Djinn, Tome 11 : Une jeunesse éternelle

Que dire de plus que la présentation que j'ai déjà faite de ce nouveau cycle dans la critique du premier tome (je le rappelle pour ceux et celles qui n'auraient pas lu ma critique du tome précédent o^je disais qu'il s'agissait en réalité du dixième tome mais du premier tome de ce nouveau cycle donc si cela était valable pour le premier tome, voyons si vous êtes bon en maths : étant donné qu'il s'agit ici du deuxième tome de ce nouveau cycle, il s'agit en réalité du onzième tome. Vous avez suivi ? Non, en réalité, ce n'est pas très grave car ce qui vous importe réellement, vous, futurs potentiels lecteurs concerne l'intrigue alors revenons-y !)

La Djinn est une jeune et belle auxquels ni hommes et femmes ne résistent. Son charme est si envoûteur qu'elle est capable de faire plier n'importe qui à ses désirs, pourvu qu'elle veuille bien leur faire découvrir en retour ce qu'est réellement le désir et ce qui en découle, à savoir l'extase. Oui, comme vous l'aurez compris, cet ouvrage s'adresse plus particulièrement à un public adulte ou, du moins, averti, même si (et c'est dans cela que j'y ai trouvé mon intérêt), l'histoire se déroule sur un fonds historique alors que l'Inde était encore sous domination anglaise. Gandhi, à cette époque-là, n'est absolument pas considéré, par la couronne britannique, comme une menace et ce, à tord car comme nous le démontrera L Histoire par la suite, il ne suffit pas toujours de prendre des armes pour faire une révolution !

Dans ce contexte où mythologie indienne, Histoire, complots et intrigues se mélangent (ce à quoi il ne faut pas oublier de rajouter la découverte du plaisir sexuel puisque cela occupe tout de même une partie importante de cette saga), le lecteur ne peut qu'être conquis. En ce qui me concerne, la raison pour laquelle je n'ai pas mis la note maximale à cet ouvrage ouvrage n'est on ne peut plus simple. En dépit de la qualité su graphisme et du fonds historique au cours duquel se déroule l'histoire qui m'ont passionnés, l'initiation de celle qui est destinée à devenir l'épouse de Maharadjah par la djinn (vous voyer de quelle initiation je veux parler, n'est-ce pas ?) occupe trop de place ici et je trouve cela bien dommage. En même temps, c'est le thème principal de la saga et il est donc tout naturel qu'elle y ait sa place ; d'où ma note mitigée ! A découvrir !

Avant dernier tome de la série Djinn et deuxème tome du cycle indien : notre djinn évolue toujours dans la cour du Mahradjah pour éduquer sa promise, Tamila, aux arts délicats et mystérieux de la sensualité. Quant à Tamila, elle s'épanouie de plus en plus dans l'art d'utiliser son corps à des fins plus politiques : celles de détourner son mari des colons Anglais qui ne cherchent que leur profit en se moquant pertinemment des "indigènes".

Les graphismes d'Ana Miralles sont toujours aussi plein de volupté, sans pour autant être vulgaires. Certains traits de visage rappellent ceux de Pocahontas, l'héroïne des studios Disney. Mais surtout : ces dessins mettent particulièrement en valeur l'intrigue et pas uniquement dans les scènes érotiques.

En bref, c'est un tome où la jalousie devient telle que les complots se multiplient et tiennent le lecteur accroché à chaque vignette ... jusqu'au moment où il s'aperçoit qu'il est temps de passer au tome suivant !

Avec Une Jeunesse éternelle nous retrouvons Jade, qui poursuit son petit bout de chemin. La voici qui se transforme davantage en Djinn. Les liens avec le couple Nelson semblent se distendre, expliquant ainsi le grand détachement avec lequel elle vit les événements de cycle Africa. Nous sommes bel et bien dans la suite d'un cycle pilier.

Pourtant il s'agit toujours d'une histoire à part. L'indépendance de l'Inde, la vie au sein du palais sont des thèmes qui restent évoqués mais qui passent au second plan. La rivalité entre Jade et Barbacane prend toute sa place, de même que celle qui semble opposer lady Nelson et Tamila. L'intrigue principale n'en progresse pas moins, mais de manière presque anecdotique : le plus important est désormais ailleurs.

Les dessins sont toujours aussi captivants et contribuent à faire de cet album une très grande réussite. Comme le précédent tout ici nous indique que nous sommes au sommet de la saga Djinn. Les détails (les bijoux de la grande rivale de Djinn, les accessoires, l'architecture du palais) sont tout aussi plaisants à l'oeil que les théâtres d'extérieur (moins nombreux). Quelques scènes érotiques viennent suscitent l'attention. Et il faut reconnaître que la première d'entre-elles est de toute beauté. Fort heureusement, nous aurons droit à un rappel…

Les lecteurs du Pavillon des plaisirs, qu'ils aient connus les cycles précédents ou non seront assurément comblés. Les adeptes de culture hindoue également !

Attention, cette saga de bande-dessinée contient des scènes explicites et de nombreuses scènes de nudité ; elle n'est donc pas à mettre entre toutes les mains !

