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EAN : 9782221159583
252 pages
Robert Laffont (21/04/2016)
4.45/5   10 notes
Résumé :
Depuis plus de vingt ans, Nicolas Dubreuil passe chaque année près de huit mois dans le Grand Nord. Sa terre de prédilection: Kullorsuaq, le village le plus extrême du Groenland. Au fil de ses aventures, "Niko", comme l'appellent ses copains inuits, y a noué des liens uniques avec ces chasseurs d'ours, de phoque ou de narval. C'est là aussi qu'il a construit sa maison.
L'explorateur nous fait partager son quotidien aux côtés d'Ole, son meilleur ami à l'âme rê... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
S'il y a un endroit où je ne souhaiterais pas vivre, c'est bien le Groenland ! J'ai déjà du mal à supporter les températures hivernales de mon Jura, alors un petit moins quarante, même avec un beau soleil, ce n'est pas pour moi… Mais cela ne m'a pas empêché d'adorer Akago, Ma vie au Groenland de Nicolas Dubreuil. Lui, le monde polaire, il en rêve depuis qu'il est môme !

Il nous raconte la vie de ce petit village le plus reculé du Groenland, Kullorsuaq, à l'entrée de la baie de Melville où il vit maintenant 8 mois par an, dans une maison rafistolée de bric et de broc, qu'il a achetée autour d'un café, en moins de temps qu'il lui a fallu pour le boire.

"Au Groenland, la terre n'est la propriété de personne. Une maison s'acquiert comme on achète un canapé".

Même si je savais que les Inuits ne vivaient plus dans les igloos, et que le Ski-Doo a remplacé en grande partie le traîneau, j'ai été surprise de découvrir à quel point, jeunes et vieux, sont rodés aux technologies les plus modernes. J'étais loin de deviner la place que prenaient la play station, FaceBook et le téléphone portable dans les foyers et beaucoup d'autres choses que je vous laisse découvrir… Tout m'a plu dans ce livre. Même le chapitre sur la partie de football m'a scotchée. Et vu le peu d'intérêt que j'ai pour ce sport, ce n'est pas rien…

Et ce pari fou d'emmener deux de ces meilleurs amis de Kullorsuaq à Paris ! Ces pages sont magnifiques et leurs réflexions devant la découverte de notre monde sont tellement surprenantes, belles et candides qu'elles ne pourront vous laisser indifférents.

Nicolas Dubreuil nous fait partager également leur vision du réchauffement climatique, la manière dont ils abordent l'existence des gisements colossaux de pétrole présent dans les sous-sols du pays et ce qui est en jeu, pour les groenlandais, dans la possibilité ou non, de pouvoir l'extraire… Et c'est loin d'être ce que nous occidentaux, nous imaginons.

"Sans doute ai-je conservé une vision idéaliste, toujours en lune de miel avec cet univers qui n'est pas le mien, malgré vingt cinq ans de vie commune. D'ailleurs, combien de Groenlandais rêvent en retour de notre monde, avec la même candeur que celle qui était la mienne à l'égard de leur pays à mes débuts ?"

Ce livre fut un superbe voyage que je ne peux que vous recommander…
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Vous voila aviser de la situation : notre explorateur adore les grands espaces du grand nord.

Pour moi ce fut une grande découverte au hasard d'un zappage de mon homme à la recherche d'un programme de télévision digne de lui. Il s'arrête sur Arte et là Nicolas Dubreuil fait la promotion de son nouveau livre. Et pour moi ce fut immédiatement : il faut que j'ai CE livre. Chose dite, chose faite aussitôt le lendemain.

Loin de la romance et de tous genre de livres que je lis habituellement, Akago fut une révélation et m'a amené un nouveau regard sur un monde totalement inconnu : les Inuits, peuple de chasseurs et de pêcheurs.


Pour évoquer le futur, les Groenlandais n'utilisent qu'un seul mot : « Akago ». Mais ce mot signifie également « demain ». Pour les gens d'ici, le futur c'est donc demain. Pas la semaine prochaine et encore moins l'année suivante.

Un peuple infatigable et traditionnel qui vit au jour le jour et s'adapte à toutes situations incongrues qu'il rencontre : du changement climatique, à un drame en passant par les réparations de leurs maisons faites en grande partie avec de la récupération. Ce qui est incroyable et inimaginable, c'est cet intérêt pour la modernité. Vous ne croiserez pas un inuit sans un smartphone, un gps, un ordinateur (avec liaison internet bien entendu) et la console de jeux dans chaque salon. Ce besoin de se rapprocher du monde occidental est très fort et vital. Mais ces villages isolés sont loin d'être à la pointe de la modernité. La chasse et la pêche reste leurs seuls moyen de vivre. Même si certain ne voit plus trop d'avenir dans ce monde assez « ancestral ». Chaque Inuits ont une capacité d'adaptation formidable et extraordinaire qui ferait pâlir nos aventuriers de Kho Lanta.


