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EAN : 9782070361526
185 pages
Gallimard (12/07/1972)
3.9/5   239 notes
Résumé :
Maintenant, il savait tout le prix de Dorothy. Au fond de lui-même, il croyait qu'il avait gardé un pouvoir sur elle et qu'il pouvait la reprendre, si enfin il s'en donnait la peine. Et il ne pouvait pas croire que l'émoi qu'il ressentait ne fût pas communicatif. Elle avait l'air si bon, sur cette photo. Sa bouche répétait ce que disaient les yeux : une tendresse timide. Ses seins frêles disaient encore la même chose, et sa peau qui fuyait sous ses doigts, ses mains... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Paris. 1931. Après avoir suivi une cure de désintoxication, Alain vit dans une maison de repos, entouré de neurasthéniques. Il n'a jamais travaillé et se procure auprès des femmes l'argent nécessaire pour se procurer de la drogue.

Nous le suivons pendant ses deux derniers jours.

Drieu La Rochelle nous dépeint un être solitaire veule, déçu par le monde qui l'entoure, et qui analyse parfaitement sa tendance à l'autodestruction. Il s'inspire largement de la vie de Jacques Rigaut, un dandy dadaïste. Ce livre a été adapté par Louis Malle en 1963, avec Maurice Ronnet dans le rôle principal.


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De temps en temps, lassé de l'actualité littéraire dont je redoute que ses oeuvres quelque agréable qu'en soit la lecture, ne laisse pas une marque indélébile, je me fais violence pour lire un classique. le mois dernier, c'était Colette. ce mois-ci c'est Drieu la Rochelle. Quelle idée me direz-vous de choisir les auteurs les plus démodés qui soient !
J'avais lu "Gilles" il y a quelques années. Et j'en avais gardé le souvenir d'un interminable pensum. dans ces cas-là, pourquoi diable m'attaquer au "Feu follet" qui a certes l'avantage d'être plus court mais qui est de la même farine. La raison en est peut-être sa récente adaptation au cinéma par un réalisateur norvégien ("Oslo 31 août") cinquante ans après Louis Malle dont l'adaptation avec Maurice Ronet a fait date.
On y sent la fougue d'une vie brûlée par les deux bouts, aimantée par des pulsions suicidaires. le livre est plein d'une énergie débordante. Il rappelle "L'homme pressé" de Paul Morand.
Mais il est écrit dans un style totalement illisible de nos jours. Chaque phrase est définitive, assénée avec une lourdeur pachydermique et un manque affligeant d'humour. Ce court roman (170 pages en format poche seulement) raconte la dernière journée d'un suicidé à travers une série de rencontres. Autant de saynètes lourdement démonstratives où toutes les raisons de s'attacher à la vie sont tour à tour écartés : la fondation d'une famille, l'amour d'une femme, la réalisation d'une oeuvre ...
A masochiste, masochiste et demi, pour le mois prochain j'hésite entre André Maurois et Léon Bloy !
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Alain est victime d'une impuissance à vivre. Il est resté un enfant qui attend des autres qu'ils lui apportent le bonheur, des jouets, de l'argent, l'amour. Et lorsqu'on les lui présente sur un plateau, il fait une grimace de petit prince blasé. Il n'est doué pour rien et s'en fait un costume de dandy : à la fois arrogant, persifleur et veule, il souffre, et pas en silence. Et puis il se drogue, avec ostentation.
Il n'est pourtant pas si mal entouré, il a une belle gueule, des amis fidèles qui ont bien de la patience avec lui, on se demande pourquoi : on ne l'abandonne pas, on l'invite, on se charge de ce paquet toujours mécontent et persifleur. En pure perte, car il est brisé, définitivement. L'enfance de cet homme a dû être un vide immense, et ce vide-là, rien ne pourra le combler. Et il ne le veut pas non plus ; cela lui ôterait le seul rôle qu'il sache interpréter : celui du héros malheureux.
Les personnages de femmes de Drieu la Rochelle sont assez étranges : on dirait des plantes. Elles ne servent qu'à distribuer de l'argent et à être "clouées" sur un lit, sortes de poupées inarticulées sans véritable humanité. D'ailleurs elles ne sont pas amoureuses, non, "un homme les tient". Cette phrase, répétée à l'envie, résonne lugubrement comme le brame d'un cerf dépité. L'amour serait donc uniquement une affaire d'encadrement et de subordination comme le travail en usine ? De temps à autre fusent des affirmations insolites telles que : "Tu as été un vrai fétichiste comme le sont les femmes et les sauvages". Sans doute est-ce le charme de l'auteur que d'avoir de ces emballements que rien n'étaye, littérature n'est pas démonstration.
Le style est parfois lourd, encombré, maladroit. Mais la seconde moitié du roman est d' une concision et d'une poésie remarquables.
Un moment de lecture intéressant, irritant, émouvant. Pierre Drieu la Rochelle aurait pu être un grand auteur, ses obsessions l'ont entravé. Dommage.
J'ai préféré sur le même thème "Suicide" d'Edouard Levé.
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Véritable démonstration de style, Pierre Drieu la Rochelle touche ici de sa plume, le nerf. Avec le feu follet, il fait son entrée fracassante dans la sélection très fermée de mes écrivains préférés. Dans un style d'écriture d'un charisme évident, il place le lecteur dans l'étrangeté sombre et obscure de la crise existentiel d'Alain. Inutile d'écrire un roman monumental. le talent est souvent à l'origine de l'abstraction des longueurs inutiles. Drieu la Rochelle traite ici d'un sujet d'une extrême délicatesse en seulement 172 pages. Probablement l'élan du coeur d'un homme qui à quelque chose a dire. Une qualité très rare qui n'anime que les grand auteurs.
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Le comportement de Drieu La Rochelle durant l'occupation n'incite pas à lui faire l'honneur de le lire.
Comme beaucoup de ceux qui se sont fourvoyés dans la collaboration, la lecture de sa biographie wikipédia, montre une personnalité complexe sur le plan politique au parcours tortueux avec une constante : un antisémitisme farouche. Sur le plan personnel il fut une sorte de dandy désabusé, séducteur sans plaisir et intellectuel sans vision.

