unique en deux. Une moitié réclame justice pendant qu'une autre se satisfait de la situation et profite de sa demi-vie...

Cela souligne à la fois les dangers des coups et la violence induite par toutes les fessées, tant psychologique que physique, que la difficulté d'y faire face pour l'enfant mais aussi pour le parent.

Un peu plus tard, nous retrouvons la même maman, qui a récupéré son petit après l'école et qui doit affronter son enfant qui réclame à corps et à cri des bonbons. Certainement fatiguée et excédée, elle profite du huis clos de la maison pour...


J'ai apprécié la construction en tryptique de l'histoire qui, de façon générale, tend le micro au lecteur afin de le pousser à réfléchir. Peut-on condamner la fessée de manière universelle ? Une question d'actualité au moment où la France est condamnée sur le sujet par l'Europe !

Si la fessée ne peut plus vraiment être considérée comme utile de mon humble point de vue, il est pourtant bien difficile dans le dur métier de parent d'être toujours irréprochable. Car se contrôler en permanence est pas toujours réalisable. de là le grand écart entre l'idéal et la réalité.

Tentons cependant de lister quelques moyens d'éviter ce qui est avant tout de la part du parent un geste d'impuissance :
- envoyer l'enfant dans sa chambre (le temps que l'adulte et l'enfant se calment)
- avoir des rituels forts qui cadrent l'enfant et lui montrent les limites à ne pas franchir
- se contenter de refuser calmement et fermement les demandes impossibles de l'enfant

Donc un livre avant tout pour prolonger le débat, à l'école et à la maison notamment. On y entend la souffrance des enfants, la honte avec le "cunu", et la peur mais aussi celle de la mère, seule dans ce face à face après l'école, lorsque l'enfant et le parent épuisés ne sont plus en mesure de se contrôler.

A lire même si on aimerait aussi une version avec le père...



Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Voici un livre que j'ai depuis un petit moment et que j'apprécie beaucoup. C'est un livre pour enfants, un livre sur la fessée. Un livre intelligent qui laisse la place à l'imaginaire et qui fait juste réfléchir.

C'est un livre assez complexe, car la véritable "histoire" se trouve dans l'histoire, au milieu du livre, sous la forme d'un conte.

Le livre commence par une question: pour ou contre la fessée?

On découvre l'avis d'une maman interrogée qui s'exprime sur le sujet alors qu'elle emmène son petit garçon à l'école. L'auteur touche du doigt le paradoxe entre nos idées (nos principes) et nos actes (ce qu'on donne à voir à nos enfants).

Cette maman donc est "totalement opposée" à la fessée, elle argumente au fil des pages alors que son petit garçon essaie d'attirer son attention en lui coupant la parole toutes les deux secondes (vous connaissez ça, non? :) )

On sent la colère de cette maman qui monte au fil des pages parce qu'elle essaie de parler (et de transmettre de belles idées au monsieur qui l'interroge) et cet enfant qui utilise toute son énergie à ramener sa mère à la réalité.... (maman au lieu de parler, occupe-toi de moi!!!!)

La maman dépose son enfant à l'école. La journée se passe, l'enfant dans sa classe est amené à réfléchir à cette histoire de fessée, on découvre le point de vue de plusieurs enfants sur cette question et le livre continue avec un conte magnifique, le conte du prince en deux, un enfant coupé en deux, à cause d'une fessée. Conte magnifique, vraiment, plein de symboles et de finesse sur les dégâts invisibles des châtiments corporels quels qu'ils soient.

"Cet enfant, il s'appelait Charles-Edouard et, au début, il était fils unique. Mais après la fessée, il devint deux princes... Personne, à part le roi et la reine, ne le savait. Donc, ce prince en deux vivait curieusement: l'une de ses moitiés en voulait à son père de l'avoir battue et l'autre moitié faisait comme si de rien n'était..."

