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EAN : 9782070377657
246 pages
Gallimard (13/10/1986)
3.35/5   46 notes
Résumé :
On ne peut pas dire qu'on connaisse bien Drieu sans avoir lu le Journal d'un homme trompé. Dans les douze nouvelles qui composent ce livre, Drieu a dépeint de la manière la plus nue et la plus triste la réalité contemporaine de l'amour. Qu'est-ce que l'amour aujourd'hui, passé la tempête physique des premiers jours ? Et qu'est-ce que des hommes et des femmes qui ne pensent qu'à des conquêtes, qu'à prendre et à se dérober, connaissent de l'amour ?
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Douze nouvelles pour exprimer un constat de l'auteur Pierre Drieu La Rochelle, sans concession, sur les relations hommes-femmes, qui traduit son désarroi.
L'auteur donne un regard plutôt moderne sur une société, les années 30, qui perd ses repères et à la veille de la seconde guerre mondiale.
Une peinture sombre, sensible des tourments intérieurs pour un questionnement sur la fidélité des relations amoureuses et les dilemmes qu'elle suscite et où sont mis en scène des personnages pas vraiment attachants.
Une nouvelle de type science-fiction, prophétique et pertinente, termine ce recueil.
Réalisme semble-t-il. Une lecture intéressante.
Avec un sujet qui reste... d'actualité et qui interroge.
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(octobre 2012)

Le recueil de nouvelles commence par un journal intime. A la fois longue et dense, cette nouvelle se distingue des suivantes, plus ramassées et thématiques. Mais l'on y retrouve déjà l'auteur tantôt spectateur tantôt acteur d'une certaine bourgeoisie décadente, jouant son rôle de dandy et de séducteur sans joie ni légèreté.

Ce recueil est intéressant d'un point de vue historique : écrit en 1934, il dépeint la fin du mariage bourgeois avec des huiles et des gouaches ternes de la lucidité sans espérance. Sans rien lui enlever de sa grande qualité littéraire, je ne peux pas avoir aimé ce recueil. Il manque cruellement de ce dont il parle, il manque d'amour et d'émotions …. Lyrique, dramatique, pour ne pas dire suicidaire, Drieu La Rochelle ne vise pas que le mariage bourgeois, mais aussi l'immortalité de l'amour trompé par la mort, la souffrance de l'amour non réciproque, … En 1934, Pierre Drieu La Rochelle a un regard moderne sur son époque, mais il n'a pas de vision, il n'est ni optimiste ni romantique. C'est factuel, triste et noir. Comme sa vision du monde, et les prévisibles déceptions socio-politiques qui s'en suivirent…

Et je le regrette, car, quelle plume ! Allez, quelques exemples piochés au fil de ma lecture :

"La brève existence d'un individu ne peut s'accommoder de l'oubli comme la longue histoire humaine"

"Tu ne me feras pas un compliment si tu ajoutes que tu ne veux pas me quitter"

"Elle pleura, ce fut l'heure la plus intense de sa vie. Mais cette heure ne fut que ça"

"Le plaisir qui germe dans un coeur riche se promet de grandir, de se dépasser. Sinon, le plaisir s'ennuie et s'étiole"

"Quand on voit éclater une haine, on se dit qu'elle avait toujours été là. L'éclatement d'une sincérité fait apparaître en ombre contrastée une longue hypocrisie."

"Le sentiment de l'inutilité ouvrait le passage au remords"


Au bout du compte, ce livre nous tombe entre les mains, peut-être pour nous dire, regarde ce qu'est une vie sans amour, juste tout le contraire de ce que nous voulons vivre …
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Nous sommes en 1934. Figeons le temps et tentons de faire abstraction de l'odieux personnage antisémite et collaborationniste que deviendra ensuite Drieu. En 34 donc, date de la publication de ces nouvelles, il est encore républicain, a pour amis Malraux et Aragon, et fréquente le gratin intellectuel de Paris. Dans ce recueil, il décrit les travers et les difficultés amoureuses de différents personnages inspirés de ceux qu'il côtoie, issus du monde bourgeois et mondain de l'entre-deux-guerres. On sent un auteur torturé, mal à l'aise dans cet univers mais rien de suffisamment fort pour que je lecteur que je suis puisse se sentir concerné en quoi que ce soit par ces divagations futiles autour de la séduction et des relations de couple.
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Suite de nouvelles relativement agréables à lire sur les relations homme-femme. C'est très bien écrit, et les sentiments amoureux ou de jalousie sont décrits avec justesse, avec une certaine dose de déception également. J'en recommande la lecture à tous ceux que le sujet intéresse.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Persévérance, toucherai-un jour tes trésors difficiles ? Aurai-je donc perdu ma vie sur cette faible idée du coup de foudre dont je voudrais toujours qu'il consume la femme que je rencontre et qu'il la sépare de tout pour l'abolir en moi ? L'amour, comme toute la vie, n'est que travail. Tout ce qui apparaît de spontané doit, pour prendre forme et s'épanouir, être soutenu par la conscience et prolongé par la volonté. Pourquoi moi, qui aime le travail dans mon métier, ne puis-je m'en accommoder dans mes amours ?
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15 août.

