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EAN : 9782707313164
141 pages
Editions de Minuit (31/10/1989)
3.79/5   14 notes
Résumé :
Non, l’aphorisme n’est pas un genre littéraire sans reproche. Ces phrases maigres ont toujours quelque chose d’un peu gros. Aussi ont-elles le sort des filles rondes, ou des garçons qui n’ont qu’un sexe épais : on y cède chez soi, on ne les avoue pas en ville.

Un recueil de petites opinions, de remarques, d’idées, est un catalogue de généralisations abusives.
Bien sûr, tout ce qu’on peut dire de général est faux : mais excitant comme une médisa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Tony Duvert est hanté : je le lis. Et je l'aime bien. Tant pis pour lui.

C'est tout le paradoxe de ce livre : l'aimer même si lui ne nous aime pas.

Et Duvert le dit dans le titre,"Malveillant" n'est pas volé. L'anti-préface résume à elle seule toutes les exquises crasses de cet abécédaire "Aussi ont-elles le sort des filles rondes, ou des garçons qui n'ont qu'un sexe épais : on y cède chez soi, on ne les avoue pas en ville".

Doux plaisir pour langue de vipère.

C'est parfois agréable d'aller fouiller dans les bas-fonds de l'âme humaine. Quand on en ressort, on se réjouit de savoir qu'il existe bien plus névrosé que soit.

Mais il reste cette image, toujours percutante aujourd'hui, sur la virilité. Celle qui tue. Surtout les classes populaires. Celle des bars, des coups et des bagarres. Celle de la force, de la vitesse et de l'Ivresse. Celle des accidents, des tonneaux, des dérapages. Rien de malveillant. Une vérité plutôt douloureuse :

V. Virilité.

"Les garçons pauvres des banlieues sont humiliés, sont offensés.

La classe dominante, par ses chiennes nazies quand ils sont enfants, par ses flics et ses prisons plus tard, leur fait ouvertement la guerre. Par ses télés, ses radios, ses pubs, ses chansons et ses films, elle les conditionne à se venger en se livrant à la violence : mais seulement entre eux et contre eux-mêmes. Bagarres du samedi, exploits désespérés à moto, en voiture. Il faut être viril.

Ces jeunes hommes se tuent. Sur les routes, on récupère les corps, vigoureux et beaux. On greffe leurs coeurs de vingt ans aux vieillards de la classe dominante.

Les banlieues prolétaires sont des fermes d'organes au service de la bourgeoisie".

On peut maudire en souriant certains passages, celui-là écrase tous les autres.

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Souvent drôle et parfois grandiose, ce recueil d'aphorismes dans lequel l'auteur a mis beaucoup du sien, peut se lire à n'importe quelle page. Les tirades contre les journalistes ("la servilité dans la censure, l'aplomb dans le mensonge, l'effronterie dans l'ignorance") et contre le patronat me semblent universelles et immortelles.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Fléau : les tantes pisseuses de livres. Serviles, frauduleuses, bien-pensantes, arrogantes, accablantes, funéraires. Une danse macabre où la pète-sec le dispute au tapet foireux.

L'inverti gribouilleur a la morosité verbeuse, les sincérités affectées d'une ménauposée tragique, telle une Phèdre onaniste aux longs ongles en deuil.

Ce lettré est unique : non seulement il n'écrit rien, mais il ne le fait pas éditer...

Ignorance :

Douter est atroce, savoir est affreux. La seule voie du repos : ignorer. Chacun s'y exerce avec rage.

Coquettes :

Certaines femmes aiment la compagnie des efféminés parce qu'elles oublient avec eux ce qui les abaisse devant un mâle : laideurs visibles, anatomie rafistolée, vulve difforme, cervelle d'épingle?. on baigne alors dans les futilités que partagent ces vilaines coquettes des deux sexes l cheveux, chiffons, potins, bouquins, parfums, parures.
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CENTRISME
Qu'y a-t-il entre la fesse gauche et la fesse droite ? Un trou du cul, très à l'étroit. Et que fait-il ? Il grimace d'un bord à l'autre, il perd ses billes ou se fait enfiler. Voilà un centriste.
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ENGENDRER
Nous sommes l'effet de la peur que nos parents ont eue de la solitude et de la mort. S'ils nous l'ont transmise dans l'espoir de s'en soulager c'est, cruellement, un coup pour rien.
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VIRILITÉ
Les garçons pauvres des banlieues sont humiliés, sont offensés.
La classe dominante, par ses chiennes nazies quand ils sont enfants, par ses flics et ses prisons plus tard, leur fait ouvertement la guerre. Par ses télés, ses radios, ses pubs, ses chansons et ses films, elles les conditionne à se venger en se livrant à la violence: mais seulement entre eux et contre eux-mêmes. Bagarres du samedi, exploits désespérés à moto, en voiture. Il faut être viril.
Ces jeunes hommes se tuent. Sur les routes on récupère les corps, vigoureux et beaux. On greffe leurs cœurs de vingt ans aux vieillards de la classe dominante.
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PENSEE

Crédibilité des pensées selon leur signataire. Un lieu commun suivi d'un grand nom fait réfléchir. Un trait génial signé Pétavy ne convainc pas. Car on se rend toujours à une personne plutôt qu'à une idée.
Il y a un effet de suggestion comparable quand, dans la presse, on a interverti les légendes de deux clichés. Sous la photo d'un étrangleur de fillettes on écrit qu'il est le nouveau ministre de l'intérieur : et cette fonction lui va bien au visage. Sous la photo du vrai ministre, on dénonce un détraqué sexuel : et il a merveilleusement la figure de l'emploi.
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