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EAN : 9782205066579
124 pages
Dargaud (06/05/2011)
4/5   46 notes
Résumé :
Roulant sans relâche sur les routes du Mississippi des années 1930, un père et son fils ont passé des heures et des heures à enregistrer les chanteurs et musiciens Noirs afin de sauvegarder leurs chansons. Ils s’appelaient John et Alan Lomax. Ils étaient mandatés par la Bibliothèque du Congrès de Washington et se baladaient avec leur matériel d’enregistrement, qui allait leur permettre de fixer pour les générations suivantes le témoignage irremplaçable d’une certain... >Voir plus
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Juin 1933. Dans une clairière, Alan et son père John Lomax, en pleine forêt, enregistrent leurs voix à l'aide de leur phonographe. Mandatés par le Congrès de Washington, ils ont pour mission d'enregistrer sur des rouleaux de cire des chansons traditionnelles afin de préserver le patrimoine folklorique. Sillonnant les Etats-Unis du nord au sud, ils s'arrêtent au gré de leurs rencontres. Même si certains ne voient pas l'intérêt de leur entreprise, la plupart se prêtent au jeu. Des bucherons aux prisonniers en passant par les employés des chemins de fer ou aux ouvriers des cotonniers, les noirs laisseront immanquablement une trace dans cette Amérique ségrégationniste...

Inspiré d'une histoire vraie du père et du fils Lomax qui sillonnèrent les routes des Etats-Unis du nord au sud en 1933 afin d'enregistrer les chansons blues et folk, cet album retrace leur histoire dont le seul but était de conserver ces chants traditionnels, le plus souvent tristes. Confrontés à la dure réalité de la vie et au racisme, les Lomax n'auront d'autres choix que d'y croire. Et cela marchera puisqu'Alan Lomax continuera à enregistrer jusqu'en 1985. Empli de musique, cet album relate seulement quelques mois de l'année 1933 mais cela suffit à comprendre le contexte et le but de leur démarche n'en est que plus touchante et louable. Finalement, on regrettera le trop peu. L'auteur réussit à nous plonger dans cette Amérique ségrégationniste. le trait, tantôt travaillé tantôt plus grossier, reste élégant. Elégance renforcée par un noir et blanc maîtrisé.

Lomax, pour l'amour de la musique...
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Un "collector"


Voici un album de B. D. qui m'a séduit. Duchazeau nous emmène sur les routes du Sud, du Sud américain, cette source si riche de ses racines musicales afro, gospel, blues jazz, cajun, zydeco, swamp, work song, country, etc. L'histoire est absolument authentique. 1933, dans un univers à la Steinbeck, à la Caldwell pour les lettres, à la Walker Evans pour la photo, John Lomax et son jeune fils de 18 ans, Alan, sillonnent les états méridionaux pour recueillir les témoignages musicaux des gens du cru et les enregistrer sur cylindres de cire. Il avait déjà 20 ans auparavant rassemblé des chansons de cowboys plutôt vers l'Ouest. "Lomax, collecteur de folk songs", tout de noir et blanc vêtu est un beau voyage au coeur du pays, avec un père et un fils tout à leur mission, la mémoire musicale de l'Amérique, Tin Pan Alley. Sans les Lomax et quelques autres ni Elvis, ni Bob, ni Jim, ni Bruce, ni personne...

Dans cette évocation du périple du père et du fils, dans un trou du Texas, la première page les voit bivouaquer et fumer autour du feu de camp, le pavillon de l'appareil recrache la voix d'Alan, pour la Washington Congress Library. Veuf, John Lomax croit beaucoup au patrimoine musical américain. Son regret est de n'avoir pas eu le temps d'enregistrer la voix de sa propre femme. C'est toute l'histoire de "Lomax, collecteur de folk songs", et cette BD avait évidemment tout pour me plaire, passionné de l'histoire des Etats-Unis à travers ses disques, ses livres et ses films.

