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Critique de Nikolasdeparis


Où je participe

Echenozophil depuis quelques années, je me sens incapable de dire le moindre mal d'un de ses ouvrages. Même si, avec toute l'objectivité dont je suis apte, je peux trouver en Caprice de la Reine, une valeur moindre que d'autres romans, encore que.

Encore que, un médiocre Echenoz, restera probablement plus intéressant qu'un bon Musso.

Aussi quand mon auteur chéri revient en pleine forme, comme titrerait un journal sportif, je me sens déjà glisser dans l'admiration sans borne, illustrant mon enthousiasme de toutes sortes de citations. Comme il récidive avec des thèmes qu'il avait quelque peu abandonné (Disparition, affaires pas très nettes, curiosité des uns, superficialité des autres, trivialité de tous…) et une héroïne qui malmène tout en prenant soin d'elle, c'est sans aucun déplaisir que j'ai pris part à ces tribulations.

J'aime particulièrement les phrases à la syntaxe complexe qui font sa langue - tout écrivain à un style (plus ou moins bon, je l'accorde), mais Jean Echenoz, lui, dispose d'une véritable langue. Celle-ci que je qualifierai de charmante, se compose donc de cette fameuse syntaxe, d'un vocabulaire qui varie du courant au riche, un mot rare à l'occasion, et d'un rythme - ce qui sous entend également les rupture d'icelui.

Si la belle ribambelle de personnages d' « envoyée spéciale » souffre des aventures rocambolesques, comme des banalités de la vie, il n'en est pas moins que l'un d'entre eux nous entraine encore plus loin dans la lecture. Bien sûr, le contre espionnage offre sont lot d'intrigues et d'épreuves - surtout quand on est une jeune femme n'ayant rien demandé à personne - et une activité aussi ordinaire que prendre le métro dans un sens comme dans l'autre - des pages absolument délicieuse -, sont des airs de jeux pour l'écrivain habitué à nous conduire d'un chapitre à l'autre, fort de ses ellipses. Et, intervenant indissociable du roman, le narrateur s'octroie en humble démiurge - si si ! parfois il reconnait son incompétence et son manque d'information - une place prépondérante qui nous redonne, à nous lecteurs, un rôle notable.

Plus malicieux, que malin, s'il sous-entend - ou même carrément nous prévient- que nous allons voir ce que nous allons voir, il le fait toujours avec suffisamment d'humour et de distanciation pour écarter l'épate et autres crâneries. Echenoz se moque bien de nous faire savoir qu'il utilise brillamment la langue française, ses travers de langage ou ses conjugaisons ; Echenoz nous montre ce que l'on peut en faire. Et au risque d'alambiquer un peu sa narration de phrases étonnantes, j'aurai tendance à croire qu'il voudrait qu'on se glisse, ou plutôt même qu'on se pose dans l'une de ses pages - au choix -, qu'on fasse notre petit trou dans une phrase où on se sentirait bien, parce qu'elle est plus ergonomique qu'un fauteuil de B777-300ER d'Air China en classe économique.

J'ai gribouillé ces félicitations en écoutant Patrick Hernandez qui serinait : « Born to be alive »
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