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Barracuda - BD (Dufaux) tome 3 sur 7
EAN : 9782505015024
60 pages
Dargaud (01/11/2012)
3.95/5   99 notes
Résumé :
Le temps passe sur l’île de Puerto Blanco. Emilio, Raffy et Maria tracent leur chemin sur ces terres soumises au règne de la vengeance… et de l’amour. Et les destins s’accomplissent, inexorablement. Alors que d’autres secrets affleurent, la mer apporte des nouvelles du Barracuda, mais aussi du capitaine de la Loya. L’ombre du diamant du Kashar plane sur ce troisième album, qui clôture le premier cycle…
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Ici, même les morts sont bavards.
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Ce tome fait suite à Barracuda, tome 2 : Cicatrices (2011) qu'il faut avoir lu avant car il s'agit d'une histoire complète en six tomes. Il compte 56 planches, et la première parution date de 2012. La série est scénarisée par Jean Dufaux, dessinée et mise en couleurs par Jérémy Petiqueux. Cette série a fait l'objet d'une intégrale dans laquelle le scénariste raconte sa fascination pour les récits de piraterie, en particulier les films, et bien sûr L'île au trésor (1883) de Robert Louis Stevenson (1850-1894).

Les Caraïbes, par une nuit pluvieuse, et une mer agitée. Les deux galions commandés par le capitaine de la Loya se préparent à jeter l'ancre. Sur la route de Puerto Blanco, un point n'est indiqué sur aucun carte. Ce point, c'est une île. Pas même une île. Juste une tour jetée sur un morceau de terre. Terre maudite frappée de la malédiction car c'est ici, sur ces quelques hectares où l'humidité pourrit toute énergie, tout espoir, que s'est réfugiée une petite communauté rejetée de tous car rongée par la lèpre. C'est néanmoins sur ces rivages que de la Loya va aborder. Non pas qu'il veuille s'y éterniser, même si ses renseignements sont exacts… Même si Ogudo le gardien de la tour est prêt à monnayer ses services. le capitaine et les soldats débarquent, et un lépreux avec une lanterne les accueille : il les amène devant deux autres lépreux montant la garde devant une échelle de fortune en bois érigée le long de la falaise. La discussion commence et maître Porter, un des lépreux, s'arrache un doigt, sans paraître souffrir : il l'offre au capitaine. Il indique que seul frère Esteban est autorisé à monter. Les deux hommes grimpent le long de la falaise à la verticale et ils arrivent dans une grotte où un matelot du Barracuda est alité. Il commence à raconter son périple.

Sur le Barracuda, il s'en était passé des choses depuis leur départ ! Un vent de folie avait traversé la quille et l'équipage. Ce n'était plus leur capitaine qui se trouvait aux commandes du navire, mais une femme… Une sorcière, celle que l'on appelait Si-Non. le mal des eaux profondes s'était emparé de son âme, une force nouvelle indomptable avait aguerri son corps, et elle avait pris la tête de la mutinerie qui avait précipité leur navire dans la pire des catastrophes. Son rire glaçait jusqu'aux os les plus endurcis de leurs marins, mais tous la suivaient car, dans la cabine du capitaine, il y avait le diamant. le diamant du Kashar. le plus gros diamant du monde ! de quoi affoler les esprits les mieux aguerris, les constitutions les plus robustes. Et Blackdog s'était enfermé. Il veillait sur son trésor, ne dormant ni de jour, ni de nuit, prêt à tirer sur le premier qui oserait se montrer à lui. Alors, ils attendaient la tête alourdie par le mauvais vin, se remémorant ce qui s'était passé, englués dans un piège auquel plus personne ne pouvait échapper. Enfin, lui, il avait essayé en se jetant à l'eau, agrippé à une poutre car ils ne disposaient plus d'aucune barque, madame Si-Non les avait toutes éventrées. Et sur l'océan retentit encore son rire dément. Tandis qu'elle essaie de ramener le Barracuda à bon port.

