Blood circus

Le graphisme est dynamique, moderne, avec des mises en pages recherchées, des angles de vue qui apportent une dimension tragique au récit. Mais j'ai été beaucoup moins convaincu par le récit lui-même : c'est une enième variation sur la folie schizophrène sous fond de crimes en série avec une histoire de rituel mystique, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé, je dirais même que c'est un sujet qui m'ennuie. N'arrivant pas à entrer dans le récit, j'ai eu l'impression que tout ça n'était que de l'esbrouffe, un étalage de savoir faire, beaucoup de soins artificiels et convenus pour entretenir une ambiance glauque et sordide, pour se donner un genre, pour un récit déjà vu et revu et finalement assez plat. L'auteur semble avoir appliqué une recette en y mettant tout les ingrédients qu'il avait sous la main, serial killer, cirque, schizophrénie, enfance malheureuse, sang, rituel... et au final, c'est un récit très artificiel.

Les auteurs du léger On the Road reviennent sur le devant de la scène pour nous présenter "Blood circus", une oeuvre horrifique aux antipodes de la précédente. Il s'agit là de participer à une séance d'analyse chez un psychiatre qui décèle des choses épouvantables chez l'un de ses patients. Il est question d'une série de meurtres cousus de fil blanc pour répondre à une tradition ancestrale de passage vers l'au-delà. Malgré cette touche d'ésotérisme, c'est bien un thriller psychologique avec ses aspects bien glauques.

Il est vrai que le traitement de cette histoire aurait pu être meilleur avec une narration adéquate. le lecteur risque de se perdre dans les méandres de ce récit ayant pour cadre le monde du cirque dans l'Irlande du début du XXème siècle. La lecture alterne entre passé et présent afin d'aider à mieux cerner la personnalité de Damian et de définir son implication ou non dans les meurtres qui sévissaient autour de lui. Bref, ce n'est point limpide.

Ce conte noir a été qualifié de déception par la critique de manière quasi-générale à sa sortie. Pourtant, je trouve que les auteurs ne s'en sortent pas aussi mal que cela après relecture...