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Critique de marina53


Fin des années 80, en Russie. Malgré la promesse qu'il lui avait faite de ne plus bouger, son mari vient de lui annoncer qu'il était muté à la frontière de l'Ouzbékistan. Aussitôt, Ekaterina s'inquiète pour son fils, Volodia, qui venait tout juste de se faire des amis. Il est clair qu'elle ne compte pas suivre son mari...
Des années plus tard, Volodia effectue son service militaire dans l'armée tchétchène. Sa mère vit pauvrement, vendant ici et là des DVD piratés dans les bouches du métro, en compagnie de son adorable chien, Milyi. N'ayant plus de nouvelles de son fils depuis des semaines, elle se rend à l'accueil de sa base militaire, munie de quelques photos du fiston, pour avoir des informations. Malheureusement, personne ne semble au courant de l'affectation des militaires. Un soir, son ivrogne de mari tente de rentrer chez elle mais elle lui referme la porte au nez. Entretemps, celui-ci a eu le temps de glisser dans le collier du chien un papier sur lequel figure la liste des soldats prisonniers en Tchétchénie. Volodia en fait partie. le lendemain, elle va voir un ancien reporter de guerre qui lui apprend que Bassaïev, un chef tchétchène, propose de libérer des soldats russes si leurs mères venaient les chercher. Ni une ni deux, Ekaterina entreprend le voyage, direction Grozny...

Aurélien Ducoudray nous offre un album bouleversant dans lequel il dépeint le parcours ô combien chaotique de cette mère prête à tout pour retrouver son fils fait prisonnier. Dans Grozny en ruines et miséreuse, soumise aux bombardements et aux tirs des militaires, un semblant de vie tente de s'installer. Ekaterina fera la connaissance d'une population vulnérable mais qui tente de faire front. L'auteur alterne les situations dramatiques et parfois absurdes et des moments plus légers, notamment les facéties du chien Milyi ou les gamins qui se battent pour une Nintendo. Aucun parti pris de la part de Nicolas Ducoudray, il décrit la guerre telle qu'on pourrait se l'imaginer, autant que faire se peut. Russes et Tchétchènes sont dans le même panier. le trait semi-réaliste et expressif d'Anlor est d'une incroyable précision, chaque planche est détaillée. Les scènes sont finement travaillées, la mise en page dynamique et les couleurs lumineuses.
Un dyptique émouvant et original, un beau portrait de femme...
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