Ce manque de moyens ouvre de fascinantes perspectives. Inutile d'être expert pour agir, de maîtriser toutes les techniques. Il suffit juste de se lancer et d'être assez débrouillard pour contourner les obstacles. La vie à la groenlandaise a le mérite de simplifier des tâches devenues très complexes chez nous.

Le respect de chaque individu, du noyau familial et envers la nature sont une bonne leçon pour nous occidentaux. Les choses simples deviennent des moments merveilleux chez les Inuits.


Son premier réflexe est de caresser sa proie et, par respect, de déposer un bout de glace dans sa gueule. La croyance veut que l'eau gelée lui évite d'avoir soif pendant son trajet vers le paradis. La chasse est finie. le chaos cède la place à un calme olympien, comme si rien ne s' »tait passé. On s'assoit sur les traîneaux, on boit un café, on fume une cigarette. Et on se remémore les moments les plus forts de cette partie de chasse.

[…]

A peine de Ski-Doo de secours parti, la vie s'organise. Nous sommes au beau milieu de rien, mais la joie de vivre, me rassure. Un garçon sort une guitare. D'autres voyageurs s'installent à ses côtés et chantent avec lui. Certaines fument abondamment. Leurs doigts, que j'aperçois quand ils ôtent leurs gants, sont jaunis par le tabac. Devant eux, des hommes et des femmes se mettent à danser. La douce folie groenlandaise dans toute sa splendeur. L'Arctique est une fête.

Je reste époustouflée du témoignage de Nicolas Dubreuil qui m'a fait connaître un peuple à nous faire pâlir et dont nous avons beaucoup à apprendre avec humilité.

Le dernier mot : une réflexion pleine de bon sens :


« Moi, ce que j'ai compris avec tout ça, c'est qu'il faut vraiment que mes enfants voyagent, me dit Ole. Je veux qu'ils comprennent le monde, avant qu'ils ne s'installent vraiment chez nous, afin qu'ils fassent les bons choix. Et qu'on arrête de croire que tout le monde nous en veut. Mais tu vois, sur le pétrole par exemple, il faut qu'ils viennent ici pour comprendre la situation. L'arrivé du pétrole aura des conséquences sur notre environnement. Comme chez vous. »



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La vie simple au Groenland, on est trop compliqué par rapport à eux.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Un paradoxe, voire un immense malentendu, se dessine entre les Groenlandais et nous : partout dans nos sociétés la question d'une refonte profonde de notre modèle se pose. Partout on parle d'évolution, de solutions nouvelles, d'initiatives pour vivre mieux ensemble, de façons de nous reconnecter avec des choses simples. On loue si souvent l'"ancien temps" et la vie à l'époque de nos grands-parents, moins sujets que nous à la complexité du monde. Au même moment, plus que jamais, une bonne partie des Groenlandais que je connais me semble faire le chemin inverse. La question que se posent ces gens serait plutôt : "Comment accéder nous aussi au mode de vie occidental ?" A ce fameux modèle que, nous, nous voulons changer ?
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On dit ici que lorsqu'on donne le prénom d'un défunt à un petit qui vient de naître, la vie de la personne disparue reprend là où elle s'est arrêtée. Cela va plus loin que la simple superstition. C'est une véritable croyance, bien ancrée chez les Inuits.
A Kullorsuaq, la légende veut qu'un ancien qui ne donne pas son prénom de son vivant à un enfant erre dans le ciel, une fois qu'il a rendu son dernier souffle. Les nuits d'hiver, lorsqu'une aurore boréale vient colorer la voûte céleste, les gens d'ici pensent que c'est l'âme d'un ancien, parti sans donner son nom, qui se rappelle au souvenir des vivants.
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Une part d'insouciance s'est éteinte dans mon esprit. L'image du chasseur indomptable a laissé la place à celle, terrible, d'Ole, l'employé de bureau enfermé. Comment se fait-il que ce soit moi, le "touriste", qui soit parti à la chasse ce matin ? Est-ce cela l'avenir ? Des Occidentaux qui viennent jouer aux chasseurs une partie de l'année pendant que les Groenlandais se tournent vers les versants les plus insipides de notre existence ?
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Jamais je n'ai vu un village aussi peu accueillant. Tous les Groenlandais m'avaient prévenu : "Ne va pas là-bas, ce sont des sauvages ! Et surtout ne touche par à leur bouffe !" - venant de gens qui mangent déjà des choses bizarres, comme des yeux de phoque, ces avertissements m'avaient déjà inquiété...
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Vidéo de Nicolas Dubreuil
Nicolas Dubreuil présente "Voyage à Kullorsuaq".
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