Et la chute du conte est particulièrement amusante... mais je ne la dévoilerai pas ;)

A la fin de la journée, la maman du début vient rechercher son petit garçon à l'école. Cette maman semble à fleur de peau, agacée par ce petit garçon ne répond pas à ses attentes et sur le chemin du retour c'est un florilège d'incompréhensions, d'impatience et de reproches ("tu pourrais répondre au moins", "ce n'est pas comme ça qu'on demande", "mais tu me casses les oreiles avec tes bonbons. Tu sais, il y a des choses qu'il va falloir corriger.") jusqu'à la chute finale... la fameuse fessée.

Avec une maman qui était contre la fessée, en théorie, mais bon "celle-là au moins tu ne l'auras pas volée..."

Les illustrations de Frédérique Bertrand sont minimalistes, simples et poignantes, beaucoup de rouge aux endroits clés. Les mots font partie de l'image, ça rend un effet de réel que j'aime beaucoup.

Bref le livre pose la question dans toute sa complexité. C'est un beau livre, un livre qui accompagne (les parents comme les enfants), qui peut se lire dès la fin de la maternelle, de manière allégée ou complète, il y a tellement de degrés de lecture différents. Mais mon fils l'a surtout réclamée aux alentours de 7 ans mais ça peut aller largement jusqu'à la fin du cycle III.

C'est un livre que je garde toujours à portée de mains et que je vais ressortir à mes loulous tiens, ça fait longtemps qu'on ne l'a plus lu.

Il ne suffit pas d'avoir de belles idées, de grands principes. L'auteur nous met face à nos reflexes, face à nos mécanismes de défense. Il n'y a pas que les autres qui corrigent leurs enfants. Ce reflexe éducatif est en chacun de nous et c'est vraiment un poison, on s'en rend compte dès qu'on choisit de s'en défaire... c'est un long chemin.

Que l'on soit pour, que l'on soit contre, que l'on en donne par défaut ou par conviction, parce qu'on ne sait pas vraiment faire autrement, par facilité, par manque de soutien et d'alternative, et même quand on n'en donne plus, nous flirtons tous, de manière plus ou moins consciente avec la violence éducative ordinaire. Et c'est important, je trouve, de s'arrêter pour réfléchir à tout ça, de tenter de se défaire de nos mécanismes, de retrouver l'enfant qu'on a été, d'entendre l'enfant que l'on a en face de nous, cet adulte en devenir...

On gagne toujours à prendre du recul, à revenir sur ce que l'on fait.

J'aime aussi parce que ce livre souligne la fragilité entre impression et réalité et les tabous qui ont la peau dure quant à la violence fait aux enfants... Les enfants de cette histoire sont curieux d'entendre les avis des autres sur le sujet, mais ils sont méfiants, ils ne veulent pas croire que c'est vrai ou que ça peut les concerner. Bien sûr la fessée, c'est mal, mais ca se passe ailleurs, ça ne se passe pas chez moi... chez moi ce ne sont pas de vraies fessées etc....

Vraiment un livre très fin, à lire et à relire. Mais un livre complexe, et très différent de ce que l'on a l'habitude de lire. Ca peut surprendre, on peut ne pas savoir comment le lire... C'est un livre à part, un livre résistant qui demande que l'on soit acteur de la lecture. Il faut y mettre un peu de soi...

Et j'aime tellement Olivier Douzou que je vais pour Noël nous offrir à mes loulous et à moi ce Boucle d'or et les 3 ours que je viens tout juste de découvrir et qui a tout pour plaire :)
Lien : http://www.uneautreecole.can..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
On doit pouvoir parler à son enfant sans en arriver à cette solution extrême.
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Videos de Olivier Douzou (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Douzou
Je, Olivier Douzou, Rouergue
Interprété par Leïla Chik et Alban Gérôme.
D'après les illustrations de Violette Vaïsse.
Avec le soutien de la Préfecture de la Seine-Saint-Denis.
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