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EAN : 9782070360093
160 pages
Gallimard (18/01/1972)
3.78/5   858 notes
Résumé :
Au cours du tournage d'une coproduction sur la paix, une comédienne française noue une relation éphémère mais passionnée avec un Japonais. Sur cette mince intrigue, Duras est chargée par Alain Resnais d'élaborer le scénario et les dialogues d'un film, Hiroshima mon amour, titre étrange et poétique malgré la référence évidente aux atrocités de la guerre. Avec un art de l'ellipse parfaitement maîtrisé, Duras orchestre une danse sensuelle entre deux personnages qui lut... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (63) Voir plus Ajouter une critique
3,78

sur 858 notes
« Se livrer corps et âme, c'est ça. C'est l'équivalence non seulement d'une possession amoureuse, mais d'un mariage.»

Hiroshima mon amour, une envie de le relire plus de trente ans après. Je savais que j'avais adoré ce livre adolescente. L'amour entre Riva, jeune fille française et un allemand, pas beaucoup plus âgé qu'elle, avait du prendre le pas -« la faute, à Nevers, est d'amour »- sur la rencontre japonaise, plus nébuleuse pour une jeune fille -« Tu me tues. Tu me fais du bien. J'ai le temps. Je t'en prie. Dévore-moi. »
Qu'y verrais-je aujourd'hui ? Une légère inquiétude... En tout cas je pensais découvrir plus en détail l'intégralité du livre, avec l'expérience d'une vie de femme.
Je me dis : cette fois je le lis tout doucement. La première fois, je l'avais croqué, fougue de la jeunesse... Je prends le temps cette fois-ci. Quelques pages dégustées chaque jour, le temps de bien s'imprégner des mots. Je tiens... je tiens pas longtemps.
La même violente folie se déchaîne après quelques pages et je le dévore à nouveau. Il est des mots, des assemblages de mots « tu me donnes beaucoup l'envie d'aimer », d'idées « c'est par faute d'imagination des hommes que je fus déshonorée », de sensations « on sent qu'entre eux l'érotisme est tenu en échec par l'amour » que Marguerite Duras présente avec une telle fluidité sur des thèmes douloureux, qui m'embarquent toujours autant et me touchent instantanément.
Et puis j'arrive aux dernières pages, et je découvre... une trace estompée par le temps, laissée par une gamine. Un trait de surligneur sur une phrase, des mots. le choc. J'avais pensé ses mots pendant des années, comme une évidence, comme une idée mienne. Et je constate que c'étaient vos mots Madame Duras. « Je n'ai rien inventé. » Vos mots qui m'ont accompagnée pendant si longtemps inconsciemment... Je suis heureuse car vous me permettez de mieux me comprendre (je remercie aussi ce petit crayon qui ne s'est pas effacé malgré le temps, une couleur chaude, un rouge capucine, en harmonie avec ma couverture de l'époque, une bouche rouge sur laquelle souffle le nuage d'Hiroshima). Au final ? Je crois que j'avais lu ce livre. « Je connais l'oubli. »
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Marguerite Duras nous offre dans ce livre tout à la fois : douceur, volupté, passion, tristesse, joie. L'histoire se tient dans un temps court mais éternel à la fois tant il y a de la langueur au coeur d'une très forte tension amoureuse, quasi violente tellement elle est intense.

Peu de mots sont échangés mais cette immense tension amoureuse est très fortement exprimée. L'écriture de Duras est pure et profonde.

Le format est cependant particulier, nous ne sommes pas dans un roman mais dans le scénario et les dialogues du film d'Alain Resnais.
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Il s'agit en réalité d'un scénario que Marguerite Duras a écrit pour le réalisateur de films A. Resnais et qui est retranscrit ici.
Moi qui suis assez d'ordinaire réticente aux livres de Duras, il faut dire que dans celui-ci, je me suis laissée totalement transporter. Comme quoi, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis !

C'est l'histoire d'une actrice française, la trentaine, Riva, qui, lors d'un tournage pour un film sur la paix à Hiroshima, fait la connaissance d'un ingénieur japonais avec lequel elle aura une liaison. Ils n'échangeront que très peu de paroles mais ô combien profondes. C'est souvent dans les non-dits que l'on exprime le plus facilement ses souffrances. Elle va d'ailleurs en faire l'expérience en se laissant retomber sans ses souvenirs qui se déroulèrent alors qu'elle avait 20 ans et qu'elle vivait encore chez son père à Nevers. Cela se déroulait en pleine Seconde Guerre mondiale et c'est là qu'elle connut son premier amour mais comme chacun le sait, l'amour peut se montrer imprévisible et ne pas toujours nous attirer vers les personne que l'on devrait aimer. C'est d'ailleurs bien souvent le contraire mais dans l'Amours, il n'y a ni règles ni lois et Riva l'apprendra à ses tristes dépends et pour le plus grand malheur de ses parents.

Un livre qui m'a réellement envoûté. Une remarquable mise en abîme où le premier d'amour de l'héroïne finit par remonter à la surface et être enfin déclarée au grand jour et ce, sans honte mais avec simplement beaucoup de tristesse et de regrets ! Magnifique ouvrage, à découvrir ! J'aimerais beaucoup voir le film donc, affaire à suivre !
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Ce texte est le scénario du film d'Alain Resnais. N'en ayant jamais vu que quelques images, je n'en savais rien. Là, j'ai vu le livre dans une solderie l'autre jour, et je l'ai pris histoire de combler une lacune.

