AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Marie-Odile Delacour (Éditeur scientifique)Jean-René Huleu (Éditeur scientifique)
EAN : 9782844121172
188 pages
Joëlle Losfeld (21/03/2002)
4.3/5   20 notes
Résumé :

Il y a cent ans, vêtue en cavalier arabe, Isabelle Eberhardt (Genève, 1877 - Aïn Sefra, 1904) parcourait les pistes sahariennes. Elle y partageait le quotidien des bédouins et des marabouts. Dans le grand voyage dont elle a fait sa vie, guidée par son désir d'écrire, elle a abordé et franchi les étapes qui font d'elle bien plus qu'un écrivain voyageur: l'un de ces rares auteurs capables de s'exprimer au cœur de la culture de l'autre. S'agissant de l'isla... >Voir plus
Que lire après Au pays des sablesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il y a peu d'écrivains, me semble-t-il, ou peu de personnes finalement qui peuvent parler d'un pays, d'une culture qui leur est étrangère à la base, avec tant d'empathie, de reconnaissance, et sans une once de préjugés ou de jugement. Isabelle Eberhardt est jeune, mais intelligente, quand elle vient vivre en Algérie avec sa mère, en 1902. Très vite, elle parcourt le pays et le désert déguisée en homme, est acceptée, se convertit à l'Islam et reconnait ce pays comme le sien.
Ce recueil de courts textes débute par de magnifiques évocations du désert et de sa population, nomades philosophes et paysage morne changeant continuellement. Mais très vite, les textes se font plus polémiques, relatant sans détour la triste condition des femmes mais aussi l'oppression des Algériens sous le joug des colonisateurs. Cependant rien n'est ni tout noir et blanc, et bien de jeunes Français envoyés en Algérie à cette époque refusent la domination et le mépris pour ce peuple envers qui on se doit d'être impitoyable.
Au Pays des Sables est un livre de lutte entre intolérance et amour, un livre aussi magnifiquement poétique. Dire qu'il m'attendait depuis tant d'années dans ma bibliothèque!
Commenter  J’apprécie          250
Isabelle Eberhardt , jeune femme eurepéenne ,d 'origine russe a fait de sa courte vie
un grand voyage .
C est déguisée en homme qu ' elle parcourt le Sud algérien , adopte la réligion musulmane , se marie avec un spahi ,Slimane Henni .Découvrant la simplicité de la
vie des autochtones ,elle est comme envoutée par cette contrée et par ses habitants . Elle partage le quotidien des bédouins . Elle meurt tragiquement à 27 ans à Ain-Sefra , dans le Sud Ouest oranais . Durant son couty séjour en Algérie , Isabelle a su pénétrer l ' âme soufie et ainsi elle
a su écrire et décrire magnifiquement la vie des ses habitants et l extrême beauté de ses paysages . Elle était amoureuse du SOUF !
Commenter  J’apprécie          260
« AU PAYS DES SABLES » Isabelle EBERHARDT (Editions Joëlle Losfeld, 170 pages)
L'auteur d'abord ; Isabelle Eberhardt, née à Genève en 1877, choisit après bien des pérégrinations de vivre en Algérie, essentiellement dans des régions désertiques, se déguisant parfois en homme, s'imprégnant des paysages, des moeurs locales, épousant un autochtone, se convertissant à l'Islam. Femme fascinante comme ce coin du monde, elle périra à 27 ans noyée accidentellement dans un oued en crue, laissant quelques ouvrages qui seront publiés post-mortem.
Le livre vaut par le dépaysement qu'il nous offre, dans de petites nouvelles, de courts récits inspirés de la réalité, des souvenirs aussi, sans doute ; c'est l'Algérie des sables en 1902, un monde peut-être encore présent par bien des aspects ; c'est le joug que vivent les femmes, l'arrogance humiliante du colonialisme, la beauté foudroyante du désert, les épopées à cheval, et par-dessus-tout un esprit insensé de liberté. L'écriture est simple et belle, Isabelle Eberhardt sait nous faire sentir cette terre qu'elle a adoptée, nous faire partager ses révoltes et ses passions avec beaucoup de poésie.
Commenter  J’apprécie          120
Je ne suis pas spécialement attirée par l'Afrique du Nord et le désert (probablement une espèce d'a priori climatophobique) mais je tenais à mieux connaître cette autrice aventurière, morte à 27 ans et qui a bravé son époque, c'est à dire le tournant entre XIXe et XXe siècles.
Au pays des sables est une suite de courtes histoires se déroulant toutes (je crois) dans la région d'El Oued, aux portes du Sahara, près de la frontière tunisienne. Beaucoup de sujets y sont abordés : la splendeur du désert avec énormément de poésie et d'attachement, la dureté de l'administration coloniale française, le mal-être des Européens amoureux de ce pays, la situation des femmes et particulièrement des femmes réprouvées. Ces histoires sont incroyablement modernes et lucides. J'ai parcouru d'autres textes du début du XXe siècle décrivant les colonies françaises (voir aussi les manuels scolaires) qui n'ont pas cet humanité et cette communion avec ce pays des sables. Même si Isabelle Eberhardt s'habillait en homme arabe, ce livre est hautement féministe parce qu'il parle des femmes mais aussi parce qu'il est un regard et une parole de femme, ce qui en fait un témoignage rare pour l'époque. Je comprends que Louise Michel, en voyage en Algérie, ait voulu rencontrer Isabelle Eberhardt. La mort de la jeune femme a malheureusement empêché la réunion de ces deux femmes qui auraient sans nul doute eu beaucoup de choses à échanger.
