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Critique de marcelpois


Ça fait vingt fois que je me reprends à écrire cette chronique. Je me rends à l'évidence, je n'y arrive pas. Mes mots ne seraient pas à la hauteur du talent de Jean Echenoz. Pourtant, il faut que je vous parle de ce livre, qui à mes yeux est une prouesse littéraire.

Pour que vous ayez le plaisir de découvrir toute l'intrigue palpitante de ce roman, je vous laisse seulement avec la quatrième de couverture, mais il faut quand même que je vous donne des raisons de le découvrir. Les voici.

Si vous aimez les romans à l'intrigue improbable, courez-y.

Si vous aimez les narrateurs bavards qui ne lésinent pas sur les digressions hilarantes, lisez-le.

Si vous rêvez de découvrir Paris, la Creuse et la Corée du Nord dans un roman, faites vos valises.

Si vous aimez les équipes de bras cassés qui sont indéniablement attachants, emmitouflez-vous-y.

Si vous kiffez l'espionnage, les armes à feu et un peu l'amour, allez-y sans hésiter.

Si je ne vous ai pas encore convaincu, permettez-moi de glisser ici quelques extraits :

« Il marche en regardant ses pieds comme d'habitude, un peu de ce qui les environne et là tout l'y désole. Une carte à jouer perdue, par exemple, seule derrière le kiosque à journaux de la place Prosper-Goubaux. Ca n'a l'air de rien à première vue, une carte égarée, n'empêche que ça ruine la carrière et l'avenir d'une cinquantaine d'autres qui la pleurent sinon la maudissent, ne pouvant plus servir à rien, se retrouvant sans emploi à cause d'elle et sur le sort desquelles s'attriste Pélestor. »

« Laissé au salon, le téléphone n'aurait pas pu troubler le sommeil de Tausk qui, levé tard, aère d'abord sa chambre – l'un des grands défauts du sommeil, outre qu'il fait perdre un temps fou, étant qu'il ne sent pas très bon -, puis il essaie avec prudence de se souvenir de ses rêves, soulagé de ne s'en rappeler aucun. Et tant mieux, vraiment, car rien n'est ennuyeux comme les récits de rêve. Même s'ils ont l'air à première vue drôles, inventifs ou prémonitoires, leur prétention de film à grand spectacle est illusoire, leurs scénarios ne tiennent pas debout : voudrait-on les tourner que leur production coûterait une fortune en casting, figurants, constructions de décors, déplacements d'équipe et location de matériel – quand bien même de nos jours, grâce aux effets spéciaux, on peut faire beaucoup de choses en réduisant les coûts -, tout cela pour une audience à coup sûre nulle, sans retour sur investissement. Mauvaise idée. A de nombreux égards, le rêve est une arnaque. »

« Constance s'est retrouvée sans pouvoir bien disposer de son corps ni de ses pensées, a erré d'une pièce à l'autre sans savoir ce qu'elle allait y faire – comme il arrive quand vous revenez d'un long voyage avec la perspective confuse d'avoir beaucoup de choses à régler, ranger, mettre à jour et puis finalement non, rien, vous n'avez même pas envie de défaire votre valise, l'idée ne vous traverse même pas d'aller récupérer les mois de courrier, amoncelé chez le concierge, faute de mieux vous aller prendre une longue douche qui ne vous détend pas plus que ça, ne vous procure pas autant de plaisir que vous auriez cru. »
Lien : https://marcelpois.wordpress..
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