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EAN : 9782253119296
317 pages
Le Livre de Poche (06/09/2007)
3.76/5   263 notes
Résumé :
Mandchourie, an 2113.
La ville de Ha Rebin dresse ses tours de huit kilomètres dans un ciel jaune de toxines. Sous ses fondations grouille la multitude des damnés, tout autour s'étendent les plaines défoliées de la Chine.
Le brillant Cmatic est mandaté par une transnationale pour enquêter sur trois nouveaux cas d'une maladie qu'on croyait éradiquée depuis un siècle. Ses recherches le mènent à Ha Rebin, où il rencontre une adolescente étrange.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a une ambiance très particulière dans ce roman ( cyberpunk somptueux .. un peu " gourmand " ?? ) .
Cela tient aux couleurs ... aux choix des mots ... à la solidité des personnages ... aux visuels que matérialise le style très au point de l'auteur ?
C'est une plongée dans un monde désespérément désespérant et dépaysant ( un mix culturel eurasiatique convainquant ) qui imprègne le lecteur avec force .
C'est donc très absorbant ,d'autant que l'éthique ainsi que la justice sont confrontés à l'épreuve des faits et à l'âpreté de cet univers .
Par ailleurs : c'est un beau texte de SF .
ce futur est crédible et cela ne fait pas l'ombre d'un doute ...
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Il est d'une facture assez classique en même temps il est ultra contemporain !
Résultat : il vaut vraiment son poids de moutarde !!
La couverture " colle " bien avec ce texte .
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Un petit temps d'adaptation est nécessaire pour entrer dans ce roman. Quelques efforts pour s'imprégner de ce style si particulier, cette manière d'écrire qui doit résonner dans notre esprit afin d'assurer une lecture fluide. Longues phrases, idées parfois complexes, mots inconnus et quelques difficultés à tout comprendre. La narratrice semble rédiger une lettre, ou un long message, ce qui réduit considérablement le nombre de dialogues et place l'ensemble sur un mode descriptif.

Puis il se passe quelque chose. Impossible de se détacher de cette écriture hypnotique, de ces personnages si étranges, et pour cause. Dans un monde post-apocalyptique, c'est la confrontation de la technologie la plus folle aux sciences les plus empiriques, dignes de la sorcellerie. Et ce n'est pas forcément celle qu'on croit qui prendra le dessus.

Il y a donc un mélange de genres toujours là pour nous surprendre, la barbarie confrontée à un monde plus idyllique des îles. le haut niveau de narration contre la vie fangeuse des protagonistes. La mort, la survie, la vie, la sur-mort. Il y a bien évidemment des dizaines d'occasions de s'émerveiller, dans les intrigues politiques entre les puissances qui s'affrontent, dans l'enquête, les péripéties, certaines belles surprises (d'où le titre) et décors parfois déjantés.

Une excellente expérience de lecture qui en appelle d'autres de cette autrice qui a mon âge et semble avoir une vie extraordinaire. Un grand merci à Catherine Dufour d'avoir secoué mes neurones et bousculé les codes de l'écriture tout en respectant une règle à mes yeux fondamentale : rester lisible et raconter une histoire (non, je ne pointe personne). Néanmoins ce livre ne conviendra pas aux lecteurs prêts à se laisser transporter là où ils ne sont jamais allés.

Lien : https://www.patricedefreminv..
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Confessions d'un zombie

Optimistes de toutes obédiences, passez votre chemin, ce monde futur n'est que souffrance et noirceur, les gens honnêtes n'y font pas de vieux os. Pour preuve le récit de deux protagonistes qui vont croiser le chemin de notre narratrice.
Le propos : la narratrice le dit très bien en début de texte :

"je peux déjà vous promettre de l'enfant mort, de la femme étranglée, de l'homme assassiné et de la veuve inconsolable, des cadavres en morceaux, divers poisons, d'horribles trafics humains, une épidémie sanglante, des spectres et des sorcières, plus une quête sans espoir, une putain, deux guerriers magnifiques dont un démon nymphomane et une... non, deux belles amitiés brisées par un sort funeste, comme si le sort pouvait être autre chose. À défaut de style, j'ai au moins une histoire. En revanche, n'attendez pas une fin édifiante. N'attendez pas non plus, de ma part, ni sincérité, ni impartialité : après tout, j'ai quand même tué ma mère.
Ce n'est pas un sujet qui peut se passer de mensonges."

