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EAN : 9782070365678
496 pages
Gallimard (25/04/1974)
3.83/5   52 notes
Résumé :
« – Et quelle est cette réponse, Monsieur ? demanda Georges.
– Cette réponse est que votre seconde demande est pour le moins aussi exagérée que la première. Je ne me bats pas avec un mulâtre...
– C'est votre dernier mot ? dit-il.
– Oui, Monsieur, répondit Henri.
– Et, saluant MM. de Malmédie, il se retira suivi du gouverneur.
– Je vous l'avais bien prédit, Monsieur, dit lord Williams lorsqu'ils furent à la porte.
– Et vous n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Georges Munier a dix ans quand il voit son père subir un affront inoubliable. Pierre Munier, riche propriétaire terrien mais mulâtre, vient de mener une charge triomphale contre les anglais quand le commandant blanc, Monsieur de Malmédy, s'empare du drapeau britannique si durement gagné. Non content de l'humilier, son fils Henri blesse aussi Georges au visage alors que l'enfant tentait de protéger le trophée de son père. Offense impardonnable mais commune à l'Île de France où sévit l'esclavage et où les préjugés raciaux sont plus vivaces que jamais. Quatorze ans plus tard, Georges a vingt-quatre ans. C'est un beau jeune homme, généreux et courageux, que son éducation parisienne et son sang naturellement chaud ont rendu aussi chatouilleux qu'un aristocrate blanc. Après des années d'exil, il revient à l'Île de France déterminé à venger l'affront fait à sa famille et à combattre pour ses idées. Comme il le dit lui-même, « J'ai un préjugé à combattre. Il faut qu'il m'écrase ou que je le tue. »

Alexandre, tu m'embarrasses… Vraiment. Oh, je sais que tu es parti d'une très bonne intention : écrire un grand roman sur la cause raciale, apporter ta brique à l'oeuvre anti-esclavagiste comme Hugo et d'autres avant toi. Et par la même occasion, saluer la mémoire de ton papa adoré, le général Dumas. Mais fallait-il vraiment le faire avec tant de maladresse, tant de pompe et surtout tant de douteux préjugés ? Rappelle-toi le bon vieil adage : avant de critiquer la paille qui est dans l'oeil de ton voisin, prend garde à la poutre qui est dans le tien. Car certains passages de ton « Georges » sont franchement gênants. Notamment, la révolte d'esclaves de l'Île de France où les noirs renoncent à la lutte pour s'abreuver aux tonneaux de vin ingénieusement mis en perce par le gouverneur. Car le noir, c'est bien connu, « préfère l'alcool à la liberté ». Oh Alexandre, je te jure que j'en rougis à ta place de t'entendre sortir des énormités pareilles. Et note bien que je te dis ça parce que je t'aime, hein !

Vous l'aurez compris, « Georges » ne rentrera pas à mon avis au panthéon des grands oeuvres de Dumas. Classons le plutôt généreusement dans ses erreurs de parcours. Il faut dire que ce bon Dumas n'a jamais été comme Hugo un croisé de la cause abolitionniste et que cette faible tentative est pour le moins… mollassonne idéologiquement parlant. Quelques jolies descriptions dépaysantes (et encore, je trouve maladroit de s'étendre sur la douceur de vivre dans un pays esclavagiste) et une bataille navale réjouissante viennent heureusement sauver son « Georges » de la débâcle. Je ne regrette pas pour autant de l'avoir lu – un peu de culture général est toujours bonne à prendre – mais…. Ben, je suis gênée, quoi. A la revoyure, Alexandre, je suis sûre que tu feras mieux la prochaine fois !
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Un roman méconnu d'Alexandre Dumas qui mériterait de figurer parmi ses grands romans d'aventure. Georges est effet un bon roman d'aventure et rien de plus. L'erreur serait d'y rechercher un plaidoyer pour l'abolition de l'esclavage et contre les préjugés raciaux. Dumas ne dit rien de tout cela dans son roman. En 1810, à l'île Maurice le jeune Georges Munier assiste à l'humiliation de son père, mulâtre et vainqueur d'une grande bataille à la tête d'une armée d'esclaves noirs. Georges doit quitter l'île mais fait le serment de revenir quand il sera adulte pour se venger de Mr de Malmédie qui a humilié son père et combattre contre les préjugés faits au mulâtres. Tout le fond de cette oeuvre tient dans cette histoire de vengeance personnelle. Il faut comprendre que le préjugé contre lequel Georges veut lutter est l'injustice faite aux mulâtres, pas celle faite aux noirs. Georges, jeune métisse, ne cherche pas à lutter pour la dignité des esclaves noirs, il trouve seulement injuste que les mulâtres soient traités comme des noirs alors qu'ils ont davantage de sang blanc... Ne recherchons donc pas dans ce roman de grande leçon d'humanisme. Plusieurs passages peuvent en effet paraître choquants comme la révolte des esclaves matée à l'aide de tonneaux de rhum ou l'importance donnée au frère de Georges, l'autre héros de l'histoire, pirate et trafiquant d'esclaves...
