AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782080643155
283 pages
Flammarion (08/01/1992)
3.77/5   24 notes
Résumé :
"A vingt-sept ans, une demoiselle de compagnie, de surcroît orpheline et sans dot, est une vieille fille qui n'a plus rien à attendre de la vie!" Ainsi en a décidé Mary Morstan, la jolie lectrice de Mrs Forrester.
Nous sommes à Londres, il est vrai, sous Victoria...
Il n'empêche que Mary a tort... Pour résoudre l'énigme d'un vol de lettres – très tendres et très compromettantes -, Mrs Forrester fait appel à un certain Sherlock Holmes. C'est dire que le... >Voir plus
Que lire après Mémoires de Mary WatsonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le pastiche n'est pas un art facile. Il demande beaucoup de qualités concomitantes que les écrivains n'ont pas toujours : il faut bien écrire (ben oui, il y a aussi des écrivains qui écrivent mal ! non, je ne donnerai pas de nom), et il faut avoir une excellente connaissance de l'auteur pastiché : de son oeuvre et de son style, bien sûr, mais aussi de sa personnalité, de ce qui fait sa touche personnelle et unique.
Avec « Les Mémoires de Mary Watson », paru en 1980, Jean Dutourd s'est fait plaisir. Lui, dont le domaine est plutôt l'observation sarcastique de ses contemporains, poussant parfois jusqu'à la satire, voire la polémique, il s'essaye ici dans un genre nouveau pour lui : il décide de faire un énième pastiche de Sherlock Holmes. Il n'est pas le premier avant lui, d'autres s'y sont essayé, certains même avec un certain succès : Maurice LeblancArsène Lupin contre Herlock Sholmès »), Jean Ray (« Les aventures de Harry Dickson »), Ellery QueenSherlock Holmes contre Jack l'éventreur »), Nicholas Meyer (« La solution à 7 % » où Sherlock Holmes rencontre Sigmund Freud) et bien d'autres…
Dutourd se base sur une des premières aventures de Sherlock Holmes, « le Signe des Quatre » : Une jeune femme, Mary Morstan, vient trouver le détective pour résoudre une énigme où son père est mêlé. Et voyez comme le destin est capricieux, elle rencontre à cette occasion le docteur Watson qui assiste Sherlock dans toutes ses enquêtes. Les deux jeunes gens tombent amoureux et c'est le début d'une vie pas banale où l'on croise en plus de l'homme à la pipe et au violon (et à la cocaïne, ça devrait vous rappeler quelqu'un), un certain Oscar Wilde, Moriarty, bien entendu, et aussi Verlaine ou Mallarmé.
Jean Dutourd, avec l'esprit qu'on lui connaît, s'amuse comme un petit fou. Il n'est pas, bien sûr, un auteur de romans policiers, alors l'intrigue, on s'en doute, est un peu tirée par les cheveux et se calque très exactement sur celle de Conan Doyle. Mais il la présente de façon si subtile, si spirituelle, qu'on se laisse facilement envoûter par cette histoire, véritable hommage à l'écrivain anglais, roman (presque) historique (la documentation est de première qualité) et la romance est sympathiquement racontée…
Une oeuvre fort honorable donc, faute d'être un chef-d'oeuvre. Il faut la voir comme une parenthèse enchantée dans la production habituelle de Jean Dutourd, une fantaisie gentille et originale, il s'est fait plaisir et il nous a fait plaisir.
A lire toutefois pour le sujet, et aussi pour la beauté de la langue. On ne dira jamais assez combien Dutourd est un merveilleux prosateur. On sait l'attachement qu'il avait pour la langue française qu'il défendait bec et ongles contre les agressions dont elle était l'objet (j'imagine douloureusement la tête qu'il ferait de nos jours devant la mise à mort de cette même langue devant l'anglicisation à outrance, la généralisation de la vulgarité, le verlan, j'en passe et des pires)… Lire Dutourd est toujours une jouissance (même si l'on n'est pas toujours d'accord avec ce qu'il dit).
Bon, puisque c'est vous, encore une histoire de Sherlock Holmes :
« Alors mon cher Watson, vous n'avez pas mis votre caleçon aujourd'hui ?
- Ça, alors, Holmes, mais comment avez-vous deviné ?
- Elémentaire, mon cher Watson, vous avez oublié aussi votre pantalon ! »
Commenter  J’apprécie          102
Le Signe des quatre vu du coté de Mary Morstan, la future femme de Watson.