Duchazeau, de ses traits assez neutres au niveau des visages, nous fait bien comprendre que dans ce Sud profond l'accueil n'est pas toujours à bras ouverts devant ces curieux qui veulent mettre en boîtes des bluesmen inconnus et illettrés, des joueurs de boogie peu sociables, des vieilles chanteuses de gospel méfiantes. Incrédules devant ces rouleaux de cire ils finissent par se livrer peu à peu, le bourbon n'y étant pas étranger. le plus étonnant est que certains avaient même fait des disques sans le savoir et plus encore sans aucun droit d'auteur. le plus célèbre, Leadbelly, était au Louisiana State Penitentiary et pas pour un vol de bicyclette. C'est que les bluesmen et les folkeux des années trente n'étaient pas des parangons de vertu.

J'ai particulièrement aimé les scènes de groupes:travailleurs aux champs ou poseurs de rails, offices religieux plutôt swing, pianos-bastringues et rues des grandes villes du Sud. Un univers frémissant est là, de pauvres bougres usés et sonnés, miséreux et naïfs, victimes et meurtriers. Ces gens-là ont fait Tin Pan Alley et de Memphis à Baton Rouge, de Clarksdale à Chattanooga, le coeur de l'Amérique n'a cessé de battre au Sud puis dans tout le pays et le monde entier. C'est sûrement pour ça que je me suis toujours senti curieux de ces riffs et de ces mots.
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En 2014, Frantz Duchazeau, dessinateur, scénariste, auteur réédite chez Dargaud, Lomax - collecteurs de folk songs. Cette bande dessinée fait partie de mes indispensables. Elle est passionnante comme l'histoire (vraie) qu'elle raconte : l'immense travail de collecte et de sauvegarde du patrimoine musical américain, effectué en 1933 par John et Alan Lomax.

Père et fils ont sillonné les routes du sud des États-Unis pour garder une trace sonore de la musique noire traditionnelle à l'aide d'un dictaphone à cylindre. Les enregistrements se font dans les églises, dans les plantations du Sud et dans les pénitenciers. Ils étaient en mission pour la librairie du congrès de Washington afin d'enregistrer les trésors du folklore américain (ballades, work songs, ragtimes, blues, hollers, chain gangs, etc.).

John Avery Lomax (1867-1948), le père, né de deux ans seulement après la guerre de Sécession se lance en 1933 dans une campagne d'enregistrement ce qu'évoque ce livre et ce avec son fils, Alan, jeune homme enthousiaste de 18 ans à ce moment.

Alan Lomax (1915-2002), va rapidement dépasser son père par la portée de ses travaux en devenant l'un des grands musicologues de son siècle.

Mais dans cette BD, Frantz Duchazeau ne s'arrête pas au génie précurseur du curieux tandem familial. L'album retrace aussi toute l'atmosphère de l'époque, où la ségrégation raciale gangrénait tout le pays, et spécialement les états du sud des États-Unis.

Cet ouvrage en noir et blanc rend bien l'atmosphère, les rencontres, la difficulté de travail de collecte de voix que ces deux hommes réalisent. le dessin, le plus souvent simple mais précis et réaliste pour la narration, alterne avec des pages figuratives simplistes pour l'illustration de chants.
C'est donc un bel hommage rendu à John et Alan Lomax et un bel album pour les passionnés de musique.

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« Lomax ». Drôle de nom.
C'est Alan Lomax, et son père John, et d'autres. Deux personnages tout à fait réels mis en dessin par Frantz Duchazeau.
On connaît Edward Curtis et son oeuvre photographique sur un monde perdu. La famille Lomax, c'est la musique. Les Lomax ont parcourus les USA, du matériel entassé dans le coffre de la Ford, missionnés par la Bibliothèque du Congrès, ils ont enregistrés un nombre incroyable de musiciens traditionnels. le père a commencé en 1910 avec les cow-boys ; puis avec Alan en 1933, ils sont partis vers le sud à la rencontre des bluesmen. C'est grâce à eux et une poignée d'autres que ce blues des origines brille toujours.

