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sur 1379 notes
Roman sur la jouissance. A défaut d'avouer ses envies à un homme, une bourgeoise découvre l'éloge de l'ivresse. Une vie de platitude où la seule liberté qu'elle a c'est lorsqu'elle emmène son enfant adoré à la leçon de piano. Jusqu'au jour où elle sera témoin d'un crime passionnel. Livre relu grâce à la belle critique de zabeth55.
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Je n'avais jamais rien lu de Marguerite Duras, un peu sans doute à cause de la réputation que lui avait faire Henri Jeanson qui l'appelait malicieusement Marguerite Durasoir. J'ai vu Hiroshima mon amour dans ma prime jeunesse et n'en ai pas gardé un souvenir impérissable. J'ai lu Moderato cantabile avec certes un a priori mais n'y ai pas trouvé grand chose pour me sortir de mon ennui anticipé. Henri Jeanson avait le sens de la formule et je reprendrais volontiers à mon compte son autre célèbre formule. J'ai lu ce roman d'un derrière distrait ...
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Je l'avais lu au lycée pour le bac, j'avais moyennement aimé, on s'ennuie, c'est court mais il ne se passe pas grand chose. L'analyse m'avait pourtant permis de comprendre la richesse de certains passages et surtout la phrase durassienne, au moment où "elle était encore écrivain" (dixit mon prof, après ce sera L'Amant et le succès, donc plus de la littérature...). Il faut bien reconnaître que c'est bien écrit, dans la veine du nouveau roman, avec style et clarté. La forme, la syntaxe, le style, tout concourt à l'ennui de cette femme qui va essayer de s'échapper de sa condition féminine. le titre fait référence à la leçon de piano, superbe, et au style du livre. Tout va doucement, mais ça reste un chant violant et puissant. Un bon livre, mais peut-être pas le plus facile pour découvrir Duras.
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Une fois par semaine, Anne Desbaresdes mène son enfant à la leçon de piano chez Mademoiselle Giraud. L'enfant, car c'est ainsi qu'on le nommera tout au long de ce court roman, apprend à jouer une sonatine de Diabelli. Un soir, alors qu'il fait désespérer son professeur, un cri retentit : une femme est abattue par celui que l'on suppose son amant, dans le café d'en face.
Anne Desbaresdes est l'épouse du directeur d'Import Export et des Fonderies de la Côte. Elle s'ennuie, probablement, de sa vie qui semble assez insipide. Elle ne peut s'empêcher de revenir dans ce café, d'y boire du vin, beaucoup de vin, trop de vin, et de s'entendre raconter par Chauvin, un ancien employé des Fonderies, l'histoire qu'il invente pour expliquer le drame qui eut lieu là quelques jours auparavant.

Ce roman est un curieux roman. Les tournures sont soigneusement choisies et laissent planer au fil de ce récit une atmosphère terrible. Quel nouveau drame se joue dans ce café, autour des verres de vin, entre cette femme et cet homme qui se racontent des histoires au beau milieu des ouvriers tout juste sortis du travail?
Anne paraît vide, tout lui semble égal : son enfant - pourquoi déjà fallait-il tant qu'il apprenne le piano? -, sa grande maison, l'odeur des magnolias... Elle parle de tout cela mais avec une distance effrayante. Quant à Chauvin, il invente l'histoire de la femme tuée et de son amant dans le but de faire revenir Anne dans ce café, de lui faire boire du vin et de la faire parler de sa vie. Leurs mains sont proches et froides sur la table. L'un d'eux se penche vers l'autre mais jamais ne le touche... jusqu'aux dernières pages où tout bascule. Se reverront-ils? Qu'adviendra-t-il d'eux? Nous ne le saurons pas. Tout ce qui importe est seulement ce qui a conduit à cet instant.
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Une femme, bourgeoise, conduit chaque vendredi son fils à sa leçon de piano. le fils n'est pas des plus conciliants avec son professeur, avec la complicité de sa mère. Ce jour-là soudan un cri retentit dehors. Un crime passionnel vient d'être commis dans un café tout proche. Pendant une semaine la femme, Anne Désbaresdès, va se rendre en fin de journée dans ce café. Elle y rencontre un homme. Tous deux essaient de comprendre ce qui s'est passé ce soir-là. Entre eux une relation trouble se crée. Une histoire d'amour ?

Je ne me sens pas très à l'aise avec le style épuré de ce que l'on appelle "le nouveau roman" et surtout avec tous ces silences, ces non-dits, ces idées ou phrases ébauchées, à demi-mot comme si tout était évident pour l'autre mais aussi pour le lecteur. N'étant pas musicienne je n'ai aucune idée du tempo que représente celui qui donne son titre à ce roman et donc comment il faut l'interpréter en rapport avec l'histoire.

Que cherche Anne en retrouvant cet homme chaque jour pendant une semaine ? le même destin tragique que celui de la femme morte, destin qui donnerait un sens à sa vie ennuyeuse et réglée comme du papier à musique ? Un souffle pour se donner le sentiment d'être toujours vivante, toujours capable d'émotion ? N'y a-t-il pas un peu d'Emma Bovary dans l'histoire d'Anne ?

