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Jean Girodon (Traducteur)
EAN : 9782729116842
635 pages
Editions de La Différence (16/05/2007)
4.08/5   25 notes
Résumé :

Ecrit en trois versions successives, la dernière en 1880, Le Crime du Padre Amaro présente d'évidentes parentés avec Madame Bovary de Flaubert pour la description du microcosme d'une petite ville de province et avec La Faute de l'abbé Mouret de Zola. Le sujet est, en effet, apparemment le même : la liaison d'un prêtre avec une jeune fille. Mais, chez Queiroz, le Padre Amaro est un séducteur conscient et cynique, inc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Excellent et sans pitié! Ce long roman ne doit pas faire peur par sa taille, il se dévore avec plaisir, tant c'est bien écrit et passionnant. L'auteur dresse ici un portrait au vitriol d'une Église portugaise confite en mondanité, en hypocrisie, et où les prêtres sont plus préoccupés de leur petit confort et de la perte de pouvoir liée à la sécularisation de la société que de porter la Bonne Nouvelle, visiter les prisonniers ou prendre soin du troupeau qui leur a été confié! le seul personnage de prêtre qui vit réellement ce qu'être un prêtre signifie est clairement considéré comme une sorte de benêt par ses collègues, d'ailleurs, et ne parlons même pas de la collection d'insupportables bigotes suffisantes qui traînent dans leurs soutanes....C'est une charge, une charge sans pitié, et malgré tout il y a de l'humour et de la tendresse pour le genre humain dans ce très bon roman que je recommande chaudement. La préface de la version que j'ai fait la comparaison avec le roman d'Émile Zola, La faute de l'Abbé Mouret, mais honnêtement ma lecture de celui ci est beaucoup trop ancienne pour que je puisse émettre un avis sur d'éventuels influences.
A lire!
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
À l’intérieur de la cathédrale il était Dieu, mais, à peine sorti sur le parvis, il n’était plus qu’un obscur homme du commun. Un monde sans religion avait réduit le rôle du prêtre à une dérisoire influence sur l’âme des dévotes… Et c’était là ce qui le consternait, cette dévalorisation sociale de l’Église, cette mutilation du pouvoir ecclésiastique, cantonné dans le spirituel, sans emprise sur le corps, sur la vie et sur la richesse des hommes. Ce qu’il réclamait, c’était les privilèges des âges où l’Église était la nation, et le curé le maître temporel de son troupeau. Que lui importait, en l’occurrence, ce droit mystique d’ouvrir ou de fermer les portes du Ciel ? Ce qu’il revendiquait, c’était l’ancien droit d’ouvrir ou de fermer les cachots ! Il aurait voulu que les clercs de notaire et les Amélia tremblent à la vue de sa noire soutane… Il aurait voulu être un prêtre de l’ancienne Église, jouir de la puissance que donnent les dénonciations, de la terreur qu’inspire le bourreau, et, dans cette ville soumise à la juridiction de sa cathédrale, faire frissonner à l’idée des tortures ceux qui convoiteraient des joies à lui interdites ; en pensant à João Eduardo et à Amélia, il regrettait de ne plus pouvoir allumer les bûchers de l’Inquisition ! Ainsi, excité par la rage de voir sa passion contrariée, cet inoffensif jeune homme était-il dévoré pendant des heures par l’ambition grandiose de devenir un tyran de la chrétienté – parce que tout prêtre, même le plus borné, est pénétré à certains moments par l’esprit de l’Église, soit dans un élan mystique de renoncement, soit dans une volonté de domination universelle. Il y a des minutes où n’importe quel sous-diacre se croit capable de devenir un saint ou un pape ; il n’y a pas de séminariste qui, un instant, n’ait rêvé avec attendrissement d’habiter la caverne du désert où saint Jérôme, en contemplant le ciel rempli d’étoiles, sentait descendre en son cœur la Grâce comme un intarissable fleuve de lait ; même l’abbé bedonnant qui, sur son balcon, à la fin du jour, se cure une dent creuse en dégustant son café d’un air paterne, conserve encore en lui quelques vagues restes d’un Torquemada.
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Cette obsession de la Femme, il la retrouvait jusque dans ses livres. Quel être était-ce donc, pour qu’à travers toute la théologie on la plaçât tantôt sur un autel comme la Reine de la Grâce, tantôt on la couvrît de malédictions barbares ? Quel pouvoir était donc le sien, pour que la légion des saints tantôt se précipite au-devant d’elle, dans un ravissement d’extase, en lui remettant d’une voix unanime le vaste royaume des cieux, tantôt s’en écarte en fuyant comme si elle était l’Universelle Ennemie, avec des hoquets de terreur et des cris de haine, en se réfugiant, pour ne plus la voir, dans des thébaïdes et dans des cloîtres, où l’on meurt de l’avoir aimée ? Il ressentait ces contradictions, sans pouvoir se les expliquer ; elles renaissaient, le troublaient perpétuellement : avant même d’avoir prononcé ses vœux il défaillait de l’envie de les rompre.
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