Je passe mes nuits dans ce bordel dont j'imagine qu'il est dédié à la Vierge. Chaque lieu, chaque chose doit être dédié à un dieu ou à une déesse. Or, en Occident, nous n'avons qu'une déesse qui doit suppléer à toutes les fonctions de la féminité divine. Dédié à la Vierge, parce que, dans un bordel, hommes et femmes cultivent la virginité du cœur. Culte atroce et facile.

J'ai trouvé un truc commode pour que cette troupe de femmes ne me donne que ce que j'en veux. Je dis que je suis peintre et ce carnet où je feins quelques croquis me défend de leurs attaques. Je dessine et je plais, car mon crayon est mièvre, parfois.

Je ne peux plus faire l'amour qu'avec une femme que j'aime. J'ai couru les putains, mais il me semble que c'est fini. Je m'étonne d'avoir été pendant de longues années un débauché qui convoitait les statues des jardins publics. Mes sensations étaient si amorties au contact de ce marbre ou de ce zinc.

Sans doute avais-je de la poudre à jeter aux moineaux ; mais je n'en ai plus.

Somme toute, je n'avais besoin de prostituées que dans la mesure que j'ai trouvée ici, au bordel de la Vierge. Je leur demandais des images, des images un peu plus avivées que n'en offrent les femmes ordinaires, amaties par le grand jour. Dans le débauché que j'étais, il y avait un peintre : reste le peintre.

Mais ai-je donc encore besoin de rassembler des images ? Mon cerveau n'est-il pas imprégné de toutes les images du monde ? Oui. Alors ?

C'est que je ne sais jamais où aller, si ce n'est au bordel ; c'est le seul endroit où l'humanité se taise et offre un commerce gentil. Aussitôt que les humains se taisent, leurs corps deviennent doucement, infiniment causeurs, comme ceux des bêtes et des plantes. C'est pourquoi, après le bordel, c'est la rue que je préfère. Il y a eu aussi les heureuses années du cinéma muet.

Je finis mes soirées chez les filles du silence. Le bordel pour moi est à la limite de l'art et de la religion, ces grandes fonctions mourantes qui se débattent encore dans mes entrailles.
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Son oeil fut sur moi de plus en plus aigu tandis que sa caresse, à travers mille détours, mille ruptures de rythme, allait vers son but.
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- Moi, je m'adonne entièrement à la particularité d'une femme. Ce qui fait, d'autre part, que je ne reste longtemps avec aucune.
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Moi je n'ai jamais été jaloux que d'inconnus. Je ne comprends pas qu'on soit jaloux de personnes connues. On voit trop bien qu'elles ne le méritent pas. ( p 226)
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Videos de Pierre Drieu La Rochelle (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Drieu La Rochelle
C'est une histoire française. Elle se passe à Paris pendant l'Occupation, puis dans le maquis du Vercors où les résistants se battent dans la neige, jusqu'au dernier. C'est une histoire qui oppose deux France. Celle des Cossé-Brissac, le côté maternel de l'auteure, dont la grand-mère May, aussi libre de son corps en privé qu'attentive aux conventions en public, reçoit le Tout-Paris de l'Occupation, de Paul Morand à Pierre Drieu La Rochelle, de Josée Laval à Coco Chanel. Une jeune fille grandit là, promise à un mariage de l'entre-soi, bientôt elle sera rebelle. Elle se nomme Marie-Pierre de Cossé-Brissac. L'autre France, c'est celle de la résistance par les idées et par les armes. Un grand médecin juif parisien envoie son fils en province. L'intellectuel rompu aux joutes de l'esprit rejoint le maquis. Il se nomme Simon Nora, rebaptisé « Kim » dans son réseau. À la fin de la guerre, le survivant du Vercors rencontre l'aristocrate en rupture avec sa famille. Les héritiers des deux France s'aiment comme s'ils n'en formaient qu'une. Mais auront-ils le droit à la liberté ?
Ce roman haletant est une fresque guerrière, un amour impossible, une brève libération.
Extrait disponible sur notre site https://www.editions-stock.fr/livres/la-bleue/une-breve-liberation-9782234094024
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