Après un album se déroulant entièrement à terre à l'exception d'une page, le scénariste donne au lecteur ce qu'il attend : le récit de ce qui est arrivé aux pirates à bord du navire Barracuda, c'est quand même le titre de la série. Pas beaucoup de surprises : en fait, si une seule, le capitaine Blackdog a déjà mis la main sur le diamant maudit Kashar et le navire est sur le chemin du retour. le dessinateur s'en donne à coeur joie dans ces planches, avec un entrain qui fait plaisir à voir. Cela commence avec l'ambiance lumineuse des souvenirs du marin qui s'est échappé : toute en teintes de jaune plutôt vif, pour donner une sensation de chaleur agressive, de souvenirs embrasés par la fièvre. Il ne manque pas une seule veine dans les lattes du pont, pas un seul cordage pour maintenir les voiles. La vieille femme semble être la proie de la folie, contrastant avec l'immobilité de Blackdog, avec un regard tout aussi dément. Puis le récit revient à terre, sur l'île de Puerto Blanco.

Après une superbe case montrant dans le détail les bâtiments de la ville implantés à flanc de colline, avec le port au premier plan, avec quelques navires y mouillant, le lecteur observe le notaire maître Brickam lire les dernières volontés du personnage passé au fil de l'épée dans le tome précédent, à Emilia et à la gouverneure Jean Coupe-Droit. le lecteur prend le temps de détailler les aspérités des pierres constituant l'escalier menant à la porte du notaire, le plancher et les meubles en bois de son étude, le mobilier, les documents sur les étagères, le coffre, et même la plante verte. L'artiste s'est fortement investi pour donner à voir ce lieu. Puis l'action se déplace sur une plage de sable blanc avec palmiers : le lecteur ferait volontiers trempette dans cette eau si bleue qui doit être à une température très accueillante. Emilia se rend alors à la cabane de maître Donadieu pour s'entraîner, et le lecteur retrouve avec plaisir sa cabane dans la jungle, ainsi que les pontons sur la rivière, et les racines massives des arbres. Après il a droit à un petit tour dans une rue du quartier populaire de l'île avec des maisons à étage unique. Retour en mer avec Blackdog délirant, une couleur d'eau magnifique, qu'elle soit très claire en surface, ou tirant vers le noir sous la surface, avec des effets de luminosité jouant sur les nuages. À chaque séquence, le lecteur ressent le plaisir que l'artiste prend à donner de la consistance aux lieux : la superbe terrasse de la demeure de Ferrango, la vue de la ville depuis le balcon de la gouverneure, la tour dans laquelle sont enfermés les prisonniers de l'île avec sa mise en scène macabre, la maison modeste du capitaine Morkam, et à nouveau la plage, mais cette fois-ci sous une tempête soutenue dans des tons gris-noir inquiétants pour le duel promis dans le titre.

Jérémy Petiqueux apporte le même soin, avec le même niveau d'investissement pour représenter les personnages et leur donner vie. Dans cette bande dessinée de genre, il peut et il se doit même de leur apporter une petite touche d'exagération. Frère Esteban a conservé ses bandages sur la tête qui lui couvre les yeux, et sa tenue un peu chargée. le corps du représentant de la communauté des lépreux est emmailloté dans de nombreux bandages d'une propreté douteuse. le corps des personnages féminins est toujours filiforme avec une prestance à la fois séductrice et intimidante. L'artiste joue très bien avec l'apparence androgyne de Emilia / Emilio rendant son travestissement très troublant. Il en rajoute pour les éléments sinistres du capitaine Morkam : son teint blafard, son visage marqué de cicatrices, ses vêtements noirs et quelque peu informes. le lecteur sourit chaque fois que le marchand d'esclaves Ferrango est présent dans une scène : attifé avec des habits ne correspondant pas à sa personnalité aboutissant à un ridicule accablant. Chaque personnage dispose de caractéristiques spécifiques pour son langage corporel : la présence menaçante de Morkam, l'assurance froide de Blackdog, la rage difficilement contenue de Raffy, l'exaltation de madame Si-Non, les postures aguichantes de Fine Flamme, etc.