La postface de Jean-René Huleu est très sensible et très juste.
Commenter  J’apprécie          90
En ce début du XXème siècle, l'extra-ordinaire Isabelle Eberhardt nous offre un voyage au coeur du désert. L'auteur décrit merveilleusement l'hamada ou l'erg, les architectures, réussissant à dévoiler les couleurs. Que de beautés et de douceurs dans ces nouvelles, où si l'auteur nous donne à voir la vilenie de quelques-uns, je ne retiens que la lumière et bonté des autres.
Qui sont-ils ces déracinés du Jura, de l'Italie et De Bône, propulsés au sein d'un désert, de tribus, de peuples qu'ils découvrent. Contraints d'obéir.
Pour tous, indigènes et français, contrariété des coeurs et des esprits.
À qui se soumettre ? À la bureaucratie, aux us et coutumes, l'ordre établi ou son coeur et sa conscience ?
Le temps s'arrête à la lecture de ces textes, comme enveloppée de la lenteur. de l'âpreté du lieu et sa stérilité jaillissent l'humanité et de belles émotions.
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Il est des heures à part, des instants très mystérieusement privilégiés, où certaines contrées nous révèlent, en une intuition subite, leur âme, en quelque sorte leur essence propre, où nous en concevons une vision juste, unique et que des mois d’étude patiente ne sauraient plus ni compléter, ni même modifier.
Commenter  J’apprécie          330
Les splendeurs plus douces de la lumière tellienne lui semblèrent pâles, là-bas, au pays du silence et de l’aveuglant soleil.
Un bordj surmonté d’une haute tour carrée, sur une colline nue, au milieu d’un désert d’une aridité effrayante…
Pas une plante, pas un arbre faisant tache sur la terre
ocreuse, tourmentée, calcinée… Et, tous les jours, inexorablement, le même soleil dévorateur, arrachant à la terre sa dernière humidité, lui interdisant, jaloux, de vivre en dehors de ses jeux à lui, capricieux, aux heures d’opale du matin et de pourpre dorée du soir.
(L’ANARCHISTE)
Commenter  J’apprécie          130
Des dunes incolores, accumulées, pressées, houleuses, changeant de teintes à toutes les heures, subissant toutes les modifications de la lumière, mais immobiles et comme endormies en un rêve éternel, enserraient le ksar incolore, dont les innombrables petites coupoles continuaient leur moutonnement innombrable.
Commenter  J’apprécie          230
Jamais, en aucune contrée de la terre, je n' avais vu le soir se parer d 'aussi magiques splendeurs .
Mais jamais plus, l 'âme du Pays des Sables ne s' est révélée à moi aussi profondément , aussi mystérieusement comme ce premier soir déjà lointain dans le recul des jours .
De telles heures , de telles ivresses , ressenties une fois , par un hasard unique , ne se retrouveront jamais .
Commenter  J’apprécie          170
Les prunelles élargies par la joie et une sorte d’étonnement, Amara regardait le pays qui défilait lentement sous nos yeux.
– Regarde, me dit-il tout à coup, regarde : voilà du blé… Et
ça, là-bas, c’est un champ d’orge… Oh ! regarde, frère, les femmes musulmanes qui ramassent les pierres de ce champ !
Il était en proie à une émotion intense. Ses membres tremblaient et, à la vue de ces céréales si aimées, si vénérées par le Bédouin et de ces femmes de sa race, Amara se mit à pleurer comme un enfant.
(AMARA LE FORÇAT)
Commenter  J’apprécie          110

Videos de Isabelle Eberhardt (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Isabelle Eberhardt
Rencontre avec Leïla Sebbar & Manon Paillot animée par Patrice Rötig Lecture par Frédéric Mitterrand
Après Je ne parle pas la langue de mon père et L'arabe comme un chant secret, Lettre à mon père est le dernier volet, le plus tendre et le plus violent, de la trilogie autobiographique de Leïla Sebbar. Pour la première fois, elle ose, outre-mort, une adresse directe à son père Mohamed dont le silence l'a tenue loin de son roman familial, qu'elle écrit dans la langue de sa mère, le français. Sans fin elle l'interroge, et il ne parle guère. Au cours de cette soirée nous évoquerons également un recueil de récits et nouvelles où Leïla Sebbar nomadise avec Isabelle, son héroïne, sa muse, Isabelle Eberhardt ; un ouvrage préfacé et édité par Manon Paillot. Enfin, par la voix de Frédéric Mitterrand, nous entendrons différents extraits.
À lire – aux éd. Bleu autour : Leïla Sebbar, Lettre à mon père – Leïla Sebbar & Isabelle Eberhardt (nouvelles), préface de Manon Paillot, 2021.
+ Lire la suite
autres livres classés : voyagesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (117) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
598 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *}