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EAN : 9782081375840
192 pages
Flammarion (02/11/2016)
3.58/5   6 notes
Résumé :
Recueil de poèmes sur le thème de l'enfance qui mêle des textes brefs et d'autres écrits à la manière de fables intemporelles. L'auteure évoque aussi les souvenirs de lectures ou de films qu'elle a aimés.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les vers sobres, doux et lumineux d'Ariane Dreyfus s'attachent à ces paroles d'enfants que l'adulte ne reniera pas, ces mots qui sont comme des ponts entre la chrysalide de l'enfance et ce qui, en nous, lui est resté fidèle. "Suis-je consciente d'être un papillon quelque part?" s'interroge l'auteure (p.146) "L'émotion ne dit pas "je" prévient Deleuze en incipit. Aussi ce sont des personnages de poèmes, Victor, Luna, John, Emily (Dickinson?), Ian, Loïc, qui se livrent récitant leurs leçons de vie, leurs poésies spontanées, leurs serments adolescents comme des laisser-passer pour quitter le vert paradis. (p.93) "Poésie : un bracelet pour ne pas disparaître." (p.74) "Toute phrase contient un verbe pour ne pas mourir." J'ai surtout été bouleversé par le poème "Un soir d'été" sur l'excision dont voici un court extrait (p.45) « Les jambes tenues, une petite fille gémit encore
Le récipient se repose
Deux mains appuient sur sa tête
C'est le moment d'enfoncer
Des épines et de coudre
Alors le gémissement sort de plus bas
Toujours plus bas
Femme titube tout au long de sa vie
Voilà comment la crainte devient une plante féminine »
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
OUVERTURE
  
Ouverte, la trappe
  
La petite danseuse sort sa tête
  
Avant,
l'ombre seule était son foyer
  
Un pied se risquait, tendu fort,
Une blancheur
Puis, revenu dans le noir, n'était plus
  
Avant, le passé était dans le passé
  
Elle étire un bras, l'autre, elle l'étire aussi
Et le premier encore
En se touchant la nuque
  
Il y a une boucle dans un carré
  
Le magicien n'agira plus
  
Elle se hisse, elle a le temps,
  
Devant son visage toutes les jambes
Qui passent sont les jambes des danseuses
Elle veut le faire
Traverser autant qu'elles l'obscurité
  
Si on les renversait, leurs pointes ne seraient
Qu'appels qui cherchent l'air, mais redressées
Un peu de lumière coule le long d'elles
  
Les pieds se tendent et les bras se balancent
  
Et trois se déplacent en tournant, calmes
Chacune rose des vents
  
La petite danseuse sort, couverte de craie
  
Se hissant
Par toutes les lignes de son corps pâle
  
Qu'un bruit tombe, qu'une forme de femme hurle
Se relève en robe immense d'autrefois
Le cou raidi sous la chevelure tordue
  
Que de cette femme on voie les cuisses, toutes froides
Ses mains remontant l'étoffe splendide en un tas sur son ventre
Pour arriver plus vite, frapper en pleurant quelque chose
  
Bouche immobile, la petite danseuse
Gonfle ses poumons de musique intérieure
  
Et passe, intangible
Devant la chanteuse malheureuse et folle
Repasse et continue
  
Hurlements, vieux rubans lancés loin
  
Ses mains ne sont pas fatiguées
Elle les fait tourner devant son visage
Aucune trace, ni devant ni plus bas
  
Ses coudes se plient et se déplient
Une boucle succède à une boucle
  
Des beaux torses silencieux
Elle sent le clair-obscur labyrinthe
Fait de corps vivants s'ouvrir
  
  
[IV. Avant le soir]
pp. 111-2
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SUR L'OREILLER

Ne la voulant pas si près, ni qu'elle se blesse,
Je fais glisser une feuille sous ses pattes
Et vite, fenêtre ouverte,
Je lance l'araignée

Plutôt que mon visage, qu'elle aille saisir l'herbe

S'y accrochant, grimpant vite :
Il faut agir avant de s'étoiler

Et moi, si je ferme les yeux, si j'attends vraiment
Une main me versera-t-elle dans la prairie des endormis ?

