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EAN : 9782875230287
585 pages
Nevicata (01/03/2012)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Un état des lieux magistral du continent le plus tourmenté du monde. Un livre profondément émouvant et optimiste. Chaque fois que vous tentez d’expliquer « L’Afrique, c’est… », les mots se désagrègent, se dissolvent. Chaque fois que vous tentez d’exprimer une généralité sur l’Afrique, il y aura toujours au moins cinq pays qui feront exception. Et quand vous pensez être arrivé à une certitude, vous réalisez que le point de vue opposé est vrai lui aussi… L’Afrique est... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Richard Dowden sillonne le continent africain depuis plus de quarante ans. Ce journaliste britannique a couvert l'Afrique pour le Times, The Independent et The Economist avant de prendre la tête de la prestigieuse Royal African society. Quatre ans après sa publication à Londres, "Africa, Altered States, Ordinary Miracles" est enfin traduit en français. Bizarrement, c'est un éditeur belge spécialisé dans la littérature de voyages qui en a pris l'initiative. La traduction est calamiteuse mais présente l'avantage de mettre à la disposition d'un large public francophone un ouvrage de référence.

Cette somme de près de 600 pages se revendique un ouvrage de vulgarisation et en a la fluidité d'écriture très anglo-saxonne au risque parfois de quelques raccourcis simplificateurs et de quelques facilités racoleuses. Motivé par le souci d'illustrer la diversité d'un continent immense que ne saurait embrasser une analyse abstraite et générale de « l'Afrique », Richard Dowden entraîne ses lecteurs dans un long voyage où se mêlent des souvenirs de reportages et des analyses plus conceptuelles. Les étapes de ce périple (Ouganda, Kenya, Zimbabwe, Afrique du Sud …) sont emblématiques de l'indifférence britannique à l'égard de l'Afrique francophone. La Côte d'Ivoire, le Gabon, le Mali sont à peine évoqués ; quant à l'étape sénégalaise elle n'est qu'un prétexte à une analyse – au demeurant captivante – des ressorts de la création de richesses en Afrique.

Richard Dowden veut combattre les stéréotypes qui lestent la perception occidentale de l'Afrique : un continent saigné par des guerres tribales, gouverné par des autocrates sanguinaires, frappés par des pandémies dévastatrices. Il s'inscrit dans une veine « afro-optimiste » : les guerres sont aujourd'hui en Afrique moins nombreuses qu'hier, la croissance y est restaurée, la démocratie s'y est acculturée. Trois facteurs, selon lui, ont contribué à la naissance de cette « nouvelle Afrique » : le téléphone portable, l'arrivée des Chinois et l'émergence d'une classe moyenne. Il se montre très critique à l'égard des politiques occidentales d'aide au développement. Plus efficaces dit-il seraient la réduction des subventions aux agricultures occidentales – qui nuisent à la compétitivité des agricultures africaines – des dérogations transitoires aux règles de libre-échange – qui bénéficient au Nord et lèsent le Sud – la lutte contre les paradis fiscaux – où se réfugie l'argent de la corruption.

Richard Dowden aime l'Afrique. Tout en faisant le constat des errements du continent et plus encore de ses dirigeants, il conserve un insubmersible attachement pour ses habitants, pour leurs existences et leurs « espoirs infiniment interpellants » (comme l'écrit avec un lyrisme caricatural la quatrième de couverture dont on espère qu'elle n'est pas de la plume de l'auteur). C'est ce qui rend son ouvrage si attachant. C'est aussi ce qui pousse à en conseiller la lecture au futur expatrié ou au touriste curieux à la recherche d'un ouvrage sur « l'Afrique ».
Pour autant cet amour revendiqué pour son sujet d'étude suscite comme un malaise. Il est monnaie courante dans les études africaines : Sylvie Brunel, la préfacière le revendique aussi. Est-il nécessaire d'aimer l'Afrique pour en parler ? Après les excès de l'afro-pessimisme teinté de racisme, l'afro-optimisme n'est-il pas en train de sombrer dans les excès inverses au nom d'une empathie démagogue à l'Afrique ? N'y a-t-il pas place pour une approche dépassionnée, objective du continent africain ?
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Seule la version en anglais était disponible dans la version numérique et je ne regrette pas de l'avoir lu en anglais. La langue est très accessible ici.
Cet ouvrage est un ouvrage de référence pour ceux qui, comme moi, s'intéressent de près à ce continent passionnant mais si mal connu et qui véhicule encore tant d'idées reçues et de clichés.
Richard Dowden est journaliste, il a dirigé la section Afrique dans la célèbre revue "The Economist", il a vécu longtemps dans différents pays d'Afrique, à commencer par l'Ouganda, un des pays les moins connus de ce continent.
Il nous dévoile un continent encore déchiré par une histoire tourmentée mais très riche.
L'auteur veut réhabiliter le continent et montrer que les media et ONG ont tendance, de par leur mission à ne montrer que le côté tragique des événements frappant les pays de ce continent. Certes le présent est encore sombre: dans les années 90 qui ne sont pas si lointaines, 31 des 53 pays du continent connaissent la guerre civile ou des désordres intérieurs graves.
Les guerres diminuent en nombre depuis le tournant du millénaire mais les tensions subsistent, dues en partie aux "découpages" parfois peu réalistes effectués autrefois par les autorités coloniales.
L'auteur ici s'attache surtout à montrer le potentiel de ce gigantesque continent. Et ce ton "positif" est tout à fait novateur.
Des millions d'Africains n'ont pas connu la famine ou la guerre et vont construire l'Afrique de demain.
Bien sûr cela n'enlève rien à l'importance des misisions réalisées par les ONG . Les problèmes persistent mais il est important de voir sur quelles bases on pourrait affronter ces problèmes.
A travers plusieurs exemples, l'Ouganda, la Somalie, le Zimbabwe, le Soudan, l'Angola, le Burundi, le Rwanda, le Sénégal, le Sierra Leone, c'est tout le continent qui défile, avec ses langues (plus de 2 000 langues recensées!) ses traditions, ses croyances, ses espérances..
Un excellent travail de journaliste et d'économiste.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
The self-made man does not exist in Africa. If the motto of Europe is individualism: "I think therefore I am", Africa's would be communalism: " I relate, therefore I am". In Zulu there is a saying: "One is a person through others", or as John Mbiti, the Kenyan theologian, put it:
" I am because we are and, since we are, therefore I am."
Africans know who is family and know where they come in it, both vertically and horizontally . A man without a family is no-one. He is nothing.
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Westerners arriving in Africa for the first time are always struck by its beauty and size - even the sky seems higher. And they often find themselves suddenly cracked open. They lose inhibitions feel more alive, more themselves, and they begin to understand why, until then, they have only half lived.
In Africa the essentials of existence - light, earth, water, birth, family, love, sickness, death, - are more immediate, more intense.
Visitors suddenty realize what is life for.
To risk e huge generalization : amid our wasteful wealth and time-pressed lives we have lost human values that still abound in Africa.
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