Ce texte est un mélange évocateur des atrocités commises à Hiroshima (200.000 morts en quelques instants), et des violences faites aux femmes au sortir de la seconde guerre. Seuls deux personnages nous occupent, sous fond d'images de tournage, et ils vivent une histoire d'amour. L'homme est japonais et la femme est une actrice venue tourner un film sur la paix. Entre eux c'est Hiroshima qui fait tenir ce moment amoureux.

La beauté de certains dialogues de Duras qui semble travailler avec un vocabulaire très modique et simple, est quelque chose d'étrange. Tout en étant peu bavarde, et répétitive, l'auteur reste pourtant très éloquente sur les sujets qu'elle a décidé d'aborder ici, et son texte produit des instants d'une poésie triste.
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Un texte inséparable des images d'Alain Resnais, dont il est le scénario.

Entre la jeune fille tondue "morte" à Nevers, et le jeune Japonais qui lui répète inlassablement qu'elle n'a "rien vu à Hiroshima ", il ne peut y avoir que le dialogue fiévreux des corps, tandis que tombent sur eux, comme une cendre brillante, les radiations imaginaires de la douleur humaine.

J'ai vu ce film très jeune, avec mon père, dans une petite salle d'art et d'essai.

Texte et film fondateurs pour moi. "Je n'ai rien vu, à Hiroshima " mais je n'oublierai jamais ces deux heures, pétrifiée, aux côtés de mon père, dans la salle obscure...
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critiques presse (1)
LeFigaro
06 août 2015
Une brève et passionnelle histoire d'amour entre une jeune actrice française et un architecte japonais. Leurs souvenirs de la Seconde Guerre mondiale se mêlent.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (96) Voir plus Ajouter une citation
Je te rencontre. Je me souviens de toi. Cette ville était faite à la taille de l'amour. Tu étais fait à la taille de mon corps même. Qui es-tu ? Tu me tues. J'avais faim. Faim d'infidélités, d'adultères, de mensonges et de mourir. Depuis toujours. Je me doutais bien qu'un jour tu me tomberais dessus. Je t'attendais dans une impatience sans borne, calme. Dévore-moi. Déforme-moi à ton image afin qu'aucun autre, après toi, ne comprenne plus du tout le pourquoi de tant de désir. Nous allons rester seuls, mon amour. La nuit ne va pas finir. Le jour ne se lèvera plus sur personne. Jamais. Jamais plus. Enfin. Tu me tues. Tu me fais du bien. Nous pleurerons le jour défunt avec conscience et bonne volonté. Nous n'aurons plus rien d'autre à faire, plus rien que pleurer le jour défunt. Du temps passera. Du temps seulement. Et du temps va venir. Du temps viendra. Où nous ne saurons plus du tout nommer ce qui nous unira. Le nom s'en effacera peu à peu de notre mémoire. Puis, il disparaîtra tout à fait.
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Comment me serais je doutée que cette ville était faite
à la taille de l´amour ?
Comment me serais je doutée que tu étais fait
à la taille de mon corps même ?
Tu me plais. Quel événement. Tu me plais.
Quelle lenteur tout à coup.
Quelle douceur.
Tu ne peux pas savoir.
Tu me tues.
Tu me fais du bien.
J´ai le temps.
Je t´en prie.
Dévore-moi.
Pourquoi pas toi ?
Pourquoi pas toi dans cette ville et dans cette nuit pareille
aux autres au point de s´y méprendre ?
Je t´en prie…
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Quatre fois au musée à Hiroshima.
J'ai regardé les gens. J'ai regardé moi-même pensivement, le fer. Le fer brûlé. Le fer brisé, le fer devenu vulnérable comme la chair. J'ai vu des capsules en bouquet : qui y aurait pensé ? Des peaux humaines flottantes, survivantes, encore dans la fraîcheur de leurs souffrances. Des pierres. Des pierres brûlées. Des pierres éclatées. Des chevelures anonymes que les femmes de Hiroshima retrouvaient tout entières tombées le matin, au réveil.
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"Tu me tues.
Tu me fais du bien.
J'ai le temps.
Je t'en prie.
Dévore-moi."
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Je te rencontre.
Je me souviens de toi.
Qui est tu ?
Tu me tues.
Tu me fais du bien. Comment me serais je doutée que cette ville était faite à la taille de l´amour ?
Comment me serais je doutée que tu étais fait à la taille de mon corps même ?
Tu me plais. Quel événement. Tu me plais. Quelle lenteur tout à coup.
Quelle douceur.
Tu ne peux pas savoir.
Tu me tues.
Tu me fais du bien.
Tu me tues.
Tu me fais du bien.
J´ai le temps.
Je t´en prie.
Dévore-moi.
Déforme-moi jusqu'à la laideur....
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Marguerite Duras est sans doute l'écrivain qui divise le plus. On l'adore ou elle agace. Aux uns comme aux autres, je recommande un petit livre merveilleux intitulé "La passion suspendue".
« La passion suspendue » de Marguerite Duras, c'est en poche chez Point Seuil.
>Cinéma, radio, télévision>Cinéma>Scénarios, scripts, critiques (192)
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