Trois récits pour une histoire, une ado figée dans le temps, un entomologiste pris dans des enjeux géo-industrio-politiques et une musicienne qui va tenter d'adoucir les moeurs. Ajouter à cela des tours immenses qui ne sont pas sans rappeler certaines monades, une variation de paludisme extrêmement meurtrier, une utopie dictatoriale et une sorcière vaudoue. Et au milieu de tout ça, des hommes qui se battent pour survivre dans ce monde déliquescent. Seuls les plus forts survivent.

A travers ces trois tranches de vie, Catherine Dufour nous dessine un futur pas très glorieux, où les Etats n'existent plus que derrière des multinationales qui se font la guerre. L'éternelle lutte entre classe laborieuse et classe dirigeante se creuse, ce n'est plus un fossé qui les sépare, mais un gouffre, avec quelques petites passerelles pour certains joueurs à l'éthique inexistante.
Rien de nouveau sous le soleil, mais l'auteure a une approche différente de bien ses confrères, un style incisif, parfois cynique et des personnages complexes. le roman ne restera peut-être pas dans mes annales, mais le destin de ses trois personnages malmenés par l'histoire continueront de ma hanter, un petit goût d'immortalité en quelques sortes.
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Je me suis enfin lancée dans cette oeuvre majeure de la science-fiction francophone ! le goût de l'immortalité de Catherine Dufour est un roman complexe qui mêle de nombreux éléments : anticipation, cyberpunk… le tout distillé avec finesse et richesse. On est partis ?

Catherine Dufour installe un univers qui ne manque pas d'attraits. Nous sommes dans un futur lointain, les hommes vivent sur une terre ravagée par les catastrophes naturelles et les maladies. Peu original, vous pensez ? Détrompez-vous, car la force du récit est dans son détail. L'autrice décrit un monde où les relents de ce qui reste des humains vivent sous terre ou dans d'immenses tours. La maladie est monnaie courante, en particulier de vastes pandémies qui ont ravagé des peuples entiers, de même que des inondations et d'autres catastrophes. Drogue, violences et sévices forment le quotidien de nombreux personnages. le monde en lui-même semble dominé par de vastes multinationales aux desseins obscurs. C'est confirmé au fil du récit, mais ces dernières n'hésitent pas à sacrifier des vies pour accomplir leurs projets, comme un écho monstrueux au passé sanglant de Ha Rebin, où s'est tenu un massacre de grande ampleur pendant la seconde guerre mondiale.

L'atmosphère est asphyxiante et dérangeante tout le long du livre, que ce soit dans les tours ou dans les souterrains. Tout est affaire de domination et de manipulation. L'autrice allie des éléments composites qui permettent de donner un monde nouveau à partir de bouts de références du passé, mais avec une grande inspiration asiatique. En effet, Catherine Dufour a choisi de centrer son histoire en Mandchourie. Je suis mal placée pour juger, mais l'aspect culturel semble bien retranscrit. A noter également qu'il y a un contraste intéressant entre les traditions, le vaudou est par exemple très présent, et les nouvelles technologies. En effet, les modifications génétiques sont légions, banales même, de même que les tests sur des maladies hautement dangereuses.

Le récit se présente sous la forme d'une lettre qu'adresse la narratrice à une connaissance avec qui elle échange régulièrement. On n'en sera pas plus sur cette personne, mais cela donne au roman un aspect particulier. L'ensemble est donc raconté du point de vue de cette femme qui semble avoir vécu une longue vie, pleine de violences et de déchirures, mais aussi d'étrangetés. La narratrice a vécu une vie violente, et ne lésine sur les promesses en début de lecture : enfant mort, meurtre, maladie… le moins qu'on puisse dire est que notre guide a la délicatesse de nous prévenir.