J'aime le théâtre de Duras qui me convient mieux, mais ma curiosité naturelle me fera sans nul doute revenir vers ses romans. Car même si je ne suis pas tout à fait séduite, ce "Moderato cantabile" ne me laisse pas indifférente par son écriture singulière, à la fois intime et impersonnelle.
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"Moderato cantabile" de M.Duras est un roman assez court et qui évoque les sentiments de deux inconnus. Sur l'impossibilité de l'amour et sur sa fragilité.

Comme c'est souvent le cas avec Duras, le livre est composé de nombreux dialogues dénués de sens au premier coup d'oeil, et qui semblent ne rien dire d'important.

Cette particularité du style de l'auteure nous fait penser au cinéma domaine dans lequel nombre de matière glisse dans les intonations, entre les lignes; où un regard, ou une phrase jetés accidentellement expriment un abîme de sens.

Contrairement au style en retenue d'E.Hemingway qui a eu une grande influence sur la génération Duras, l'idée est de décrire plus en détail les conversations des protagonistes, leurs pensées ou certaines situations ordinaires.

Cette écriture si particulière qui constitue la singularité des romans de Marguerite Duras nous plonge dans une atmosphère de complicité particulière.
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Bord de mer dans une petite ville: dans un appartement avec vue sur les mouettes, un enfant tient placidement tête à son professeur de musique sous le regard tendre et résigné de sa mère, Anne Desbaresdes.
Un peu plus bas, dans un café, une femme crie, s'arrête et bientôt une foule se forme. Un crime passionnel vient d'avoir lieu.
Les jours suivants, Anne Desbaresdes n'aura de cesse d'amener son enfant en promenade sur les quais pour faire une pause au café et boire quelques verres en compagnie d'un ancien employé de son mari pour chercher, de manière lancinante, les circonstances de ce meurtre.

L'atmosphère est pesante et a la lenteur, l'intemporalité des jours d'été qui se répètent. Ce crime lui tient-il vraiment à coeur ou n'est-il qu'un prétexte à s'occuper l'esprit, ou enfin à s'abandonner à l'alcool? Quel est le quotidien de cette jeune bourgeoise seule avec un enfant solitaire? Qui était ce couple, quelles étaient leurs dernières heures?
Qu'est-ce qui pousse ainsi Chauvin, l'employé, à réclamer la présence d'Anne Desbaresdes avec autant d'impatience?

Encore une fois, l'écriture de Marguerite Duras a quelque chose d'intense et hypnotisant qui la distingue absolument des autres et ici, j'aime beaucoup la présence de cet enfant qui apporte une certaine spontanéité et rupture dans ce récit.
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Pour comprendre la genèse de ce roman, qui amorce un virage dans l'écriture durasienne, on saura que la dédicace en revint à Gérard Jarlot, dont s'était éprise Marguerite Duras, décrit comme « quelqu'un qui aimait vraiment l'alcool, qui buvait chaque jour ».il sera fort utile de se rappeler ceci : « C'était un amour violent, très érotique, plus fort que moi, pour la première fois. J'ai même eu envie de me tuer, et ça a changé ma façon même de faire de la littérature : la femme de Moderato Cantabile et celle de Hiroshima mon amour, c'était moi ».
Pour Duras l'alcool est à petite dose un puissant moteur d'écriture. On sait quel fut son parcours de femme et d'écrivain malheureusement imprégné d'alcool. Il n'est donc pas étonnant que ce roman parle de l'enivrement d'une femme désoeuvrée de la Bourgeoisie, qui va trouver dans un petit bistrot le prétexte et l'occasion de fuir sa vie qui l'étouffe, en cherchant à comprendre les motifs qui ont poussé le meurtrier à étrangler sa maîtresse, dont elle a entendu le dernier cri quand elle accompagnait son jeune fils à sa leçon de piano.
En partageant son ivresse et ses paroles avinées avec un ouvrier qui l'incite lui aussi à boire, nous sommes ballotés sur une mer de mots eux-mêmes déstructurés et labiles, ou la syntaxe parfois est bancale, temps verbaux et vocabulaire extrêmement travaillés pour donner l'illusion d'une perte d'équilibre et de maîtrise. Cette sensation de nausée et d'ahurissement éprouvée autant par le lecteur que par les protagonistes ne quittera le roman que jusqu'au dernier mot de l'excipit.

