Avec "Saga Valta", Jean Dufaux s'enorgueillit de ressusciter les grandes heures des sagas nordiques, dans le plus pur style de Régis Boyer. Mais à la base, il faut savoir qu'il y avait le recyclage d'un projet recalé pour la saga "Thorgal"… Toujours est-il que sous les crayons de Mohamed Aouamri et des couleurs de Benoît Bekaert, il nous raconte un Roméo et Juliette fantasy plein de bruit et de fureur !
Dans ce tome 2, Jean Dufaux commence par nous expliquer longuement que si le diptyque devient une machinlogie c'est parce que le récit s'est ouvert et s'est amplifié sans demander son avis… Mais bien sûr ! le tome 1 a bien marché donc on continue car tant qu'on gagne on joue, et comme on connaît bien la chanson pas la peine de mystifier les lecteurs… Parce que personnellement j'ai bien senti l'histoire en 2 tomes délayée en 3 tomes voire plus si affinités !
D'un côté nous avons Valgar qui arrive à point nommé pour sauver le corps de Njall-le-Brûlé du Jonnung, puis pour sauver son âme de sa fille ophidienne quitte à affronter Berrga la déesse de la mort et ses créatures immortelles… (pas de commentaire sur le fanservice en mode grimdark)
D'un autre côté nous avons Hildegirrd-aux-courts-cheveux qui part consulter sa soeur Sosja-au-noir-manteau pour obtenir le moyen d'asservir Valgar à ses quatre volontés… A quoi sert la relation incestueuse entre les avatars de Morgause et Mordred ? A quoi sert le personnage d'Oono qui n'est là que pour se faire trucider par Hanserr ? Seul Jean Dufaux le sait… (pas de commentaire sur le fanservice en mode grimdark)
Bon je passe sur tout le délire sur la Lance de Jahell et sur le Manteau Rouge qui n'a aucune incidence sur le récit, à part déclencher un déluge de deus ex machina dans le tome 3 en reprenant de manière pas spécialement habile la légende des nibelungen…
Mohamed Aouamri et Benoît Bekaert font tout ce qu'ils peuvent pour tirer graphiquement la série vers le haut, mais que peuvent-ils faire face aux fantasmes incohérents de Jean Dufaux ?
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Ah ces femmes !! On ne s'attend sans doute pas qu'elles aient un rôle si important chez les vicking et pourtant...
Valgar apprend que son épouse est toujours en vie et prisonnière de son père. Il ne lui en faut pas plus pour essayer de la récupérer.
Dans le tome 1 j'avais déjà trouvé une ressemblance avec Thorgal, et bien dans ce second tome aussi... les Dieux se sont également penché sur le berceau de Valgar... et graphiquement aussi j'y ai vu des similitudes. ce qui n'est pas pour me déplaire bien au contraire.
Les graphismes sont superbes et très détaillés.
Je comprends aisément que cette BD qui ne devait comporter que 2 tomes va finalement en avoir un troisième... pour mon plus grand plaisir.
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Le message de Dufaux en préambule de ce deuxième/second tome m'a passablement perturbé. le scénariste se présente comme "prisonnier" de ses personnages et de son univers (Simenon ne disait pas autre chose lors de ses interviews). Mais on comprend plus difficilement où il veut en venir... à moins que comme le résume Alfaric dans son excellente critique, cela participe de l'enfumage habituel de Dufaux aux prises avec ses propres incohérences dont il fait des scénarios de la même couleur.
Toujours est-il que ce préambule a ajouté de la confusion où j'essayais de mettre un peu d'ordre. S'agit-il d'une lecture par Dufaux d'une saga islandaise, sur base de récits mythologiques, ou une pure invention de Dufaux, jouant démiurge dans le Grand Nord. Est-ce que cela change quelque chose? Pas vraiment en fait. Une saga, c'est toujours incohérent. Les morts reviennent. Les disparus réapparaissent. Ce qui était hier, n'est plus aujourd'hui et vice versa. Les choses les plus folles arrivent par les chemins les plus détournés... Bref, c'est rien que du bonheur pour Dufaux.
J'ai été conquis par le dessin et la mise en page de ce tome, avant de me rendre compte à la page 20 qu'il ne s'était pas passé grand-chose. Et ce n'est pas la dernière page qui m'a contredit. Romeosson et Juliettodir au pays des geysers et des objets magiques qui s'échangent gaiement...
- Ta lance magique contre ce vieillard priapique mourant...
- Top là, mais j'y perds...
Bref, une suite assez diluée, vu que Dufaux nous l'annonçait en préambule, tous comptes faits, il se verrait bien transformer un diptyque du feu de dieu en saga ad vitam aeternam. Cela m'a rassasié comme du pain sans croûte. Sans moi.
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Un deuxième tome dans la suite du premier.
Un récit entrainant peuplé de combats et de magie. de très bonnes idées, de nombreux éléments pour une histoire complète. Un récit un peu plus noir. Valgar et Hildegirrd s'enfoncent dans les difficultés. Malheureusement tout n'est pas mis en avant. On ne ressent pas la tension et autres émotions, ni le dynamisme que ce récit pourrait apporter. On a encore beaucoup de points très mystérieux notamment par rapport au manteau rouge avec lequel on ne sait pas où il va nous mener.
De nouveaux personnages font leur apparition, sombres pour la plupart. Valgar n'évolue pas, il campe sur ses bases d'héros du Nord qui gagne toutes ses batailles. Pas agaçant pour autant mais manquant de surprise et un peu de profondeur. Une fois de plus c'est Hildegirrd qui ressort le plus.
Les dessins sont tout aussi réussis que le premier tome. Très agréables représentant parfaitement cet univers.
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Au-delà d’une histoire qui rend hommage à un sexe, dit "faible", mais qui tire en coulisse les rênes d’une gouvernance qui lui est interdite, le principal intérêt de cette trilogie réside dans le graphisme de Mohammed Aouamri.
Lire la critique sur le site : BDGest
Graphiquement, Aouamri fait très fort. Ses personnages et ses décors sont de belle facture. Son trait fin nous offre de véritables tableaux. Les couleurs sont celles du sang qui coule...
Lire la critique sur le site : Auracan
[Sosja-au-noir-manteau à sa sœur Hildegirrd-aux-courts-cheveux ]
Tu vois, l'amour vous fait perdre bien des forces. Je ne connais pas de poison plus destructeur.
Qu'est ce que le pouvoir?
Sinon un osselet qui roule sur la carte des destins... et qui chute car tout pouvoir inéluctablement se trouve menacé pas l'ambition d'un autre...
Mais qu’est-ce que le pouvoir ? Sinon un osselet qui roule sur la carte des destins... Et qui chute car tout pouvoir inéluctablement se trouve menacé par l’ambition d’un autre...
[Hildegirrd-aux-courts-cheveux à propos de son époux]
Ses caresses m'indiffèrent. Son ambition me suffit ! Je m'en sers pour occuper la place qui est la mienne et à laquelle je puis prétendre puisque je ne suis qu'une femme.
[Sosja-au-noir-manteau] L'amour ? Cette plaisante illusion qui ne dure qu'un temps... Je ne connais rien de plus laid que le corps d'un homme que l'on ne désire plus.
Murena - la série historique culte