Servir l'Etat barbare dans la Gaule franque (IV au IXe siècle)

Vers 700, il restait sans doute inconcevable pour un bon aristocrate de ne pas savoir lire et écrire ... A un niveau inférieur de la société, la culture écrite tendit en revanche à se restreindre. Dans la documentation du VIII°s, les notables se contentent souvent d'apposer leur signum a bas des chartes ; ce changement des usages diplomatiques peut correspondre à un effet de mode, mais il témoigne sans doute aussi d'une moindre familiarité avec l'écrit, voire de la progression de l'analphabétisme. Plus largement, Benoît-Michel Tock remarque qu'à partir de la fin de l'époque mérovingienne, "non seulement l'autographie se fait de plus en plus rare, mais de surcroît, quand elle est présente, elle est de moins en moins soignée." Délaissant l'usage régulier des écritures, les Grands se concentrèrent plutôt sur l'entraînement guerrier, utile aussi bien pour la guerre royale que pour les affrontements privés.

p. 255