Moderato Cantabile est une chanson d'ivrognes qui se bercent à demi mots et sans se presser d'illusions à coup de vin en sachant parfaitement qu'aucune relation sexuelle ne comblera ce vide chantant . le compositeur Diabelli dans son onomastique incarne le Diable-tentation qui joue les angelots avec l'enfant (qui seul représente le bon sens et la mesure - même s'il ne joue pas en mesure parfaitement. La « modération » n'est pas le propre des deux adultes, en particulier de la mère qui ne peut réaliser son désir d'adultère et se fera ainsi remarquer lors d'un dîner par ses propres invités, avinée complètement et incapable de manger une miette. Sur le plan symbolique ou métaphorique, on remarquera qu'elle ne cessera de triturer son camélia blanc (fleur aussi très à la mode pour signifier une appartenance à la bourgeoisie parisienne dont Duras se moque tout au long du repas avec les plats traditionnels sophistiqués de l'époque, notamment le canard à l'orange) qu'elle a piqué au dessus de ses seins, cette fleur qui représente son intimité de femme désirante mais se privant de cette réalisation de plaisir avec son inconnu. de fait la fleur entêtante tout au long du repas se fane et se déchirera au contact de ses mains, pour assouvir et symboliser une passion désirée - non aboutie.

L'homme Chauvin resté cette même nuit dans le jardin de Madame Desbaresdes, pour l'observer, ne la verra pas le rejoindre. Au contraire, elle vomira, au pied du lit de son fil, son vin accumulé durant toute la soirée, signe que la consommation de la chair est impossible. Image hautement symbolique, le vin restitué est celui d'un sacrifice sur l'autel (tapis de l'enfant) de la chasteté, émanant d'une âme corrompue qui a failli et s'est repentie. Elle s'interdit ainsi toute étreinte.

Les dernières lignes offrent des mains qui se referment sur elles-mêmes, Madame Desbaresdes ne souhaitant peut être qu'une chose, de ne plus exister, à l'image de la femme morte par amour, ou qu'elle s'imagine être morte de plaisir en mourant. Souhaite-t-elle être étranglée par Chauvin ? Oui et non. Ces deux-lá vont ils se revoir ? On ne sait pas. La fin se clôt comme elle a commencé, presque en chantonnant et d'une manière très modérée - la vie est ailleurs, sans doute comme l'amour, la Musique demeure un fil d'Ariane sinueux et labyrinthique.

Bref, Marguerite Duras ne donne aucune piste, laisse la voie ouverte, la voix aussi, ce qui offre au lecteur toutes les possibilités d'interprétation.

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Le nouveau roman, ce n'est décidément pas ma came.
Certes, sous la belle plume de Marguerite Duras, avec son style épuré et minimaliste, elle est parvenue à nous placer dans ce bistro de bord de mer, spectateur des rencontres de cet homme et cette femme qui se parlent sans s'écouter vraiment.
Certes, on l'imagine bien le gamin qui joue dehors, et la longue route jusqu'à la maison quand on a bu un verre de vin de trop.
Certes, il y a les mots sur le papier mais il y a surtout ceux qui sont restés dans le clavier de la machine à écrire; et c'est sans doute ceux-là qu'on entend le plus fort... le silence de cette solitude, même au milieu des convives à l'image de cette fleur de magnolia qui se meurt.
Certes...
Mais voilà, si je ne suis pas envoûtée, voire hypnotisée par la prose, je préfère un peu d'action, un peu de fougue, un peu de vie... Et l'écriture de Marguerite Duras est sèche, concise,... elle ne fait pas rêver, elle ne m'a pas hypnotisée...
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Moderato cantabile :avec un tel titre , le livre de Marguerite DURAS m' a laissé un
peu perplexe vu que ce titre ne renvoie ni à un personnage (comme le Pere GORIOT de Balzac ) , ni à un lieu ,ni à un evement historique ( comme Les Chouans
De Balzac ,par exemple ) . IL faut etre musicien pour savoir que lorsqu ' on joue une
partition musicale , on indique le tempo ou le rythme sur lequel on doit jouer comme :
adagio ,allegro ,lento ,largo ,...etc .Et cantabile veut dire chant .Moderato cantabile :
deux mots italiens .Tout ça pour le côté musique . Et le fond me dîtes-vous ? Comment le saisir ? le sentir ? l'' auteur a-t-il voulu écrire un livre equivoque à dessein ou destiné à ceux qui savent cad les gens hautement cultivés .
Peut etre , je pense , que la clé de la comprehension réside dans la question
posée par Melle Giraud la prof de musique et ceci dés les premières pages , à l ' enfant :" Tu es sûr de ne pas savoir ce que ça veut dire moderato cantabile ? "
Là la question est posée à l ' enfant ( l apprenant ),mais elle etre destinée au lecteur d ' une façon générale . Ainsi on arrive , à la division de la societé en
deux classes antagonistes : Ceux qui savent et Ceux qui ne savent pas .
Ainsi l ' auteur pose un probléme sociétal . d''un co^té , ceux qui savent se trouvent dans la classe dominante : cad la bourgeoisie et les intelectuels;
Ceux qui ne savent pas se trouvent dans la classe dominée .
Dans la premiére on trouve Anne Debaresdes et la prof de musique . Dans la seconde on trouve l ' enfant .Ce livre porte sur la division socioculturelle et pour
combattre cette descrimination :IL FAUT DONNER LA CULTURE A TOUT
LE MONDE !
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