Si on considère ce roman pour ce qu'il est, une histoire de vengeance et d'aventure, Georges est un très bon roman, bien écrit, rythmée et franchement divertissant. On retrouve en substance tous les ingrédients qui font la qualité et le succès de Dumas: vengeance, batailles navales, batailles rangées, duels à l'épée, course de chevaux, romance, règlements de compte, fuite dans les bois, révolte d'esclaves... bref, un roman "hollywoodien". Un très bon roman d'aventure et d'action, assez court par rapport aux autres romans de Dumas, à conseiller à des collégiens qui voudraient découvrir la littérature de Dumas, à tous les autres pour le plaisir, et à tout producteur d'Hollywood en mal d'inspiration.
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En 1810, sur l'Ile de France (île Maurice), la bataille fait rage entre les Français qui la possèdent encore et les Anglais qui la convoitent. Commencé sur mer, le conflit se poursuit sur terre où, suite à un débarquement massif, les Anglais finiront par l'emporter. Pierre Munier, le plus riche propriétaire terrien de l'île mais mulâtre, se voit refuser par Monsieur de Malmédy, un autre notable mais blanc, l'autorisation de se battre avec son fils aîné aux côtés des colons blancs. Pierre prend alors la tête d'une armée de miliciens noirs et, suite à une escarmouche audacieuse, réussit à s'emparer d'un drapeau ennemi qu'il confie un moment à Georges, son plus jeune fils. Henri, le fils de Malmédy veut lui disputer son trophée. L'enfant refusant en se débattant comme un beau diable, il le blesse d'un coup d'épée. Son grand frère intervient en frappant Henry. Finalement, c'est Malmédy lui-même qui oblige Munier à céder. A l'issue de cette altercation, Pierre Munier décide d'envoyer ses fils étudier en métropole. Quatorze années plus tard, Georges rentre au pays. C'est un beau garçon grand, costaud, riche, courageux et surtout très déterminé à venger l'humiliation subie par sa famille. Y parviendra-t-il ?
Ce roman assez peu connu du grand Alexandre Dumas fut peut-être celui qui tenait le plus à coeur à son auteur. de même que Flaubert disait : « Madame Bovary, c'est moi ! », le lecteur peut aisément imaginer que Dumas, étant « quarteron », a mis énormément de lui-même dans le personnage épique et chevaleresque du mulâtre Georges qui doit subir rejet et avanies à cause de la couleur de sa peau. Il s'est contenté de transposer une histoire très voisine de celle de Toussaint Louverture des Antilles aux Mascareignes en gardant la même problématique, celle de l'abolition de l'esclavage et de l'émancipation des noirs. A l'appui de sa thèse, les noirs sont en général bons et généreux et les blancs mesquins, fourbes et lâches avec des exceptions qui nuancent heureusement le propos. Mais « Georges » n'est pas qu'un livre militant, c'est aussi un grand roman historique plein de bruit et de fureur, de batailles terrestres et navales, de cataclysmes (une belle description de cyclone tropical), de rebondissements et d'histoires d'amour et d'amitié. Et toujours, la qualité extraordinaire d'une prose rythmée qui s'empare du lecteur et ne le lâche plus, tellement tout est bien amené, bien documenté et bien raconté. A redécouvrir.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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C'est la conquête aux colonies! Les deux ennemis de longue dates l'Angleterre et la France vont transposer leur conflit dans les îles, il s'agit ici de l'île de France, que le plus fort mérite la terre! Que l'homme le plus fort sauve son honneur!
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La raison de cette note je vais vous l'expliquer, attention spoiler léger (cad je ne parle aucunement de la fin livre mais d'un événement charnière).