Bon, je me faisais une joie de commencer ce livre, mais j'avoue que les nonante premières pages furent soporifiques à souhait ! Pour vous les résumer, nous retrouvons, dans ces pages, Mary Morstan dès la fin de sa jeunesse, elle a vingt-sept ans. Nous faisons la connaissance de son père du temps de sa splendeur, nous visitons aussi une pension pour jeunes filles dans l'Ecosse profonde, nous rencontrons sa patronne, madame Forrester, ayant approché Napoléon III (rien que ça !)… sans oublier notre détective, son médecin préféré et l'horrible Moriarty…

Le seul inconvénient du roman réside donc uniquement dans ces nonante premières pages... J'avoue les avoir lu en diagonale. le détective n'apparaissant pas avant la nonante-deuxième. Et encore, par le truchement de madame Forrester (une sacrée bonne femme, celle là !) qui raconte à Mary comment elle a fait la connaissance du détective lors du vol de son oeuf de Fabergé contenant des lettres d'un dignitaire français (le fameux Napoléon III). Jusque là, ce fut long et dur... Je parle de ma lecture, bien entendu !

Ouf, à la page cent, Mary arrive chez Holmes et croise le regard de Watson. Chabadabada, chabadabada... Une femme amoureuse, tout simplement !
Pour le reste, les détails de l'enquête que l'on a pu lire dans le canon n'ont aucune importance. L'intérêt du livre réside dans la manière de combler les vides laissés par Sir Arthur Conan Doyle et Dieu sait qu'il y en a, des vides. Ne cherchez pas d'histoire policière, il n'y en a pas. Quoique, l'intrigue existe bien et nous la connaissons. Mais puisque Mary nous fait partager ses états d'âmes amoureux envers le bon docteur, toute la partie enquête, à proprement dite, est passée sous silence.

Par contre, nous apprendrons que Watson donna son premier manuscrit à Oscar Wilde lui-même qui sera dithyrambique à son sujet, que le premier prénom que Holmes avait donné à la comtesse était « Jeremy » et que c'est Watson qui l'a rebaptisé « Sherlock » en écrivant son roman. Holmes devait donc la vie à son père, Watson ! Wilde nous expliquera que au fur et à mesure, Holmes se mettra à ressembler à son personnage, au point que s'il voulait se marier, il ne le pourrait pas, ligoté à son caractère, enfermé dans son destin, enchaîné par son personnage que Watson vient de créer, devenant la caricature de lui-même. J'avoue que ce passage De Wilde m'a fait sourire.

Vous aurez droit aussi à la biographie complète de Moriarty, faite par Holmes, juste après qu'ils aient fait leur entrée, côte à côte, dans le salon de madame Forrester. Oui, vous avez bien lu... Ensuite, Holmes leur expliquera comment Moriarty a rencontré le colonel Moran et comment ces deux âmes damnées se sont retrouvées impliquées dans la récupération du trésor d'Agra qui gisait dans le grenier de Bartholomew Sholto. Un petit arrangement par rapport à l'original.

Au final, Holmes repart seul, Watson restant avec Mary Morstan.

Même si le livre est un peu barbant au départ, il vaut la peine d'être lu, ne fut-ce que les bons moments que j'ai passé en sa compagnie ensuite...