L'intrigue progresse régulièrement : le capitaine de la Roya trouve des informations sur la localisation de l'île Puerto Blanco. le Barracuda est sur le chemin du retour avec le diamant maudit. Sur l'île, le trio de jeunes adultes se retrouve et continue d'avancer vers leur objectif propre. Les générations précédentes poursuivent leurs manigances. le scénariste n'oublie pas les conventions du genre qu'il met au service de son récit : les représentants de l'autorité légitime à la poursuite des brigands, un phénomène peut-être surnaturel en pleine mer, des vengeances en cours de développement, des séductrices, et le duel promis par le titre. Il n'en rajoute pas tant et plus : il se concentre sur ses personnages principaux : Raffy attendant le retour de son père, Maria surprise de se retrouver dans une relation amoureuse satisfaisante, Emilia toujours aussi troublante car assumant parfaitement son identité sexuelle profonde, Morkam agissant comme un adulte conscient de ce qu'il veut et focalisé sur son objectif assumant totalement que sa fin justifie les moyens qu'il emploie, et ce pauvre Ferrango pas si benêt que ça. Dufaux sait doser ses ingrédients pour que le lecteur soit accroché par l'intrigue et se demande ce qu'il adviendra de Blackdog et quels peuvent être les pouvoir du diamant Kashar. Il apprécie la mise en oeuvre au premier degré, des conventions propres au genre Pirate, sans moquerie ou dérision. Il s'est attaché aux trois jeunes gens à la fois pleins de vie, à la fois déjà marqués par la violence et les maltraitances, les drames. Il ressent de l'empathie pour Blackdog tout à son objectif de ramener le Kashar, et même pour le capitaine Morkam très pragmatique dans sa façon d'éliminer les obstacles sur sa route, en particulier les gêneurs.

Les auteurs tiennent les promesses implicites dans un récit de genre : de l'aventure, les éléments attendus de récit de pirate, les scènes spectaculaires, les intrigues, les amours. L'artiste réalise des planches soignées, détaillées, avec une mise en couleur sophistiquée : une narration visuelle descriptive qui assure un processus d'immersion de très haute qualité. Il tarde au lecteur de savoir comment l'arrivée des Espagnols sur Puerto Blanco va tourner, et ce qu'il va arriver aux personnages.
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Le capitaine de de la Loya, qui s'était vu bouté hors de son navire par le pirate Blackdog, approche de Puerto blanco, prêt à prendre sa revanche. Sur cette île, nous suivons toujours les aventures d'Emilio, Raffy et Maria. le premier est sur le point de venger la mort de son amant tandis que les seconds poursuivent leur dangereuse relation amoureuse.

Troisième tome et virement complet annoncé avec la couverture. Les visages très masculins des deux premiers albums annonçaient d'emblée une teneur violente et cruelle. En affichant clairement un personnage androgyne, les auteurs avaient de quoi rendre le lecteur perplexe. Et de fait, ce troisième opus rompt avec ses prédécesseurs. L'histoire se densifie, la vengeance et les complots sont les maîtres mots. La psychologie de nos héros devient de plus en plus complexe, comme le récit qui en devient parfois alambiqué.
Du coup, impossible de tenir la promesse initiale d'un triptyque ; les intrigues à rallonge, le développement de figures secondaires – celui de la gouverneure de l'île par exemple ou encore l'inquiétant prêtre qui accompagne de la Loya – amènent difficilement à conclure.
Heureusement le décor et les personnages dessinés par Jeremy donnent corps au scenario et allègent l'impression de fouillis et d'approximations. Les couleurs sont vives, les expressions bien rendues. La scène du duel entre Emilio et Morkam, entre autres, est très bien menée.

Barracuda reste, pour moi, un gros coup de coeur.
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Ce Troisième tomes de la série Barracuda et toujours aussi vampirisant au niveau scénaristique. Ce n'est décidèment pas une série de Pirates comme les autres et on peut dire tant mieux.
Chaque retournement de situation de la part des trois personnages principaux est surprenant. J'ai toujours hésité à le dire jusqu'à maintenant, mais Barracuda est un vrai thriller.

Une série exceptionnelle qui diffère donc, de part le scénario sur les pirates. Nous sommes loin des clichés de Barbe Rouge et autres du genre : des navires au combat, l'omniprésence de la mer, les batailles sanglantes, les pirates sanguinaires envahissants les villes espagnoles. Rien de tout cela. Ici règne plutôt la magie, le mystère et l'occultisme.
Sans oublier l'amour et la trahison.