Le sujet du livre m'a d'emblée séduite, sachant que l'auteur est lui-même métis, je trouvais intéressant qu'il explore les difficultés des métis à l'époque colonialiste qu'il a peut-être vécu, au travers d'un personnage fictif, Georges. Belle plume , je l'avoue volontiers mais j'ai trouvé que l'histoire d'amour avait été mal exploitée, beaucoup trop mièvre et bâclée. MAIS ce qui m'a fortement dérangée c'est l'épisode de la révolution que j'ai trouvé follement raciste. Cela m'a profondément énervée qu'un auteur de l'envergure d'Alexandre Dumas puisse se laisser aller à nourrir des clichés malhonnêtes et puants envers les Noirs. Pour synthétiser la raison de mon effroi, dans cette épisode, à l'initiative de Laïza, une révolution des Noirs se met en marche et ils sont donnés aisément vainqueurs car supérieurs numériquement. Arrive le jour J, les Noirs déterminés à regagner leur liberté arrivent à la ville et là.. Grand Dieu, des barricades de tonneaux d'alcool les attendent! Entre la liberté permanente et l'ivresse fugace, le choix est vite fait et c'est l'alcool qui gagne... J'ai trouvé ça nauséabond de dénigrer vicieusement les Noirs, en les cloisonnant dans un cliché tel, qu'ils sont dépeints comme velléitaires et surtout ivrognes féroces. Certes, je ne vivais pas à cette époque, mais ceux, qui ont vécu à cette période, doivent se retourner dans leur tombe, chaque fois qu'un lecteur lit ce passage. Je ne comprends pas car le but de l'auteur est clairement de réhabiliter les Noirs comme étant des êtres humains, et non des êtres inférieures aux Blancs, mon incompréhension reste totale. Georges s'est battu bravement, au contraire de son père faible et courbant l'échine quitte à épouser le sol devant les Blancs et un frère... comment dire.. un vendu et opportuniste, c'est lui, Georges qui veut permettre aux Noirs d'avancer et s'affranchir de cet asservissement inique et absurde. Au delà de cet épisode que j'ai exécré, j'ai trouvé le livre en deçà , ayant lu le Comte de Monte Cristo, Georges est en dessous, qualitativement parlant.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Ne vous est-il pas arrivé quelquefois, pendant une de ces longues, tristes et froides soirées d’hiver, où, seul avec votre pensée, vous entendiez le vent siffler dans vos corridors, et la pluie fouetter contre vos fenêtres ; ne vous est-il pas arrivé, le front appuyé contre votre cheminée, et regardant, sans les voir, les tisons pétillants dans l’âtre ; ne vous est-il pas arrivé, dis-je, de prendre en dégoût notre climat sombre, notre Paris humide et boueux, et de rêver quelque oasis enchantée, tapissée de verdure et pleine de fraîcheur, où vous puissiez, en quelque saison de l’année que ce fût, au bord d’une source d’eau vive, au pied d’un palmier, à l’ombre des jambosiers, vous endormir peu à peu dans une sensation de bien-être et de langueur ?
Eh bien, ce paradis que vous rêviez existe ; cet Eden que vous convoitiez vous attend ; ce ruisseau qui doit bercer votre somnolente sieste tombe en cascade et rejaillit en poussière ; le palmier qui doit abriter votre sommeil abandonne à la brise de la mer ses longues feuilles, pareilles au panache d’un géant. Les jambosiers, couverts de leurs fruits irisés, vous offrent leur ombre odorante. Suivez-moi ; venez.

Cette terre, c’est la terre fortunée que la nature semble avoir cachée aux confins du monde, comme une mère jalouse cache aux regards profanes la beauté virginale de sa fille ; car cette terre, c’est la terre promise, c’est la perle de l’océan Indien, c’est l’île de France.
Maintenant, chaste fille des mers, sœur jumelle de Bourbon, rivale fortunée de Ceylan, laisse-moi soulever un coin de ton voile pour te montrer à l’étranger ami, au voyageur fraternel qui m’accompagne ; laisse-moi dénouer ta ceinture ; oh ! la belle captive !

Et vous qui nous avez suivis des yeux et de la pensée, laissez-moi maintenant vous dire la merveilleuse contrée, avec ses champs toujours fertiles, avec sa double moisson, avec son année faite de printemps et d’étés qui se suivent et se remplacent sans cesse l’un l’autre, enchaînant les fleurs aux fruits, et les fruits aux fleurs. Laissez-moi dire l’île poétique qui baigne ses pieds dans la mer, et qui cache sa tête dans les nuages ; autre Vénus née, comme sa sœur, de l’écume des flots, et qui monte de son humide berceau à son céleste empire, toute couronnée de jours étincelants et de nuits étoilées, éternelles parures qu’elle tenait de la main du Seigneur lui-même, et que l’Anglais n’a pas encore pu lui dérober.

