Si les entreprises de service public sont en situation de monopole, cela ne résulte pas d'une décision de l'Etat, mais de la nature de leurs activités.
En effet, lorsqu'il s'agit d'assurer la distribution du gaz, de l'électricité, du courrier, ou de mettre en place un réseau de chemin de fer, il est logique, et efficace, de ne construire qu'un seul réseau - et non pas plusieurs. On imagine mal en effet avoir deux lignes de train Paris-Lyon ou deux réseaux de lignes à haute tension.
Les économistes appellent "entreprises de réseaux" ce type d'activité qui nécessite le déploiement d'une infrastructure sur l'ensemble du territoire pour remplir sa mission.
Dans ces industries, la concurrence est impossible - elles sont qualifiées de "monopole naturel".
Sans règlementation, le marché n'existe pas. Car, pour être effective, la concurrence exige des règles et des instances veillant à ce que certaines entreprises n'abusent pas de leur position dominante, qu'elles ne fixent pas des prix excessifs, qu'elles ne cherchent pas à empêcher des concurrents potentiels d'entrer sur leur marché.
Lorsqu'on veut vendre sa production, il faut nécessairement se différencier, chercher à échapper à la concurrence.
Un producteur désireux d'écouler sa marchandise cherche donc toujours à échapper à la concurrence. Conséquence : la réalité économique n'est pas faite d'une infinité de concurrents sur chaque marché, mais plutôt d'une infinité de marchés que se disputent quelques concurrents.
Ainsi, il n'y a pas, par exemple, un marché de la chaussure, mais une myriade de marchés particuliers : celui des chaussures de ville, segmenté entre les chaussures pour hommes, pour femmes, pour enfants ; celui des chaussures de sport, subdivisé en marché des baskets, des tennis, des chaussures de training ; avec à chaque fois une séparation assez nette entre le marché des chaussures de luxe, celui des prix modérés et celui des chaussures à très bas prix.
Les grandes entreprises doivent d'autant plus insister sur les différences entre les produits que celles-ci sont souvent faibles, car la production en très grandes quantités exige des procédés très standardisés pour limiter les coûts et dégager des marges.
C'est pourquoi la production de masse favorise la standardisation. Et elle est encouragée en retour par le fait que le marketing renforce les plus gros producteurs aux dépens des petits, qui n'ont pas les moyens d'engloutir des sommes comparables dans la publicité.
Très peu de ménages (moins de 1%) sont concernés par les taux d'imposition les plus élevés. Ces résultats s'expliquent par la prédominance au sein du système fiscal français d'impôts proportionnels, comme les cotisations sociales et la TVA.
Le seul impôt progressif, l'impôt sur le revenu, représente moins de 10% du total des prélèvements obligatoires, contre plus de 15% pour la TVA et plus de 45% pour les cotisations sociales.
La figure conquérante de l'entrepreneur que rien n'effraie constitue un lieu commun de l'histoire du capitalisme racontée aux enfants.
En réalité, le capitalisme a constamment créé au cours de son histoire des moyens de réduire les risques économiques, en les mutualisant, en les diversifiant ou en les échangeant (les compagnies d'assurance, les banques, les marchés à terme peuvent assurer ces fonctions).