Le personnage du Feu Follet, Alain Leroy, semble être un double de Drieu. Leroy termine une nouvelle cure de désintoxication mais sait déjà qu'il retrouvera alcool et drogue, son seul atout est sa beauté qui lui permet de séduire des femmes qui l'entretiennent, il ne laisse pas les hommes insensibles mais au fond l'amour physique ne lui procure pas de satisfaction. C'est un homme vide qui déambule sans but dans sa propre vie.

A sa sortie de la clinique, il entreprend une tournée des lieux nocturnes de Paris où il a ses entrées, de bars en cocktails il traine son mal-être, croise des connaissances qu'il est difficile de qualifier d'amis, ceux-ci sont des oiseaux de nuit, des complices de débauches, des drogués, d'anciennes maitresses, tous ont une attirance pour Leroy mais doublée de mépris pour cet être sans qualité qui pourtant n'hésite pas à être arrogant ou provocateur. Leroy remâche des projets sachant qu'il ne les mènera pas, l'écriture le tente mais il ne travaille pas, seule l'idée du suicide lui semble accessible prouvant sa lucidité sur son avenir.

Le Feu Follet n'est pas fait pour les dépressifs, il ne s'en dégage aucun espoir. le personnage de Leroy n'attire aucune sympathie pas plus que ceux qui le croisent, le milieu qu'il fréquente ne semble inclure que des bourgeois décadents qui s'amuse à côtoyer des dépravés qui finiront en épaves. du coup le lecteur en plein malaise n'apprécie peut-être pas la force du roman, sa qualité d'écriture et son ambition. On peut considérer qu'il s'agit d'un précurseur du Meursault de Camus et que le Feu Follet est un roman existentialiste avec un héros dont on examine la vacuité et l'absurdité du parcours.
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Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Le suicide, c’est la ressource des hommes dont le ressort a été rongé par la rouille, la rouille du quotidien. Ils sont nés pour l’action, mais ils ont retardé l’action; alors l’action revient sur eux en retour de bâton. Le suicide, c’est un acte, l’acte de ceux qui n’ont pu en accomplir d’autres.
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-J’ai horreur de la médiocrité.
-Mais depuis dix ans , tu vis dans une médiocrité dorée, la pire de toutes.
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Je ne suis gère patient, bien que je n’aie fait qu’attendre, toute ma vie.
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Les drogués sont des mystiques d'une époque matérialiste qui, n'ayant plus la force d'animer les choses et de les sublimer dans le sens du symbole, entreprennent sur elles un travail inverse de réduction et les usent et les rongent jusqu'à atteindre en elles un noyau de néant. On sacrifie à un symbolisme de l'ombre pour contrebattre un fétichisme de soleil qu'on déteste parce qu'il blesse des yeux fatigués.
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Le suicide, c'est le ressource des hommes dont le ressort a été rongé par la rouille, la rouille du quotidien. Ils sont nés pour l'action, mais ils ont retardés l'action; alors l'action revient sur eux en retour de bâton. Le suicide, c'est un acte, l'acte de ceux qui n'ont pu en accomplir d'autres.
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Videos de Pierre Drieu La Rochelle (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Drieu La Rochelle
C'est une histoire française. Elle se passe à Paris pendant l'Occupation, puis dans le maquis du Vercors où les résistants se battent dans la neige, jusqu'au dernier. C'est une histoire qui oppose deux France. Celle des Cossé-Brissac, le côté maternel de l'auteure, dont la grand-mère May, aussi libre de son corps en privé qu'attentive aux conventions en public, reçoit le Tout-Paris de l'Occupation, de Paul Morand à Pierre Drieu La Rochelle, de Josée Laval à Coco Chanel. Une jeune fille grandit là, promise à un mariage de l'entre-soi, bientôt elle sera rebelle. Elle se nomme Marie-Pierre de Cossé-Brissac. L'autre France, c'est celle de la résistance par les idées et par les armes. Un grand médecin juif parisien envoie son fils en province. L'intellectuel rompu aux joutes de l'esprit rejoint le maquis. Il se nomme Simon Nora, rebaptisé « Kim » dans son réseau. À la fin de la guerre, le survivant du Vercors rencontre l'aristocrate en rupture avec sa famille. Les héritiers des deux France s'aiment comme s'ils n'en formaient qu'une. Mais auront-ils le droit à la liberté ?
Ce roman haletant est une fresque guerrière, un amour impossible, une brève libération.
Extrait disponible sur notre site https://www.editions-stock.fr/livres/la-bleue/une-breve-liberation-9782234094024
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