Au-dessus de nous vous le voyez c’est un ciel toujours pur, tout constellé d’étoiles : c’est une nappe d’azur où Dieu soulève sous chacun de ses pas une poussière d’or, dont chaque atome est un monde.
Au-dessous de nous, c’est l’île tout entière étendue à nos pieds, comme une carte géographique de cent quarante-cinq lieues de tour, avec ses soixante rivières qui semblent d’ici des fils d’argent destinés à fixer la mer autour du rivage, et ses trente montagnes tout empanachées de bois de nattes, de takamakas et de palmiers. Parmi toutes ces rivières, voyez les cascades du Réduit et de la Fontaine, qui, du sein des bois où elles prennent leur source, lancent au galop leurs cataractes pour aller, avec une rumeur retentissante comme le bruit d’un orage, à l’encontre de la mer qui les attend, et qui, calme ou mugissante, répond à leurs défis éternels, tantôt par le mépris, tantôt par la colère ; lutte de conquérants à qui fera dans le monde plus de ravages et plus de bruit : puis, près de cette ambition trompée, voyez la grande rivière Noire, qui roule tranquillement son eau fécondante, et qui impose son nom respecté à tout ce qui l’environne, montrant ainsi le triomphe de la sagesse sur la force, et du calme sur l’emportement.
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A cette vue, le chef de bataillon passa au travers des deux premières files, qui s’ouvrirent devant lui, et marcha droit à l’insolent qui s’était permis, homme de couleur qu’il était, de se mêler à des blancs. Arrivé devant lui, il le toisa des pieds à la tête avec un regard flamboyant d’indignation, et, comme le mulâtre restait toujours devant lui, droit et immobile comme un poteau :
– Eh bien, monsieur Pierre Munier, lui dit-il, n’avez-vous point entendu, et faudra-t-il vous répéter une seconde fois que ce n’est point ici votre place, et qu’on ne veut pas de vous ici ?
En abaissant sa main forte et robuste sur le gros homme qui lui parlait ainsi, Pierre Munier l’eût écrasé du coup ; mais, au lieu de cela, il ne répondit rien, leva la tête d’un air effaré, et, rencontrant les regards de son interlocuteur, il détourna les siens avec embarras, ce qui augmenta la colère du gros homme en augmentant sa fierté.
– Voyons ! Que faites-vous là ? dit-il en le repoussant du plat de la main.
– Monsieur de Malmédie, répondit Pierre Munier, j’avais espéré que, dans un jour comme celui-ci, la différence des couleurs s’effacerait devant le danger général.
– Vous avez espéré, dit le gros homme en haussant les épaules et en ricanant avec bruit, vous avez espéré ! et qui vous a donné cet espoir, s’il vous plaît ?
– Le désir que j’ai de me faire tuer, s’il le faut, pour sauver notre île.
– Notre île ! murmura le chef de bataillon, notre île ! Parce que ces gens-là ont des plantations comme nous, ils se figurent que l’île est à eux.
– L’île n’est pas plus à nous qu’à vous, messieurs les blancs, je le sais bien, répondit Munier d’une voix timide ; mais si nous nous arrêtons à de pareilles choses au moment de combattre, elle ne sera bientôt ni à vous ni à nous.
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Pour M. de Malmédie, les nègres, ce n’étaient pas des hommes, c’étaient des machines devant rapporter un certain produit. Or, quand une machine ne rapporte pas ce qu’elle doit rapporter, on la remonte par des moyens mécaniques, M. de Malmédie appliquait donc purement et simplement à ses nègres la théorie qu’il eût appliquée à des machines. Quand les nègres cessaient de fonctionner, soit par paresse, soit par fatigue, le commandeur les remontait à coups de fouet ; la machine reprenait son mouvement, et, à la fin de la semaine, le produit général était ce qu’il devait être.
