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EAN : 9782253176718
504 pages
Le Livre de Poche (08/01/2014)
3.96/5   146 notes
Résumé :
"The Loving Spirit" (1931), traduit en français sous le titre "La chaîne d'amour", puis sous le titre "L'amour dans l'âme".

Étant enfant, Janet Coombe avait la passion des choses de la mer et ne regrettait rien tant que de ne pas être née garçon pour pouvoir courir les océans.

En grandissant, cette passion lui est restée. Le mariage avec son cousin Thomas, son nouveau rôle d'épouse et de mère vont-ils changer Janet ? Ses familiers le cr... >Voir plus
Que lire après L'amour dans l'âme (La chaîne d'amour)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Premier roman de cette grande auteure que fut Daphné du Maurier, "La chaîne d'amour" n'a, à première vue, rien de passionnant et pourtant il m'a passionnée, davantage que "Rebecca".

Ridiculement rebaptisé "L'amour dans l'âme", titre qui fera fuir tout lecteur que la romance rebute, "La chaîne d'amour" est un magnifique roman foisonnant qui retrace sur plus d'un siècle le parcours particulier d'une famille de Cornouailles, chaque génération étant liée à la suivante et à la précédente par un amour passionné de la mer et de la navigation. Si romance il y a, elle s'inscrit en filigrane et ne nuit pas au développement d'autres thèmes forts tels que la relation mère-enfant, la famille, la guerre, les traditions, les conflits de générations, la vengeance, le chemin initiatique et bien d'autres encore.

Avec un talent précoce et une plume déjà très affirmée, clairement inspirée de l'oeuvre de Thomas Hardy dans le traitement des descriptions et de la vie quotidienne, Daphné du Maurier brosse une chronique familiale pleine de justesse et de sentiment. Chaque personnage est fouillé dans ce drame en quatre actes. Avec la même délicatesse de touche que sa contemporaine Elizabeth Goudge, Daphné du Maurier dépeint l'Angleterre chère à son coeur, celle des landes et des côtes abruptes, celle de la campagne verdoyante et des horizons flamboyants, celle enfin des villages de pêcheurs et du Londres sale et malsain. Une Angleterre tour à tour dure et émouvante, qui prend vie à travers une narration très colorée, empreinte de la noirceur et de l'humour de Charles Dickens, le roi des conteurs.

On se laisse glisser entre les maillons de cette "Chaîne d'amour" avec langueur puis avec passion, laissant l'auteur nous emmener avec elle, là où elle le souhaite ; on se prend, chapitre après chapitre, d'une affection vive pour chaque acteur et d'un intérêt passionné pour leurs destinées.

Bien que ce premier roman ait reçu à sa publication un accueil "courtois", j'y ai personnellement trouvé ce que je recherche avant tout dans la littérature romanesque : un grand vent d'évasion.


Challenge PLUMES FÉMININES 2018
Challenge ABC 2018 - 2019
Challenge 1914/1989 - Edition 2018
Challenge PAVES 2018
Challenge PYRAMIDE
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Quand il me faut des jours pour lire un roman, c'est mauvais signe.
C'est exactement ce qui s'est passé pour ce livre, 1ere oeuvre de Mme du Maurier. J'avais lu « Rebecca », j'en avais gardé un souvenir ébloui, mais celui-ci m'a plutôt éteinte.

Bien sûr, le style de Daphné du Maurier est déjà là, il illumine les descriptions de la nature. le village de Plyn, pas loin de Plymouth en Cornouailles, dominé par la petite colline, couronné par les champs au-dessus desquels retentit à heures régulières la cloche de l'église, les ruelles descendant vers le port et le chantier naval, les petites maisons bien confortables, et la mer, gardienne de ces humbles gens...Cette description paradisiaque (trop paradisiaque ? ) d'une campagne enchantée par l'air de la mer s'oppose au Londres du 19e et du début du 20e siècle, noir, puant, hermétiquement clos sur lui-même et à la mentalité si obtuse. Descriptions joliment enlevées, mais par trop dichotomiques, me semble-t-il.

