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Quelle lecture intéressante et enrichissante, j'ai appris beaucoup sur Courbet. Je m'étais toujours contentée de regarder ses toiles sans me documenter sur elles ou sur sa vie.
François Dupeyron nous donne des tas d'informations sur Courbet qui était engagé politiquement et qui croyait au pouvoir du peuple. Ici, il nous relate son implication pendant « la Commune », son goût pour la vie, les femmes, l'alcool mais aussi nous donne quelques clés de lecture sur certaines de ses toiles.
Oui, j'ai passé un moment riche auprès de Courbet. Si comme le précise François Dupeyron, il ne s'agit pas d'une biographie, ce roman n'en reste pas moins instructif et plein de vie .
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François Dupeyron a disparu en février 2016, laissant une oeuvre cinématographie reconnue de la critique et du public.
Qui n'a pas été touché par son adaptation du roman de Marc Dugain, La chambre des officiers ?

Homme de gauche, intéressé par les problèmes de société comme les banlieues, le monde paysan, l'immigration clandestine, son travail fait preuve d'engagement et de réflexion. Par cet essai romanesque sur une personnalité publique dans un contexte politique, il se fait historien, remettant l'homme dans son époque.

Le peintre Gustave Courbet, républicain et socialiste, élu au Conseil de la Commune de Paris sera accusé responsable de la mise à terre de la colonne Vendôme. Proscrit et vieillissant, réfugié en Suisse, bien incapable de rembourser la somme astronomique pour réparations, le vieux peintre à la santé en berne, paye les excès de sa vie de fêtard et de libertin, trouve peu l'inspiration pour continuer à peindre et ne rentrera plus jamais en France.

J'ai aimé ce roman, plus léger qu'une véritable biographie, à l'écriture originale et à la documentation solide. le contexte historique est en filigrane et incite à compléter ses connaissances sur la Commune, sur l'oeuvre du peintre et son parcours d'homme engagé.
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Je suis bien embêtée pour rédiger cette critique car mon avis est vraiment mitigé. Je ne dis pas qu'il s'agit la d'un mauvais livre bien au contraire mais je suis passée totalement a coté.

L'écriture de l'auteur est complexe : tantôt des phrases longues avec beaucoup de ponctuation tantôt des phrases très courtes. Un vocabulaire très familier ou argotique qui colle parfaitement avec le personnage mais qui ont vraiment compliqué ma lecture.

Et puis des souvenirs du peintre qui se mélangent et que j'avais beaucoup de mal a resituer dans le temps. Encore une fois je précise que ce n'est que mon avis et que j'ai sans doute appréhendé ce livre dans une mauvaise période : début d'un nouveau travail avec horaire décalé, grosse fatigue....

Je vous le recommande quand même rien que pour découvrir un peu plus ce fabuleux peintre.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Ce livre retrace les dernières années de la vie de Courbet. Celles où il se mêle de politique, où il rêve de la Commune, où il y prend part. Celles qu'il croit pouvoir changer car il croit en l'homme, il croit au partage, il croit au socialisme...
Mais il oublie qui il est est au plus profond de lui, un pacifique, un tendre qui n'aime ni les combats, ni les tueries, ni les morts inutiles. Et ce qu'il voit des hommes lui fait mal, lui fait peur et le fait reculer. Il n'en veut plus de cette Commune, il n'en veut plus de se pouvoir, il n'en veut plus de cette colonne Vendôme et de sa statue de Napoléon le sanguinaire. Il faut la détruire ! Mais est-ce bien lui qui a prononcé ces mots-là ou les a-t'il repris de quelqu'un d'autre ? Voilà qu'on les lui attribue. Et de ça non plus, il n'en veut plus. Lui, ce qu'il veut c'est qu'on le laisse tranquille, qu'on le laisse avec Adèle. C'est elle qu'il aime en ce moment. C'est avec elle qu'il se promène dans Paris en effervescence. C'est avec elle qu'il boit, beaucoup, beaucoup trop. Non, non, il faut qu'il laisse la politique aux autres, il faut qu'il se remette à peindre. Mais trop tard ! On l'a vu, on l'a entendu. La Commune, ce rêve, n'a pas pris. le voilà maintenant accusé, emprisonné, condamné. En prison ! Lui ! Mais on n'a pas compris. Il ne voulait pas faire de mal. Il croyait...
6 mois de prison, il s'en sort bien, d'autres ont été condamnés. Mais quand il est libéré ce n'est plus Courbet qui sort. C'est quelqu'un d'autre. Pendant 6 mois, la vie a continué sans lui. On lui a pris ses tableaux, on l'a volé. Adèle, sa soeur Zoé ? Il ne sait pas, il ne sait plus. Qui croire ? On lui demande de rembourser la destruction de la colonne. Cette fichue colonne. Avec quel argent ? Il n'en a pas, il n'en a plus. Alors il fuit. Il s'enfuit. Il s'exile. La Suisse sera sa nouvelle patrie. Ô il peindra bien encore quelques toiles, des fruits, des poissons, des paysages mais il a perdu sa flamme, cette petite flamme qui lui avait permis de briller plus fort que les autres peintres, celle qui lui avait permis d'atteindre des sommets comme "L'enterrement à Ornans" qui avait été refusé au Salon car ses proportions étaient hors norme, ou encore d'avoir osé peindre "l'origine du monde". Jamais plus, il n'avait réussi à égaler son art...

