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Citations sur L'Amant de la Chine du Nord (102)

"C'est drôle le bonheur, ça vient d'un seul coup, comme la colère."
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Elle disait se souvenir de la peur. Comme elle se souvenait de la peau, de sa douceur. De celle-ci, à son tour, épouvantée.

Les yeux fermés elle touchait cette douceur, elle touchait la couleur dorée, la voix, le coeur qui avait peur, tout le corps retenu au-dessus du sien, prêt au meurtre de l'ignorance d'elle devenue son enfant. L'enfant de lui, l'homme de la Chine qui se tait et qui pleure et qui le fait dans un amour effrayant qui lui arrache des larmes.


La douleur arrive dans le corps de l'enfant. Elle est d'abord vive. Puis terrible. Puis contradictoire. Comme rien d'autre. Rien: c'est alors en effet que cette douleur devient intenable qu'elle commence à s'éloigner. Qu'elle change, qu'elle devient bonne à en gémir, à en crier, qu'elle prend tout le corps, la tête, toute la force du corps, de la tête, et celle de la pensée, terrassée.

La souffrance quitte le corps maigre, elle quitte la tête. Le corps reste ouvert sur le dehors. Il a été franchi, il saigne, il ne souffre plus. Ca ne s'appelle plus de la douleur, ça s'appelle peut-être mourir.


Et puis cette souffrance quitte le corps, quitte la tête, elle quitte insensiblement toute la surface du corps et se perd dans un bonheur encore inconnu d'aimer sans savoir.
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"[...] même l'amour d'un chien, c'est sacré. Et on a ce droit-là - aussi sacré que celui de vivre - de n'avoir à en rendre compte à personne."
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"...Abominable...un enfant qui refuse de vivre. Il n'y a rien de pire."
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-- Mais il y a plus grave. Les mères d'élèves ont prévenu la directrice de Lyautey que vous ne rentriez pas tous les soirs à la pension -- légère colère du censeur -- comment l'ont-elles su ... mystère... Vous êtes cernée par le réseau policier des mères d'élèves -- il sourit -- de Saigon. Elles veulent que leurs filles restent entre elles. Elles disent -- tenez-vous bien -- "Pourquoi court-elle après le baccalauréat, cette petite grue ? Le Primaire c'est fait pour ces gens-là"...

NDL : ahem... Les mères d'élèves, elles parlent de Marguerite Duras... Oui, quand même !
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Des années après la guerre, après les mariages, les enfants, les divorces, les livres, il était venu à Paris avec sa femme. Il lui avait téléphoné. C'est moi. Elle l'avait reconnu dès la voix. Il avait dit: je voulais seulement entendre votre voix. Elle avait dit: c'est moi, bonjour. Il était intimidé, il avait peur comme avant. Sa voix tremblait tout à coup. Et avec le tremblement, tout à coup, elle avait retrouvé l'accent de la Chine. Il savait qu'elle avait commencé à écrire des livres, il l'avait su par la mère qu'il avait revue à Saigon. Et aussi pour le petit frère, qu'il avait été triste pour elle. Et puis il n'avait plus su quoi lui dire. Et puis il le lui avait dit. Il lui avait dit que c'était comme avant, qu'il l'aimait encore, qu'il ne pourrait jamais cesser de l'aimer, qu'il l'aimerait jusqu'à sa mort.
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La nuit est venue. C'est le même décor. La mère est encore là où était la "fête" de l'après-midi. Les lieux ont été remis en ordre. Les meubles sont à leur place.

La mère n'attend rien. Elle est au centre de son royaume : cette famille-là, ici entrevue.

La mère n'empêche plus rien. Elle n'empêchera plus rien.
Elle laissera se faire ce qui doit arriver.
Cela tout au long de l'histoire ici racontée.

C'est une mère découragée.

C'est le frère aîné qui regarde la mère. Il lui sourit. La mère ne le voit pas.
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Une maison au milieu d’une cour d’école. Elle est complètement ouverte. On dirait une fête. On entend des valses de Strauss et de Franz Lehar, et aussi Ramona et Nuit de Chine qui sortent des fenêtres et des portes. L’eau ruisselle partout, dedans, dehors.
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Je vois tes yeux derrière mes paupières.
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 Silence. Elle demande :
— Si la police nous trouvait… — elle rit —, je suis très mineure…
— Je serais arrêté deux ou trois nuits peut-être… je ne sais pas bien. Mon père paierait, ce ne serait pas grave.
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