Le fait que ce soit une sorte de témoignage crée une impression trouble de véracité, de réalité. La narratrice raconte les événements avec une forme de détachement : comme si elle tentait de créer de la distance avec la violence des événements passés. Elle nous raconte comment elle a trouvé telles informations, à quel moment un personnage qu'elle a croisé lui raconte son épopée. Elle scinde par ailleurs son récit en deux grandes parties, la première étant centrée sur son expérience, l'autre sur celle d'autres protagonistes. La trame est donc assez complexe, d'autant que les deux se rejoignent tard dans le déroulé, mais donnent un éclairage nouveau au complexe enchevêtrement du récit et révèlent encore plus les vicissitudes de ce futur.

Catherine Dufour a une écriture particulièrement fine. Elle est capable de rédiger des formules chocs qui accompagnent son univers âpre. Parfois direct, parfois glauque, parfois poétique… La plume sait se faire atroce quand il s'agit de décrire les terreurs des sous-sols. Certaines scènes sont particulièrement dures et n'épargnent pas le lecteur. C'est pour mieux mettre en avant une humanité en perdition, entre pandémies mondiales et catastrophes naturelles destructrices. Mais le pire reste encore ce que les gens sont capables de faire, par folie, par envie, par ambition ou par peur.

Le goût de l'immortalité nous présente ainsi un certain nombre de personnages aux motivations diverses. Les portraits sont convaincants, bien construits. Ils ne sont pas attachants mais possèdent une personnalité propre et bien marquée. Notamment la narratrice, dont la langue acerbe et l'ironie nous accompagnent à chaque ligne, cmatic, entomologiste un brin naïf, Shi, son ami à la volonté de fer et Cheng, la musicienne indépendante. Chacun nous met face à des dilemmes moraux. Que vaut l'immortalité dans un monde en ruines ? Que vaut l'immortalité quand on en connaît le prix ? Les personnages sont également révélateur des inégalités sociales, symbolisées également par la verticalité de tours qui rappellent les monades urbaines de Silverberg.