Aïe ! J'ai commencé à énoncer mes griefs, je vais devoir continuer.
L'histoire de la famille Coombe à travers 4 générations est dans la droite ligne de l'opposition ville-campagne. Je veux dire par là que les personnages sont soit gentils, soit méchants. Mais alors, bien méchants.
Ensuite ils ont TOUS une curieuse propension à préférer un de leurs enfants au détriment des autres. Et cet amour me parait tellement exagéré, tellement possessif, tellement quasi incestueux (je pense à l'un d'eux en particulier : le vilain Joseph qui adore sa mère Janet) qu'à la place d'être attendrie comme il se devrait, j'en suis dégoûtée. du désespoir, des larmes, de l'amour sirupeux à souhait... Il n'y a que la jeune fille de la quatrième génération qui échappe à cela , c'est qu'elle a du caractère, et elle me plait.
Et puis que de répétitions ! On le saura que Janet aimerait être indépendante et se lancer sur la mer, comme un homme, mais qu'elle sera clouée à terre, vouée aux tâches ménagères et à l'éducation de ses enfants ; on le saura qu'elle partage avec son enfant préféré, Joseph, son amour du large, et qu'elle l'aime, qu'elle adore... On le saura que Joseph est méchant, égoïste, dur avec tout le monde sauf avec sa mère. On le saura que Christopher, le fils de Joseph est un enfant mal-aimé par son père parce qu'il ne suivra pas le chemin tout tracé vers la mer. Il n'y a que Jennifer, mais ça je l'ai déjà dit, qui se détachera de cette chaine d'amour ( d'amour?) sirupeuse.

Bref, j'oublierai au plus vite ce premier roman qui par moments m'a bien plu, surtout par son style, surtout pas pour son choix de narration à la focalisation hasardeuse ni pour sa pointe de surnaturel tout à fait incongrue.
« La chaine d'amour » ne passera pas par moi !
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1830, le matin de son mariage, Janet, le regard perdu vers la mer, s'interroge sur sa vie, la vie de ses enfants et petits enfants à venir avant qu'elle finisse par rejoindre le cimetière de Lanoc.

À un siècle de là, sur la même colline surplombant la mer, son arrière petite fille Jennifer pensera à ses parents, grands-parents et aux générations précédentes qui se sont également, un jour, tenus là. Ils ont tous constitué la chaîne générationnelle dont elle est issue.

Sur cette chaîne, quatre générations se succèdent dont l'auteure a extrait quatre maillons féminins ou masculins représentatifs des tumultes familiaux, des passions du large, des besoins d'indépendance et de l'amour porté à ce petit port des Cornouailles.

Janet est une jeune fille sauvage, aimant courir la colline, ses rêves s'égarant au-delà du port de Plyn, vers les flots qui satisferaient ses envies d'espace, d'échappées, d'immensité.
Elle se complait pourtant, pour un temps, dans son foyer, mais la chaleur et la paix de sa maison ne peuvent pas lui suffire durablement. du haut de sa colline, elle voit la liberté filer à chaque bateau qui quitte le port.
Ce sera donc à travers son second fils, Joseph, à qui elle transmettra son désir de navigation qu'elle assouvira ses rêves, ceux qui lui sont refusés de par sa nature de femme.

Lorsqu'on a déjà lu plusieurs livres de Daphné du Maurier, on ressent les petites imperfections de ce premier roman. L'écriture y est inégale même si cela n'entache pas l'agréable fluidité de lecture. On la sent plus à l'aise dans les descriptions qui bourdonnent des bruits de la mer, des bateaux, de la vie et des mouvements qui animent ce petit port de Plyn. On se laisse aisément emporter par le devenir du chantier naval des Coombe qui doit faire face à l'évolution du commerce et qui va souffrir d'un besoin de vengeance de l'un des fils de Janet dont l'animosité sera grandissante au fil des années.
Les relations humaines au sein des Coombe se répondent au fil des générations. Amorcé par Janet, le besoin obsessionnel de vouloir partager cet amour de la mer et de la navigation sera à l'origine de préférences bien trop marquées pour un seul des enfants dans chacune des familles qui se succéderont. Ainsi, j'ai trouvé bien trop ambiguë l'amour que porte Joseph à sa mère Janet et l'insistance sur cette relation m'a plutôt gênée dans la première partie. Cet attachement excessif découle sur un amour bien trop ardent qui aurait mérité d'être plus mesuré sans nuire au déroulement du roman.
Joseph ne s'intéressera aussi qu'à l'un de ses fils, reconnaissant en lui les yeux de sa mère. Peu sympathique, Joseph a pris femme uniquement pour échapper à sa solitude et trouver dans l'un de ses enfants la continuité de Janet. Son choix porté sur Christopher sera cependant malheureux car le métier de marin et la mer elle-même font rapidement horreur à cet élu qui n'aura qu'une envie, celle de quitter Plyn pour un plus bel avenir.

