Lone Sloane, tome 3 : Gail

Après un excellent "Delirius" scénarisé par Lob, je me replonge avec délice dans la suite de la saga Lone Sloane.

La rédaction de l'album s'est étalée sur 4 années. Et cela se ressent nettement à la lecture, la rupture de ton est saisissante. Entre les 1ères planches et les dernières de "Gail" Druillet a perdu sa femme (et écrit l'album "la nuit" qui évoque cette perte). le ton change au cours de l'album. le début du récit qui voit un Sloane amnésique dans une terrible prison est violente et épique (Druillet nous offre d'ailleurs de sacrées planches). Puis le récit se mue peu à peu en tragédie. En retrouvant la mémoire de son amour perdu, Sloane retrouve ses pouvoirs et la force de lutter. Mais tout ça est teinté d'une émotion et d'une noirceur jusqu'ici inédite dans la série. Druillet nous offre là aussi de sacrées planches dans un ton différent.
Du début à la fin le dessin est superbe. Druillet nous offre encore une fois des planches de folie, des décors grandioses, des couleurs éclatantes, des détails impressionnants. le tout en montrant différentes facettes de son talent se montrant aussi bon dans le bourrin que dans le tragique, aussi efficace dans l'épique que l'intime.
Magistral !

"Gail" est un album particulier de la saga "Lone Sloane". Enfin "particulier", oui, tous les albums de Druillet le sont, mais celui là c'est vu étalée dans le temps, puisque les huit premières pages sont de 1974, puis "entre deux mondes il y a la nuit" et le reste de 1978, cependant malgré la coupure c'est un album très fort qui en ressort.
Dans la première partie, Sloane est amnésique, il est en route avec d'autres forçats pour "Sainte Marie des Anges", un bagne qui n'a rien d'Angélique. Les planches sont grandioses, l'univers baroque décrit par l'artiste est impressionnant, les décors sont "Lovecraftien" mais les dessins eux sont bien de Philippe Druillet.
Dans la deuxième partie Sloane retrouve sa mémoire et sa force, et la... ça va chier !
Il y a clairement deux parties distinct dans cet épisode, Gail est un album scindé en deux périodes pour Lone Sloane, et cela est surement du aux événements tragiques qui ont affectés son auteur. Mais c'est encore une fois un excellent album, plein de folie de couleurs et de détails, un must...