Lien : http://the-cannibal-lecteur...
Commenter  J’apprécie          40
Jean Dutourd s'était un peu amusé en faisant de Mary Morstan et de John Watson, personnages imaginaires créés par Conan Doyle, un couple bien réel. Et Conan Doyle serait...John Watson.
Mary est une jeune fille délicieuse, ayant bénéficié de la meilleure éducation anglaise. Elle se méfie des hommes, jusqu'au jour où elle sera face au médecin John Watson. Et là, ce sera le coup de foudre.
Watson étant, bien entendu, en compagnie de Sherlock Holmes, ces deux-là vont chercher à dénouer une énigme, dont le centre a un rapport avec la vie familiale de Mary. Les choses vont alors se compliquer, et le lecteur va un peu se perdre: Dutourd sait écrire un français vif, spirituel, mais il n'a pas, pour ce qui concerne la façon de planter une enquête, le talent de Doyle/Watson.
Ce livre fut une fantaisie légère: prenons-le pour tel, seulement.
Commenter  J’apprécie          50
Mémoires de Mary Watson - Jean Dutourd

Outre l'écriture fluide et pourtant recherché de Jean Dutourd (ce n'est pas à moi de faire le panégyrique de cet immense auteur, je ne suis pas assez douée pour lui rendre hommage) qui fait de la lecture de cette oeuvre un réel plaisir,
on retrouve avec ravissement le duo Holmes-Watson.
Dutourd connais bien ses classiques et a su donner aux personnages de sir Conan Doyle la même épaisseur, le même charisme qu'aux originaux.
Si vous voulez un livre pour vous détendre tout en savourant la langue française ne chercher plus: "Mémoires de Mary Watson" vous enchantera
Commenter  J’apprécie          61
le titre m'a attirée, "Mary Watson" ayant immédiatement évoqué pour moi Sherlock Holmes... C'est avec curiosité et plaisir que je me suis plongée dans un récit imaginaire, celui de la première rencontre entre le Dr Watson, fidèle acolyte du célèbre détective Sherlock Holmes, et sa future épouse, Mary, au cours d'une enquête concernant un homme disparu et un mystérieux trésor.

Ayant lu "Le signe des Quatre" de Conan Doyle (l'épisode de Sherlock Holmes où le Dr Watson rencontre sa future épouse lors d'une enquête), j'étais partagée entre enthousiasme et crainte en commençant ma lecture. Serait-ce pertinent d'imaginer l'histoire vu depuis le côté de Mary Morstan (future Mary Watson) ? L'histoire ne serait-elle pas fade pour ceux qui ont déjà lu "Le signe des Quatre" ? Ou au contraire, trop en décalage, pas assez en accord avec l'esprit des Sherlock Holmes ?

Eh bien, la dernière page fermée, je peux dire que j'ai été convaincue. L'histoire fait suffisamment la part belle à l'histoire personnelle et aux ressentis de Mary (le roman est écrit à la première personne) pour apporter quelque chose de neuf. Sans trahir l'histoire originale sur le déroulement des événements en général. Peut-être ai-je moins accroché aux passages assez longs de rencontres imaginaires entre Mary et des personnages célèbres de l'époque (Oscar Wilde...) dans le cadre de sa vie commune avec Mme Forrester. Mais il faut reconnaître que le personnage de cette Mary a du corps, une vraie présence, une histoire bien imaginée... Bref, c'est crédible, original, mais fidèle à l'histoire, et suffisamment prenant pour convaincre une fan de la série des Sherlock Holmes.
Lien : https://www.charlotteadamrom..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L'intelligence de la vie... Ce mélange si particulier de respect des convenances et de largeur d'esprit, cette faculté de comprendre avant de savoir.