Le dessin noir et blanc de Frantz Duchazeau : ses personnages aux yeux toujours très expressifs ont des allures fantomatiques, des pantins, comme si la case tremblait à cause de leurs mouvements désarticulés. Les ombres ont un grand rôle, elles rendent parfois le dessin comme un négatif photographique, et renforcent cet aspect mystérieux.
L'histoire racontée dans Lomax débute en 1933 dans le sud profond, en pleine ségrégation. Deux blancs qui cherchent des musiciens noirs c'est louche dans ces coins reculés, arriérés.
On assiste à des rencontres, réelles, entre les Lomax et des musiciens, parfois passés à la postérité comme Guitar Slim, un débutant dans le livre, ou Son House, surpris de voir des blancs lui parler poliment de musique et lui proposer un enregistrement.
L'auteur nous dessine sur quatre pages la chanson «Staggolee», repris par un grand nombre de musiciens, tels que Louis Armstrong, W.C.Handy, Bob Dylan, Nick Cave et désossée par Greil Marcus dans « Mistery Train ».
Les Lomax multiplient les problèmes avec les propriétaires de champs de coton et avec les polices locales, tous magistralement portraiturés dans leur laideur par Frantz Duchazeau.
La rencontre avec Leadbelly se passe en prison, les Lomax ont eu un renseignement sur cet incontournable bluesman, chanteur et guitariste. Grâce à eux Leadbelly est libéré et enregistrera des centaines de morceaux.
Avec une grande économie de moyen, encre noire, blanc des feuilles, ombres, Frantz Duchazeau nous raconte l'histoire des noirs ruraux, des prisonniers, des blancs échappés de romans de Faulkner. Il n'en dessine jamais trop, il suggère, c'est à nous de comprendre.

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Un pan de l'histoire américaine du début du vingtième siècle raconté par deux hommes, Lomax père et fils au travers des Hommes et de la musique.
Eux qui ont traversé le pays et transcendé un art souvent encore mineur à cette époque; et mis en évidence des populations reléguées.
Des dialogues restituant les vies de ces personnages rencontrés tout au long de leur périple et des dessins monochromes qui pourraient paraître assez sommaires mais qui nous donne à voir plus que de simples physiques.

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critiques presse (2)
BDGest
19 août 2011
À mi-chemin entre récit historique et une fiction flirtant avec la psychologie, les déambulations sonores des Lomax sont tout à fait recommandables.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDSelection
27 juin 2011
C’est avec un ton moins désinvolte et délirant que dans ses précédents opus que Frantz Duchazeau nous conte cette histoire légèrement décalée, mise en images avec un graphisme en noir et blanc de plus en plus spontané.
Lire la critique sur le site : BDSelection
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Jeune homme. Imagine. Un jour on décide que tu n'as plus aucun droit, à part te faire insulter, molester, te faire battre, juste parce que tu es blanc... c'est complètement absurde... Et si tu protestes, tu es lynché... Te rends-tu compte, jeune homme, de ce que nous vivons? Pourquoi? Qu'avons-nous fait pour mériter ça?
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Qu'est-ce qui fera qu'on ne regrettera pas la vie qu'on a menée? En ce qui me concerne, je crois avoir trouvé la réponse... préserver le passé avant qu'il disparaisse à jamais.
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Je passe mon temps à dire : « oui patron, non patron. » et me voilà en train de parler musique avec un étudiant en philosophie et son père. Je ne pensais pas que quelque chose comme ça pouvait m’arriver.

Ecoutez, Son House, l’histoire n’est pas faite que de rois et de présidents, ou de gens comme ça, nous pensons que les gens qui ramassent le coton ou le maïs ont quelque chose à voir avec l’histoire…
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Ceux qui prennent conscience de la mort très tôt ont un parcours plus intéressant.
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Qu'est-ce qui fera qu'on ne regrettera pas la vie qu'on a menée ?
En ce qui me concerne, je crois avoir trouvé la réponse ...
Préserver le passé, avant qu'il ne disparaisse à jamais.
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