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Odile Pidoux (Traducteur)
EAN : 9782207502068
254 pages
Denoël (14/01/1992)
3.51/5   152 notes
Résumé :
C'est sur l'ordre du roi son père que le prince Alvéric entreprend de traverser la forêt enchantée pour y découvrir et enlever la fille du roi des Elfes.
Il la trouve en effet, après avoir combattu les chevaliers qui défendent sa demeure, mais le rapt n'aura pas lieu : en effet, c'est de son plein gré que la princesse Lizarel, conquise, suivra le jeune prince jusqu'au royaume d'Erl, où naîtra Orion, le fruit de leurs amours. Mais le roi des Elfes, furieux, en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
3,51

sur 152 notes
Dernièrement je me suis inscrite à un MOOC sur la fantasy, et bien entendu ma PAL a fait un bon considérable.
Me voici donc partie à la découverte de Lord Dunsanny (Edward Moreton Drax PLUNKETT (1878-1957), plus connu sous son titre de Lord DUNSANY)  à travers « La fille du roi des elfes » conte fantastique préfigurant la fantasy en y associant à la fois la notion de conte merveilleux et de fantasy épique.
Ce roman fut écrit en 1924 par Lord Dunsanny et il est considéré comme un des premiers romans de fantasy.
Pour ma part, j'ai pris grand plaisir à découvrir ce genre de conte merveilleux, qui préfigure les personnages de la fantasy, le roi des elfes, les licornes, les trolls, le petit peuple, etc. Ainsi que la description du monde enchanté du roi des elfes.
Lord Dunsanny emploi un schéma narratif, très peu de dialogues, en cela on retrouve le conte, mais je trouve qu'il y a un charme à cette prose fleurie et contemplative, pleine de descriptions de l'élément animal et végétal de la nature des deux bords, réel et pays féerique.
Un conte que j'ai beaucoup apprécié et aussi belle découverte d'un auteur qui influença aussi bien J.R.R. Tolkien que HP Lovecraft par son expression littéraire et fantastique.
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Attention pour ceux qui veulent lire ce livre, il y a des spoilers en dessous !
C'est un joli conte de fée, extrêmement bien écrit et bien traduit. Hormis ma petite réserve sur la chasse comme argument "pour" la terre des humains. ( La chasse ne m'inspire guère si ce n'est pas pour en manger le résultat, et encore, par nécessité, on va dire... le "sport" de chasse pour des trophées est typiquement, de mon point de vue, une perversion de riches qui savent pas quoi faire de leur temps, mais passons... ), j'ai beaucoup aimé !

Très poétique, c'est sûr qu'il ne faut pas s'attendre à de l'action bourrin ou à des complots politiques, arf ! Mais je comprends pourquoi et comment ce livre a pu inspirer de nombreux auteurs après lui, car il y a une base solide de fantasy (avec les diverses créatures qui vont avec ! ), magie, et même de dimensions différentes, ce qui forcément aura inspiré un Moorcock, un Zelazny et plus récemment avec grand bonheur un Glenn Cook !


Jusqu'à quasiment la fin, je me demandais un peu où et comment tout cela allait finir, mais à partir du moment où Lirazel fait sa demande à son père, la fin est davantage attendue, et une des morales de l'histoire pourrait être "fais attention à ce que tu souhaites, tu pourrais bien l'obtenir" (concernant le conseil des 12 qui aime un peu trop l'hydromel...  *rire*)

Le charme de ce livre réside dans sa poésie mélancolique, en le lisant j'avais l'impression d'être dans un rêve. le lecteur est spectateur, certes. Moins vivant que les livres d'aujourd'hui qui privilégient les dialogues, et pas mal les récits en "je", ici nous avons un récit de fantasy classique au charme un peu désuet mais ô combien agréable.
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Ce roman est, dans l'histoire littéraire, considéré comme LE premier roman de fantasy. Cette histoire aurait inspiré autant Lovecraft que Tolkien.

J'avais donc un très gros a priori sur ce livre: être une pierre fondatrice ne veut pas forcément dire que, moi, lecteur lambda, je vais passer un bon moment ^^

Mais ça raconte quoi ce pilier de la fantasy?

L'histoire d'un jeune homme, Alveric, qui doit partir trouver la fille du roi des Elfes, Lirazel car les citoyens de son royaume veulent avoir un dirigeant avec
des pouvoirs magiques... Les revendications à l'époque c'était autre chose ^^

Nous allons donc suivre la rencontre entre le monde "classique" et le monde féérique, le monde des légendes, celui du roi des Elfes, voir comment le "choc des cultures" va se passer.

Et bien, autant le dire tout net: c'est vraiment une histoire magique: la description du royaume des Elfes qui soulignent des couleurs qui n'existent plus vaut la lecture à elle seule. C'est très beau, enchanteur et j'ai voyagé dans ce monde étrange avec plaisir.

Les personnages sont également marquants: la princesse elfe n'est pas une nunuche magnifique mais un être d'un "ailleurs" qui ne comprends même pas la notion de "Temps". le "héros" n'est pas non plus une brute mal dégrossie ou un "sauveur": il est bien en mal avec ce monde enchanté et sa belle promise...


Et le roman a très bien vieilli: les moments où l'auteur brise le 4ème mur sont aussi drôle qu'un Pratchett ou un Gaiman, bien plus contemporain ^^

Bref, c'est excellent, un sans faute magique!





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Il est toujours bon de se tourner vers les fondamentaux, c'est pourquoi ma curiosité est allée vers un texte étant considéré comme l'un des premiers romans de Fantasy, édité avant même que le genre soit nommé ainsi ! [...]
Ce roman, La Fille du roi des elfes, écrit en 1924, se situe entre le conte merveilleux et la fantasy épique. Il est réputé comme étant son chef-d'oeuvre, et après avoir lu que tout amateur de fantasy se devait de le posséder dans sa bibliothèque, je n'avais plus qu'à obtempérer docilement ;)
[...]
Oubliez la traditionnelle phrase « Ils se marièrent et vécurent heureux », ce qui nous est conté ici est ce qui vient ensuite...
Dunsany raconte ce qui se passe APRÈS le mariage entre un mortel rattaché aux choses de la terre, et une princesse fille du Roi des Elfes, immortelle et issue du Royaume Enchanté.

La prose est poétique et nous emmène sur des chemins contemplatifs mettant à l'honneur la nature dans toute sa splendeur et diversité. Celle-ci est mise en scène en grande pompe si j'ose dire, et témoigne de la place d'honneur que veut lui donner l'auteur.
Dunsany y restitue l'imprégnation des collines et pâturages de l'Irlande de son enfance et de leur atmosphère légendaire. L'enchantement et la musique de l'antique Tara n'est jamais très loin dans cette histoire merveilleuse.

Lord Dunsany était un chasseur passionné, et cela se ressent énormément dans cette histoire. Les (trop longuets à mon goût) passages de chasse à la Licorne, frénésie du chasseur avec ses chiens lancés à la poursuite de leur proie, trahissent de l'enthousiasme de l'auteur pour cette activité. J'avoue qu'ils m'ont rebuté, laissant mon attention se relâcher plus d'une fois.

En revanche, j'ai apprécié sa façon de décrire les terres imaginaires du Royaume enchanté, de matérialiser sa frontière avec la terre des hommes, et de la faire refluer lorsque le prince cherche à retrouver Lirazel retournée chez son père.
Le franchissement entre les deux mondes est au coeur du récit, l'un étant figé dans une immobilité perpétuelle, tandis que dans l'autre, le temps s'écoule inexorablement.
L'arrivée de la magie dans le monde des humains met en lumière tout le talent de Dunsany pour nous parler des esprits magiques et des êtres fantastiques ! Cette histoire est digne des meilleurs contes classiques pour enfants, mais dans un style, et parfois même avec une certaine emphase réservés aux adultes qui n'enlèvent rien à son côté fabuleux.

