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EAN : 9782070781195
256 pages
Gallimard (23/11/2006)
4/5   2 notes
Résumé :
Dès ses débuts en peinture il peint ce qu'il voit : figures et paysages ; ses proches, les environs. Et si c'est l'enfer qu'il voit, c'est l'enfer qu'il peint. Quand il explorera l'esthétique symboliste ce sera autant comme peintre qu'à la façon dont chacun dévale un jour ou l'autre, tenant un pinceau ou un stylo, les marches erronées du néant, yeux grands ouverts vers le dedans, glissant et trébuchant sur les pavés inégaux de la dépression, se heurtant aux à-valoir... >Voir plus
Que lire après Si c'est l'enfer qu'il voit : Dans l'atelier d'Edvard MunchVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je mettrai en introduction à cette modeste chronique cette phrase du peintre,
Edvard Munch qui explicite en une économie de mots un parcours artistique
houleux et, torturé..." Mon art a été une suite d'appels désespérés émis par
l'opérateur radio d'un navire en perdition " (p. 196)


Cet ouvrage publié en 2006 dans une de mes collections préférées, "L'Un et l'Autre"
(Gallimard) m'avait été offert par une amie à sa parution, connaissant ma curiosité
ainsi que ma forte sympathie pour la collection, sans omettre mon vif intérêt pour
ce peintre norvégien, Edvard Munch...Lecture des plus intéressantes ... que je lis
enfin au bout de près de 10 années... Sempiternelles réserves d'écureuil !!!

Une lecture passionnante, où j'aurais imaginé être emporté plus totalement...Le
premier conseil minimum que je me permettrais d'offrir est de se munir à
proximité d'un ouvrage proposant la reproduction des tableaux de cet artiste...
car Dominique Dussidour décrit avec moult détails les peintures de Munch...
Mais sans la vision directe des oeuvres en parallèle des mots, les descriptifs peuvent
rapidement devenir fastidieux...
Même si je connais assez bien les tableaux de Munch... Je ne les ai pas suffisamment intégré pour me suffire des mots seuls... Quelques reproductions d'oeuvres auraient été intercalées en parallèle des descriptifs de l'écrivain, l'ensemble en aurait été allègrement allégé et plus vivant...

De clinique psychiatrique en sanatorium, Dominique Dussidour décrit le parcours malmené, chaviré de cet artiste hors-normes....

" Que décides-tu ? me demandais-je chaque matin. Là , dans cette clinique, avec leurs bains chauds, leurs siestes obligatoires, leur alimentation hygiénique, leurs médicaments à anesthésier l'angoisse et l'agressivité, leur savoir-faire indifférent à ta personne et à ton art, décides-tu encore d'être peintre ? Etre peintre est une décision facile à prendre quand on est
un jeune homme de dix-sept ans. (...) (p. 167)

Quand tu cherchais l'amour auprès des femmes étais-tu peintre ? Quand la folie t'égarait dans les tripots de Berlin et de Hambourg étais-tu peintre ?Oui. Oui. Oui.
Ma main travaillait, recouvrait la feuille. J'ai tourné la page, recommencé: aujourd'hui, dans cette insupportable blancheur, es-tu peintre ? -Autoportrait à la cigarette, Visage d'une infirmière, Professeur Jacobson traitant à l'électricité le célèbre peintre Munch-, d'autres pages, d'autres dessins.
Homme, je n'aurais su décider de l'être. Peintre, oui. J'ai renouvelé la décision de mes dix-sept-ans, ouvert ma boite de peinture, peint l'-Autoportrait dans la clinique de Copenhague- (p. 168)

Ayant exprimé mon ressenti... je dis et redis comme une camarade très appréciée de Babelio... qui se reconnaîtra sûrement...Ceci n'est que mon humble avis, et il est des plus suggestifs. Un relecture ultérieure me mettra sans doute dans une disponibilité plus grande et plus enthousiaste. ..

L' hommage de Madame Dominique Dussidour à cet artiste norvégien reste un ouvrage des plus précieux pour toute personne curieuse du parcours de ce peintre...

" Il est le peintre qui a dévié chacun de ses cris jusqu'au bout des ses doigts (...) S'il avait commencé à crier aucune journée ne lui serait restée pour peindre, voilà la vérité, c'est qu'il en faut, des jours, pour apprendre à peindre, tellement de jours qu'il ne vous en reste plus pour crier, revoilà la vérité, le choix qu'il avait fait à dix-sept ans, il aurait aussi
bien noté dans son journal: j'ai décidé de ne pas crier" (p.227)


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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Matisse a raison: "Ne dessinez pas un œil, dessinez un regard" (...)
Matisse a raison : "Ne dessinez pas un bras, dessinez un geste" (p. 158)
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Strindberg : Je suis le plus grand peintre scandinave. Munch : Dans ce cas, je suis le plus grand poète. Un silence. Munch : je hais tout et tout le monde, sauf moi-même. Strindberg: tu as de la chance, même moi je me hais. Fin du dialogue. A Berlin, Munch et Strindberg, tous deux célèbres, viennent de faire connaissance. (p. 88)
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Mon art a été une suite d'appels désespérés émis par l'opérateur radio d'un navire en perdition . (p. 196)
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La seule qualité, conclut Munch, que je reconnais à l'honorable société norvégienne, aux honorables académies norvégiennes, à l'honorable presse norvégienne, c'est leur impuissance à mon égard, c'est de n'avoir pas réussi, même si insidieusement, à m'entrer dans le crâne leur couleur des choses. (p. 53)
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Du narcissisme ? Docteur, vous êtes un fieffé imbécile si vous pensez que peindre un autoportrait dénote du narcissisme. On ne peut concevoir plus grand renoncement à soi que dans un autoportrait. Se peindre n'est pas se féliciter ou s'admirer. Se peindre c'est s'oublier, faire abstraction de soi, n'envisager désormais que comme circonstances négligeables son propre visage, son propre corps, sa propre histoire. C'est s'extraire de soi et se considérer à l'égal de n'importe quel objet: poussière, caillou, morceau de papier, éclat de miroir, simple présence au monde et cependant unique, peint tel, tel jour dans tel lieu, avec sa gueule de grand seigneur ou d'animal impuissant, et il faudrait que je meure ! (p. 73)
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>Arts>La peinture et les peintres>Histoire et géo. de la peinture (680)
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