AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782266077415
272 pages
Pocket (30/09/1998)
3.55/5   11 notes
Résumé :

Pourquoi y a-t-il autant de " serial killers " aux États-Unis ? Pourquoi la " production culturelle " américaine (films, télévision, livres) est-elle aussi imprégnée de violence et de cruauté ? Est-il vrai que le spectacle de la violence imaginaire encourage ledéchaînement des instincts violents ? Mais aussi : pourquoi la double figure du Dr Jekyll et de Mr Hyde, ou encore le complexe du loup-garou, sont-ils au... >Voir plus
Que lire après Le Complexe du loup-garouVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le livre est paru en 2005, et à ce jour, la violence a fait un bon en avant dans la pop-culture : qui n'a pas abandonné la série Walking Dead après la mort atroce de Glen ou après l'affaire des cannibales ? Les féministes se sont révoltés du viol de Sansa dans Game of Thrones, mais tout le monde a râlé devant le manque de sang des dernières minutes de la série, décrétant que ce n'était pas assez réaliste.
Après les années soixantes, soixante-dix où la violence de films tels que Massacre à la Tronçonneuse, L'Exorciste ou La Nuit des Morts Vivants les ont directement classés dans la catégorie horreur (bizarrement, le film Délivrance a échappé à cette malédiction), le 21ème siècle se détache de plus en plus de cette mise à l'écart en laissant la part belle, que ce soit au cinéma ou à la télé avec des séries, au sang, à l'angoisse, à la violence, à l'horreur.
Peut-être est-ce dû à une escalade savamment dosée (dans Walking Dead par exemple, ce sont d'abord les zombies les méchants, l'immonde vient plus tard, les scénaristes n'ont pas osé lâcher les cannibales avant la saison 5), qui fait avaler une horreur de plus en plus grosse sans que l'on s'en aperçoive, ou bien sous couvert d'une réalité historique (au Moyen-Age, c'était pas la joie, la guerre c'est moche, les Vikings sont des barbares sanguinaires).

La violence est clairement devenue un atout esthétique, tout comme le super "cute" pour certains (il n'y a qu'à voir l'engouement pour Animal Crossing, de nouveaux gamers youtubeurs sont partis à l'assaut des tops influenceurs en proposant des vidéos tuto sur le relooking de ses personnages).

L'auteur compare les tueurs en série à des êtres mythologiques, et va très vite jusqu'à leur donner l'étiquette de loup-garou. Qu'est-ce qu'un loup si ce n'est un homme qui devient une bête à la pleine lune, et ne se rappelle absolument pas de ses actes passée cette folie ? Cela pourrait s'appliquer aux meurtres passionnels parmi tant d'autres, vous savez, ce coup de folie que l'on regrette par la suite...
Mais quand on voit avec quelle facilité beaucoup de tueurs en série parlent de leurs actes (Stéphane Bourgouin en interviewé des dizaines), avec quelle délectation ils décrivent ce qu'ils ont fait subir à leur victime, on se rapprocherait beaucoup plus du mythe du vampire, tel que Bram Stoker l'a décrit dans son Dracula, un être à la conscience déviante, pour lequel les lois et la morale ne sont qu'un concept social étranger.

L'essai échoue par ses raccourcis faciles et ses incohérences et peine à sortir du cadre cinématographique et de ses tueurs en série.
Si l'on décide de faire un essai sur la violence américaine, il ne faut pas se contenter des tueurs en série et des films qui en parlent, l'horreur revêt de nombreux visages...

Pour citer quelques exemples qui fâchent :
- les jeux de rôles ne pervertissent pas les jeunes esprits. Ce n'est pas parce que certains tueurs y jouaient que l'on doit y voir la route toute tracée vers la folie. On ne peut pas réduire ces jeux à des suites de meurtres commandités par un scénario barbare. Qu'en est-il des autres media, à peine éfleurés, comme la musique, les bandes-dessinées, les mangas ?
- le réalisateur de la Famille Addams se serait inspiré de Kemper jouant avec une guillotine lorsqu'il était enfant pour la scène qui a rendue iconique Mercredi, alors que le film est tiré d'une série d'illustrations de Charles Addams parue dans le New York Times. le dessin de Mercredi Addams jouant avec une guillotine aurait été publié dans les années 40, peut-être même avant la naissance du tueur.
- L'auteur voit en l'explosion de pouvoirs de Carrie, le roman de Stephen King, une révolte face au corps devenue impur de la jeune femme...
- "{Comme un adolescent attardé (et écrivant pour eux), Stephen King affectionne les expressions scatologiques}"

Beaucoup d'interprétations sont tronquées pour coller à son postulat de départ : le tueur en série, tel un loup-garou, est dominé par son côté bestial. Denis Duclos y voit presque une malédiction tout ce qui a de plus poétique.
Mais ce serait limiter la folie de ces tueurs à une simple équation : violence dans l'enfance + côté lunatique = meurtre en série chez l'adulte.

Il y a de nombreux types de folies, à des degrés divers. Pour prendre comme exemple la télé ou les jeux :
- La groupie qui craque pour un acteur qui a passé beaucoup d'heures en salle de sport pour tenir un rôle de héros musclé et courageux, qui va hurler {Jamie } en pleine rue quand elle l'aperçoit, vit un rêve.
- le fan hardcore de Walking Dead qui menace de mort Josh McDermitt parce qu'il campe un personnage pas très sympatique, a du mal à faire la différence entre fiction et réalité.
- Les filles qui ont tué une camarade parce que le Slenderman leur avait ordonné de le faire sont clairement tarées et mettront tout ça sur le dos de leur jeunesse naïve.
- Et que dire du tueur qui torture et assassine en toute connaissance de cause, de manière régulière et plutôt bien organisée ?

Le livre de Denis Duclos ne répondra pas à cette question, ni à celle concernant notre fascination pour la violence, il s'agit plutôt ici d'un long exposé, sur SA fascination envers les serial killers, un listing des meurtres et des films qui s'en rapprochent de près ou de très loin.
Lien : http://lapauselecture.canalb..
Commenter  J’apprécie          10
Une idée de départ intéressante desservie par une méconnaissance flagrante de la culture populaire.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Mais si la violence s'est absentée de la vie des classes moyennes aisées , elle fait une apparition toujours plus dramatisée dans la fiction populaire et dans le fait divers , souvent associée aux milieux marginaux . Les scènes du confort automatisé font face à celles de la violence , comme en miroir , comme si les unes appelaient les autres ....
Commenter  J’apprécie          160

autres livres classés : violenceVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (34) Voir plus



Quiz Voir plus

Livres et Films

Quel livre a inspiré le film "La piel que habito" de Pedro Almodovar ?

'Double peau'
'La mygale'
'La mue du serpent'
'Peau à peau'

10 questions
7077 lecteurs ont répondu
Thèmes : Cinéma et littérature , films , adaptation , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}