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EAN : 9782714310781
218 pages
José Corti (26/04/2012)
3.71/5   7 notes
Résumé :
Je définirais la “biophilie” comme la tendance innée à se concentrer sur la vie et les processus biologiques. Depuis notre prime enfance, nous nous préoccupons avec bonheur de nous-mêmes et des autres organismes. Nous apprenons à faire le départ entre le vivant et l’inanimé et nous nous dirigeons vers le premier comme des phalènes vers une lampe. Nous apprécions en particulier la nouveauté et la variété. Tout cela se conçoit d’emblée, mais il y a encore beaucoup à e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'auteur : Edward Osborne Wilson, né en 1929 à Birmingham, Alabama, est un biologiste, entomologiste, myrmécologue de notoriété mondiale, fondateur de la sociobiologie, concepteur de la biodiversité développée au début du XXIᵉ siècle.

Ce livre est en fait paru en 1984! Il est le premier d'une collection chez José Corti, nommée Biophilia, justement, dont je sens qu'il va me la falloir!

Quatrième de couverture et explication du titre par l'auteur

Je définirais la “biophilie” comme la tendance innée à se concentrer sur la vie et les processus biologiques. Depuis notre prime enfance, nous nous préoccupons avec bonheur de nous-mêmes et des autres organismes. Nous apprenons à faire le départ entre le vivant et l'inanimé et nous nous dirigeons vers le premier comme des phalènes vers une lampe. Nous apprécions en particulier la nouveauté et la variété. Tout cela se conçoit d'emblée, mais il y a encore beaucoup à en dire. J'entends démontrer qu'explorer la vie, s'affilier à elle, constitue un processus profond et complexe du développement mental. Dans une mesure encore sous-évaluée par la philosophie et la religion, notre existence repose sur cette inclination.
La biologie moderne a conçu une façon toute nouvelle de considérer l'univers, laquelle s'accorde du avec ce point de vue de la biophilie. En d'autres termes, l'instinct, pour une fois, s'aligne sur la raison. J'en tire une conclusion optimiste : c'est pour autant que nous en viendrons à comprendre d'autres organismes que nous leur accorderons plus de prix, comme à nous-mêmes.


Vous êtes toujours là? Bon, j'arrête ces (bien pratiques) copiés collés et vous parle de cette lecture. Quand je pense que j'ai failli la rater, n'ayant pas de prime abord compris de quoi il s'agissait, alors que c'est complètement ma tasse de thé (oui, attention, sur ce blog, le grand retour des trucs nature/écologie/petites bestioles/naturalisme)

Une dizaine de textes pour 200 pages environ, écrites avec une précision scientifique sans lourdeur ou obscurité mais aussi un soin tout littéraire, conduisent le lecteur principalement dans les zones tropicales humides, si merveilleusement riches, avec par exemple la fourmi parasol.


Elles s'attaquent aux feuilles et causent bien des dégâts, mais leur étude est fascinante (cette histoire de jardin et de champignon!). "Si les êtres humains évoluent dans une univers visuel et auditif, les insectes sociables existent d'abord par le goût et l'odeur. En un mot, nous sommes audiovisuels alors qu'ils sont chimiques".

Une des grandes questions auxquelles essaie de répondre l'auteur au cours de ses recherches est
"Quelles doivent être les dimensions d'une réserve naturelle pour qu'on puisse protéger de façon durable la plupart, sinon toutes les espèces de plantes et d'animaux qui s'y trouvent?" Bien compliqué, surtout qu'il semble y avoir "un équilibre de la nature jusqu'au niveau des espèces, avec des vagues de remplacement." La biodiversité se hisserait jusqu'à un certain niveau puis demeurerait stationnaire, avec arrivée et départ de certaines espèces.

Ce livre riche et varié s'interroge aussi sur la peur du serpent chez les êtres humains (et les singes) et à l'habitat 'idéal' de l'homme. "Certaines caractéristiques-clés de l'habitat physique de jadis correspondent aux choix opérés par les êtres humains contemporains quand ils ont voix au chapitre."

"Une savane, vallonnée d'or et de vert, sillonnée par un réseau précis de cours d'eau et de lacs..."