Rappel : Je sais que je ne ferais pas l'unanimité en parlant de cette lecture. En effet, il y a de nombreuses scènes plutôt « hot » dans cette bande-dessinée. Mais si vous lisez cette BD uniquement pour ces scènes, vous manquerez toute l'histoire et c'est fort dommage. D'ailleurs, je vous conseille vivement de lire la longue page explicative qui précède chaque album (lorsque je lis des BD, j'ai tendance à me dispenser des gros aplats de textes, mais là, c'est assez indispensables pour comprendre le contexte et en plus c'est bien écrit!). de la même manière, vous pouvez tout à fait lire et comprendre la BD en survolant seulement les scènes dénudées, c'est très possible. En revanche, vous raterez certainement l'aspect sensuel et initiatique voulu par les auteurs....

Ce nouveau cycle (qui ne comportera que 3 tomes) se place entre les deux autres cycles du point de vue chronologique. Les Nelson et Jade se rendent donc en Inde, après la 1ere guerre mondiale, alors que le pays cherche à se libérer du joug des anglais. La rébellion gronde, Gandhi tente déjà de soulever le peuple grâce à des révoltes pacifiques. le futur maharadja est dévoué à la cause des anglais, mais sa mère et sa fiancée veulent le ramener à la cause du pays. Les anglais, de leurs côtés, espèrent que le maharadja convaincra sa future épouse de rejoindre leur cause, trahissant celle de son père, chef de la rébellion.
La mère du maharadja demande donc à Jade d'apprendre à la jeune fiancée l'art d'aimer pour qu'elle puisse séduire son époux et le ramener à leur cause. Mais l'ancienne favorite du pavillon des plaisirs (une française ^^) ne voit pas l'arrivée d'une belle étrangère d'un bon oeil. Les rivalités et les intrigues politiques se lient, se délient, les charmes des corps rivalisent pour séduire et corrompre les esprits.
Jade découvre également le secret de la Rani, mère du maharadja, dont la fille est victime d'une étrange malédiction, figée dans un corps d'adolescente de 12 ans.

Les dessins sont toujours aussi sublimes et l'univers indien est assez séduisant. Je me demande malgré tout comment ils vont réussir à terminer le cycle en un seul tome. En effet, il faut réussir à résoudre l'histoire de malédiction, les intrigues de palais et L Histoire politique du palais. Il faut également refaire le lien avec Kim qui n'apparaît pas dans les 2 premiers tomes et qui, on le sait grâce au cycle Africa, se rendra elle aussi en Inde sur les traces de sa grand-mère.
Néanmoins, j'ai un peu moins aimé ce début de cycle, car il manque l'alchimie qui avait si bien fonctionné dans le premier cycle. Ce qui était justement intéressant, c'était de voir Miranda s'éveiller à l'amour et aux plaisirs de la chair, lui faisant emprunter une voie bien différente de celle de la gentille petite épouse qu'elle occupait jusque là. Quant à Jade, elle avait commencé à devenir humaine, s'éveillant elle aussi à l'amour avec le couple anglais. Mais là, et dès le début du cycle, il y a comme une rupture. Jade, qui commençait à être amoureuse, ne l'est plus du tout, redevenant une Djinn sans sentiment. Harold semble être totalement détaché des deux femmes, il ne se bat plus comme dans le premier cycle et regarde leurs joutes verbales avec un certain détachement, tout à son honneur, mais qui ne le rend pas très attachant. Quant à Miranda, elle semble être la seule à se battre pour conserver leur équilibre, mais sans grand succès.
Quant aux nouveaux personnages, Tamila n'a pas encore grand relief, mais je pense que c'est surtout dû au format de la bande-dessinée. Il commence à y avoir un peu trop de personnages pour que tous soient vraiment approfondis.

J'ai donc hâte de voir comment ils vont clore ce cycle et cette saga, et j'espère avoir un énorme dernier tome qui réponde à toutes les questions et qui soit vraiment à la hauteur des premiers !
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Tome 11 de la saga, deuxième tome du cycle indien, qui, chronologiquement se déroule après le cycle ottoman (tomes 1 à 4) et avant le cycle africain (tomes 5 à 9).

Le tome 10 plantait le décor du cycle indien, ce tome 11 entre dans le vif du sujet et de l'histoire. Comme dans le cycle ottoman, les aventures de nos personnages sont l'occasion de parcourir l'histoire indienne post première guerre mondiale. Si je comprends bien, c'est l'émergence de mouvements indépendantistes, avec la non-violence prônée par Gandhi, un peu cité dans le livre. Les tenants de l'empire britannique justifie leur maintien par toujours le même principe, qu'on appelait Pax Romana un peu plus tôt dans l'histoire.

Le (futur) mariage entre le maharadjah, a priori favorable aux anglais, et la fille d'un rebelle est au coeur de l'intrigue. Les jeux amoureux et la rivalité amoureuse entre la Djinn, son amant, son amante, sa ou ses rivales et quelques personnages recommandables ou pas agrémentent joliment les pages de l'album.

Les femmes sont magnifiques, les scènes érotiques sont réussies avec le piquant qui va bien, sans sombrer dans une quelconque vulgarité. Très agréable à lire.

Cette série est très réussie. Je m'approche de la fin avec une certaine anxiété : le tome 12 est-il vraiment le dernier ?