Quand on se promène dans la ville du Cap, on croise à peine le regard de toutes ces ombres, celles qui cherchent à manger dans les poubelles, celles qui nous soutirent une pièce pour garer la voiture. On a peur de ces ombres, peut-être sont-elles agressives ? Peut-être est-ce à cause d'elles que les maisons du Cap sont barricadées par des barbelées, gardées par des sociétés de surveillance ?
Azure est une de ces ombres, il n'a que treize ans, il est orphelin, il a dû quitter sa ville, son école et le voilà à errer dans cette belle ville du Cap, tentant de survivre dans cette jungle pleine de prédateurs que sont les adultes (gang, malhonnêtes habitants, pédophiles,...).
Et alors que la liste des vices de ces adultes ne cesse de s'agrandir, Azure nous emmène loin, il prend de la hauteur. Physiquement déjà, en escaladant les montagnes qui bordent le Cap. Psychiquement surtout, car Azure, malgré tous les malheurs qui s'abattent sur lui, continue à rêver.
C'est un texte à la fois plein de violence et plein de poésie qui laisse un arrière goût étrange et fort. L'écriture est claire, simple, directe. La lecture se fait d'une traite tant l'histoire d'Azure est poignante. On se demande juste comment on peut ignorer toutes ces ombres, les laisser vivre ainsi, jusqu'à ce qu'elles n'aient plus de rêves et soient devenues uniquement violence.
Commenter  J’apprécie         10
Depuis que je vis au Cap, je n'ai jamais été seul si longtemps. C'est agréable. Je ne me sens pas pressé. Je m'assieds dans un trou du rocher qui a l'air d'avoir été créé pour qu'on s'asseye dedans. Le soleil s'est changé en lune. Et les chats doivent arpenter les rues de la ville. La lune leur fait toujours ça. Ils n'arrivent pas à dormir, ils restent éveillés pour enterrer leurs secrets dehors.