Le dernier chapitre, écrit il y a déjà une trentaine d'années, intitulé L'éthique de la conservation, tirait déjà la sonnette d'alarme.
Je me contenterais d'une citation:
"Le pire pari de tous est de laisser des espèces verser tout entières dans l'extinction car même si l'on concède plus de place à l'environnement naturel par la suite, jamais il ne pourra se reconstituer dans sa diversité originelle. La première règle du bricolage, nous rappelle Aldo Leopold, est de garder toutes les pièces."

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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La biophilie pose les bases d'une "socio-écologie", où les principes de nos sociétés sont mis en perspective avec notre histoire évolutive, soutenant la thèse que les interrelations entre toutes les formes de vie sont inscrites jusque dans notre code génétique, comme si la nature et l'évolution avaient encouragé les différentes espèces vivantes à rechercher à leur tour le vivant pour survivre.
Les conséquences et bouleversements idéologiques derrière cette théorie sont majeurs, mais l'auteur se garde bien de s'aventurer sur ce terrain glissant et cherche plutôt à proposer une analyse comparative et méthodique pour l'étayer. Une lecture qui croisait déjà, en son temps, les problématiques sociales et environnementales au sens très large, et qui va même plus loin, en démontrant l'évidence naturelle du beau, du simple, de l'élégance : l'explication donnée n'est pas platonicienne, mais... naturaliste !
Un ouvrage étonnant, qui mêle des inspirations fulgurantes à une rigueur scientifique forte et prégnante tout au long des hypothèses dessinées au fil des chapitres.
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Un ouvrage qu'il faut aborder comme une découverte de l'infiniment petit qui se révele d'une importance cruciale . Entre essai philosophique et traité scientifique , l'auteur entraine le lecteur dans un voyage passionant au coeur de la vie . Si le tout se révéle trés ardu , une telle mine de savoir est trés importante et doit ètre découverte . Incontournable.
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Sous ce très beau titre l'auteur nous livre des réflexions très personnelles sur le vivant et notre rapport à lui, philosophie non-académique du vivant. Sa thèse : la biophilie caractérise l'homme et élever les autres êtres vivants revient ainsi à faire tout le contraire que de rabaisser l'homme. Il faut savoir que le livre n'a été traduit qu'en 2012 alors qu'il a été écrit en 1984. le style très personnel de l'ouvrage et son manque de technicité le rend facile d'accès. N'aimant en général peu que l'on raconte sa vie durant un essai, aimant au contraire la philosophie technique (et trouvant à ce titre que le thème choisi mérite beaucoup plus de raisonnements formels palpitants), je dois admettre plusieurs réflexions intéressantes quoique sans prétention. Toujours est-il qu'il plaira sans doute à beaucoup de gens, car il traduit une biologie poétique vraiment appréciable.
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critiques presse (1)
NonFiction
25 février 2013
Un essai philosophico-scientifique sur l’idée de vie, sur la coévolution de l’homme et des espèces animales, sur l’érosion galopante de la biodiversité, sur la nécessité de promouvoir une "éthique de la conservation", et un journal recueillant des anecdotes sur quelques-unes de ses missions aux quatre coins du monde.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le voyage du naturaliste n'en est qu'à ses débuts et se poursuivra en fait dans l'éternité ; on peut passer une vie entière dans une traversée mangellanesque autour d'un tronc d'arbre unique. A mesure que l'exploration se poursuit, elle mobilisera davantage de ce qui est cher au cœur et à l'esprit humains. [...] L'humanité est rehaussée non parce que nous sommes situés très haut au-dessus des autres créatures vivantes, mais parce que les bien connaître élève le concept même de la vie.
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Les organismes sont l'étoffe naturelle de la métaphore et du rituel. Bien que la totalité des preuves n'y réside pas, le cerveau semble avoir conservé ses vieilles aptitudes, sa rapidité canalisée. Nous restons vifs et alertes dans les forêts disparues du monde.
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Telle est ma formule de réenchantement, de redynamisation de la poésie et du mythe : de mystérieux organismes, et peu connus, vivent à quelques pas de l'endroit où vous êtes assis. La splendeur nous attend en minuscules proportions.
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La vérité, c'est que nous n'avons jamais conquis le monde, ne l'avons jamais compris ; nous croyons juste exercer un contrôle. Nous ne savons même pas pourquoi nous réagissons d'une certaine façon à d'autres organismes, pourquoi nous en avons besoin de diverses manières, et si profondément.
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Les scientifiques ne découvrent pas afin de connaître, ils connaissent afin de découvrir.
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