Je mentirais si je disais que je me suis laissée emporter par ce roman ! L'écriture est trop lyrique, le style un peu vieillot et contemplatif en comparaison de la Fantasy tonitruante d'aujourd'hui. Certains passages ont laissé poindre l'ennui, je l'avoue... Mais je ne regrette en rien cette découverte qui m'a plongée à la source de la Fantasy, et qui détient cette aura féerique des textes fondateurs étant à l'origine de ce genre que j'aime tant !!!
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Héritier de la tradition du cycle arthurien, on considère aujourd'hui que Lord DUNSANY a donné ses lettres de noblesse à la Fantasy. Auteur prolixe, il écrivit de nombreuses nouvelles (huit recueils), mais également des romans, des essais, des pièces de théâtre et de la poésie. le premier de ses admirateurs fut LOVECRAFT qui le considérait comme l'un de ses principaux inspirateurs. Plus récemment, Neil GAIMAN reconnaît avoir été influencé par DUNSANY pour son roman Stardust. GAIMAN a d'ailleurs signé la préface d'une édition britannique de la fille du roi des elfes, oeuvre généralement considérée comme le chef d'oeuvre de DUNSANY.
Dans ce roman, le prince Alvéric entreprend de traverser la forêt enchantée qui jouxte son royaume pour y découvrir et enlever la fille du roi des elfes. Il la trouve en effet, mais c'est de son plein gré que la princesse Lirazel, conquise, suit le jeune prince jusqu'au royaume des Aulnes, où naît bientôt Orion, le fruit de leurs amours. Mais le roi des elfes, furieux, envoie vers sa fille une incantation qui la ramène près de lui. Alvéric, inconsolable, part à sa recherche, mais protégée par la magie de son roi, le domaine des elfes est devenu introuvable. Pendant ce temps, Orion grandit et apprend à connaître la forêt enchantée…
Faussement patiné par le temps, La fille du roi des elfes est un roman riche en poésie et en humour. le style de DUNSANY est en effet lyrique et l'auteur prend tout son temps pour décrire les paysages traversés et les créatures rencontrées. Lurulu le troll est pour sa part très drôle, notamment quand il explique que son occupation principale dans le pays des elfes est de regarder passer le temps, mais qu'il ne peut le faire dans le pays des hommes parce qu'il y passe trop vite. Et puis il y a cette morale qui prend de l'ampleur au fur et à mesure du récit, dont le temps est justement la clé, et qui nous rappelle que l'on lit bien un texte dans la plus pure tradition des contes populaires que l'on narre au coin d'un feu de bois.
L'écriture de DUNSANY se prête parfaitement à cet exercice. Loin d'être ampoulée, impression que seul peut donner un survol rapide de l'oeuvre, elle est tout sauf ennuyeuse et se caractérise plutôt par une beauté et une profondeur parfaitement adaptées à une thématique où deux univers interagissent entre eux.
Alors oui La fille du roi des elfes est un chef d'oeuvre, qui prouve de surcroît qu'il existe bel et bien une Fantasy avant Tolkien. Bien sûr on n'écrit plus de la Fantasy de cette façon-là aujourd'hui, mais c'est peut-être dommage car ce récit a traversé les décennies sans prendre une ride. Au contraire, près d'un siècle après sa première publication, on peut affirmer aujourd'hui que ce roman a conservé une éternelle jeunesse.
Notons pour conclure que l'édition présentée ici est une intégrale dans la mesure où le style de l'auteur est désormais parfaitement respecté. Les précédentes éditions amputaient en effet bon nombre de phrases de ce qui fait aujourd'hui tout le charme de cette oeuvre. Pour cela, nous n'avons plus qu'à remercier Denoël et sa collection Lunes d'Encre.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
05 février 2013
C’est cette magie des temps anciens et pourtant si proches que l’auteur parvient à faire surgir de sa plume, ravissant le lecteur par son style éthéré, envoûtant, mais jamais désuet.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Je préférerais vous donner un sortilège contre l’eau et faire mourir le monde entier de soif plutôt qu’un maléfice contre le doux chant des ruisseaux que le soir perçoit au loin, par delà les collines, si ténu que ceux qui ne dorment pas ne peuvent l’entendre, mais qui se faufile dans les rêves pour parler des temps anciens et des amours perdus des Esprits de la rivière. J’aimerais mieux vous donner un sortilège contre le pain et faire mourir le monde entier de faim, plutôt que de vous offrir un maléfice contre la magie des champs de blé qui s’étendent en vagues dorées sous la lune de juillet et qui sillonnent, par les chaudes et courtes nuits, d’innombrables choses dont l’homme ne sait rien. J’inventerais plutôt des sortilèges contre le confort, les vêtements, la nourriture, l’abri et la chaleur, oui, c’est ce que je ferais plutôt que d’arracher à ces pauvres pays de la Terre cette magie qui la protège comme un vaste manteau du froid glacial de l’Espace et la défend comme une gaie parure des sarcasmes du néant.