Le dessin de Jérémy est magnifique, envoutant.... Chaque page présente une planche sublime, on ne se lasse pas du trait magique de Jérémy. Accompagné par le scénario de Dufaux, ce duo est vraiment un couple idéal : un scénario dont chaque album est une belle histoire, accrocheur et inquiétant ; un dessin dans le ton et d'une sensibilité incroyable. Ces deux là, sont fait pour nous faire rêver. Continuer Messieurs. Et merci.
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Duel ! A l'image de la quatrième de couverture, voici un album consacré à la vengeance. En l'occurrence il s'agit de celle d'Émilio-Émilia, bien décidé(e) à affronter le meurtrier de son mentor. le ton est donné et il est assez caractéristique des dernières planches : l'orage va faire des ravages !

Cette partie-là de l'intrigue est la plus prévisible… et ne révèle guère de surprises, sauf peut-être le dénouement du duel en question. Sa conclusion apporte un terme plutôt imprévu à certaines possibilités scénaristiques. Raffy et Maria poursuivent leur romance… mais celle-ci fait des jaloux. Il va falloir qu'ils se méfient : ce qui nous permet d'avoir enfin un peu d'action et d'imprévu.

Nous retrouvons également ici le Barracuda et ses occupants (enfin les survivants). Cette partie de l'intrigue est assez poussive. L'approche fantastique permet ici de justifier les passages qui se déroulent sur mer et rappellent par trop une certaine série de films. Fort heureusement, les planches placées au début et à la fin de l'ouvrage nous apportent de nouvelles perspectives.

Le travail de Jérémy est toujours aussi impressionnant. Quelques planches, notamment celles consacrées au Léviathan, peuvent toutefois décevoir bien qu'il s'agisse ici d'une question de goût. La scène du duel se déroule dans un environnement plutôt impressionnant. L'on ressent les coups de tonnerre et l'angoisse de l'obscurité, la tension en même temps que les bretteurs.

Voici donc un album qui par bien des aspects est meilleur que les deux précédents, même s'il n'égale pas Esclaves. Duel n'en reste pas moins une bonne suite et s'est avec plaisir que l'on lira les prochains albums.
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Dufaux rebat un peu les cartes dans le tome 3. On démarre en trombes... d'eau avec le Chevalier de la Loya chargé par le roi d'Espagne de retrouver Dona del Scuebo (ignorant qu'elle est morte) et le Diamant du Kashar. Petit arrêt sur une île qui abrite une communauté de lépreux. Bon appétit.

On continue sur Puerto Blanco où Morkam commence à étendre son influence, ce qui n'est pas du goût des autorités. Eh oui, même à Puerto Blanco il y a des règles à suivre. Et Morkam, les règles, il s'en moque.

Dufaux alterne le chaud et le froid. D'un côté il épaissit les personnages, leur donne du corps, un supplément d'âme. de l'autre côté, il tombe aisément dans la facilité avec des ressorts d'intrigue assez attendu, voire convenu.

En duel, Flynn a encore battu Morkam. Mais jamais deux sans trois, Morkam, grièvement blessé, pourfend Flynn dans le dos. Comme un lâche. Ce n'est pas du goût des autorités laxistes de Puerto Blanco. Mais Morkam a plus d'un tour dans son sac.

Entretemps, Raffy file le parfait amour avec Maria del Scuebo. Ce qui n'est pas pour plaire à la tenancière de la taverne locale, qui a un crush sur Raffy et entend bien se débarrasser de Maria... Donc, Ferrango est mis au courant que sa charmante épouse apaise le feu qui lui consume le fondement avec Raffy...

A bord du Barracuda, Blackdog s'oppose à Si-non, étrange femme aux multiples pouvoirs, rongée par la fièvre du Diamant du Kashar.

De la Loya arrive à bonne distance de Puerto Blanco et fait donner du canon. Un bonne salve de poudre et de boulets d'acier, cela vous pose un homme. Comme carte de visite, on a rarement vu mieux...

Et comme un duel arrive rarement seul, Emilio/Emilia convoque Morkam en un duel à mort...

Un tome qui se laisse lire. Morkam attire (comme dans le tome 2) toute l'attention. Il focalise le récit. Tout se passe avec lui ou réaction par rapport à lui. Beaucoup de ressorts sont connus, ou attendus. Par exemple, le duel Emilio/Emilia contre Morkam... de toute façon Dufaux ne joue pas sur les effets de surprise. le tome s'intitule Duel. La couverture annonce la couleur... noire. Il ne faut pas toujours chercher l'originalité à chaque coin de planche. Peu de temps morts. de l'action, de l'intrigue et encore pas mal de fils à dénouer.
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critiques presse (4)
BulledEncre
01 février 2013
Loin d’être avare en complot et vengeance, ce nouvel opus n’offre que peu de répit aux lecteurs.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Auracan
20 décembre 2012
Une intrigue dense bien ancrée sur la psychologie de ses personnages. Jérémy use avec bonheur de son talent pour mettre en scène le récit, les personnages et leurs états d'âme.
Lire la critique sur le site : Auracan
BDGest
17 décembre 2012
Duel s’avère plus cohérent et rythmé que son prédécesseur, Cicatrices, et donne envie de suivre le destin de ces boucaniers « échoués » sur leur île.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
08 novembre 2012
Nous sommes sous le charme de cette bande de flibustiers et en voyant la dernière page, le lecteur n'a plus qu'une seule envie, découvrir la suite.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Il s’en était passé des choses depuis notre départ ! Un vent de folie avait traversé la quille et l’équipage. Ce n’était plus notre capitaine qui se trouvait aux commandes du navire, mais une femme… Une sorcière, celle que l’on appelait Si-Non. Le mal des eaux profondes s’était emparé de son âme, une force nouvelle indomptable avait aguerri son corps, et elle avait pris la tête de la mutinerie qui avait précipité notre navire dans la pire des catastrophes. Son rire glaçait jusqu’aux os les plus endurcis de nos marins, mais tous la suivaient car, dans la cabine du capitaine, il y avait le diamant. Le diamant du Kashar. Le plus gros diamant du monde ! de quoi affoler les esprits les mieux aguerris, les constitutions les plus robustes. Et Blackdog s’était enfermé. Il veillait sur son trésor, ne dormant ni de jour, ni de nuit, prêt à tirer sur le premier qui oserait se montrer à lui. Alors, nous attendions la tête alourdie par le mauvais vin, nous remémorant ce qui s’était passé, englués dans un piège auquel plus personne ne pouvait échapper. Enfin, moi, j’ai essayé en me jetant à l’eau, agrippé à une poutre car nous ne disposions plus d’aucune barque, madame Si-Non les avait toutes éventrées. Et sur l’océan retentit encore son rire dément. Tandis qu’elle essaie de ramener le Barracuda à bon port.
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- Oui, j'ai appris la mort de ton protecteur. Vilaine affaire. Flynn aurait dû gagner ce combat... C'était une belle lame, toute en finesse, en élégance...
- La finesse et l'élégance ne servent à rien. C'est la brutalité... et la lâcheté quui l'on emporté... Et j'ai compris l'essentiel : seul le résultat compte...
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Les Caraïbes. Les deux galions commandés par le capitaine De La Loya se préparent à jeter l’ancre. Sur la route de Puerto Blanco, un point n’est indiqué sur aucun carte. Ce point, c’est une île. Pas même une île. Juste une tour jetée sur un morceau de terre. Terre maudite frappée de la malédiction car c’est ici, sur ces quelques hectares où l’humidité pourrit toute énergie, tout espoir que s’est réfugiée une petite communauté rejetée de tous car rongée par la lèpre. C’est néanmoins sur ces rivages que De La Loya va aborder. Non pas qu’il veuille s’y éterniser, même si ses renseignements sont exacts… Même si Ogudo le gardien de la tour est prêt à monnayer ses services.
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Amen. Ainsi tout rentre dans l'ordre. La femme est inévitable comme la tempête sur mer, la dysenterie à bord et l'orage qui fouette les plantations.
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- Ma foi, il n'y a pas de quoi se tromper ! Notre Emilia est toujours bel et bien un garçon !
- Je l'ai remarqué, figure-toi. Il est plutôt bien bâti...
- Il te plaît ?...
- Pour une nuit, pourquoi pas. Mais pour le reste... J'ai la tête prise ailleurs.
- Et le cœur ?
- Le cœur aussi... comme si tu l'ignorais.
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