J'ouvrirais mes mains et ma bouche bien mieux qu'en le voulant

Tant de petites blessures qui n'empêchent pas de vivre
Circuleraient toutes seules

Loin je n'en sais rien

Elles iraient
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Un enfant près de sa mère, les yeux tournés vers la vitre,
Attend le départ du tram
Souvent je voudrais n'avoir rien d'autre à faire
Faire le silence, comme auprès d'un feu
Un seul sac pour eux deux
Pas bien rempli
Il bouge à peine, très sage,
Maman est très fatiguée
Il ne le dit pas, je le vois
C'est beau un visage
Quand la tristesse n'arrive pas à se poser
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Après des siècles de flammes
(Celui à qui ce livre est dédié)


Etirant ses pattes
Le chaton noir se roule sur le dos

Puis rebondit déjà, ce détail
Qu'il est dans le monde de toute son importance
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J’écris parce que je vais disparaître

C’était là,
Ma fille assise dans l’escalier, je la regarde entre les barreaux
Ne bouge pas
J’aime continuer

L’importance de se regarder
Sans doute
Le visage en veut un autre

Les tout petits, ne plus rien dire

Ainsi la nuit si j’entends le chat manger enfin,
Lui si maigre, je sais qu’il bouge son menton aux os fins
Il a besoin de manger, nous oubliant
Pendant que la nourriture craque entre ses dents

Les craquements, si on voulait, on saurait où c’est
Passer entre les barreaux, les frôler
Sans se faire peur
Surtout quand un animal tourne sa tête, hésite,
Puis retourne à son bol où il reste de la solitude
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Videos de Ariane Dreyfus (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ariane Dreyfus
Avec Arthur H, Rim Battal, Seyhmus Dagtekin, Maud Joiret, Sophie Loizeau, Guillaume Marie, Emmanuel Moses, Anne Mulpas, Suzanne Rault-Balet, Milène Tournier, Pierre Vinclair & les musiciens Mathias Bourre (piano) et Gaël Ascal (contrebasse) Soirée présentée par Jean-Yves Reuzeau & Alexandre Bord
Cette anthologie reflète la vitalité impressionnante de la poésie francophone contemporaine. Quatre générations partagent des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 17 ans, les plus âgés sont nonagénaires. Ils sont ainsi 94 à croiser leurs poèmes sur la thématique du désir, un mot aussi simple que subversif.

ADONIS – ARTHURH – Olivier Barbarant – Linda MARIA BAROS Joël BASTARD – Rim BATTAL – Claude BEAUSOLEIL – Tahar BEN JELLOUN – Zoé BESMOND DESENNEVILLE – Zéno BIANU – Carole BIJOU – Alexandre BONNET-TERRILE – Alain BORER – Katia BOUCHOUEVA – Julien BOUTREUX – Nicole BROSSARD – Tom BURON – Tristan Cabral – CALI – Rémi Checchetto – William CLIFF – François de CORNIÈRE – Cécile COULON – Charlélie COUTURE – Laetitia CUVELIER – Seyhmus DAGTEKIN – Jacques DARRAS – Michel DEGUY – Chloé DELAUME – René Depestre – Thomas DESLOGIS – Ariane DREYFUS – Renaud EGO – Michèle FINCK – Brigitte FONTAINE – Albane GELLÉ – Guy GOFFETTE – Cécile GUIVARCH – Cécile A. HOLDBAN – Philippe JAFFEUX – Maud JOIRET – Charles JULIET – Vénus KHOURY-GHATA – Anise KOLTZ – Petr KrÁL – Abdellatif LAÂBI – Hélène LANSCOTTE – Jean LEBOËL – Yvon LE MEN – Perrine LEQUERREC – Jérôme LEROY – Hervé LETELLIER – Sophie LOIZEAU – Lisette LOMBé – Mathias MALZIEU – Guillaume MARIE – Sophie MARTIN – Jean-Yves MASSON – Edouard J.MAUNICK –
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