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Myriem Bouzaher (Traducteur)
EAN : 9782253942603
155 pages
Le Livre de Poche (01/02/1998)
4.29/5   21 notes
Résumé :
Conçues pour les prestigieuses Norton Lectures de Harvard, ces Six Promenades dans les bois du roman et d'ailleurs invitent un public non spécialiste à aller dans les bois du roman... pour voir si le loup n'y est pas. D'emblée une certitude : dans ce bois-là, le lecteur, lui, est omniprésent, composante essentielle de la narration.
Etudier les rapports entre lecteur et histoire, entre fiction et réalité, nous explique Umberto Eco, c'est apprendre à déjouer l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Umberto Eco reste un grand vulgarisateur de la linguistique et de la sémiotique, il rend son lecteur complice de son savoir, malgré parfois un vocabulaire ardu et plus « technique ». Cet essai est composé de six textes issus de conférences qu'il donna à Harvard dans les années 90. Dans la première ballade il analyse et nous démontre la relation intime qui lie l'auteur et le lecteur, lien qui m'est cher et me pose souvent question. Dans les deux ballades suivantes, il « décortique » le temps dans la narration, sa lenteur, sa vitesse, ses accélérations et ses ellipses ... bref sa relativité. Les ballades suivantes sont consacrées aux interactions entre la fiction et le réel. Il nous dit que lire est un jeu pour apprendre à donner du sens au réel, que le lecteur doit être lucide de ce jeu de la narration, qu'il y a danger à confondre le réel et la fiction (il donne l'exemple du protocole de Sion). Dans toutes ces ballades au coeur des romans et des contes, Eco nous donne des exemples de textes d'auteurs comme Gérard de Nerval, Edgar Poe, Alexandre Dumas, James Joyce, Arthur Conan Doyle ... et quelques autres. Une singulière et intéressante lecture donc ****. Allez, salut.
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Ce court livre est la synthèse d'une série de 6 conférences qu'Umberto Eco a données pour les Norton Lectures de Harvard. Il y propose un voyage au coeur du processus de narration, durant lequel il s'attachera à décomposer plusieurs oeuvres, dont, entre autres, le meurtre de Roger Ackroyd, Casino Royale, Les trois mousquetaires et surtout la Sylvie, de Gérard de Nerval, qui sera le dénominateur commun de toutes ses réflexions.

J'aime beaucoup Umberto Eco. Comme beaucoup de libraires, j'ai dévoré le nom de la Rose, je me suis passionnée également pour le Pendule de Foucault. J'admets cependant qu'Eco est un auteur très exigeant. Lire ses romans nécessite des efforts. Son style est riche, ses écrits complexes.

Ce n'est pas du tout ce que j'ai retrouvé dans ce livre. Sans doute car il retranscrit des conférences orales, je l'ai trouvé limpide, incroyablement facile d'accès en regard de l'étendue des connaissances qui y sont distillées.
Eco y déploie toutes ses facultés de vulgarisateur pour le plus grand plaisir du lecteur.

Le lecteur est en effet l'ingrédient majeur de ces réflexions. Il se voit défini comme l'élément central autour duquel tout narrateur construit son intrigue.

Suivre le cheminement de Eco permet au lecteur de jouir d'autant plus des romans qu'il décrit.
Véritable bijou qui serait profitable à tout écrivain ou lecteur, j'ai fini ma lecture nettement plus instruite que je l'ai commencée, en apprenant avec avidité et plaisir.
Lien : https://unspicilege.org/inde..
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Cycle de six conférences tenues à l'Université Harvard de Cambridge, Massachusetts, entre 1992 et 1993.
Eco utilise le bois comme une métaphore du texte narratif pour nous faire marcher le long des sentiers battus du lecteur modèle et dans les écarts faite par le lecteur empirique, l'exemple de Sylvie de l'écrivain français Gérard de Nerval est paradigmatique des différentes lectures possibles d'une histoire.
Appréciables les informations bibliographiques et les annotations sur le style des auteurs mentionnés.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation

Alors le noir complet ayant été fait, au son d'une très belle berceuse de Manuel de Falla, lentement (même si tout se déroula plus vite que dans la réalité, un un quart d'heure), se mit à tourner au dessus de ma tête le ciel de la nuit du 5 au 6 janvier 1932 sur la ville d'Alessandria. Je vivais, avec une évidence quasi hyperréaliste, ma première nuit de vie.

Je la vivais pour la première fois, car cette première nuit je ne l'ai pas vue, pas plus que ma mère sans doute, épuisée par l'accouchement. Mais mon père l'a peut-être regardée, debout en silence sur le balcon, un peu agité et sans sommeil à cause de l'admirable événement (du moins pour lui) dont il avait été le témoin et la lointaine cause concomitante.

Il s'agit d'un artifice mécanique réalisable ailleurs, et d'autres ont probablement vécu cette même expérience, mais vous me pardonnerez si, pendant ces quinze minutes-là, j'ai eu l'impression d'être le seul homme sur la surface de la terre (depuis la nuit des temps) s'unissant à sa propre Origine. J'étais si heureux que j'eus le sentiment (presque le désir) de pouvoir, de devoir mourir à ce moment-là –et les autres moments seront de toutes façon plus fortuits et inopportuns. Je pouvais mourir car j'avais désormais vécu la plus belle des histoires jamais lue au cours de ma vie, j'avais enfin trouvé l'histoire que nous recherchons tous dans les pages de centaines de livres ou sur l'écran de toutes les salles obscures : un récit dont les étoiles et moi étions les seuls protagonistes.
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... les mondes narratifs sont des parasites du monde réel. Il n'existe aucune loi prescrivant le nombre des éléments fictionnels acceptables, et il y a même une grande souplesse à ce sujet - des formes telles que la fable nous amènent sans cesse à accepter des corrections de notre connaissance du monde réel. (...)
En un sens, un univers fictionnel ne s'achève pas avec l'histoire qu'il raconte, il s'étend à l'infini.
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Si on lisait ce passage avec une carte de géographie sous les yeux, on verrait que la description fonctionne par l'association de deux techniques cinématographiques, le zoom et le ralenti. Ne m'objectez pas qu'un auteur du XIX ème ne connaissait pas ces types de procédé : en vérité, ce sont les cinéastes du XX ème qui connaissent les techniques de la narrativité du XIX ème siècle.
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Alfred Kazin raconte qu'un jour Einstein, à qui Thomas Mann avait prêté un roman de Kafka, le lui avait rendu en disant : "Je n'ai pas réussi à le lire : le cerveau humain n'est pas complexe à ce point !"
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