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Alors M. de Malmédie, se sentant hors de danger, jeta un coup d’œil sur ses libérateurs, qu’il avait déjà entrevus, mais qu’il avait hésité à reconnaître, tant il lui en coûtait de devoir son salut à de tels hommes. C’était, en effet, ce corps de noirs tant méprisé par lui qui l’avait suivi dans sa marche, et qui l’avait rejoint si à temps au combat, et, à la tête de ce corps, c’était Pierre Munier ; Pierre Munier, qui, voyant que les Anglais, en enveloppant M. de Malmédie, lui présentaient le dos, était venu avec ses trois cents hommes les prendre en queue et les culbuter ; c’était Pierre Munier qui après avoir combiné cette manœuvre avec le génie d’un général, l’avait exécutée avec le courage d’un soldat, et qui, à cette heure, se retrouvant sur un terrain où il n’avait plus que la mort à craindre, se battait en avant de tous, redressant sa grande taille, l’œil allumé, les narines ouvertes, le front découvert, les cheveux au vent, enthousiaste, téméraire, sublime ! C’était Pierre Munier, enfin, dont la voix s’élevait de temps en temps au milieu de la mêlée, dominant toute cette grande rumeur pour pousser le cri :
– En avant !
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Ce fut un moment solennel et terrible que celui pendant lequel les dix mille spectateurs qui garnissaient les montagnes virent les quatre frégates ennemies s’avancer sans voiles et par la seule et lente impulsion du vent dans leurs agrès, et venir, avec la confiance que leur donnait la supériorité du nombre, se ranger à demi-portée du canon de la division française, présentant à leur tour leur travers, s’échouant comme nous nous étions fait échouer, et renonçant d’avance à la fuite, comme d’avance nous y avions renoncé.
C’était donc un combat tout d’extermination qui allait commencer ; lions et léopards étaient en présence, et ils allaient se déchirer avec des dents de bronze et des rugissements de feu.
Ce furent nos marins qui, moins patients que ne l’avaient été les gardes-françaises à Fontenoy, donnèrent le signal du carnage. Une longue traînée de fumée courut aux flancs des quatre vaisseaux, à la corne desquels flottait un pavillon tricolore ; puis en même temps le rugissement de soixante-dix bouches à feu retentit, et l’ouragan de fer s’abattit sur la flotte anglaise.
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V : 4:30 - VALEUR - Marivaux 4:40 - VÉRITÉ - Louise d'Épinay 4:51 - VERTU DES FEMMES - Ninon de Lenclos 4:59 - VIE - Louis Aragon 5:10 - VIE ET MORT - Rastignac 5:22 - VIEILLE FEMME - Charles de Talleyrand-Périgord
5:35 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Jean Delacour, Tout l'esprit français, Paris, Albin Michel, 1974.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Jean Cocteau : https://filmforum.org/film/jean-cocteaus-orphic-trilogy-testament-of-orpheus Armand Salacrou : https://lotincorp.biz/creation-affiches-publicitaires-etats-des-lieux-ville-douala-1/ Pierre Reverdy : https://lamediathequepatrimoine.files.wordpress.com/2022/09/p5-pr-jeune.jpg Maurice Chapelan : https://www.cambridgescholars.com/news/item/book-in-focus-the-poems-and-aphorisms-of-maurice-chapelan Félicité de Lamennais : https://en.muzeo.com/art-print/felicite-robert-de-lamennais-ecrivain/ary-scheffer Jules Noriac : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Noriac#/media/Fichier:Jules_Noriac_Nadar.jpg Jean de la Bruyère : https://www.ecured.cu/Jean_de_La_Bruyére#/media/File:Bruyere.jpg Henri Duvernois : https://www.delcampe.net/en_GB/collectables/programs/theatre-des-nouveautes-paris-la-guitare-et-le-jazz-de-henri-duvernois-et-robert-dieudonne-1928-1929-1034826850.html Frédéric II : https://www.calendarz.com/fr/on-this-day/november/18/frederick-ii-of-prussia Saint-Évremond : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Saint-Évremond#/media/Fichier:Charles_de_Marquetel_de_Saint-Evremond_by_Jacques_Parmentier.jpg Louis-Désiré Véron : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Désiré_Véron#/media/Fichier:Louis_Véron_-_engraving_-_Mirecourt_1855-_Google_Books.jpg Romain Coolus : https://picclick.fr/Portrait-Romain-Coolus-René-Max-Weill-Scénariste-Cinéma-225296515824.html#&gid=1&pid=1 Comte de Voisenon : https://www.abebooks.fr/art-affiches/Claude-Henry-Fusée-Voisenon
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