Mémoires de Mary Watson (1980)
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Jean Dutourd (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Dutourd
CHAPITRES : 0:00 - Titre
C : 0:06 - CRÉATION - Paul Bourget 0:17 - CRÉATION DE L'HOMME - Jean Dutourd 0:28 - CROIRE - Comte de Las Cases
D : 0:38 - DÉBAUCHE - Restif de la Bretonne 0:51 - DÉCEPTION - Fréron 1:04 - DÉLUGE - Jean-François Ducis 1:15 - DÉMOCRATE - Georges Clemenceau 1:26 - DERRIÈRE - Montaigne 1:36 - DOCTRINE - Édouard Herriot 1:46 - DOULEUR - Honoré de Balzac 1:58 - DOUTE - Henri Poincaré
E : 2:11 - ÉCHAFAUD - Émile Pontich 2:23 - ÉCOUTER - Rohan-Chabot 2:33 - ÉGALITÉ - Ernest Jaubert 2:43 - ÉGOCENTRISME - René Bruyez 3:00 - ÉGOÏSME - Comte d'Houdetot 3:10 - ÉLECTION - Yves Mirande 3:21 - ENFANT - Remy de Gourmont 3:33 - ENNUI - Emil Cioran 3:41 - ENSEIGNER - Jacques Cazotte 3:53 - ENTENTE - Gilbert Cesbron 4:05 - ENTERREMENT - Jean-Jacques Rousseau 4:14 - ÉPOUSE - André Maurois 4:37 - ÉPOUSER UNE FEMME - Maurice Blondel 4:48 - ESPOIR - Paul Valéry 4:57 - ESPRIT - Vicomte de Freissinet de Valady 5:07 - EXPÉRIENCE - Barbey d'Aurevilly
F : 5:18 - FATALITÉ - Anne-Marie Swetchine 5:27 - FIDÉLITÉ - Rivarol
5:41 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Jean Delacour, Tout l'esprit français, Paris, Albin Michel, 1974.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Paul Bourget : https://en.wikipedia.org/wiki/Paul_Bourget#/media/File:Paul_Bourget_7.jpg Jean Dutourd : https://www.purepeople.com/media/jean-dutourd-est-mort-a-l-age-de-91_m544292 Comte de Las Cases : https://www.babelio.com/auteur/Emmanuel-de-Las-Cases/169833 Restif de la Bretonne : https://fr.wikiquote.org/wiki/Nicolas_Edme_Restif_de_La_Bretonne#/media/Fichier:NicolasRestifdeLaBretonne.jpg Fréron : https://www.musicologie.org/Biographies/f/freron_elie_catherine.html Jean-François Ducis : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-François_Ducis#/media/Fichier:Jean-François_Ducis_par_le_baron_Gérard.jpg Georges Clemenceau : https://www.lareorthe.fr/Georges-Clemenceau_a58.html Montaigne : https://www.walmart.ca/fr/ip/Michel-Eyquem-De-Montaigne-N-1533-1592-French-Essayist-And-Courtier-Line-Engraving-After-A-Painting-By-An-Unknown-16Th-Century-Artist-Poster-Print-18/1T9RWV8P5A9D Édouard Herriot : https://www.babelio.com/auteur/Edouard-Herriot/78775 Honoré de Balzac : https://www.hachettebnf.fr/sites/default/files/images/intervenants/000000000042_L_Honor%25E9_de_Balzac___%255Bphotographie_%255B...%255DAtelier_Nadar_btv1b53118945v.JPEG Henri Poincaré : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/be/Henri_Poincaré_-_Dernières_pensées%2C_1920_%28page_16_crop%29.jpg René Bruyez : https://aaslan.com/english/gallery/sculpture/Bruyez.html Yves Mirande : https://www.abebooks.com/photographs/Yves-MIRANDE-auteur-superviseur-film-CHANCE/31267933297/bd#&gid=1&pid=1 Remy de Gourmont : https://www.editionsdelherne.com/publication/cahier-gourmont/ Emil Cioran : https://www.penguin.com.au/books/the-trouble-with
+ Lire la suite
autres livres classés : pasticheVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (70) Voir plus



Quiz Voir plus

Jean Dutourd

Dans quelle ville Jean Dutourd a-t-il vu le jour?

Lille
Saint-Etienne
Paris
Bayonne

10 questions
12 lecteurs ont répondu
Thème : Jean DutourdCréer un quiz sur ce livre

{* *}