J'ai adoré et dévoré ce livre. J'ai vécu avec Courbet. le gros Courbet dont l'oeil s'égayait à la vision d'une jolie fille et qui perdait aussitôt ses repères parce qu'il était amoureux. Amoureux, il l'était aussi de la vie, du bon vin, de la bonne chère. Francois Dupeyron a su magnifiquement donner vie à ce bon vivant, excessif dans son art comme dans la vie. Excessif pour l'époque car il ne voulait pas suivre les codes des salons de peinture où ses toiles (dont les dimensions ne correspondaient pas à celles imposées) étaient refusées. Mais les amateurs étaient là et il vendait quand même. Son nom était connu, recherché.
Un beau portrait vivant d'un grand peintre dont j'ai pu apprécier les oeuvres au musée de Montpellier il y a quelques années. Un beau souvenir.
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Parce qu'il a cru reconnaître en elle l'inspiratrice de ses oeuvres les plus célèbres, et parce qu'elle a fait remonter à la surface tout son passé d'illustre peintre, Gustave Courbet s'attache à Mona, une prostituée d'un bordel miteux de Genève.
Pendant toute une nuit, il se confesse à elle, laissant jaillir ses souvenirs.
Lui, le peintre célèbre et décrié, l'artiste vieillissant et malade, le naturaliste aux idéaux brisés, le communard exilé, le jouissif excessif, livre tout de ses utopies et de ses désillusions.

Le style particulier de François Dupeyron colle parfaitement à l'évocation du personnage Gustave Courbet, homme massif, haut en couleur, qui cache sous ses fanfaronnades une profonde sensibilité et une grande implication politique et humaine.
Les lignes de ce texte, singulier et beau, révèlent une urgence de la confession, un besoin de dire, une oralité très évocatrice de l'homme excessif, imbibé, populaire et populiste, tel qu'a pu l'être cet artiste profondément attaché aux hommes et à la terre et à qui l'on doit la magnifique toile "l'Origine du monde".
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Plus d'une fois j'ai failli abandonner ce bouquin. La prose gouailleuse, l'obscène à tout bout de champ me pesaient, trop c'est trop ! Et puis par curiosité je me suis accrochée, de poses en reprises, l'intérêt a fini par naître, surtout lorsqu'est arrivée la confesse de Courbet, et surtout lorsqu'il s'est agi des pages relatant les heures sombres de la Commune de Paris dans laquelle il fut engagé, laissant percevoir la mesure de l'homme qu'il fut, mais aussi ses démesures, ses égarements et ses faiblesses. Au final un récit intéressant, à la fois joyeux et douloureusement humain, malgré, pour ma part, des lourdeurs qui sans doute n'en seraient pas dans le cadre cinématographique.
Mais quoi, c'est pas du cinéma «nom de Dieu ! »
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Parce qu'il a rencontré une fille de joie qui lui rappelle un amour ancien, Courbet, malade et exilé, entreprend de lui raconter sa vie. Les amis, les maîtresses, les joies les enthousiasmes et les déceptions et surtout cette incroyable pulsion qui le poussait à peindre, à créer, à témoigner sur son temps. Il évoque les épisodes les plus douloureux de son existence mais aussi les moments d'euphorie; la Commune de Paris et ses espoirs, rapidement submergés par le doute et les angoisses. Et puis il y a cette rage, cette voix intérieure qui le pousse à fanfaronner, à provoquer, à se saouler tant et plus, à embrasser la vie à pleine bouche jusqu'à s'en rendre malade.

Dupeyron choisit de raconter la vie de Courbet par petites touches. Il raconte des sentiments, des peurs et des colères plus que des événements. Nous accompagnons un homme qui regrette sans cesse ses choix, qui mène sa vie comme une partie de dés. Un homme meurtri aussi, tant on a abusé de lui. Sa seule certitude; son art dont il a conscience du génie. Dupeyron rend Courbet très humain, même si la plupart des états d'âmes qu'il lui prête sont issus de sa propre imagination. Il utilise le peintre pour s'interroger sur le sens de la création et sur le besoin de transformer le monde.

L'écriture de Dupeyron manque de fluidité, on sent l'homme habitué aux scénarios. Il n'hésite pas a construire des phrases trop longues, trop rugueuses qui se lisent comme des procès-verbaux. le recours à des formules populaires et de terroir tombe, dans ce contexte, un peu à plat. Il ne fait que rendre la lecture encore plus inconfortable. Malgré cette réserve, j'ai passé un bon moment avec ce Grand Soir. L'évocation de la Commune est très expressive et très humaines, les tourments du peintre assez universels.
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« le grand soir » : François Dupeyron (Pocket 270p)
Il m'a fallu du temps pour entrer dans l'écriture de Dupeyron, qui utilise une forme très orale, populaire, voire une langue parfois populeuse, et cela ne m'a pas aidé à prendre pieds dans ce roman. Mais petit à petit, l'histoire m'a happé, et je me suis laissé faire. D'abord, on suit le Courbet vieillissant, peintre de génie, qui, exilé en Suisse pour fuir la répression versaillaise de la Commune de Paris de 1870 à laquelle il a pris part, cherche chez une femme le souvenir d'un amour d'antan, l'amour de « Jo » qui lui a permis de peindre « L'Origine du monde ». Et l'on se dit que l'on va suivre le travail pictural, la source sensuelle de la création artistique. Puis le récit nous guide à l'intérieur de la révolte du peuple parisien, cet espoir du « Grand soir », vue par l'oeil, les sens et les tripes humanistes de Courbet, et le récit se déploie dans une émotion intense. Je crois sincèrement que si l'on ne se sent pas une solidarité viscérale avec cette révolte des opprimés vieille (si jeune) d'il y a 150 ans, on ne trouvera pas de réel plaisir à lire cette chronique biographique romancée, parce que cette soif de liberté et cet élan de justice sociale sont au coeur du roman. Mais si « La Commune » nous touche, si la haine revancharde des Versaillais (ceux d'hier et d'aujourd'hui) nous donne toujours envie de vomir, alors on vibre aux élans magnifiques d'un peuple d'opprimés, et aux espoirs autant qu'aux amours débridées de Courbet, à sa générosité, à ses peurs et ses petites lâchetés ou inconséquences, et finalement à son art.

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Tout d'abord, l'auteur le précise lui-même, il ne s'agit pas d'une véritable biographie de Courbet.
Je viens de le refermer avec une impression mitigée qui m'avait saisi dès les premières pages. Pour illustrer cette sensation je risquerai une sorte d'oxymore : j'ai apprécié sans plaisir.
C'est le style quasi stressant qui en est la cause. Il traduit parfaitement l'urgence, le chaos et la confusion de la période historique mais aussi, et surtout, l'état d'esprit du peintre ou, tout au moins, celui que l'auteur lui prête.
Donc, bien que la lecture en fut difficile, voire parfois suffocante, au final, j'ai aimé le Gustave Courbet de François Dupeyron.
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Au soir de sa vie, le peintre Gustave Courbet ne va pas fort. Quasiment réfugié en Suisse, il rencontre dans un bordel une prostituée qui lui rappelle son grand amour passé, la belle Jo, sa muse pour l'Origine du Monde. Il se met à lui parler sans détour, lui racontant ses misères, ses déceptions, ses luttes.

D'abord, c'est le langage qui surprend. Un texte brut, une ponctuation chaotique, un style très familier, voire argotique. Ce serait donc ça le personnage de Courbet. Un homme bon vivant, grossier, entier, passionné. le narrateur use de ces expressions populaire pour décrire son héros torturé. On apprend, via ses confessions intimes à la fille de joie, sur le passé de Courbet, son travail, ses commandes, celle inespérée de Khalil Bey pour qui il va peindre l'Origine du Monde, cette Jo qui le quitte, ses problèmes d'argent, l'alcool, les évènements chauds de la Commune de Paris, ses déceptions politiques qui s'ensuivirent.

Si on s'intéresse aux tableaux de Courbet, on est forcément ravi d'apprendre ainsi un peu du quotidien - certes romancé - qui fût celui de ce peintre qui a su réaliser des tableaux classiques et audacieux. le style est indéniablement vivant, François Dupeyron donne chair à l'homme célèbre. Par contre, les épisodes sur la Commune de Paris m'ont profondément ennuyée, c'était impossible pour moi de suivre Courbet dans ces évènements tragiques. Alors j'ai sauté quelques pages...
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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