Le goût de l'immortalité est une lecture marquante par sa noirceur. le contexte est terrifiant et Catherine Dufour n'hésite à proposer un texte aussi cru que puissant. La plume est irrévérencieuse et accompagne ce texte avec une distance et une ironie due à la forme. En effet, le récit est une longue qui retrace les événements survenus dans la vie de la narratrice, une femme à la vie longue bloquée dans un cors de jeune adolescente, à l”esprit aussi acéré que sa langue. L'histoire est complexe et brille par l'imbrication de plusieurs arcs scénaristiques et le destin de personnages marquants. L'ensemble permet d'aborder des thématiques graves, avec une dimension existentielle très présente.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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J'avais réalisé une première chronique de ce livre en avril 2009. le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'avais pas vraiment accroché. Mais comme je l'expliquais alors, j'étais certain de redonner une seconde chance au roman. Aussi, lorsque j'ai eu l'occasion de participer à une lecture commune de l'ouvrage de Catherine Dufour, j'ai sauté sur l'occasion pour me refaire une nouvelle idée à son sujet. J'ai un credo : « ne jamais dire d'un livre qu'il ne nous plait pas sans avoir essayé de le lire ». Eh bien je vais encore plus loin en relisant un livre que je n'ai pas aimé (et pas fini surtout). Et bien m'en a pris.
Peut-être que le fait de faire une lecture collective, jalonnée et étirée sur un mois est pour quelque chose dans l'engouement que j'ai éprouvé cette fois-ci. Une lecture collective permet d'échanger des réflexions et d'éclairer des zones d'ombre. Bien utile lorsque tout n'est pas immédiatement clair dans un récit. S'imposer des étapes permet de ne pas aller trop vite, de prendre son temps pour digérer une partie avant de s'attaquer à la suivante. Enfin, une lecture sur un mois permet de prendre son temps, de lire sans précipitation.
Et toutes ces conditions sont bien utiles lorsqu'on s'attaque à un roman comme celui-ci. Comme je l'indiquais dans ma première chronique, le texte est exigeant, mais alors que cela m'agaçait à l'époque j'ai pu apprécié cette fois un style taillé dans le diamant. Des constructions de phrases, d'idées pas banales, des pensées qui font mouche, du bonheur. On a souvent l'impression de lire de la littérature blanche et cette impression est renforcée par le fait que, même les éléments appartenant au futur sont présentés de telle façon qu'on ne les appréhende plus comme futuriste. La forme épistolaire est pour beaucoup aussi dans le sentiment d'intemporalité qui s'élève de la lecture. La narratrice fait de plus d'incessants allers-retours entre son passé et son présent.
Malgré tout, le roman est un véritable ouvrage de Science-Fiction. Que les fans du genre soient rassurés. On peut sans aucun doute trouver plusieurs clés de lecture. Moi j'y ai vu essentiellement un plaidoyer écologiste assez noir. le ton n'est jamais moralisateur, militant, prosélyte. le texte n'a rien d'un tract ennuyeux, culpabilisant. L'auteure, à travers la narratrice, dresse simplement le portrait consternant du monde tel qu'elle l'imagine. Et sans faire trop d'effort, on admet volontiers que cette vision est possible pour ne pas dire probable. La longue lettre de la narratrice est à voir comme un message venu du futur et qui nous dirait : « Vous faites comme vous voulez, je ne vous oblige pas à vous préoccuper de la planète, mais voilà à quoi elle pourrait bien ressembler si vous ne faites rien. »
De fait, ce monde-là ne fait pas trop envie. La plupart des espèces animales ou végétales ont disparues. Quand on voit la vitesse à laquelle elles disparaissent en effet sous nos yeux, rien de bien étonnant. C'est à tel point que la narratrice met des majuscules à tous les noms d'animal ou de végétal et les supprime à tous les noms d'humain et de ville. Un dernier hommage peut-être à ce qui a disparu et l'affichage de son mépris envers le responsable ?
Au niveau social, l'univers décrit n'est pas mieux loti. Les plus fortunés habitent dans les étages supérieurs de gigantesques tours, des sortes de monades urbaines (hommage à Silverberg (1) ), tandis que les plus modestes occupent les premiers étages. Quant aux miséreux, aux marginaux, aux nouveaux pestiférés, ils sont relégués aux sous-sol où ils tentent de survivre tant bien que mal. Entre les deux, c'est à dire au niveau du sol, le no man's land.
Je pourrais probablement vous parler du livre pendant des pages mais en réalité, il est proprement inracontable. Il ne peut s'apprécier qu'à la lecture, mes tentatives pour vous faire partager le plaisir que j'ai eu à le lire ne pourront qu'être vaines. Alors, si j'ai un conseil à vous donner, si vous tentez l'aventure, c'est de prendre votre temps pour bien savourer chaque phrase, chaque mot. Et de lire dans le calme. Ce texte ne supporte pas la moindre baisse de la concentration. Mais pour ceux qui sauront le savourer, quel bonheur !

Impossible de parler de ce roman sans citer quelques phrases :

La réalité se laisse moins mal regarder, mais elle est pire.

Ce n'est pas un sujet qui peut se passer de mensonge.

Tenir dans une case, c'est toujours faire partie de l'humanité.

Vieillir c'est simplifier.

Pour eux, un spectre n'est qu'un signe extérieur de richesse: il prouve surtout qu'on a les moyens de mettre un château autour.

La vie est une drogue terrible.

(1) Je ne saurais trop vous conseiller de lire Les Monades Urbaines de Robert Silverberg.