La puissance de l'appel de la mer dans les liens qui unissent Janet à Joseph, Joseph à Christopher et Christopher à Jennifer est l'atout majeur du roman et son exploitation est admirablement maîtrisée.
Aucun effort n'est nécessaire pour sentir l'attraction magnétique de cette mer alliée au puissant sentiment d'appartenance à ce petit coin des Cornouailles. Plyn et sa beauté tranquille, animé par la plainte perpétuelle des mouettes, sera perçu comme une nécessité, l'unique lieu où les vides et les inquiétudes laissent place à une paix rassérénante.
Emblème et actrice de cette chaîne familiale, la goélette «Janet Coombe » construite sur le chantier et faisant commerce de port en port, renfermera les souvenirs de toutes ces passions maritimes et humaines. Janet traversera ainsi le siècle, figée sur un morceau de bois artistement sculpté et peint, cette figure de proue qui, même sur l'épave continue de fixer ses descendants.
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« La chaîne d'amour » ou « L'amour dans l'âme », qu'importe le titre pourvu qu'on ait le plaisir.
Et le plaisir, je l'ai eu ! J'ai tout aimé dans ce roman.
Je pensais avoir tout lu de Daphné du Maurier, jusqu'à la découverte de ce titre échappé à ma vigilance de lectrice assidue.
J'ai dévoré cette saga familiale qui nous emmène en Cornouailles dans le village de Plyn.
Le roman donne la parole à quatre personnages : Janet, une femme charismatique et sauvage qui rêve de prendre la mer, Joseph, son fils préféré, avec lequel elle forme un couple fusionnel, Christopher, le fils de ce dernier, étouffé par les espoirs démesurés que l'on place en lui et Jennifer, qui les rassemble tous un peu.
Chaque personnage a son caractère que l'auteure dissèque minutieusement, nous invitant dans leurs émotions les plus intimes.
Les paysages, les éléments déchainés de la côte sauvages complètent le tableau et font de ce livre un dépaysement total.


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*** Attention : GROS coup de coeur littéraire ***

Une fois n'est pas coutume, Daphné du Maurier a frappé fort avec cette sublime saga familiale.
Une fois de plus, elle m'a fait voyager, m'a emmenée en Cornouailles dans la famille Combes.

L'histoire commence en 1830 lorsque la terrible Janet épouse Thomas, un armateur de goélette. Janet, qui rêvait d'être un garçon car sa vie est la mer, les goélettes, les voyages sur des navires marchands ... Mais la voilà maman et notamment de Joseph qui lui livre un amour terrible et vice versa, à tel point que Janet délaisse son époux et ses autres enfants dont Philip qui aura un rôle clé jusqu'à la quatrième génération des Combes.

Cette saga familiale s'étend sur cent ans : de 1830 à 1930, quatre générations entre amour et trahisons.
Roman sublime en quatre parties on suit Janet, Joseph, Christopher et enfin Jennifer.


L'auteure réussi avec sa plume fluide et de grand maître a nous attacher à tous ces personnages qui forment La chaîne d'amour de la famille Combes. Merveilleux fil conducteur, ce lien très fort qui les unis sur cent ans d'histoire familiale où Daphné du Maurier aborde les thèmes chers à son écriture : la relation mère-enfant, la famille, la guerre, les conflits familiaux, la trahison et la vengeance, et bien sûr cette Angleterre si chère à son coeur.

Je pense aussi que l'auteure a dû essuyé des foudres et des critiques à l'époque de la sortie du roman, car les relations de Janet et Joseph (mère-fils) sont à la limite de l'inceste !!!

Cette histoire m'a profondément passionnée. Ayant déjà beaucoup aimé Rebecca et L'auberge de la Jamaïque, j'ai eu une nette préférence pour La chaîne d'amour.
J'ai réussi à embarquer sur la goélette "Janet Combes" sans en avoir le mal de mer, où le brouillard et l'humidité de la petite ville côtière de Plyn m'ont littéralement embrassée.

J'ai lu la version livre de poche de 1969, sous le titre La chaîne d'amour, titre bien plus explicite que L'amour dans l'âme.

Assurément, Daphné du Maurier est une valeur sûre afin de passer un excellent moment de lecture.

A découvrir ABSOLUMENT !
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Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
La Janet Coombe est échouée à l'entrée de la crique de Polmear. La marée l'a abandonnée, et elle reste penchée sur le côté, à demi enfouie dans un lit de boue et de vase. Sa quille a été arrachée par les rochers; une eau rouillée coule dans son flanc, comme du sang d'un corps vivant.
Elle ne fait plus partie de la mer. Elle ne glissera plus sur la surface de l'eau, libre et triomphante. Elle ne répondra plus à l'appel de l'aventure, ni à celui de la beauté, ni à celui des ciels blancs. La chanson des tempêtes est un souvenir du passé. Elle ne connaîtra plus le baiser de l'écume, le bruit des chaînes, le gonflement des voiles, les chansons et les rires des hommes.
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Elle conçut l'horreur que l'on doit éprouver à grandir, l'horreur de ne plus rire des choses vraiment drôles, de ne plus courir à perdre haleine, de marcher tristement au lieu de battre les arbres au passage avec une baguette. Elle pensa qu'un jour elle ne trouverait plus délicieux de donner des coups de pied dans les feuilles que l'automne rassemble dans les caniveaux, de construire des campements avec des chaises, de faire des dînettes de brindilles d'herbes ou d'effeuiller les marguerites. Plus de promenades les mains dans les poches, en sifflotant une chanson et en cherchant l'aventure au coin de la rue.
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Il lui semblait que rien n'était plus naturel et plus familier que la naissance d'un petit être, qu'il s'agisse d'un enfant dans une maison ou d'un veau sur la colline. C'était bien la même chose, au fond. Les agneaux cherchaient tendresse et nourriture auprès de la brebis et se pressaient contre elle comme un enfant se cache dans les bras de sa mère. Elle ne comprenait pas qu'une affaire aussi simple meritât tous ces hochements de tête, tous ces murmures, tous ces rubans autour d'un berceau, tous ces sourires entendus de sa mère aux voisines ni, surtout, ces supplications éplorées de Thomas lui demandant de se reposer.
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La guerre a tué Harold et Willie. Pourtant, il fut un temps où ils étaient vivants. Ils riaient, ils jouaient avec elle. Elle les a touchés de ses mains. Aujourd'hui, il ne reste d'eux que deux télégrammes et deux lettres d'officiers inconnus. Elle aura beau les appeler dans ses moments de tristesse, ils ne viendront pas. Bientôt leurs photographies lui paraîtront irréelles, comme la photographie de papa. Bientôt ce seront de vrais morts. Elle-même, lorsqu'elle sera devenue une grande personne, elle jettera de temps en temps un coup d’œil sur leurs portraits déjà démodés et dira : "C'étaient mes frères". Ils n'auront même pas la réalité d'un vieux jouet, qu'on retrouve dans un placard, plein de poussière et lourd de reproches...
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Elle s'entendait avec les garçons tant qu'il s'agissait de courir avec eux, de sauter les haies, ou encore de recevoir leur admiration béate pour son agilité; mais elle ne tenait pas du tout aux promenades deux à deux, les mains dans les mains, avec des mines d'amoureux. Il viendrait toujours assez vite le temps où il faudrait se marier, avoir une maison et un époux; où elle porterait un chapeau et une longue robe qui, descendant jusqu'aux chevilles, lui donnerait l'air rangé et respectable.
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DAPHNÉ DU MAURIER / REBECCA / LA P'TITE LIBRAIRIE
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