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Orion se tenait de ce coté de la Terre, du coté des repères des hommes et du temps que nous déclinons en minutes, en heures et en jours. De l'autre, s’étendait le pays des Elfes, avec sa façon si particulière de ne pas le compter. Il appela sa mère à deux reprises et tendit l'oreille, puis recommença... mais pas un cri ni un murmure ne s'échappa du pays enchanté. Mesurant alors l'ampleur de ce gouffre qui la séparait de lui, il se rendit compte qu'il était bien trop vaste, bien trop sombre, infranchissable, à l'image de ces fossés incommensurables qui semblent nous séparer d'un jour passé, ou qui se dressent entre la vie diurne et les rêves, entre les gens qui labourent la terre et les héros des chansons, entre les vivants et ceux qu'ils pleurent. Et la barrière aérienne scintillait, comme si un élément aussi fragile était capable de séparer les années perdues de cette heure fugitive que nous appelons Instant...
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Elle dont les malédictions avaient attisé le feu jusqu'à ce qu'il racornît les énormes bûches de chêne, fredonnait désormais une mélodie semblable au vent d'été venu de jardins délaissés aux arbres indomptés, soufflant dans ces vallées jadis adorées par les enfants et perdues désormais pour eux, excepté dans leurs rêves ; une chanson pleine de souvenirs à garder dissimulés, à reléguer au fond de la mémoire, qui tantôt jaillissent brusquement en révélant quelque moment doré de ces années merveilleuses, tantôt nous échappent pour retomber dans l'ombre, ne laissant que de vagues traces de petits pas brillants que nous nommons regrets lorsque nous les percevons. Elle chantait ces midis d'étés lointains, au temps des campanules. Sur cette lande noire perchée en hauteur, elle chantait une chanson peuplée de matins et de crépuscules encore parés de gouttelettes de rosée par l'artifice de sa magie, réminiscences de jours qui, sinon, auraient disparu. (Editions Gallimard Folio SF, traduction de Brigitte Mariot.)
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[...] chacun sait que, tout comme les épineux poussent dans la direction contraire à la mer, les champignons vénéneux et toutes les plantes un peu mystérieuses comme les digitales, les molènes, certaines espèces d’orchidées, croissent tournées vers le Royaume Enchanté, quand le hasard les fait pousser à proximité. C’est ainsi que l’on peut, avant même d’avoir entendu le murmure des vagues ou pressenti l’influence du surnaturel, savoir que l’on approche soit du bord de la mer, soit du Royaume Enchanté.
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Car il est vrai […] que si le charme qui fait une grande part de nos vies (surtout en ses débuts) nous vient des rumeurs amenées du Royaume Enchanté par divers messagers (qu'ils en soient bénis), il n'en est pas moins vrai que retournent là-bas toutes sortes de souvenirs enfouis et de minuscules trésors jadis chéris qui ajoutent ainsi au mystère du Royaume Enchanté. Cela fait partie de la loi du flux et du reflux que la science peut découvrir en toutes choses ; ainsi le feu réduit-il la forêt en charbon qui crée le feu à son tour ; ainsi les rivières remplissent-elles la mer qui les alimente en retour ; ainsi toute chose qui reçoit donne-t-elle en échange. Même la mort.
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Video de Lord Dunsany (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lord Dunsany
De la magie, des chevaliers, des elfes, des mondes disparus, des dragons, des barbares, des nains, des fées, des orques? Du Seigneur des Anneaux à Harry Potter, la fantasy semble avoir conquis toutes les formes artistiques et ludiques : bande dessinée, illustration, cinéma, séries avec Game of Thrones, littérature, jeux vidéo avec World of Warcraft, jeux de rôle avec Donjons & Dragons? En plus d?une centaine d?entrées, ce dictionnaire dévoile, pour la première fois, tous les secrets de ce genre majeur de l?imaginaire, en explorant les déclinaisons voisines (fantastique, gothique, science-fiction, steampunk?), les grands questionnements, tous très actuels (impératif écologique, rapport à la violence et à l?ordre, visions du passé collectif?), et les principaux auteurs (Robert Howard, J.R.R. Tolkien, Lord Dunsany, T.H. White, Terry Pratchett ou George R.R. Martin).
https://www.editions-vendemiaire.com/catalogue/a-paraitre/dictionnaire-de-la-fantasy-anne-besson/
28 ?, 448 pages Parution 4 octobre 2018
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