Oeuvres complètes, tome 1

En fait, il s'agit d'un entretien accordé par la "sublime, forcément sublime" Marguerite au journal Elle ( numéro du 4 Octobre 1993 ) et qui brille au firmament de la bêtise. Qu'on en juge :
"Je ne suis pas quelqu'un qui regarde la mer six heures par jour .J'ai horreur des bains de mer. J'ai horreur du sable dans le sandales quand on a les pieds humides .J'ai horreur des gens qui parlent de la mer ,horreur ! la mer, on ne doit pas en parler ."
Fermez le ban !

Noël 2011, j'en ai rêvé et le l'ai eu ce très beau cadeau qui s'imposait à une durassienne assumée comme moi. Mon mari m'a vraiment fait plaisir en m'offrant les deux premiers tomes des oeuvres complètes de Marguerite Duras édités dans la collection La Pleïade.
Au total, quatre volumes vont présenter tous les livres édités du vivant de mon auteure préférée et sous son nom de plume.

Enchantée, j'ai pioché dans ce tome I qui contient les textes parus entre 1943 et 1960, c'est-à-dire durant la première partie de la vie littéraire de Duras ( 1943, c'est la publication de "Les impudents", premier roman signé Marguerite Duras et 1960 "Dix heures et demie du soir en été").
Cette période est particulière car c'est la naissance d'une oeuvre littéraire et on y trouve souvent des textes qui ont été adaptés, repris et réécrits plus tard. Lors d'un entretien à Xavière Gauthier en 1973 Duras précise « Il y a toute une période où j'ai écrit des livres, jusqu'à Moderato Cantabile (1958), que je ne reconnais pas », non que Duras ne renia jamais ses premiers livres (jusqu'à la fin elle dira qu'Un barrage contre le pacifique restait son livre préféré), simplement elle ne s'y retrouvait plus.
Il n'en reste pas moins que le terreau est bien là.

Quel plaisir de relire Duras, c'est un ravissement, belle écriture, capacité de nous fondre dans le personnage, d'écouter battre son âme. Et aussi des titres moins connus comme "le square" ou "la concierge".