(Chronique écrite le 15 octobre 2010)
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
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Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Shi est le seul protagoniste de cette pitoyable histoire à avoir vraiment choisi. Je veux dire : effectué des choix, à rebrousse-poil du destin qui voulait lui imposer des catastrophes. À plusieurs reprises, je l’ai vu tout brûler sous ses pas pour sauver ce à quoi il avait décidé de tenir. Il a tout donné à une science, tout perdu pour un ami et tout risqué pour une femme. Bien sûr, encore plus que d’une grande âme, ce genre d’attitude procède d’une grande chance. La première chance de shi résidait dans sa capacité innée à vouloir. Vouloir n’est pas donné à tout le monde. Il faut naître avec des yeux qui voient clair, un cerveau qui décide vite et des bras assez puissants pour agir. Par là-dessus, il faut suffisamment de talent pour que ce que vous voulez, que ce soit une femme, une amitié ou un science, veuille aussi de vous. Et il faut encore la dose suffisante d’orgueil pour estimer que cette science, cette amitié ou cette femme vaut la peine qu’on se donne puisqu’elle est choisie par vous. L’ensemble de ces qualités fait de shi une espèce peu commune. Vous comprenez maintenant pourquoi je n’ai pas donné à cet homme le rôle principal de mon histoire : trop de perfection fatigue.
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Imaginez un Jardin, avec des Tilleuls et des fontaines, au fond duquel passe une femme désuète, du genre à porter un chignon lisse piqué d'une épingle d'argent et à ne jamais rien faire d'autre que marcher à petits pas et repeindre ses sourcils d'un air sérieux. Considérez ensuite n'importe quel port rongé par le sel et le vent, résonnant de cris, du bruit des machines et du roulement de mille plantes de pieds courant à l'ombre des grands navires après un travail, un bordel, une bagarre ou une friture d'algues. Vous pouvez ajouter une odeur de Jasmin au premier décor et une odeur d'iode à l'autre, vous mourrez d'ennui dans les deux. La femme se promène, se farde et bâille, les marins jouent, boivent et crachent. Maintenant, prélevez au pinceau la délicate jouvencelle du premier monde et déposez-la dans le second. Laissez-la grelotter ne serait-ce qu'une minute sur un môle trempé d'embruns, à trois pas d'un débit de Saké ou de l'aile tronquée d'un navire à quai, je vous promets que vous n'aurez pas à attendre plus longtemps que l'action commence. Ou bien faites entrer dans le Jardin aux Tilleuls un marin sec de soif, fou de faim, puant le Kelp et le métal bouillant, vous aurez bientôt des anecdotes amusantes à raconter. Vous pouvez aussi éparpiller de coûteuses Fleurs de Tilleul sur le quai misérable, pour voir, ou verser du Saké dans les fontaines, vous voilà paré contre l'ennui. Créer une histoire, c'est opposer des atmosphères.
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Quant au fond, je peux déjà vous promettre de l'enfant mort, de la femme étranglée, de l'homme assassiné et de la veuve inconsolable, , des cadavres en morceaux, divers poisons, d'horribles trafics humains, une épidémie sanglante, des spectres et des sorcières, plus une quête sans espoir, une putain, deux guerriers magnifiques dont un démon nymphomane et une ... non, deux belles amitiés brisées par un sort funeste, comme si le sort pouvait être autre chose. A défaut de style, j'ai au moins une histoire. En revanche, n'attendez pas une fin édifiante. N'attendez pas non plus, de ma part, ni sincérité, ni impartialité : après tout, j'ai quand même tué ma mère.
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Le plus ennuyeux, en matière politique, est que chacun des participants croit qu'il est le seul à avoir lu sun tsu et machiavel. Résultat, vous y croisez cent mille connards qui nomment "tactique" leur sauvagerie, "influence" le goût des autres pour leur argent, "efficacité" leur absence de vue à long terme, "réalisme" leur manque de convictions et "victoire" les bourdes du camp d'en face.
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Mais peut-être est-il encore possible, avec beaucoup de soin, de science et de patience, de rendre la terre aux hommes et les hommes à la terre ? De rogner les tours à défaut de les abattre, épurer nos sols, nos eaux et notre air pour y relâcher, ressuscitées, toutes les Espèces dont nous conservons l’adn avec un soin pathétique ? Et ensuite, oser risquer un œil hors du Réseau sous un ciel moins jaune de crasse ? La tâche est immense, il y faudrait une parfaite maîtrise du présent, une connaissance intime des erreurs passées et beaucoup de temps.
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Videos de Catherine Dufour (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Catherine Dufour
Lecture de Catherine Dufour : une création originale inspirée par les collections de la BIS.
Ce cycle est proposé depuis 2017 par la BIS en partenariat avec la Maison des écrivains et de la littérature (MéL). Un mois avant la restitution, l'écrivain est invité à choisir un élément dans les fonds de la BIS. Lors de la rencontre publique, « le livre en question » est dévoilé. Chaque saison donne lieu à la publication d'un livre aux éditions de la Sorbonne "Des écrivains à la bibliothèque de la Sorbonne".
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